baby you're not alone w/ eden

Après l'avoir prise dans mes bras, je sentis la tête de Kaleigh s'enfouir dans mon cou, elle devait surement verser quelques larmes, elle était vraiment déchirée, remplie de colère qu'elle avait besoin d'extérioriser.
L'une contre l'autre, je lui chuchotais à l'oreille, " Kaleigh tu peux tout me dire maintenant, on peut former une belle équipe, je ne voudrais pas que William soit une barrière pour nous...J'ignorais tout ce qu'il avait pu te faire, je suis désolé..."
J'attrapais ses bras que je repoussais en avant, je tenais ses mains, mon visage tout près du sien, je continuais alors : " Je ferais tout ce que tu veux pour que l'on puisse rester amie, bien qu'on ne l'ai jamais vraiment été, j'aimerais l'être...Je crois bien que je devrais te laisser souffler le temps que tu te remettes de tes émotions" J'avais toute de même soulevé une trahison en elle, elle devait s'imaginer à nouveau ce que ses deux avaient bien pu faire dans son dos. J'avais mal pour elle, j'aurais voulu encore rester avec elle, la chouchouter, la faire rire en faisant des pitreries mais je crois bien que c'était pas le bon moment.

Kaleigh me fixait je n'arrivais vraiment pas à décrypter ce qu'elle ressentait, j'attrapais son visage au niveau de sa mâchoire et la caressait avec mon pouce pour essuyer une de ses larmes " Je me sens vraiment conne de t'avoir fait repenser à tout ça, je vais y aller pour ne pas empirer les choses" dis je. " Tu sais ou me trouver si tu as besoin, je serais toujours la pour toi si tu le souhaites " finis je avant de tourner les talons et de partir.
Je laissais derrière moi une magnifique fille que j'aurais facilement embrassé, mais vu que sa aurait été la première fois que j'embrasse une fille je ne voulais pas que mon souvenir soit d'être repoussée. Je pensais donc avoir fait le bon choix en m'en allant comme sa même si j'aurais pu passer ma journée à la consoler, si elle voulait de moi elle l'aurais fait sentir de toute façon...
C'est parti je commençais à ruminer, et ça pour un bon bout de temps !

William était malheureusement la barrière qui nous séparait, qui nous empêchait d'être amies. La rancœur que j'éprouvais pour le jeune homme surplombait tout le reste, la rage que j'éprouvais contre Andy, l'amertume d'Elie-Sara, tout. Je le savais pourtant volage, je le savais pourtant sexuellement actif et incapable de se limiter à une seule femme, ce n'était pas comme si j'avais été surprise mais il avait touché à mon univers, il s'était immiscé dans ma vie tel un poison. J'avais choisi Sasha à mes côtés mais pas son meilleur ami et il avait brisé ce que j'avais ressenti pour la jeune blonde, il avait tout gâché. Néanmoins responsable de ma tromperie envers mon ex petite-amie je savais que je n'étais pas toute blanche dans cette histoire, je savais pertinemment que ma part d'erreur valait bien plus que toutes les tromperies du monde mais je ne pouvais m'empêcher de penser que la situation était différente, parce que j'aimais Elie et que les choses étaient tout bonnement différentes. Le fait de savoir qu'Eden était amoureuse du jeune homme me paraissait injuste, il était sentimentalement handicapé, il ne méritait pas son amour, l'attention que toutes les jeunes femmes semblaient lui porter. Il ne méritait pas tout ça. Et je restais en arrière, victime et coupable, prise à mon propre jeu, lui respirant normalement comme n'importe qui et moi, perdue et mélancolique. Dire que la jeune femme n'avait pas attiré mon attention jusqu'à aujourd'hui, dire que je m'étais mis un instant à fantasmer sur le fait qu'elle aurait pu être intéressée par moi, qu'elle aurait pu m'apprécier à ma juste valeur... c'est malheureux mais c'est la condition humaine qui veut ça. On ne désire que ce qu'on ne peut avoir, que ce que les autres ont et je me sentais étrangement jalouse à l'idée qu'il pouvait l'avoir, qu'il avait l'attention de la jeune brune que je remarquais enfin pour la première fois et je regrettais d'être passée à côté d'une telle beauté, d'une telle grâce. Je voulais repartir à la maison, honteuse et blessée dans le but de me requinquer et de revêtir la peau de la jeune femme que rien ne peut abattre mais c'était trop tard. J'avais pleuré et elle avait été le témoin de ma faiblesse, je n'allais donc plus trouver grâce et admiration à ses yeux, simplement représenter l'image de cette pauvre fille qui pleure dans un parc simplement parce qu'elle apprend qu'elle a été trahie, incapable de se retenir comme toute personne normalement constituée.
Je la regardais tourner les talons en espérant ne plus jamais la revoir, oublier ce qu'elle avait fait surgir en moi, des sentiments contradictoires tels que la colère, l'amertume et curieusement, le désir. Reprenant un tout autre chemin, je m'éloignais, essuyant mes yeux d'un revers de main, souhaitant trouver du calme et du repos ailleurs finalement que dans un endroit ou je risquais de croiser celle qui avait causé tout ceci.