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Dessiner me faisait un grand bien. Cela était comme un échappatoire à ma vie chaotique, à ma routine ennuyeuse et par dessus tout, à ma souffrance perpétuelle. Car oui, je souffrais, je souffrais de l'absence de ma mère, du départ de mon père et de ma situation désastreuse. J'étais malgré moi, un dealeur et il m'était désormais impossible de ne plus en être un, à moins bien sur que je sois arrêté. Je m'étais progressivement enfermé dans ce cercle vicieux, un cercle à la fois dangereux et radical, une fois entré on ne peux y en sortir. Je devais donc vivre avec cela, l'accepter, chose que je ne parvenais toujours pas à réaliser. En revanche, dessiner me permettait de m'évader, de ne plus penser à ma vie, mais de me retrouver seul face à mon imagination et à ma créativité, dessiner me permettait de créer mon monde, créer mes règles, selon mes propres souhaits. La souffrance et la tristesse n'existaient pas, seul le bonheur et la joie y régnaient. J'étais un idéaliste. Je m'étais donc rendu tard dans l'atelier d'art de l'université, une heure tardive non anodine, qui me donnait l'occasion d'être seul. J'avais pris l'habitude de dessiner avant d'aller me coucher, de pouvoir décider de mes rêves, avant qu'ils ne décide de moi. Seul, vêtu d'une chemise entre ouverte et d'un pantacourt, je laissais exprimer mon imagination, sans tenir compte de quoique ce soit autour de moi. J'étais en symbiose si parfaite avec le silence, que je n'eus aucun mal à entendre de légers bruits de pas provenant de la porte. Je m’exclamais alors « Qui va là ? ».
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