LUX ∆ I don't want no scrub.

Hier soir, j'avais pensé à Lux. Va savoir pourquoi. Enfin, j'avais pas pensé à elle pendant que je couchais avec quelqu'un ou quoi, non, juste en fermant les yeux, son visage m'était venu à l'esprit. Comme ça. Et j'ai essayé de me rappeler la dernière fois que je l'avais vu, mais impossible de trouver une date. J'avais jamais réussi à l'avoir cette fille. Bon habituellement, faut être honnête, c'était pas du tout mon style de nana. Les tatouages, piercings, très peu pour moi. Moi j'avais adoré son caractère, un "coup de coeur amical", qu'elles disent les cruches de la cabo house. Alors j'avais décidé qu'aujourd'hui j'irai la voir. Même si on se disait de la merde tant pis, je voulais savoir ce qu'il se passait dans sa vie. P'tetre bien même de m'intéresser, pour une journée, à quelqu'un d'autre que moi. Arrivé devant sa chambre à la dunster house, je frappais à la porte. Les gens qui passaient devant moi me dévisageaient comme si voir un eliot était un phénomène extraordinaire. Certes je savais que j'étais assez connu pour ma grande gueule mais j'étais pas non plus une bête de foire.

Bien souvent on m'a dit que le fait que je sois homosexuelle n'était pas voyant, et à vrai dire, je n'en parle pas des masses étant donné que j'adore m'amuser à voir certains mecs essayer de m'avoir, un peu comme Walter. Le genre de mec que j'suis pas du genre à apprécier, vu à quel point ce mec est égoïste, égocentrique et toutes les tares qu'on puisse trouver sur le "moi, moi, moi" de l'Eliot dans toute sa splendeur. J'avais aussi entendu de lui, par hasard, qu'il était assez homophobe sur les bords. Heureusement que c'est pas marqué sur mon front, en effet.
J'étais en train de réviser ma littérature tranquillement, une clope au bec et la fenêtre ouverte parce qu'il fait pas mauvais. Un fond de HIM quand j'entendais toquer à ma porte. Surprise, j'me levais pour aller ouvrir et me retrouvant d'autant plus surprise en voyant Walter derrière cette dernière. Walter Reynolds ! Que me vaut cette visite ? Entres. Je me décalais légèrement pour le laisser entrer, avant de fermer la porte derrière lui.

La porte de la chambre de Lux s'ouvrit aussitôt. Évidemment, c'est un vrai rat de bibliothèque cette nana, c'était forcé qu'elle soit dans sa chambre. A étudier, bien sûr. Avec Ariane et Jagger des fois on déconnait en se demander ce que pouvait foutre les dunsters dans la vie à part les études, ou alors est-ce qu'ils ont envie de suicider quand arrivent les grandes vacances ? « Walter Reynolds ! Que me vaut cette visite ? Entres. ». Lux s'écarta pour me laisser entrer. J'étais choqué par sa chambre, fin elle avait rien à voir avec la mienne, on aurait presque dit le placard à balais de ma maison à new york, tellement c'était petit. « Ben je viens réviser avec toi, tiens. » dis-je en rigolant. Je bossais, certes, pas des masses. Enfin, je me mettais un coup de collier trois semaines avant les examens quoi mais sinon je vivais ma vie tranquille. Je détaillais la chambre, avec un air surpris. Non mais comment on peut vivre ici ? « T'as toujours pas envie qu'on se retrouve toi ... moi ? A poil bien évidemment. ». J'attrapais sans lui demander une clope du paquet qui était sur son bureau, ainsi que son briquet pour l'allumer.

La plupart des confréries pensent que nous, les Dunsters sommes des gens anormalement attirés par le savoir, les révisions et que pour nous, les vacances sont une punition. Pas pour moi. J'suis une personne normalement constituée qui aime s'amuser, qui passe pas toutes ses journées et soirées la tête dans un bouquin ou dans ses révisions, je suis juste pas assez sociable par moment pour voir du monde, ce qui est relativement différent. Puis j'aime bien prendre un peu d'avance dans mes cours, histoire d'être tranquille. Enfin, là j'rattrapais surtout ce que j'avais manqué dans ma journée de deuil pour mon frère, donc c'est un alibi qui se tient. Genre toi tu révises en dehors des trois semaines qui précèdent les exams ? J'ai bizarrement du mal à t'croire. J'riais avec lui, sachant pertinemment que pour lui, les révisions se résument à réviser l'anatomie de certaines filles, dont certaines parfois pour divulguer une sextape comme la Mather qu'il a piégé. Et oui, tout se sait ici. T'as toujours envie d'm'ajouter à ta liste, Reynolds ? Mais non, j'ai d'autres vues en ligne de mire, t'es pas mon genre. J'le laissais piquer en clope dans mon paquet avant de m'asseoir sur mon fauteuil, mon chat (sans poils) venant s'installer sur mes genoux et moi faisant disparaître le surplus de cendre de ma cigarette dans le cendrier. Plus sérieusement, pourquoi cette visite de courtoisie, tu t'sentais seul ?

« T'as toujours envie d'm'ajouter à ta liste, Reynolds ? Mais non, j'ai d'autres vues en ligne de mire, t'es pas mon genre. » dit Lux d'un air nonchalant en s'asseyant sur son fauteuil avant qu'une créature que j'aurai pris pour un rat sans poil vienne s'asseoir sur elle. J'affichais une moue de dégoût que je ne sus retenir avant de tirer sur ma cigarette et de déposer le cendre sur un bout de papier qui traînait sur le bureau, sur lequel j'étais accoudé. « Plus sérieusement, pourquoi cette visite de courtoisie, tu t'sentais seul ? ». Seul, c'était pas vraiment le mot. J'avais plus ou moins concrétisé avec Faith, ou du moins, c'était en voie de. Pour autant, j'avais envie de changer d'air, de parler à quelqu'un d'autre, déconner avec quelqu'un d'autre que mes meilleurs amis. Et j'dois avouer que malgré mes tentatives infructueuses pour amener Lux dans mon lit, je me marrais sacrément bien avec elle. « Je pense à toi nuit et jour, bébé, tu devrais le savoir. Je me sens toujours seul sans toi. » dis-je en riant et en coinçant la cigarette au coin de ma bouche pour tirer une latte dessus.

Je sentais bien le regard dégouté de Walter à mes dires, ce qui me fit sourire et intérieurement rire. Ca m'fait rire, de le voir me courir après alors que je suis des moins hétérosexuelles dans cette université. J'caressais mon chat, que tout le monde appelle le Gremlins vu qu'il n'a pas de poils, mais c'est pratique pour les gens allergiques aux poils de chats donc mon chat est génial, alors que Walt me sortait le speech du dragueur avant de rire. J'pense qu'il y a une pointe de vérité quand même, j'suis sure que j'l'obsède parce qu'il peut pas m'avoir. Pour m'amuser, je me levais, posais mon chat sur ma chaise et m'approchais de lui, bien collée avec un sourire sadique. Quel dommage, tu ne m'auras que dans tes rêves les plus fous, bébé. J'me mis à rire, avant de retourner sur ma chaise. Moi, provocatrice ?

Elle était là avec son chat, en train de le caresser comme si moi je passais après. Mais elle est sérieuse ? Et puis est-ce que c'est un vrai chat ce truc-là d'abord, hein ? « Quel dommage, tu ne m'auras que dans tes rêves les plus fous, bébé. » dit-elle avec un sourire provocateur en venant dans ma direction, du genre .. très proche. Franchement elle est abusée cette nana. J'comprends pas. Et le pire c'est que je suis certain que ça doit être un bon coup, mais j'comprends pas ce qui ne lui va pas chez moi. D'habitude, j'ai tout du premier coup, y a pas besoin de chercher midi à quatorze heure, je claque des doigts et hop les filles rappliquent. Et elle non. Pas du tout. « Dommage. C'est parce que je suis blond, c'est ça ? » demandais-je en riant. Pourtant je voulais savoir, j'ai jamais aimé rester dans l'incompréhension.

J'aime bien déphaser les gens en jouant avec eux, c'est assez drôle de les voir courir vers ce que je dis alors que la plupart du temps, c'est des conneries plus grosses que mes seins, qui soit dit en passant son pas petits. Et lui croit que je suis une maneater, alors que réellement, je suis une womanizer. L'avantage, c'est que c'est vraiment pas marqué sur ma tronche, donc ca aide à ne pas me faire insulter à tout va par les membres de l'Eliot House. Il me demanda si c'était parce qu'il était blond avant de rire. S'il savait... Bah en fait, il va le savoir. Non, c'est juste que toi et moi, on est pareils, on aime la même chose... Un petit sourire amusé, même si j'me doute que sa réaction me fera un peu moins rire.

Au moins Lux ne se vexait pas dès que je l'abordais, pas comme 70 % des gens, ou des filles plutôt. A se vexer pour un oui ou pour un non, y a rien de pire. Fin bref. Je la regardais à nouveau avec un regard provocateur, prêt à rentrer dans son jeu, comme un vrai séducteur. Fallait que j'arrive à l'avoir celle là ! Elle résistait à tout le monde ! "Non, c'est juste que toi et moi, on est pareils, on aime la même chose..." Je comprenais pas trop où elle voulait en venir. " Tu sais, je peux me forcer à bouffer des trucs dégueulasses si c'est ça que t'aimes. Je suis polyvalent comme mec". dis-je avec un sourire et en me mordant la lèvre inférieur. Faudrait presque nous filmer tellement la scène devenait comique. En fait j'pensais pas vraiment à ce qu'elle allait me dire. A près tout ca pouvait pas etre hyper grave.

Walter voulait entrer dans mon jeu, avec son sourire provocateur qui m'arrachait un sourire amusé. J'sais pas trop ce qu'il a compris quand j'disais que lui et moi on aimait la même chose, mais certainement pas la bonne chose, puisqu'il me disait qu'il pouvait même bouffer des trucs dégueux juste pour m'faire plaisir. En gros. J'me mis alors à rire, me foutant limite de sa gueule, avant de reprendre mon sérieux. Un vagin c'est pas si dégueu que ca, Walter. J'suis en train de te dire que autant toi que moi, on aime les femmes, j'parlais certainement pas de bouffe. J'écrasais ma clope après avoir tiré une dernière fois dessus, le regardant en train de limite se décomposer sur place. J'pense pas que ca passe, dans sa tête.