judandra > happy birthday.

Je le sentais mal. Elle restait distante, elle était encore et toujours distante. Et c’était ce qui avait tué notre relation. Enfin non, ça n’était pas ça qui avait tué notre relation, mais c’était ça qui m’avait rendu complètement dingue. Pourquoi est-ce que je m’étais attaché à cette fille ? Je venais à peine de me sortir d’une relation qui avait très mal tournée, une relation qui m’avait fait extrêmement mal. Je m’étais promis de ne plus jamais aimer une fille après Roxanna, et j’étais tombé sur Leandra. Leandra et sa fraicheur, Leandra et son sourire, Leandra et ses blagues, Leandra et sa manière d’être, son rire, son regard… j’étais juste tombé fou amoureux de cette fille même si j’avais essayé de reculer le plus possible l’échéance. Mais une fois qu’on est amoureux, on est amoureux, on ne peut plus rien faire. Et je n’avais rien pu faire. Quand Leandra m’avait avoué qu’elle n’aimait pas les enfants, on aurait dû arrêter là. On aurait dû arrêter de se voir, ne plus se parler afin que la rupture soit moins douloureuse, puisque c’était le début. Mais j’avais osé croire qu’elle finirait par changer d’avis, qu’elle s’attacherait à Aaron. C’que j’avais été bête… notre relation avait toujours été vouée à l’échec, mais nous avions insisté. Et aujourd’hui, je me retrouvais malheureux comme un chien, comme avant que je la rencontre, parce que j’avais perdu la fille qui avait réussi à mettre un peu de gaité dans ma vie. Ma vie qui recommençait à devenir sombre. Triste. Je mentirai si je disais que je n’avais pas déjà pensé à me foutre en l’air cette semaine. Et cette idée risquait de me venir en tête très souvent malheureusement. « évidemment que tu me manques.. comment tu pourrais penser l'inverse ? » J’haussais les épaules, regardant nos mains l’une dans l’autre.  « c'est pas « nos » soucis Jude.. y a que moi qui ai un soucis avec les enfants.. et c'est pour ça qu'on en est là.. » Je gardas mon regard fixé sur nos mains, n’osant même pas la regarder. « c'est à moi de demander une seconde chance.. j'ai pas l'impression d'avoir fais assez d'effort et de m'être assez battue pour nous…mais je veux pas te faire souffrir encore.. j'veux pas qu'on souffre tous les deux encore et si ça marche pas, je m'en voudrais.. je sais pas ce que je préfère.. j'veux pas qu'on réessaie si c'est pour se détester ensuite.. tu comprends.. ? » Je déglutis, je me sentais tellement mal d’un coup. Encore plus mal que toute cette semaine, parce qu’elle était en train de me dire qu’on ne se remettrait jamais ensemble. Et ça me tuait. Littéralement. « j't'aime et t'a déjà assez souffert.. j'veux pas en rajouter une couche.. » Je fermais les yeux en sentant sa main sur ma joue. Sauf que là, je n’arrivais pas à me retenir, et je sentais des larmes couler sur mes joues. « Tu comprends pas que j’suis au fond du trou… » Je tournais mon visage et je lâchais sa main. J’pouvais pas sentir sa peau contre la mienne après ce qu’elle venait de me dire, c’était trop douloureux. « J’suis à la limite de me foutre en l’air… tu m’avais dit que tu me laisserais pas… tu m’l’avais promis… et c’est ce que t’es en train de faire… J’étais tellement mal quand j’t’ai rencontré… et grâce à toi, j’me suis senti mieux… grâce à toi, j’ai oublié Roxanna, j’suis tombé amoureux de toi… t’étais mon rayon de soleil et.. maintenant que t’es plus là… » Je déglutis et je regardais Condom qui s’était assis aux pieds de Leandra, « Tu devrais prendre ton cadeau et partir… on devrait plus se voir… puisqu’on aura pas de deuxième chance… on va s’oublier, tu vas faire ta vie… trouver un copain normal qui a pas d’enfant… et tu pourras être heureuse… » Heureuse pendant que moi, je resterai le pauvre Jude misérable qui allait très certainement bientôt craquer et prendre une bonne dose de drogue. Une dose mortelle peut-être.

Je fronçais un peu les sourcils. Était-ce une larme sur sa joue ? Je me mordais la lèvre, la rattrapais doucement avec mon pouce. Non, pas maintenant Jude. Ne fais pas ça. S'il commençais à être triste, j'allais m’effondrer comme une madeleine, parce que c'est ce que je faisais. À l'abri des regards, certes, mais je le faisais. Tout ça parce que je n'arrivais pas à expliquer ou à partager mes sentiments. Peut-être que si je lui avais dis ce que je ressentais plus tôt, on aurait déjà trouver une solution et on en serait pas là maintenant. Peut-être qu'on aurait été encore ensemble, à s'embrasser toutes les cinq minutes, trop amoureux pour faire attention au reste du monde. « Tu comprends pas que j’suis au fond du trou… » Il détournais le visage et lâchais ma main. Quoi ? Pourquoi ? J'essayais d'attraper de nouveau sa main, mais il était trop tard. « J’suis à la limite de me foutre en l’air… tu m’avais dit que tu me laisserais pas… tu m’l’avais promis… et c’est ce que t’es en train de faire… J’étais tellement mal quand j’t’ai rencontré… et grâce à toi, j’me suis senti mieux… grâce à toi, j’ai oublié Roxanna, j’suis tombé amoureux de toi… t’étais mon rayon de soleil et.. maintenant que t’es plus là… Tu devrais prendre ton cadeau et partir… on devrait plus se voir… puisqu’on aura pas de deuxième chance… on va s’oublier, tu vas faire ta vie… trouver un copain normal qui a pas d’enfant… et tu pourras être heureuse… », je fronçais les sourcils et m'approchais de lui, passant tout doucement mes bras autour de sa taille. « j'veux rien de tout ça », je m'en moquais de tout ça. Il pouvait bien me présenter l'homme parfait demain, ça ne changerais rien. J'avais promis de ne jamais le laisser, c'était vrai. Je croyais en notre histoire, je pensais qu'on allait détruire les obstacles un à un, qu'on allait réussir à gravir des montagnes, à aller loin ensemble. J'étais même certaine qu'on avait un avenir. Et puis un jour, je me suis rendue compte qu'un avenir ensemble était quelque chose de trop compliqué. Moi et mon idée de carrière ne faisais pas bon ménage avec lui et ses enfants. C'était méchant et manipulateur à dire de ma part, mais je pensais surtout à mon avenir. Je voyais les choses en grands, je me voyais juge, je me voyais gravir les échelons, et puis je me voyais sénateur, et peut-être même encore plus haut. J'avais de l'ambition, et peut-être même trop d'ambition pour réussir à avoir une histoire d'amour à côté ? « j'ai déjà tout ce dont j'ai besoin. » je posais un léger et doux baiser dans sa nuque, et montait à sa mâchoire lentement. Je cessais mes baisers, et attrapais l'une de ses mains, laissant nos mains là. Je voulais juste avoir un contact avec lui, quelque chose qui me prouve qu'il est là, en face de moi. Un sourire se fit doucement sur mes lèvres. « et t'en fais parti Jude.. », à quoi bon me servait ma détermination et ma longue carrière sans un Jude à côté de moi ? À quoi bon me battre pour avoir tout ça, si à côté je n'étais pas heureuse sentimentalement ? Il contribuais à mon bonheur, parce que j'étais amoureuse de lui, et « lui » signifie déjà tant à mes yeux. Lui c'est ; son regard, son sourire, et tous ses petits sourires en coin, ses caresses, sa voix quand il me parle, ces petits mots qu'il me murmure quand on fait l'amour, les conneries qu'il sort pour me faire rire, le fait de me rassurer quand j'ai peur, son air sérieux quand il révise, cette forme que prends ses joues quand il mange des spaghettis, ses poils qui se hérissent quand il a froid, ses marmonnements qui ne veulent rien dire quand il se réveille à peine, et.. et ses enfants. Ça fait parti de lui, et c'est ce qui fait que j'en suis un peu plus amoureuse chaque jour. L'attention qu'il met à s'occuper d'eux, le fait de les faire passer bien avant le reste, et toutes ses choses qui font qu'à mes yeux c'est l'homme parfait. « T'es l'homme que j'aime.. j'suis amoureuse de toi, et.. », je souris un peu, « et c'est trop tard maintenant.. t'es à moi. Totalement à moi. J'vais pas te laisser partir parce qu'on a fait des conclusions trop hâtives sur nous.. alors oui, on est voué à l'échec mais et alors ? Qu'est ce qui nous empêche de nous aimer en attendant cet échec.. ? », je frôlais doucement ses lèvres, sans rien faire de plus, et quand je m'apprêtais à l'embrasser, Condom me sauta dessus. Je souris en coin en regardant le petit chien s'agiter, murmurant, « tiens.. on dirais bien que y en a un qui est jaloux.. ».
 

J’étais réellement au fond du trou. La maladie d’Aaron n’avait fait que me foutre une belle claque en pleine figure, et je commençais à en avoir marre de me prendre des claques. La maladie d’Aaron, ma rupture avec Roxanna, et la mort de mes parents bien que ça datait de quelques années maintenant. Avec Leandra, je me sentais beaucoup moins seul, je me sentais aimé et elle me donnait un peu de fraicheur dans ma vie. Elle avait été la bonne surprise de l’année, la rencontre qui avait changé pas mal de chose et aujourd’hui que je l’avais perdu, en plus de toutes les autres choses qui m’étaient tombés dessus ce mois-ci. Je venais de prendre vachement sur moi-même pour lui dire qu’elle me manquait, mais son silence m’avait fait beaucoup trop mal. J’avais espéré que mon cadeau, plus mes paroles l’auraient fait revenir, mais apparemment ça n’était pas le cas. Je lui disais de partir et de refaire sa vie, en espérant qu’elle trouvait l’homme parfait qui pourrait lui donner tout ce que je ne pouvais pas lui donner, ou du moins, qui n’aurait pas les fardeaux que moi je portais. Sauf qu’à ma plus grande surprise, elle ne s’en alla pas. Au contraire, elle s’approcha et enroula ses bras autour de ma taille. Je la regardais faire, surpris et elle dit alors, « J'veux rien de tout ça » Je fronçais les sourcils, continuant de la regarder sans rien dire de plus, parce que je ne savais pas quoi dire. En fait, je ne comprenais pas du tout. « j'ai déjà tout ce dont j'ai besoin. » Je fermais les yeux en sentant son baiser dans ma nuque, baisers qui remontaient le long de ma mâchoire. Et ça m’avait tellement manquait ses baisers. J’ouvrais les yeux quand je sentis sa main prendre la mienne, « et t'en fais parti Jude.. ». Je relevais le regard vers elle, toujours aussi confus. « T'es l'homme que j'aime.. j'suis amoureuse de toi, et..et c'est trop tard maintenant.. t'es à moi. Totalement à moi. J'vais pas te laisser partir parce qu'on a fait des conclusions trop hâtives sur nous.. alors oui, on est voué à l'échec mais et alors ? Qu'est ce qui nous empêche de nous aimer en attendant cet échec.. ? » Je restais totalement muet, fermant les yeux en sentant ses lèvres s’approcher des miennes et même les frôler quand tout à coup, Condom sauta sur Leandra. Je ris un peu et je regardais le chien, le détestant parce que sans lui, on serait en train de s’embrasser là. « tiens.. on dirais bien que y en a un qui est jaloux.. » J’hochais la tête et je me penchais pour le pousser avec ma main libre, « Laisse-nous ! », lui demandais-je avant de me redresser pour regarder Leandra en souriant. « Où est-ce qu’on en était… ? » Je me penchais et j’approchais mes lèvres pour finalement l’embrasser. Je ne voulais plus tourner autour du pot. Je continuais de l’embrasser et je murmurais, « Tu veux bien nous laisser une deuxième chance alors.. ? Faut que tu sois consciente que…j’peux rien changer… j’peux pas abandonner mon fils pour que ça aille mieux entre nous, surtout avec ce qu’il a en ce moment… » Le problème était plus Aaron car je l’avais tous les jours, comparé à Aylin que j’avais seulement une fois de temps en temps.

« Laisse-nous ! », je souris un peu. On dirait bien que j'ai trouvé un moyen de rendre jaloux mon amoureux, avec ce petit Condom. « Où est-ce qu’on en était… ? » Il se penche doucement et m'embrasse. Je prolongeais tendrement, glissant une main dans sa nuque. Ça fait tellement de bien d'enfin retrouver ses lèvres. Soudain il cesse, et j'essaie de les attraper de nouveau, gourmande comme je suis, mais il murmure ; « Tu veux bien nous laisser une deuxième chance alors.. ? Faut que tu sois consciente que…j’peux rien changer… j’peux pas abandonner mon fils pour que ça aille mieux entre nous, surtout avec ce qu’il a en ce moment… » Je souris un peu.. Jamais je n'aurais demandé à Jude d'abandonner Aaron. Ce bébé est tellement adorable que lui demander ça était comme demander à quelqu'un de tuer un bébé chiot, c'est impossible, c'est trop adorable et trop dur à faire. Je hochais la tête, « non.. j'veux pas que t'abandonne qui que ce soit ou que.. tu change quoi que ce soit », je souris et recolle mes lèvres aux siennes, l'embrassant encore. « J'nous laisserais autant de chance qu'il le faut.. mais.. », je frôlais doucement ses lèvres, « promet moi que.. qu'on.. qu'on baissera pas les bras à la première difficulté..? », je le regardais en souriant un peu. Je ne voulais pas le perdre pour des broutilles encore une fois, je voulais qu'on soit ensemble, qu'on reste ensemble. Peu importe de ce qu'il se passera, il ne fallait pas qu'on cède à la première erreur, même si c'est quelque chose qu'on refera certainement. Après tout, on apprends bien de ses erreurs.