baby you're not alone w/ eden

Je soupirais. A quoi bon lui cacher la vérité après tout, ce n'était pas comme si elle comptait le répéter ou comme si quelqu'un à Eliot lui accordait un tant soi peu de crédit. Et puis, je ressentais le besoin de parler, peut-être plus à une inconnue en mesure de comprendre qu'à mes proches. Candice se montrait si peu présente pour moi ces temps-ci et Adriana... passons, je ne lui avais même pas parlé de ma bisexualité donc. De plus, j'étais, il faut le dire et si je ne me trompais pas en lisant entre les lignes, plus que flattée de susciter l’intérêt d'Eden. Tout en l'observant, en pesant le pour et le contre si je devais lui en parler ou non, je notais que la jeune femme était très charmante, très intelligente. Son charme de jeune fille naïve et innocente était adorable, à vrai dire, ça donnait envie de prendre soin d'elle, de la protéger. Kaleigh Reagan s’intéresse à quelqu'un. A noter. « Hey, tout va bien. » Dis-je en posant une main sur son épaule d'un geste rassurant, voyant qu'elle tremblait et rougissait, ce qui me fit immédiatement esquisser un sourire, non pas moqueur mais empreint de douceur, je voulais la mettre à l'aise. « Tu n'as pas à te sentir gênée avec moi, je suis vraiment la dernière personne qui pourrait te juger, crois-moi. » Je suis quelqu'un de très ouvert d'esprit, je ne juge pas et je possède une très grande tolérance, étant moi-même excentrique, je conçois très bien que chacun puisse avoir ses étrangetés. Alors ce n'était pas pour un petit béguin que j'allais prendre peur ou me mettre à la juger. Finalement, je commençais à apprécier plutôt bien la jeune femme, à la trouver même à mon goût. Il faut dire qu'il est difficile de résister à ce petit brun de femme, je ne me le cachais, j'étais sensible à son évidente innocence et son visage de femme-enfant. Puis, j'enlevais ma main de son épaule pour la couper, je ne voulais pas qu'elle parte, je voulais rester là à lui parler comme de vieilles amies.

« Tu me sembles être quelqu'un de bien, comme je t'ai dis l'année dernière. » J'inspirais un grand coup. « J'ai trompé mon petit-ami. » Lâchais-je, me sentant soulagée d'en parler. De plus, si jamais celle-ci le connaissait, jamais il ne la croirait. « Je suis sortie avec une jeune femme du nom d'Elie-Sara. J'en étais tombée amoureuse mais... elle m'a trompée avec un certain William... dire que lui et moi étions amis avant cela... bref. » Je levais les yeux au ciel, n'ayant toujours pas digéré que mon ex petite-amie soit passée à la casserole parce qu'il est bien connu que William est l'obsédé du coin. « J'suis pas du genre à cracher sur les gens mais... comment dire. Il m'faisait déjà pitié avant à coucher avec toutes les filles comme si elles étaient des objets... mais là franchement, j'ai peut-être caché ma relation à Elie mais lui il se retrouve partout et ça, ça me fait pitié. On dirait qu'il passe sa vie à baiser. A Harvard, tout le monde se connait et c'est bien mon plus grand regret. Tant que ce qu'il fait reste loin de moi, ça me va mais, voir que ça atteint mon entourage, NON. » Je n'avais encore jamais exprimé ma rage à voix haute, ma rancune contre le jeune homme. J'avais encore besoin de cracher mon venin. « T'sais ce qui me fait le plus de peine ? Il doit même pas avoir d'amis ce mec, que des sex friends... bon excepté Sasha puisque c'est son meilleur ami. » Je roulais une nouvelle fois des yeux. « Le monde est petit. Bref. En fait, je ne voulais pas en venir là au départ. » Je ris.

Kal réussi facilement à me mettre à l'aise et me fis comprendre que tout aller bien, qu'en gros je n'avais pas à me sentir mal à l'aise en sa compagnie. Tout doucement je me décontractais,je me sentais mieux en sa présence, elle montait encore plus dans mon estime, c'était une personne très discrète sur sa vie privée jusqu'au moment ou elle cracha enfin le morceau : "J'ai trompé mon petit-ami." dit-elle, à ce moment là, je fus extrêmement déçue,car de part mon expérience, ce genre d'histoire me touche toujours, surtout quand on est celle trompée. Enfin bref elle devait avoir ses raisons pour être passé à l'acte.
Ses raisons ne mirent pas beaucoup de temps à être dévoilées elle était sortie avec une jeune femme car elle en était amoureuse, c'est là que je me mis à sa place et que je pu entièrement la comprendre. Soudain elle évoqua que la fille dont elle était amoureuse avait couché avec un certain William et que sa avait mis fin à leur histoire...Etait-ce William Carter ? De toute façon il n'y en avait pas des millions et de plus un William qui couchait avec toutes les filles possibles comme si elles étaient des objets sa ne pouvait que être ce gigolo. Mon visage devait s'être figé, fermé car William et moi partageons une idylle depuis peu et que je lui avais d'ailleurs demander récemment de choisir entre moi ou les autres.
Kaleigh continua de se défouler sur le cas de "William" « T'sais ce qui me fait le plus de peine ? Il doit même pas avoir d'amis ce mec, que des sex friends... bon excepté Sasha puisque c'est son meilleur ami. » dit elle.
C'est là que j'eu envie de la couper et lui dire que William était au fond quelqu'un de bien et c'est ce que je fis : " Tu sais Kal, si je peux t'appeler comme sa, William doit cacher un mal être pour pouvoir avoir ce genre de comportement et le peu que je connaisse de lui me laisse entrevoir qu'au fond c'est quelqu'un de bien" J'avais honte de lui avouer que je couchais depuis quelques temps avec lui, après sa je pensai qu'elle me détesterait et je ne voulais surtout pas que cela arrive. Puis elle finit par dire en riant : « Le monde est petit. Bref. En fait, je ne voulais pas en venir là au départ. » Elle était trop craquante et moi si je déballais mon histoire j'allais ruiner notre relation naissante, notre relation "amicale" c'était important que je me précise sa pour éviter tout débordement.
Ainsi soit-il je sentais qu'elle souhaitait que je réponde quelque chose, je ne pouvais pas la laisser en plan comme sa.
Je me lançai donc dans une longue tirade : " Kaleigh je voulais te dire que je comprends totalement toute ton histoire et que je trouve sa dommage qu'un gars se soit interposé dans ta relation avec Elie, et tu sais ce gars...William eh bien je crois que j'ai un lien avec lui, je ne voudrais pas que tu me détestes à cause de ça, je commence à t'apprécier sa me ferais de la peine...Tu m'inspires le respect, la grâce, la gentillesse et j'ai vraiment envie que tu fasses parti de ma vie si tu le souhaites également..." je crois que je m'étais laisser envahir par mes désirs, je m'attendais à me prendre un bon vent. Mais je préférais tout tester pour éviter d'avoir des regrets. J'attendais sa réponse avec impatience.

Je sentis un frisson me parcourir, mon visage se décomposer un instant avec cette curieuse impression de me sentir étouffée comme prise au piège. Incapable de prononcer un mot j'avais détourné la tête, répugnée d'avoir appris quelque chose qui en plus de me dégoûter attisait la colère et l'amertume que j'éprouvais à l'égard de William et d'Elie-Sara. Soudain, je sentis le besoin de m'exprimer pour de vrai, d'arrêter de contrôler mes émotions, d'être la fille parfaite que tout le monde voit, que tout le monde veut que je sois, je voulais être inconvenante, je voulais jurer, hurler, pleurer, je voulais réagir, ce que je fis sans attendre. « Je me fous carrément de te faire de la peine. » Crachais-je. « Mais je vais te dire une chose. » Je me levais, la rage me dévorant au souvenir du jeune homme alors que s'imposait à moi la jolie blonde et le brun s'embrasser à perdre haleine... une image créée de toutes pièces que j'avais imaginé durant des semaines... « T'es pas la première à croire à un "lien" avec lui. T'es juste aussi naïve que les autres pour croire qu'il pourrait te donner l'exclusivité ! » Je ne doutais pas un seul instant qu'elle puisse se tromper au sujet du jeune homme, il s'agissait bel et bien du même homme, il n'y en avait qu'un de ce nom pour être la plaque tournante de tout Harvard. Puis, je me mis à rire aussi nerveusement que le feu me montait aux joues. « Quand une femme est une belle salope, on la blâme autant que possible, quitte à la lapider sur place mais lorsqu'il s'agit d'un homme, ça vient forcément d'un mal-être auquel cas on l'excuse immédiatement et on s’amourache forcément de lui. » Je me sentais trahie, vexée qu'une personne que j'avais snobé depuis des mois puisse succomber elle aussi comme toutes les autres pimbêches, dans les bras de la plus grande salope de l'université. A peine lui avais-je accordé une quelconque attention qu'elle me décevait, je me sentais stupide, trompée et plus que jamais : seule. Ce que je ne savais pas à ce moment précis, c'est que ma maladie se déclenchait peu à peu, accentuant mes émotions, mes joies comme mes peines. J'étais de plus en plus incapable de me contrôler et de simples déceptions devenaient de profonds chagrins, j'ignorais jusqu’où ceci pouvait aller mais j'étais bel et bien dépassée par les évènements, aussi bien par moi-même que je ne comprenais plus que par les récentes découvertes qui ponctuaient mon quotidien.

« Et tu sais ce qui me fait le plus mal ? » Sans qu'aucune larme ne coule, un sanglot déchira ma voix, faisant trembler tout mon corps, me déchirant l'échine au passage. « J'ai tout perdu. » Je doutais qu'elle comprenne mon discours mais je ressentais ce besoin étrange de me confier, de confier le chagrin qui pesait sur mon cœur, un chagrin que je n'avais exprimé à personne. « Je me suis perdue en cours de route. Ce que j'ai fais est impardonnable. Mais le plus triste dans cette histoire c'est que je ne serais pas étonnée si mon petit-ami faisait la même chose. Je suis incapable de pardonner à mon ex petite-amie parce que selon moi, elle n'avait aucune excuse pour me tromper. Je l'aimais elle c'est pour ça que je l'ai fais et elle... je suppose qu'elle ne m'aimait pas assez... » Je me perdais dans ma propre conclusion. Et puis, évidemment, mes yeux se mirent à picoter, libérant quelques larmes discrètes et silencieuses, roulant le long de mes joues. Je me mis à fermer les yeux, honteuse de ce déballage de sentiments, ayant envie de disparaître dans un trou et de ne plus jamais en sortir. « Et toi... je n'ai aucune raison de le faire mais je t'en veux. Je t'en veux parce que tu étais la dernière personne à qui je pensais qui pourrait me trahir. » Pourquoi me sentais-je si trahie par Eden alors que je n'avais aucune réelle raison de l'être ? « J'ai peut-être trompé ma petite-amie... » Je levais les yeux vers elle, plongeant dans ses yeux de biche. « Mais moi, je ne te ferais jamais croire que tu puisses avoir une chance avec moi si tu n'en as pas. » Dis-je, évoquant implicitement William. « Et ça, crois-moi c'est bien pire que le reste. » Soufflais-je, me sentant idiote, debout devant elle.

Après avoir raconté ma liaison avec William, Kaleigh tourna la tête, elle avait l'air contrariée, tellement contrariée qu'elle se mis à s'énerver. Je compris vite que j'aurais du garder ma petite histoire avec Will secrète. J'avais vraiment perturbée Kaleigh, mon coeur se serra, je n'avais pas l'habitude d'être confrontée à une personne en colère, en général j'évite le plus possible les conflits mais là j'étais en plein dedans et impossible de reculer.
Kaleigh enchainait j'étais selon elle qu'une fille naive étant tomber sous le charme d'un coureur de jupons, qui se moquait totalement de moi. Je l'avais déçue, c'était foutu, je crois qu'elle me détestait et que je pouvais plus rien rattrapé...

Mais alors qu'elle m'adressa une question à laquelle elle allait automatiquement répondre, elle explosa en sanglots, je crois qu'une faille s'était créer peut être que je pouvais améliorer mon sort. Elle répondais elle même a ces questions je n'avais pas le temps d'en placer une mais je crois que de toute façon je ne l'aurais pas fait, elle avait besoin d'extérioriser tout ce qu'elle avait vécu, toutes les trahisons. Elle se confiait enfin, des larmes coulaient délicatement sur son visage. Elle était absolument magnifique encore plus avec ses yeux humides qui brillaient, elle ferma alors ses yeux je me rapprochais d'elle mais c'est alors qu'elle remis à parler et là je su que c'était mort « Et toi... je n'ai aucune raison de le faire mais je t'en veux. Je t'en veux parce que tu étais la dernière personne à qui je pensais qui pourrait me trahir. » dit elle. Je ne pouvais plus rien faire, j'y aurais au moins cru, je perdais Kaleigh pour de bon. Même si on ne se connaissait pas depuis longtemps, j'étais profondément touché aussi étrange que cela puisse paraitre. J'avais cru l'espace d'un instant qu'elle aurait pu faire parti de ma vie, hélas mes espoirs s'effondraient avec cette phrase.
Elle me fit ensuite comprendre que William se foutait complètement de moi. J'étais face à elle,debout, choquée, mal à l'aise, après tout ce qu'elle m'avait dit je fondais en larmes. Je n'avais pas pour habitude d'être émotive mais là elle m'avait dis tellement de choses en si peu de temps...

" Kaleigh écoute moi, ai je encore une chance de me faire pardonner ? Je suis bien placé pour savoir ce que c'est que de se faire tromper je l'ai vécu, en venant ici j'ai voulu essayer de croire à nouveau à la sincérité, au bonheur et à t'entendre on dirait que je suis encore tombé sur la mauvaise personne, s'il te plais ne me laisse pas toute seule, tu es plus forte que moi, aide moi..." dis je. Elle était complètement folle de rage, triste et moi je lui demandais de l'aide quelle imbécile. Quitte à tout perdre, je décidai de la prendre dans mes bras, je m'avancais vers elle, et lui dit : " Je crois qu'on se ressemble au fond, je suis aussi mal que toi" des larmes ruisselaient sur mes joues nous étions qu'à quelques centimètres, et tout en terminant ma phrase je l'enlaçais dans mes bras...

« De faire pardonner de quoi ? » Lançais-je, réalisant que le seul et réel problème dans cette histoire était finalement... moi même, moi seule, encore et toujours face à la vie elle-même. « C'est juste moi le problème ou... lui et sa fâcheuse tendance à s'immiscer dans ma vie. » Dire que je l'avais trouvé plutôt sympa lors de nos premières rencontres, ayant fait un effort pour le connaître vu qu'il était le meilleur ami de mon petit-ami. Plutôt limité il m'avait semblé être un gentil garçon, un peu trop obsédé par le sexe mais plutôt conforme à la norme des étudiants sportifs un peu bêta du campus. « Tu n'as aucune raison de me faire confiance, de me croire mais... William est la dernière personne avec qui tu devrais être. J'ai trompé mon petit-ami avec la femme que j'aimais c'est vrai... mais lui... je t'aurais prévenu. » Après tout, je n'avais aucune preuve concrète qu'il soit infidèle mais sa tendance à coucher avec tout le monde était un bon indicateur de sa libido et de ses besoins d'explorer le monde, qui pouvait l'en blâmer ? Les jeunes de nos jours considèrent que profiter de la vie se limite à boire et à coucher avec n'importe qui, grand bien leur fasse, j'étais au dessus de ses principes et de ses sois-disant besoin.

Et puis, alors que la situation ne pouvait pas être plus bizarre, Eden se mit à pleurer, ce que je ne compris pas. Peut-être avais-je blessé son égo de petite fille naïve et quelque peu stupide. A quoi pouvait-elle s'attendre venant d'un tel homme ? « On ne se ressemble pas, vraiment pas. Tu es naïve et idiote. J'aime l'amour mais toi tu es amoureuse de l'idée même de l'amour, je crois pas qu'on se... » Me coupant dans mon élan, je vis rapidement Eden avancer ses bras pour m'enlacer. Je songeais à me débattre quelques secondes et agitais les bras pour la repousser mais immédiatement et contre toute attente, mes bras montèrent à mon tour pour enlacer son cou immaculé et mon visage s'enfouit alors dans sa chevelure chocolat, les larmes coulant avant de s'arrêter, je fermais les yeux. J'avais grand besoin d'exorciser ce mal, j'avais besoin d'être en colère, colère que je m'étais jusqu'alors interdite.

Après l'avoir prise dans mes bras, je sentis la tête de Kaleigh s'enfouir dans mon cou, elle devait surement verser quelques larmes, elle était vraiment déchirée, remplie de colère qu'elle avait besoin d'extérioriser.
L'une contre l'autre, je lui chuchotais à l'oreille, " Kaleigh tu peux tout me dire maintenant, on peut former une belle équipe, je ne voudrais pas que William soit une barrière pour nous...J'ignorais tout ce qu'il avait pu te faire, je suis désolé..."
J'attrapais ses bras que je repoussais en avant, je tenais ses mains, mon visage tout près du sien, je continuais alors : " Je ferais tout ce que tu veux pour que l'on puisse rester amie, bien qu'on ne l'ai jamais vraiment été, j'aimerais l'être...Je crois bien que je devrais te laisser souffler le temps que tu te remettes de tes émotions" J'avais toute de même soulevé une trahison en elle, elle devait s'imaginer à nouveau ce que ses deux avaient bien pu faire dans son dos. J'avais mal pour elle, j'aurais voulu encore rester avec elle, la chouchouter, la faire rire en faisant des pitreries mais je crois bien que c'était pas le bon moment.

Kaleigh me fixait je n'arrivais vraiment pas à décrypter ce qu'elle ressentait, j'attrapais son visage au niveau de sa mâchoire et la caressait avec mon pouce pour essuyer une de ses larmes " Je me sens vraiment conne de t'avoir fait repenser à tout ça, je vais y aller pour ne pas empirer les choses" dis je. " Tu sais ou me trouver si tu as besoin, je serais toujours la pour toi si tu le souhaites " finis je avant de tourner les talons et de partir.
Je laissais derrière moi une magnifique fille que j'aurais facilement embrassé, mais vu que sa aurait été la première fois que j'embrasse une fille je ne voulais pas que mon souvenir soit d'être repoussée. Je pensais donc avoir fait le bon choix en m'en allant comme sa même si j'aurais pu passer ma journée à la consoler, si elle voulait de moi elle l'aurais fait sentir de toute façon...
C'est parti je commençais à ruminer, et ça pour un bon bout de temps !

William était malheureusement la barrière qui nous séparait, qui nous empêchait d'être amies. La rancœur que j'éprouvais pour le jeune homme surplombait tout le reste, la rage que j'éprouvais contre Andy, l'amertume d'Elie-Sara, tout. Je le savais pourtant volage, je le savais pourtant sexuellement actif et incapable de se limiter à une seule femme, ce n'était pas comme si j'avais été surprise mais il avait touché à mon univers, il s'était immiscé dans ma vie tel un poison. J'avais choisi Sasha à mes côtés mais pas son meilleur ami et il avait brisé ce que j'avais ressenti pour la jeune blonde, il avait tout gâché. Néanmoins responsable de ma tromperie envers mon ex petite-amie je savais que je n'étais pas toute blanche dans cette histoire, je savais pertinemment que ma part d'erreur valait bien plus que toutes les tromperies du monde mais je ne pouvais m'empêcher de penser que la situation était différente, parce que j'aimais Elie et que les choses étaient tout bonnement différentes. Le fait de savoir qu'Eden était amoureuse du jeune homme me paraissait injuste, il était sentimentalement handicapé, il ne méritait pas son amour, l'attention que toutes les jeunes femmes semblaient lui porter. Il ne méritait pas tout ça. Et je restais en arrière, victime et coupable, prise à mon propre jeu, lui respirant normalement comme n'importe qui et moi, perdue et mélancolique. Dire que la jeune femme n'avait pas attiré mon attention jusqu'à aujourd'hui, dire que je m'étais mis un instant à fantasmer sur le fait qu'elle aurait pu être intéressée par moi, qu'elle aurait pu m'apprécier à ma juste valeur... c'est malheureux mais c'est la condition humaine qui veut ça. On ne désire que ce qu'on ne peut avoir, que ce que les autres ont et je me sentais étrangement jalouse à l'idée qu'il pouvait l'avoir, qu'il avait l'attention de la jeune brune que je remarquais enfin pour la première fois et je regrettais d'être passée à côté d'une telle beauté, d'une telle grâce. Je voulais repartir à la maison, honteuse et blessée dans le but de me requinquer et de revêtir la peau de la jeune femme que rien ne peut abattre mais c'était trop tard. J'avais pleuré et elle avait été le témoin de ma faiblesse, je n'allais donc plus trouver grâce et admiration à ses yeux, simplement représenter l'image de cette pauvre fille qui pleure dans un parc simplement parce qu'elle apprend qu'elle a été trahie, incapable de se retenir comme toute personne normalement constituée.
Je la regardais tourner les talons en espérant ne plus jamais la revoir, oublier ce qu'elle avait fait surgir en moi, des sentiments contradictoires tels que la colère, l'amertume et curieusement, le désir. Reprenant un tout autre chemin, je m'éloignais, essuyant mes yeux d'un revers de main, souhaitant trouver du calme et du repos ailleurs finalement que dans un endroit ou je risquais de croiser celle qui avait causé tout ceci.