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tu m'as brisé le coeur même si j'ai nié.
xaver ∞ ariane
Je repousse la mèche qui tombe sur mon visage, tout en me frayant un chemin entre la foule jusqu’à l’ascenseur. La journée a été longue et je suis soulagée qu’elle touche pratiquement à sa fin. Je n’ai qu’une envie, rentrer à la Eliot House et me jeter sous ma couette, quelques heures au moins afin de reprendre des forces. Ce devrait être interdit, autant de cours dans une même journée. Les portes se referment devant mes yeux, je soupire, accélère et me glisse entre elles. Attendre qu’il descende, et remonte aurait mis un temps bien trop précieux. Un sourire satisfait s’affiche sur mes lèvres tandis que mon regard se pose sur la silhouette musclée qui me fait face dans l’ascenseur. Je déglutis presque automatiquement devant ce regard que je connais si bien. J’ai jusqu’à présent tout fait pour l’éviter et je dois dire que j’y suis assez bien arrivée depuis notre rupture et il a fallu qu’aujourd’hui, après une journée exténuante je me retrouve avec lui dans un endroit si confiné, où il n’y a aucune possibilité de s’enfuir. Je pivote sur moi-même pour lui tourner le dos. Dans quelques secondes l’ascenseur me délivrera de cette situation atroce. Je dois prendre sur moi et c’est ce que je fais lorsque j’appuie sur le bouton du rez-de-chaussée. Comme si cela était fait exprès, nos doigts se frôlent quand lui aussi voulait indiquer son étage. Un frisson me parcours. J’aurai préféré que ce contact n’ait pas lieu et je fais mine de garder le contrôle même si intérieurement, je suis à bout de nerfs. Je baisse les yeux, regarde mes escarpins un instant avant de sursauter. L’ascenseur vient de faire un mouvement bref et je commence déjà à paniquer. Je ne suis pas claustrophobe loin de là, mais j’ai une peur panique des ascenseurs depuis toujours et si j’ai réussi à la vaincre pour monter dans celui-ci et rentrer plus rapidement chez moi, je commence à regretter ce choix. « Oh non, qu’est-ce que c’est que ça ! » M’exclamais-je en tentant de puiser la force de garder mon sang froid. Mes jambes menacent de s’effondrer lorsque la lumière se coupe brusquement. Je comprends rapidement que l’ascenseur est arrêté et que les escaliers auraient été le meilleur choix tout de même. « C’est impossible, c’est pas possible, non, non, non ! » Continuais-je tandis que je cherche à tâtons le mur pour me laisser glisser contre celui-ci. « Quelle journée de merde. » Dis-je en me laissant tomber au sol, abandonnant mon sac dans un coin. « Et en plus pour couronner le tout, j’ai la chance d’être dans cette situation avec toi. » Lançais-je en m’adressant pour la première fois à mon ex petit ami, d’un ton amer.
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