J'ai des choses à te demander toi, reste là. [ feat Jeno]

Dans mon costume de femme de ménage sexy zombifiée, avec des fausses chaines plantées dans l'épaule, du faux sang partout, j'étais prête pour passer une réelle nuit d'horreur parfaite en tout points, et en me baladant pour aller près de la galerie des glaces dont j'avais entendu parler - et qui m'avait vraiment donné envie-, j'avais croisé Jeno. Et à ce moment, même si je mourrais d'envie de passer mon chemin pour aller m'amuser je n'avais pas put m'empêcher d'attraper son bras pour le stopper. Je savais qu'il dealait, et quand j'étais tombée par hasard dessus une première fois, je m'étais dis que je devais me débrouiller pour qu'il me donne des indices sur ce métier. Qui n'en était pas réellement un, mais depuis que mon meilleur ami m'avait avoué qu'il était dealer, je commençais à changer d'avis sur le commerce de drogue. Et là j'avais besoin de savoir si il y a des pays dans lesquels ont peut s’exiler si on se fait attraper par la Police.

- Attends ! Jeno, dis moi, tu pars où généralement en vacances?

Je suis pas vraiment connue pour faire dans la dentelle, alors lui demander finement des choses, c'est pas gagné. Mais je me vois mal lui balancer clairement ce que j'attends de lui ; quoique ça simplifierais peut-être les choses.

Quand j'attrapais le bras de Jeno et qu'il se retourna, je vis clairement dans ses yeux que mon déguisement n'était pas franchement sexy. D'un certain côté, c'était le but : ne plus être regardée comme une chose jolie avec laquelle on pourrait s'amuser une nuit, et j'espérais que la leçon allait rentrer pour les garçons que j'allais croiser. Sauf que Jeno n'avait jamais rien essayé avec moi, normal il ne fréquente sûrement pas des filles à papa comme moi. Du coup il paye pour tout les autres en ayant une tête de zombie face à lui, mais il peut toujours se consoler avec mes jambes le pauvres. Je n'avais pas pu me résigner à mettre du maquillage dessus, alors je m'étais contentée de prendre des chaussures noires pour tenter de faire Halloween jusqu'au bout. Mais bon je n'étais pas là pour lui parler déguisement, citrouilles, fantômes et autres choses très amusantes qui allaient me faire flipper toute la soirée. Je voulais savoir des choses pour aider mon meilleur ami, qui à mes yeux s'était bien foutu dans la merde. Depuis que j'avais appris qu'il dealait j'avais beaucoup de mal à me sortir ça de la tête, et je cherchais sans cesse une solution pour lui. Et l'idée qu'il puisse peut-être partir pour calmer les choses m'effleura l'esprit : un pays tranquille, loin de la police, histoire que les choses se calment si ça venait à chauffer, mais comme j'avais aucune idée de quel pays, ou même quel coin du monde pouvait offrir de la tranquillité, j'avais besoin d'un vrai dealer. Je lui demandais donc avec un grand sourire où il passait ses vacances, espérant qu'il me sorte un pays étrange où il s'était déjà réfugié, mais sa réponse n'avait pas vraiment l'air suspecte. "A Toronto, pourquoi .. ?" Passais une main sur ma joue, je secouais la tête. " Ha. Et rien de plus.. exotique? Quand tu as besoin de t'éloigner un peu de la réalité, tout ça.. tu va où? " lui demandais-je, essayais d'être le moins louche possible, mais quand même assez claire, je ne m'attendais pas un truc du genre New York quoi. Je passais certainement pour une folle, mais je connais pas ce mec, et c'est pour aider Draco, alors... tant pis.

J'avais plus ou moins l'habitude qu'on me regarde avec un air étrange parce que des fois je parlais de choses pas très connues, ou juste dans mon monde. Par exemple quand je commençais à parler de vin, je m'embraquais dans des discours à rallonge, et peu de monde suivait. A part les initiés réellement, mais il n'y en avait pas beaucoup dans Harvard, alors c'était un sujet que j'avais appris à éviter. Et donc même si j'avais l'habitude de parfois être décalée, le regard que me lança Jeno quand je lui demandais où il partait en vacances dépassait largement tout les autres que j'avais pu recevoir. Bon, il avait clairement pas l'air de comprendre ce que je voulais, je tentais donc une autre sorte d'approche, en lui parlait de lieux exotiques. Mais je me pris un joli vent, et une réponse complètement à l'opposé de ce que je voulais. "Sérieusement mademoiselle Jones, tu as l'impression que moi je peux me payer des vacances en France ou en Italie ?" Et un point pour le Mather dealer, un. Je soupirais doucement, en le lâchant. Il ne m'aiderait pas si je ne lui demandais pas clairement de quoi j'avais besoin, mais je n'arrivais à sortir un truc du genre : " quand t'es poursuivis par la Police, où tu te réfugie quand tu es un dealer? " Je croisais donc les bras sous ma poitrine, le fixant en secouant la tête. " Jeno, j'veux pas parler de ça. En France et en Italie, tu n'es pas vraiment tranquille.. je te parle de lieux vraiment calmes. Ou tu n'est pas embêté. " Si jamais il ne me prenait pas encore pour une folle, c'était fait. J'étais en train de me ridiculiser.. Me mordant la lèvre, je détournais les yeux. En ce moment j'enchainais les gaffes, j'avais vraiment la poise. Mon meilleur ami m'apprenait qu'il me mentait depuis deux ans et qu'il dealait, je couchais avec un ami, et j'avais peur de lui faire beaucoup de mal parce que pour moi il n'y aurait jamais rien de plus, mes parents m'adressaient plus la parole.. Et cette coupure d'électricité en plus.. Vie de merde.

J'avais pas l'habitude de parler de drogue comme ça, alors logiquement je ne savais pas trop quoi lui dire pour qu'il comprenne. J'allais pas hurler dans la rue ce que je voulais, parce que si on m'entendait, Draco serait peut-être en danger par ma faute et mon manque de sang froid, ce que je ne me pardonnerais jamais. Je continuais donc à parler d'endroit calmes, paisibles, exotiques, où on était tranquille, croisant les doigts pour qu'enfin le Mather devant moi comprenne où je voulais en venir. Enfin, il sembla comprendre quelque chose, et m'observa un instant, comme si il hésitait. "Tu veux dire un endroit où tu peux faire tout ce que tu veux ?" Hum, on s'approchait du but. Peut-être enfin avait-il saisit que je voulais pas juste savoir tout sur sa vie et son lieu de vacances favori, ou sa marque de crème solaire. " Oui, voilà. Un lieux on est tranquille.." Un lieu où la police n'a pas d'autorité quoi, un lieu bien ! Un lieu où pourrait partir mon meilleur ami quelques temps pour que ses affaires se calment. Ce n'était pas sorcier ce que je demandais quand même ! .. "Et surtout avec ce que tu veux ?", dit-il en désignant sa cigarette du menton. Un sourire de soulagement apparut sur mes lèvres, et j'hochais la tête, ce qui fit tinter la chaine que j'avais plantée dans l'épaule et reliée à mes cheveux. " C'est ça. Tu dois bien en connaitre, non? " T'es un mather, dealer, qui a été balancé, j'suis sûre que tu sais Jeno, aide moi. Pitié. J'ai vraiment besoin qu'on m'aide à y voir plus clair, et qu'on me trouve une solution que je pourrais proposer à mon meilleur ami.. Histoire qu'il ai une sortie de secours quoi.

Il avait comprit, enfin. J'ai cru que j'y arriverais jamais, déjà la première fois que je l'avais rencontré je n'avais pas su amener le sujet entre nous. Du coup bah j'avais laissé tombé, mais je ne pouvais, et ça valait le coup d'insister un peu parce que au final il avait comprit ce que je voulais. Je savais qu'il pouvait m'aider, parce que j'avais appris pourquoi il avait été viré : et si quelqu'un avait prit la peine d'aller le dénoncer, c'est bien qu'il devait être important dans le trafic dans Harvard. Et mon raisonnement était ce dernier : si il était puissant, populaire et influent, il savait forcément ce que je voulais savoir. j'avais un peu peur de lui demander des renseignements, parce que ce n'est clairement pas le genre de personne que je fréquente habituellement mais tant pis. Je le vis faire un petit sourire, et sus que ça n'allait pas être très facile. Il écrasa sa cigarette avant de s'approcher de moi pour venir mes glisser quelques mots à l'oreille : "Ca dépend ma jolie, est-ce que tu as quelque chose à m'offrir en échange de ces précieux renseignements ?" Je posais une main sur son torse pour le repousser un peu. La distance, c'est la vie, non pas qu'il soit repoussant - au contraire, j'me mettrais bien à la drogue pour avoir un dealer aussi .. pas mignon, pas beau, pas énigmatique, un peu étrange et curieux. Bien taillé- mais là je devais carrément montrer que j'avais pas peur de lui. " Tout dépend de ce que tu as à me dire. " "Un truc que tu gardes secret et que tu n'aimerais pas que ça se sache. Tu vas pas me dire qu'une jolie jeune fille comme toi n'a rien à cacher, n'est-ce pas ?" Si il savait... J'en avais des tonnes. Je soupirais, levant les yeux vers lui, croisant les bras sur ma poitrine. " J'ai un secret assez gros pour te contenter. Et je n'ai jamais dis que je n'avais rien à cacher.. " Je commençais à me sentir bizarre là. Il avait l'air de s'amuser en posant les questions. " Alors, tu sais où il faut aller? "