sandro&alys «titretropcool»

Lord Hobo, 23h. J'étais venue seule, et je ne savais même pas pourquoi j'étais là en fait. Les cours avaient repris et me gavaient déjà, et puis je sais pas..j'étais d'humeur un peu triste ces derniers temps. Pas en mode dépression ni rien mais un petit verre ne serait pas de refus. Je n'avais prévenu personne, n'étant plus une gamine, et m'étais barrée en direction du pub. Malgré le fait qu'on soit mercredi soir, donc un jour de semaine, les étudiants étaient bien au rendez-vous, et la boite était pleine. Je souris: ça m'aurait vraiment démotivée d'être la seule à boire au bar comme une paumée. J'arrivais donc et commandai un Martini. Autant bien commencer la soirée. A peine m'étais-je installée qu'un lourdingue vint s'assoir à coté de moi. «Je t'offre quelque chose ma jolie?». Je soupirai, et sans le regarder, répondis comme une garce. «Ca ira, je viens de commander. Mais merci quand même .» «Alors ce sera pour moi». Je levai les yeux au ciel, regrettant immédiatement d'être venue: j'avais oublié à quel point ce genre d'endroit était peuplé de relou en manque de baise. Il pouvait toujours aller se faire voir. Je me retournai pour lui faire face et vis avec dégout que c'était un vieux d'une cinquantaine d'années: je peux savoir ce qu'un mec de cet âge foutait là?C'était dégueulasse. «Bon alors je vais être plus claire: foutez moi la paix, je ne suis pas intéressée, ni par vous, ni par votre ridicule barbichette grise. Au revoir. ». Il se cassa enfin et je pus souffler. Je sirotai mon Martini tranquillement, regardant autour de moi pour voir s'il n'y avait pas de beaux gosses dans le coin lorsque de l'autre coté du bar je vis ..Sandro. Mon coeur rata un battement. Evidemment, fallait que je le vois ici, c'était pas possible autrement. Etant tout de même moins raide grâce à l'alcool, je décidai d'aller le voir. Ca pouvait toujours être drôle de l'emmerder après tout . Je pris mon verre et m'assis à coté de lui. Il ne me remarqua pas au début, apparemment trop plongé dans ses pensées, mais se retourna finalement, sentant probablement mon regard sur lui. « Qu'est-ce que tu fous là tout seul..?» Il semblait trop bizarre, pas vraiment lui-même, comme si lui, était clairement déprimé.

Cela faisait à peine deux jours qu'il était rentré de Milan. Quitter sa famille, et surtout sa petite soeur avait été dur. Très dur. En fait, il se sentait carrément mal. Pour ne pas dire très très très très mal. De retour à Harvard, il avait à peine parlé à Fygaro, Trunks ou même Aéris. Mais Sandro savait qu'ils comprenaient, et qu'ils ne lui en voulaient pas d'être aussi déprimé. Tout simplement parce qu'ils avaient l'habitude, et que Sandro se comportait de cette manière à chaque fois qu'il revenait de Milan. Cette ville émanait de mauvaise ondes sur son cerveau, c'était sûrement ça. Bref.
Après ses cours, il était allé déposer ses affaires dans sa chambre, puis avait glandé quelques heures allongé dans son lit à rien faire. Puis finalement, Sandro avait décidé de bouger ses fesses, et d'aller au bar. Pour oublier, c'était la meilleure solution. Même s'il allait rarement seul au bar. Sans même faire le tri des canons baisable en entrant, comme il le faisait d'habitude, il se dirigea directement vers le comptoir, et s'installa sur un tabouret. Après avoir bu deux verres, il se rendit compte qu'en fait, ça le rendait seulement encore plus déprimé qu'autre chose, au lieu de le soulager. Di Mancini avait le regard dans le vide, devant lui, en train de penser à sa soeur qui était sûrement en train de crier à ce moment même. Il pouvait lui arriver n'importe quoi, n'importe quand. Elle souffrait, et il détestait ça. Il ressentait lui même la souffrance qu'éprouvait Lia. Sandro tourna la tête quelques secondes après avoir vu quelqu'un s'asseoir à côté de lui, et il pouvait facilement deviner que cette personne le fixait. Il s’apprêta à gueuler. Mais il s'arrêta net dans sa lancée en voyant Alys. Alys. Super. Il ne se sentait pas assez mal comme ça, il fallait qu'elle vienne. Qu'est-ce qu'elle foutait là, d'ailleurs ? Inconsciemment, son coeur se mit à battre plus vite. « Qu'est-ce que tu fous là tout seul..?» Elle était sûrement en manque et voulait le vanner. Le rabaisser. Comme d'habitude. Mais c'était vraiment pas ce dont il avait envie là maintenant. Pas du tout. « Je bois, j'oublie. Ecoute Alys, j'suis pas d'humeur aujourd'hui, alors tes remarques tu peux les garder sur toi, tu seras mignonne.» Ce n'était pas vraiment son cerveau qui avait parlé , mais plutôt l'alcool. Tant pis. Au moins, elle était fixée.

J'avais commandé un verre entre temps, attendant une réponse de Sandro qui ne semblait pas vraiment lui-meme ce soir. « Je bois, j'oublie. Ecoute Alys, j'suis pas d'humeur aujourd'hui, alors tes remarques tu peux les garder sur toi, tu seras mignonne.». J'avais froncé les sourcils puis émis un petit ricanement. C'était bien Sandro Di Manccini, pas de doute. Pour une fois, je n'avais pas vraiment eu envie de le rabaisser ou quoi, sachant qu'il n'y avait personne qu'on connaissait autour de nous, du moins pas directement, et que nous n'étions que tous les deux. Mais j'avoue que ça me vexait un peu qu'il pense que je n'étais bonne qu'à le casser et à le rabaisser. Je pouvais faire d'autres choses aussi, comme..être sympa et écouter. Ca faisait partie de mes attributions merde. J'étais pas qu'une garce, il abusait totalement pour le coup. Et puis le ton qu'il avait employé quand il s'était adressé à moi était insupportable. "Tu seras mignonne", comme si il était un homme de 75 ans, qui avait tout vécu dans sa vie, qui se prenait pour un poète maudit et qui n'avait que faire d'une petite gamine de 20 ans. Ouh ouh, redescends mec ! Je finis mon verre cul sec.«Déjà tu vas te calmer, et arrêter tout de suite de m'agresser puisque je t'ai rien dit. T'es de mauvaise humeur, comme tu veux, mais c'est pas la peine d'être dégueulasse avec moi alors que j'ai rien fait.» Après ça, je me sentais tout de suite mieux. Je commandai un autre verre, l'alcool me détendait. D'un autre coté, il semblait vraiment mal le pauvre. Je savais qu'il ne me dirait rien de sa propre initiative et que si je voulais en savoir plus -ce qui était le cas- il fallait que je lui demande directement. Il y'avait 95% qu'il me jette comme une sale merde, mais pour le coup j'en avais rien à battre, et je ne l'allais pas le lâcher. Il serait obligé de me dire. «T'as pas l'air bien...T'essaie d'oublier quoi? » Okay, on a vu plus subtil mais les trois Martini que je venais de boire me rendait beaucoup plus directe. Autant aller droit au but.

«Déjà tu vas te calmer, et arrêter tout de suite de m'agresser puisque je t'ai rien dit. T'es de mauvaise humeur, comme tu veux, mais c'est pas la peine d'être dégueulasse avec moi alors que j'ai rien fait.» Sandro profita du petit soliloque d'Alys pour se commander un énième verre. Et il l’avala cul sec tandis qu’elle parlait dans le vide. Franchement, ce n’était pas le moment de lui faire une leçon de moral ou quoi que ce soit. Il en avait complètement rien à foutre. « D’accord. » répondit-il tout simplement à son ‘agression’. Il badait complètement. «T'as pas l'air bien...T'essaie d'oublier quoi? » En tant normal, il aurait répondu quelque chose du genre « Ta sale gueule. » Mais non. Il n’avait pas la foi de se battre avec elle, et il avait sûrement trop bu pour réussir à se forcer à être méchant avec elle. Sandro tourna la tête pour poser son regard sur Alys. Que faisait-elle ici, à lui parler ? Que voulait-elle ? Que cherchait-elle, surtout ? Faire semblant de s'intéresser à lui lui avancerait à quoi ? Sûrement s'ennuyait-elle. Incompréhension totale pour l'italien. L'alcool lui fit répondre avec un naturel époustouflant. « Lia. J'essaie d'oublier Lia.» Cela pouvait porter à confusion, et on pouvait éventuellement croire que Sandro parlait d'une éventuelle ex-petite copine. Lorsqu'il était sobre, lui arracher ces mots-ci de sa bouche relevait de l'impossible. Le bel italien commanda un autre verre, encore une fois. Même si tout ça ne marchait pas. Il ne se sentait ni mieux dans sa peau, et n'arrivait toujours pas à oublier sa petite soeur.

« D’accord. » Quoi? C'était tout? J'étais légèrement déçue. C'était même pas drôle! Ce qui était marrant quand on se disputait, c'est que justement, il s'énervait, je le poussais à bout. Mais si il était passif et complètement inerte, merci bien. J'étais plus ridicule qu'autre chose. J'avais commandé un quatrième verre: je buvais sans m'en rendre compte, c'était plus pour moi ce qui me permettait de faire quelque chose de mes mains et de ne pas rester là sans rien faire. Alors je buvais, et me décoincer peu à peu. Puis je lui avais demandé très directement ce qu'il tentait d'oublier. C'est vrai que ça m'intriguait et puis il semblait justement si dépressif qu'il en devenait presque faible, et donc enclin à me donner une réponse des plus précises paradoxalement. J'étais en train de faire cette analyse poussée du comportement de Sandro, lorsque celui me répondit d'un ton las, tel un poète maudit. « Lia. J'essaie d'oublier Lia.» Je pris une longue gorgée de mon Martini, puis posai le verre bruyamment. Il devait probablement parler d'une de ses ex, et j'avoue que ça m'irritait d'une certaine façon. Qu'est-ce que je pouvais lui répondre maintenant? Il s'attendait forcément à ce que je dise quelque chose pour le réconforter, mais je ne savais absolument pas quoi dire. D'une parce que je ne connaissais pas cette fameuse Lia qui avait réussi à faire chavirer son coeur, et de deux parce que..je n'étais même pas sure qu'il s'agisse d'une de ses ex petites amies. Est-ce que j'étais censée le prendre dans mes bras? Ouais non, ça semblerait un peu trop là. Bon alors lui faire de petites tapes dans le dos? J'étais pas un mec non plus, je savais faire preuve d'un minimum de délicatesse. Bon. Déjà, il fallait que je sache précisément qui était cette fille. « Et..c'est qui Lia? Tu peux me le dire, je dirai rien. » Je bus une gorgée de ma boisson avant de rajouter d'une voix douce: « Tu peux me faire confiance. »

Sandro n'en revenait pas d'avoir prononcé le prénom de Lia devant Alys. Quel con. Enfin, ce n'était rien d’extrêmement grave, juste que d'habitude il ne parlait pas de sa soeur aussi facilement. En fait, rares étaient les personnes à qui il parlait de sa petite soeur. « Et..c'est qui Lia? Tu peux me le dire, je dirai rien. » Avec le taux d'alcool qu'il avait dans le sang, il ne comprenait plus la moitié de ses paroles.« Tu peux me faire confiance. » Cette dernière phrase le fit ricaner. Était-ce vraiment Alys Delacroix qui venait de prononcer ces mots ? Étonnant. Il ne comprenait vraiment pas. En fait, il était sûrement dans un de ses rêves. Ouais, c'était probablement ça, pas d'autres solutions. Sandro déchanta très vite, et arrêta donc de rire faussement. Le bel italien commença donc à parler, entraîné par le flot d'alcool ingurgité. Tout en regardant son verre vide, tête baissé, il dit de sa voix déprimée: « Je peux rien faire pour elle. Je suis d'aucune utilité. Elle est là, elle souffre, à l'autre bout du monde, et moi je reste là les bras ballants. A quoi ça sert un grand frère si ça ne protège pas sa petite soeur, tu m'expliques ? A rien. A rien du tout. Ca me tue de la voir comme ça. De la voir souffrir depuis seize ans sans que personne puisse rien faire..A la voir se mutiler pour qu'elle cesse d'entendre ces voix dans sa tête.. Et s'il lui arrivait quelque chose, je ne serai pas là... Je ne serai pas là pour elle, et je m'en voudrait jusqu'à la fin de ma vie. Je ne pourrai pas supporter qu'il lui arrive quoique ce soit putain. Elle ne pourra jamais avoir une vie normale, jamais... Comment est-ce qu'on pourrait en avoir une quand on vit dans un hôpital psychiatrique, hein ? C'est tout simplement injuste de la laisser là-bas, faire comme si de rien était, et reprendre le cours de ma vie ici. Je peux pas, je peux pas... Ça fait trop mal. C'est trop dur.»

Je lui avais demandé très gentiment ce qui n'allait pas tout en buvant mon cocktail. A ma grande surprise, il semblait tellement désespéré qu'il me répondit presque sans aucune hésitation.« Je peux rien faire pour elle. Je suis d'aucune utilité. Elle est là, elle souffre, à l'autre bout du monde, et moi je reste là les bras ballants. A quoi ça sert un grand frère si ça ne protège pas sa petite soeur, tu m'expliques ? A rien. A rien du tout. Ca me tue de la voir comme ça. De la voir souffrir depuis seize ans sans que personne puisse rien faire..A la voir se mutiler pour qu'elle cesse d'entendre ces voix dans sa tête.. Et s'il lui arrivait quelque chose, je ne serai pas là... Je ne serai pas là pour elle, et je m'en voudrait jusqu'à la fin de ma vie. Je ne pourrai pas supporter qu'il lui arrive quoique ce soit putain. Elle ne pourra jamais avoir une vie normale, jamais... Comment est-ce qu'on pourrait en avoir une quand on vit dans un hôpital psychiatrique, hein ?..» Oh putain. C'était un peu trop une soirée pour moi qui commençait à devenir un peu plus bourrée chaque minute et..putain de merde. Il parlait de sa soeur. Pas de son ex mais de sa soeur. Il m'avait jamais raconté ça, même quand on avait été ensemble lors de la colo. En même temps, je suppose qu'il le disait pas à la tout le monde. Je me sentis clairement stupide. Conne, bête, puérile, immature, et j'en passe. Ce devait etre pour ça qu'il rentrait souvent à Milan. Pour s'occuper de sa soeur. Et moi qui pensais qu'il y aller pour s'amuser, quelle débile..Je continuais de boire néanmoins, tentant d'enregistrer ses paroles.« ..C'est tout simplement injuste de la laisser là-bas, faire comme si de rien était, et reprendre le cours de ma vie ici. Je peux pas, je peux pas... Ça fait trop mal. C'est trop dur.» Puis, sans savoir pourquoi, peut-etre à cause de son histoire qui m'avait touchée, peut-etre à cause de mes sentiments envers lui qui n'étaient pas si innocents que je voulais le faire croire, peut-etre à cause d'autre chose, sans réfléchir, je me penchai soudainement vers lui pour l'embrassai violemment. Pour arrêter ses plaintes probablement, pour le réconforter aussi, d'une certaine manière: dans les deux cas, l'alcool avait joué son rôle évidemment. Après ce fameux baiser, je me détachai de lui aussi brusquement que je l'avais embrassé, ayant évidemment à ce moment-là repris mes esprits. Super. «Désolée..Je..euh..je crois que j'ai trop bu..et désolée pour ta soeur, je savais pas...». Génial, merci Alys pour cette explication absolument minable.

Il ne se rendait pas compte à quel point il regretterait ce qu'il venait de dire dans quelques heures, ou le lendemain. Du moins, s'il s'en souvenait. Pour le moment, Sandro ne se rendait même pas compte de ce qu'il venait de dire, il s'était tout simplement lâché. Tout naturellement. Avec tout ce qu'il avait sur le coeur, ce n'était pas dur. Le jeune homme était du genre à garder beaucoup de choses pour lui même. Ce qui faisait qu'au bout d'un moment, et bien tout sortait d'un seul coup. Ce n'était pas vraiment sa faute, en soit. Même si il avait déjà parlé de Lia à Aéris , Trunks ou Fygaro, jamais Sandro n'en n'avait parlé de cette manière. Jamais il ne leur avait dit tout ce qu'il venait de confié innocemment à Alys à cause de son taux d'alcoolémie. Puis il se passa quelque chose qui lui fit oublier sa soeur pendant un instant. Elle l'embrassa. Mais tout se passa si vite qu'il n'eut pas le temps d'avoir la moindre réaction. « Désolée..Je..euh..je crois que j'ai trop bu..et désolée pour ta soeur, je savais pas... » Il ne l'écoutait pas. Il pensait à ce qui venait de se passer. Il ne comprenait pas, mais il s'en fichait. Mais alors totalement. Sans savoir pourquoi, il se pencha pour l'embrasser à nouveau. En temps normal, jamais il n'aurait osé faire ça, pas avec elle. Pas avec Alys. Mais là, c'était différent. Parce que de une, il était complètement bourré. Et de deux, c'était elle qui l'avait embrassé en premier. Il y avait sûrement une troisième raison comme quoi il éprouvait quelque chose pour elle. Mais ce n'était qu'un détail, après tout. Après quelques instants, il se recula un tout petit peu. « Je..hum..» En temps normal, Sandro savait toujours quoi dire après avoir embrasser une fille. Mais là, encore une fois, c'était différent. Il avait tout simplement l'impression d'être gauche et gêné. Super. Sandro, tu viens de foutre ta vie en l'air, c'est bien, continue.

Je me sentais définitivement mal. Il allait surement péter un câble, et gueuler partout "PUTAIN MAIS CASSE-TOI " ou bien me sortir quelque chose comme " bah alors, on a envie de moi apparemment". Mais ça, ça aurait été en temps normal, et je commençais à croire que pendant cette soirée, rien ne se passait normalement. Déjà, il me racontait sa vie, dans ses plus noirs détails, et de deux, je l'avais embrassé bordel de merde. Je m'en remettais toujours pas lorsque Sandro se pencha à son tour vers moi pour m'embrasser. De loin, on aurait juste dit..un couple. Aha. C'était quoi le délire? Il devait être complètement saoul, c'était pas possible autrement. Je mentirais si je disais que je n'étais pas un minimum contente mais c'est trop bizarre: qu'est-ce qui allait se passer demain? On ferait comme si il ne s'était rien passé? Probablement. Et ça, ça me saoulait déjà.« Je..hum..» Je levai les yeux vers lui. Il était terriblement gêné, au moins autant que moi. Le fait qu'il m'avait embrassée à mon tour m'avait quand même rassurée: lui aussi était impliqué maintenant, il avait sa part de responsabilité. Nous étions tous les deux dans la merde. Et maintenant? On faisait quoi? Mon verre était vide, et je n'avais même plus envie d'en commander un autre, l'alcool ayant déjà fait assez de dégât pour une soirée. Et coucher avec Sandro n'était pas dans mes projets pour ce soir-là, donc j'allais faire l'impasse sur l'autre verre. Silence carrément pensant, je pouvais pas supporter ça. C'est pourquoi, je mis ma veste, et me levai, prête à partir pour échapper à la situation. «Je crois..que je vais y aller. »

Oké. C'était définitivement trop bizarre comme situation. Enfin, le fait qu'il soit complètement saoul faisait qu'il était moins gêné que s'il n'avait pas un gramme d'alcool dans le sang. Mais c'était également la faute à l'alcool, s'il venait d'embrasser Alys. Tout était confus dans sa tête. Mais alors vraiment vraiment confus. Sandro ne comprenait plus rien, et ne savait pas quoi penser. Il fallait qu'il y remette de l'ordre là dedans, mais le fait que son coeur batte à 100 à l'heure, et qu'il soit bourré ne l'aidait pas du tout. Mais alors pas du tout du tout. En moins de quelques secondes, Alys avait remit sa veste et déclara. « Je crois..que je vais y aller.» Et là, ce fut une sorte de panique totale dans sa tête. Par une sorte d'impulsion mystique, et un élan de folie, il lui attrapa le bras. « Attends Alys ! » Sandro ne réfléchit pas un seul instant avant de se lancer : « Je crois que je t'aime. Non, en fait, je ne le crois pas. J'en suis sûr.» Il l'avait dit. Enfin. Sur le coup, il se sentit comme libéré. Il avait cette sorte de poussée d'adrénaline qui faisait drôlement du bien. Mais tout ça ne dura que quelques secondes, une minute entière tout au plus. Parce que même si l'alcool lui avait donné le courage de faire cette pathétique déclaration, Sandro se rendait compte de la gravité de ses mots. Il venait d'avouer son amour à Alys. Lui, Sandro Di Mancini. Tout cela fut l'effet d'une douche froide. Comme si l'alcool ne faisait plus d'effet d'un seul coup. Et son visage se décomposa par la peur. Mondieu. Que venait-il de faire ? Non, non, non. Il n'avait pas le droit de se faire jeter. Pas lui. Pas encore. C'était fini, tout ça. Il se l'était promis. « Oublie ce que je t'ai dit, oublie... Fais comme si tu n'avais rien entendu.» On pouvait sentir une sorte de panique dans sa voix. Et sans s'en rendre compte, il n'avait pas lâché le bras d'Alys.