JUDANDRA ⊱ it will rain.

J'avais envoyé des tas de sms à Jude, sans réponse. Ça en était devenu du harcèlement, si c'était pas pire que ça. Je savais que je l'avais blessé, mais il n'étais pas le seul à avoir mal, et c'était une chose qu'il avait du mal à comprendre j'avais l'impression. Mon premier message avait été envoyé le matin, et je n'ai eu aucune nouvelle de toute la journée, chose qui déjà m'inquiétais, et qui me faisais sentir encore plus mal que je ne l'étais déjà. Je ne savais pas comment il l'avait pris, et il devait certainement penser que je l'avais quitté, chose qui n'étais pas le cas. Je me décidais donc, après vingt-et-une heure passé, d'aller jusqu'à la Mather House. Il fallait bien qu'on en parle, qu'on mette les choses à plat, qu'on sache où on en était. Ne pas avoir de nouvelle était frustrant, surtout quand hier, je lui ai répété au moins trois fois que je l'aimais. Il gardait en tête ce qu'il voulais garder, et c'était assez embêtant, voire même énervant. Néanmoins, j'allais chez lui de manière plutôt calme. Jamais encore je n'avais parler de mes problèmes à Jude, ou même de mon ressenti par rapport à nous. Me cacher derrière un écran en envoyant des sms était tout de suite plus facile à faire.
Me voilà, devant la porte, hésitant à frapper comme une gamine de onze ans qui a peur d'aller chez le directeur. On avait besoin d'avoir une conversation, une vraie conversation je veux dire, c'était certain, mais qu'est ce qu'il se passera ensuite ? Je sais qu'une fois devant lui, je perds complètement tous mes moyens, j'arrive à rien dire de mal. Je suis juste là, comme une gamine amoureuse de son premier copain, sans avoir rien à lui reprocher, et juste cette envie folle de l'embrasser. Finalement, je me décide et toque. J’espérais au moins qu'il soit là, parce que j'avais flippé pendant tout le trajets, à m'imaginer des scénarios divers sur comment ce passera ce moment. J'en flippe encore même. Une boule dans mon ventre est formée, et voilà, j'attends simplement qu'il veuille bien ouvrir la porte, sans vraiment savoir ce qu'il m'attends.  

J’étais à bout de nerfs. Que ça soit physiquement ou moralement. Vraiment, je n’en pouvais plus. Il y avait Aaron, qui était pour sûr malade puisque nous avions fait des tests en plus, et c’était juste la pire chose qui aurait pu arriver. Il allait devoir être hospitalisé la semaine prochaine pour être sûr qu’il n’attrape aucune maladie (donc mis en quarantaine) en attendant qu’il reprenne des forces et qu’il soit guérit de tous les virus qu’il avait choppé avant d’entamer une chimiothérapie. Mon fils n’avait même pas deux ans, même pas un an et demi qu’il allait devoir subir une chimiothérapie. J’étais juste dépité. Je devais courir entre mes cours à la fac, les stages que je devais faire puisque j’avais redoublé ma quatrième année de médecine à cause des stages que je n’avais pas fait l’année d’avant, je devais m’occuper de mon fils en plus de ça, voir de temps en temps ma fille…bref, je courais partout. Et maintenant, j’entends dire que ma petite amie, qui prend clairement ses distances de ma vie de dingue, dort chez un autre mec. C’était juste le truc de trop. J’avais besoin d’elle, mais elle n’arrêtait pas de s’éloigner encore et encore. Je me demandais même ce qu’elle faisait encore avec moi sérieusement. Elle n’arrivait pas à accepter mes enfants, sauf que ça faisait plusieurs mois qu’on était ensemble, alors si elle n’arrivait toujours pas à s’y faire, pourquoi elle s’acharnait à vouloir rester avec moi ? Parce que ça nous faisait clairement du mal à tous les deux. J’avais éteins mon téléphone toute la journée, je me doutais qu’elle tenterait de me joindre après la conversation que nous avions eu la veille, et je ne voulais pas. Je ne voulais pas lui parler, parce que ce qu’elle me disait me faisait beaucoup trop de peine. Je faisais prendre un bon bain chaud à Aaron qui n’arrivait pas à dormir à cause de son angine quand on frappa à la porte de ma chambre. Restant près de la baignoire, je criais alors, « La porte est ouverte, entrez ! J’suis dans la salle de bain ! » J’étais loin de me douter de qui venait me voir en fait.   

« La porte est ouverte, entrez ! J’suis dans la salle de bain ! » ça ne m'aidais pas vraiment, ça. J'ouvrais la porte lentement, et mon visage passais à travers la porte ; personne. Forcément, il était dans la salle de bain. Je refermais derrière moi, prenant bien évidemment mon temps. J'avais peur, encore plus que si c'était lui qui avait ouvert la porte. À son visage, j'aurais su à quoi m'en tenir, et vu son envie à répondre à mes messages -alors qu'il était en vie-, je concluais rapidement que les prochaines minutes allaient être peut-être longue. J'avançais, hésitante vers la salle de bain. Comment il allait réagir ? Pas bien, certainement. Je prenais une grande inspiration et faisais le dernier pas qui nous séparais, murmurant un simple « hey.. ». Je regardais Aaron dans le bain et lui souriait, lui faisais un petit signe de la main, « salut toi.. », comment je pouvais à ce point détester les enfants alors que c'était si adorable ? Particulièrement Aaron, avec ses grands yeux brillants et ses sourires larges, heureux. Je me mordais la lèvre, regardant ce petit bout dans les bras de Jude. Comment je pouvais ne pas aimer ça ? Finalement, c'était peut-être moi qui avait un problème.. le fait de partager Jude, même si c'est avec ses enfants me posait problème ? J'en savais trop rien, la seule chose que je savais c'est que j’espérais juste une vie de couple normale, chose qui était forcément pas possible puisque Jude avait déjà deux enfants à sa charge. On avait deux solutions, soit je devais faire avec, soit on faisais rien du tout et on arrêtais là. Je savais que c'était les deux solutions possibles, il n'y en avait pas d'autres. D'un côté, je n'avais pas envie de perdre Jude, et de l'autre, je voulais juste former un couple tout ce qu'il y a de plus normal. J'étais perdue, totalement. « tu.. tu répondais pas à mes messages et.. ça m'inquiétais.. alors.. », et si j'attendais simplement sa réaction avant de l'ouvrir ?  

C’était les moments que je préférais partager avec Aaron, lui faire prendre son bain. Certains bébés détestent ça et crient pendant tout le temps où ils sont dans l’eau, mais Aaron aimait ça. Il pataugeait dedans comme un petit poisson. Je lui avais acheté quelques jouets pour mettre dedans : un canard en plastique, des bateaux, ce genre de truc quoi. Et plus il grandissait, plus il jouait avec. Et il m’arrosait pas mal aussi. Je finissais toujours par être complètement trempé après lui avoir fait prendre son bain. Enfin, je faisais prendre le bain d’Aaron, parce que comme il avait un peu de fièvre, ça lui faisait du bien de se retrouver dans l’eau. On toqua à la porte, et comme je ne voulais pas laisser mon fils tout seul dans le bain, parce qu’un accident est quand même vite arrivé, je demandais à la personne d’entrer en lui indiquant que j’étais dans la salle de bain. « hey.. ». Je relevais le visage vers Leandra, vraiment étonné de la voir ici. Ouais, je ne m’y attendais pas du tout du tout. « salut toi.. », dit-elle en faisant signe à Aaron qui répondit à Leandra par un immense sourire. Il avait fini par s’attacher à elle mine de rien. Quand je lui demandais qui était Leandra, il se tournait tout de suite vers la jeune femme. Il l’aimait, ça c’était sur et certain. Et quand je pensais que ça n’était pas forcément réciproque, ça me faisait de la peine. Parce qu’elle avait réussi à entrer dans ma vie, à se faire accepter par toutes les personnes que j’aimais, mais elle était celle qui s’empêchait d’avoir une place dans ma vie. « tu.. tu répondais pas à mes messages et.. ça m'inquiétais.. alors.. » Je me mordais la lèvre et je portais Aaron pour le sortir du bain. Il râlait un peu, peut-être qu’il aurait voulu rester plus longtemps. Je lui enfilais son petit peignoir en le mettant debout sur le sol et je lui mis sa capuche pour ne pas qu’il prenne froid. « Ouais… disons que j’suis un peu perplexe depuis notre dernière discussion… » J’haussais les épaules et je portais Aaron, me redressant pour lui faire face, « Tu l’as dit toi-même, on a certainement aucun avenir ensemble puisque tu n’arrives pas à accepter ne serait-ce qu’Aaron… » Elle ne comprenait pas qu’il avait une grande place dans ma vie, mais qu’elle aussi à présent. Alors forcément, la sentir aussi éloignée, ça me faisait beaucoup de mal.

Il n'a pas grimacer et il ne s'était pas mis en colère. C'était déjà ça, je suppose. « Ouais… disons que j’suis un peu perplexe depuis notre dernière discussion… » J’hochais la tête. Il y avait de quoi, mais qu'est ce que j'y pouvais ? C'était mon ressenti, il fallait bien que je lui en parle. Garder tout ça pour moi n'allais pas nous aider à avancer, ni même à nous aimer encore plus en fait. En gardant tout ça, je prenais le risque de nous détruire et de faire en sorte de nous détester petit à petit. Là au moins, c'était fait, et on pouvais mettre les choses à plat. « Tu l’as dit toi-même, on a certainement aucun avenir ensemble puisque tu n’arrives pas à accepter ne serait-ce qu’Aaron… » Je soupirais, «  j'ai dis que je me voyais pas dans TON avenir.. », je le regardais faire avec Aaron et me mordais la lèvre, « c'est pas ça.. je l'accepte.. mais.. j'ai juste un peu de mal et.. », et je sais pas si ce sera encore possible longtemps. Et quoi ? J'aimais pas les enfants, et il en avait deux. Il fallait juste trouver quelque chose. « j'ai pas l'impression d'avoir une place dans ta vie. », c'était dis. C'était ce que je ressentais, aussi. Les enfants avaient déjà une mère, ce qui m'arrangeais étant donné mon rapport avec les enfants, mais d'un autre côté, je me sentais mise à l’écart. Non pas que je voulais participer aux changements de couches et tout ces trucs, loin de moi l'idée même, mais j'avais pas l'impression d'être à ma place. J'étais cette fille avec qui Jude sortait, et voilà. Je ne me voyais pas dans l'idéal tableau de vie de Jude dans cinq ans, et ça me bloquait, parce que même si j'étais folle amoureuse de lui, je me rendais compte que peut-être il n'existait aucun avenir pour nous deux.  

«  j'ai dis que je me voyais pas dans TON avenir.. » Je fronçais légèrement les sourcils : quelle différence est-ce que ça faisait ? Franchement, je ne voyais pas de nuance entre ce qu’elle venait de me dire, et ce que j’avais dit moi. La conclusion était exactement la même, elle ne voyait aucun avenir entre nous. Et ça me faisait mal qu’elle pense ça. J’avais l’impression qu’elle disait ça sans même avoir essayé un tant soit peu d’avoir été dans ma vie. Je ne savais même pas quoi dire, alors je restais silencieux, portant Aaron pour l’amener dans ma chambre où Leandra me suivit, « C'est pas ça.. je l'accepte.. mais.. j'ai juste un peu de mal et.. », je m’arrêtais de marcher, regardant Leandra avant qu’elle ne continue sa phrase, « j'ai pas l'impression d'avoir une place dans ta vie. » Je secouais la tête, j’étais énervé. Et franchement, si je me serais laisser aller, je crois que je me serais mis à chialer d’énervement. « Est-ce que tu as au moins essayé Leandra ? » Je frottais la capuche d’Aaron sur ses cheveux pour le sécher un peu et j’asseyais le bébé sur mon bureau, gardant une main sur lui pour être sûr qu’il ne puisse pas tomber. « Le problème ne va pas dans notre sens, parce que ce que tu n’as pas l’air de voir c’est que nous, on t’a tous adopté déjà. Même Aaron. » Je regardais Aaron et je lui demandais, « Elle est où Leandra bébé ? » Aaron sourit et il regarda Leandra en la pointant du doigt, lançant alors des « Andra, Andra ! » Je souris légèrement puis je regardais Leandra, « Le problème, c’est que t’es pas prête. Parce que forcément, en étant avec moi, tu vas devenir une sorte de figure maternelle pour lui, et t’as pas envie de ça. Et j’le comprends… j’le comprends, vraiment. Mais ça m’fait de la peine, parce que j’pensas vraiment que t’étais la fille qu’il me fallait… » Je baissais les yeux  et je retirais le peignoir d’Aaron pour lui mettre son pyjama.

« Est-ce que tu as au moins essayé Leandra ? » Je le regardais, sans comprendre où il voulait en venir. Évidemment que j'avais essayé, plus que jamais. J'avais fais énormément d'efforts pour essayer de me faire à Aaron, aux enfants, simplement. Je venais chez lui à chaque fois, parce que forcément l'inverse n'étais jamais possible, je le rejoignais au parc, et nos soirées en amoureux étaient forcément réduite. Je faisais des efforts, j'essayais, mais j'étais fatiguée. « Le problème ne va pas dans notre sens, parce que ce que tu n’as pas l’air de voir c’est que nous, on t’a tous adopté déjà. Même Aaron. » Je le regardais faire, silencieuse, « Elle est où Leandra bébé ? » Aaron éclaircit son visage d'un immense sourire en me pointant du doigts, « Andra, Andra ! » Je me mordais la lèvre, sentant les larmes monter aux yeux. Merde. Je retenais le tout comme je le pouvais, me mordant la lèvre en espérant que ça allait faire passer le tout, et je crois que la chance était avec moi, parce que même si mes yeux étaient humides, aucune larme ne coulait. Ou du moins, pour le moment. « Le problème, c’est que t’es pas prête. Parce que forcément, en étant avec moi, tu vas devenir une sorte de figure maternelle pour lui, et t’as pas envie de ça. Et j’le comprends… j’le comprends, vraiment. Mais ça m’fait de la peine, parce que j’pensais vraiment que t’étais la fille qu’il me fallait… » Je le regardais, me demandant comment il pouvait me faire autant de mal avec si peu de mot. Mes yeux étaient de plus en plus humides, je le sentais, et les larmes menaçaient de couler. Je secouais la tête, « non t'a raison, j'suis pas prête.. », je reprenais ma respiration, espérant que mes yeux n'allaient pas céder, « j'aime pas les enfants Jude, j'veux pas être mère, ni même une figure maternelle ou quoi qui s'en rapproche, je veux pas de tout ça.. », je passais mes mains sous mes yeux pour retirer l'eau qui essaie de s'en échapper. « que j'étais la fille qui te fallait.. ? Était.. ? tu.. tu sous-entends quoi Jude.. ? »  

C’est clair qu’Aaron s’était attaché à Leandra. Elle disait ne pas aimer les enfants, et c’était quelque chose qui me dépassait parce que malgré ce qu’elle pouvait bien dire, elle s’occupait merveilleusement bien de mon fils quand elle le devait. Quand elle le prenait dans ses bras, il se calmait et je savais que le son de sa voix apaisait un peu le petit garçon car il la reconnaissait. Mais à contrario, Aaron sentait peut-être le rejet que Leandra faisait contre lui, et peut-être que ça lui faisait de la peine. Je n’en savais rien. Mais j’avais l’impression que nous étions arrivés au bout de ce que nous pouvions faire. Leandra n’aimait pas les enfants. J’étais père. C’était ça qui bloquait, et ça ne pouvait pas s’arranger. « non t'a raison, j'suis pas prête.. », elle avait les larmes aux yeux et ça me faisait mal au cœur, parce que tout ça la touchait malgré tout.  « j'aime pas les enfants Jude, j'veux pas être mère, ni même une figure maternelle ou quoi qui s'en rapproche, je veux pas de tout ça.. », je baissais les yeux, j’étais dépité et je ne savais pas quoi dire d’autre. Qu’est-ce que je pouvais bien dire de plus de toute manière ? « que j'étais la fille qui te fallait.. ? Était.. ? tu.. tu sous-entends quoi Jude.. ? » J’haussais les épaules et je lui souris tristement, « Tu viens de le dire toi-même… tu veux pas de tout ça… et tout ça… c’est la vie que j’peux te donner… alors si tu n’en veux pas, si ça ne te suffit pas… » Je me mordais la lèvre et je m’asseyais sur le bord de mon lit, Aaron sur mes genoux. « J’t’aime… mais y’a pas d’issu possible à tout ça… tu veux pas être une mère, ni même une figure maternelle… alors c’est voué à l’échec, non ? » Ça me faisait du mal de l’avouer, mais c’était pourtant la triste vérité.  

« Tu viens de le dire toi-même… tu veux pas de tout ça… et tout ça… c’est la vie que j’peux te donner… alors si tu n’en veux pas, si ça ne te suffit pas… » Je fronçais les sourcils, c'est pas que ça me suffisait pas, c'est qu'au contraire, c'était beaucoup trop. Jamais je me suis vue avec des enfants, qu'ils soient à moi ou à quelqu'un d'autre d'ailleurs. Je m'imaginais sans aucun enfant durant toute ma vie, et même si ça arrive, j'avorterais. Tous ses problèmes d'enfants étaient réglés sans même avoir été annoncés chez moi, alors le fais que Jude ait déjà deux enfants, ouais, ça changeais pas mal de chose. Il s'asseyait sur le lit avec Aaron, et poursuivait, « J’t’aime… mais y’a pas d’issu possible à tout ça… tu veux pas être une mère, ni même une figure maternelle… alors c’est voué à l’échec, non ? » Je le regardais, et la seule chose que j'ai réussi à faire ce fut de hocher la tête. « Ouais.. c'est voué à l'échec. », vaut mieux s'en rendre compte maintenant, alors que notre histoire n'est pas tant avancé, plutôt que dans deux ans, quand on sera bien plus accroché l'un à l'autre, même si en fait, j'aurais certainement préféré retarder au maximum ce moment. Je soupirais et baissais la tête, « bah.. je vais y aller alors.. et si j'ai des affaires à toi, j'essaierais de te les rendre le plus vite possible.. », je souriais, un sourire plutôt faux et triste, mais c'était toujours un sourire, « j'espère que.. tu trouvera mieux. », mensonge, hypocrisie. Faire semblant de ne pas être blessé alors que tout en moi s’effondrait.

Lorsqu'elle hocha la tête, je sentis mon coeur se mettre à battre plus fort, parce qu'elle approuvait ce que j'étais en train de dire. « Ouais.. c'est voué à l'échec. » Je déglutis et je baissais directement la tête. Je commençais à me sentir vraiment mal là, parce qu'on était clairement en train de rompre. Je ne savais même pas quoi dire de plus tellement je me sentais mal. « bah.. je vais y aller alors.. et si j'ai des affaires à toi, j'essaierais de te les rendre le plus vite possible.. » Elle me souriait, mais je n'arrivais pas à en faire autant. Même un faux sourire n'arrivait pas à se dessiner sur mes lèvres. « j'espère que.. tu trouvera mieux. » Je secouais la tête et je me levais, posant Aaron dans son lit avant de m'approcher d'elle, « Attends... ». J'attrapais son poignet doucement pour être sûr qu'elle ne s'en aille pas, et je la tirais vers moi pour l'embrasser doucement. C'était certainement le dernier baiser que nous allions échanger, et rien que de le savoir, ça me fendait le coeur. Peut-être que si on s'était rencontrés deux ans plus tôt, ça aurait pu marcher. C'était ça le pire. « Restes au moins cette nuit... », murmurais-je contre ses lèvres. « S'te plais.. » Je savais que demain, ça allait être encore pire quand on aurait à se séparer. Mais je ne voulais pas qu'on se sépare sous cette note. Je voulais pouvoir dormir une dernière fois contre elle.