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(flashback) [Valixie] I want to touch you, to see you, but now i can't

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Dixie & Valentin.



Jamais je n'aurais pu m'imaginer que ma vie, qui prenait de plus plus le dessus positivement, sombrerait dans le néant en quelques heures seulement. Si j'avais su ce que me réservait l'avenir avant d’atterrir ici, dans cet hôpital spécialisé à New York, jamais je n'aurais accepté de rendre service à mon ami pour la fermeture de son restaurant, à présent détruit par les flammes, j'imagine. Avec les si, on pourrait refaire le monde, comme on dit si souvent, mais si quelqu'un n'avait pas décidé de me jouer ce vilain tour en m'empêchant de sortir de l'endroit où je me trouvais au moment de l'horrible accident, jamais je n'aurais frôlé la mort, jamais je n'aurais sombré dans le coma et jamais je ne me serais retrouvée ici, à peine incapable de distinguer les ombres qui m'entouraient. Toutes les nuits je faisais des crises de panique. Je me débattais littéralement dans mon lit, comme si on m'entourait d'un un cercle de feu par lequel je ne pouvais sortir. Prise au piège dans un cauchemar horrible, je me réveillais en sueur, par les murmures de l'infirmière qui ne m'avait pas lâchée depuis ces trois longues semaines que j'avais passées ici. Heureusement que cette infirmière était sympa et qu'elle n'était pas coincée, puisque c'est grâce à elle que je pu contacter mes amis proches afin de leur dire où je me trouvais et ce qui m'était arrivé, même si je ne me souvenais plus de grand chose. C'est elle qui lisait mes SMS, pour me permettre d'y répondre, et c'est comme ça que j'avais contacté mon bel italien, Valentin. Il m'avait dit s'inquiéter pour moi, ce qui me touchait vraiment, et j'étais encore plus impatiente de le revoir lorsqu'il me dit qu'il passerait par New York pour me tenir compagnie ce week-end. J'attendais avec impatience son arrivée : il commençait à se faire tard, en fait, vers les sept ou huit heures du soir, mais ici les heures de visite différaient de Cambridge. Valentin pourrait ainsi donc venir me voir peu importe l'heure à laquelle il se pointerait. Les yeux fermés, sans pour autant dormir, je me calmais en pensant à diverses choses qui me donnaient le sourire. Viendrait-il, tout de même? Comment lui expliquerais-je que j'avais partiellement perdu la vue et que je ne «serais plus la même qu'avant», maintenant..? Se sauverait-il en prenant ses jambes à son cou? J'espérais que non, pour être sincère, puisque je m'étais beaucoup attachée à lui, ces derniers temps. Beaucoup, oui.
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Lorsque j'avais reçu ce message de Dixie, comme quoi elle était à l'hôpital, je n'avais pas pu m'empêcher de vraiment m'inquiéter. J'étais en cours à ce moment-là, mais j'avais été prêt à partir de mon cours d'astronomie pour aller la voir à l'hôpital. Mais quand elle m'avait dit qu'elle était à New York, je m'étais vite rassis. Ça faisait une petit trotte et je ne pouvais pas y aller sur un coup de tête. On avait donc conclu que j'irais la voir ce week-end là. Depuis que nous avions passé cette nuit ensemble, je n'avais pas pu m'empêcher de penser encore et encore à elle, malgré le fait que je ne veuille pas tomber de nouveau dans ce gouffre qu'était l'amour. Je ne sens tellement pas prêt. Même si j'apprécie beaucoup Dixie, peut-être un peu plus que comme une amie, je ne me devais pas de me laisser aller. Il fallait que je sois fort et que je bloque tout sentiment. Mais comment voulez-vous que j'y arrive quand elle est à l'hôpital et qu'elle a besoin de moi ?! Bon ok, elle n'a pas peut-être besoin de moi, mais plus de sa famille, mais je me vois mal rester à Harvard pour le week-end alors qu'elle est toute seule à l'hôpital et qu'elle est loin de péter la forme. C'est pourquoi j'ai pas réfléchi un seul instant et que je lui ai dit que je passerais la voir. J'étais donc à moto, en train de longer la côté est des Etats-Unis pour me rendre à New York. J'étais parti en milieu d'après-midi et m'étais éclaté sur la route à faire des pics de vitesse. Je reste tout de même très prudent et ne le faisait que lorsqu'il n'y avait pas beaucoup de circulation. Voilà pourquoi je suis arrivé vers 7:00p.m. à NY. J'ai mis au moins dix minutes avant de rejoindre l'hôpital où elle se trouvait. Casque en main, et blouson encore sur le dos, je m'étais rendu à l'accueil et on m'avait indiqué sa chambre. J'étais un peu surpris que les heures de visites étaient aussi larges, mais c'était tant mieux. Je ne cherchais pas à en savoir plus, bien trop pressée de voir la belle. Une fois devant la porte, je l'ouvris et dès que je l'aperçus, un sourire se dessina sur mon visage. L'infirmière m'avait dit qu'elle avait partiellement perdu la vue, mais je m'en fichais bien, j'étais bien trop content de la voir. C'est bien ici que se repose ma jolie stripteaseuse ?! Je l'embêtais avec ça, mais j'étais quand même inquiet pour elle, bien qu'elle était encore en un seul morceau pour mon plus grand bonheur.
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La peur de perdre absolument tout était ce qui me hantait le plus, depuis que j’étais ici et que je reprenais peu à peu conscience des évènements. Je n’étais même pas au courant encore si l’incendie dans lequel je m’étais retrouvée prise au piège était accidentel ou volontaire, et si cela se trouvait à être volontaire : qui avait voulu me faire ça? La même personne qui m’avait enfermée dans le restaurant en pleine nuit, dans un quartier totalement désert? Peut-être bien! Ou peut-être pas, non plus, mais j’avais beau chercher le plus loin possible dans mes souvenirs, je ne semblais pas être prête de m’en rappeler de sitôt. Les yeux fermés, je me remémorais plein de choses, notamment ma merveilleuse nuit passée dans les bras de Valentin. Ça avait commencé par du flirt sur la plage au Summer Camp, pour se poursuivre avec un striptease dans la chambre du bel italien, pour finalement se terminer dans ses bras dans son lit : quoi de mieux? Surtout que je m’attachais de plus en plus à lui ; même si je savais que ce n’était pas très bon pour moi, que je pourrais facilement être blessée, qu’il n’en avait rien à faire de moi excepté que par l’amitié, bref… Que des déceptions qui m’effrayaient tant au fond, mais qui, a l’extérieur, ne semblaient pas me déranger le moins du monde…du moins, pour l’instant. Le soir arrivé, les yeux fermés, je ne pouvais dormir que d’un œil et que d’une oreille : trop attentive et impatiente de l’arrivée de Valentin. Vers sept heures dans la soirée, j’entendis, pour mon plus grand plaisir, des voix de l’autre côté de la porte : une féminine, qui ressemblait vraiment à celle de mon infirmière préférée, une chouette fille qui était à mes petits soins depuis quelques semaines déjà. L’autre voix, elle sonnait masculine. Masculine signifiait-il Valentin? Je l’espérais! Je gardais cependant les yeux fermés en attendant qu’il entre, si c’était bien lui. C’est en entendant la porte de ma chambre d’hôpital s’ouvrir que je fus ravie de réaliser que c’était vraiment lui. Sa réplique d’entrée me trahit, puisqu’un énorme sourire apparut sur mes lèvres. « Je crois bien…! Et c’est bien mon bel italien qui est venu me voir!? » Sans que mon sourire ne s’efface, j’ouvris les yeux, bien que c’était à peu près inutile : j’avais beau distinguer la présence de Valentin de par ses formes, je ne distinguais pas ses traits, même si je les connaissais à peu près par cœur. Je modifiai la position de mon oreiller afin que je m’assois plus confortablement sur mon lit d’hôpital. Je tapotai fortement l’espace à côté de moi, l’invitant à venir s’asseoir. « Alors, tu as fait bonne route avec ta moto? Oublie pas que quand j’vais sortir, tu dois m’faire essayer ça, ein! » J’étais toujours branchée à quelques endroits, alors je ne pouvais pas me lever et m’étirer pour lui prendre la main et l’attirer plus rapidement à moi, bien que j’en avais envie. Bien que je sois très heureuse de le voir, une expression triste s’affichait sur mon visage, alors que je réalisais que jamais plus je ne pourrais observer ses traits d’italien à loisir comme auparavant… Fallait pas que je pleure, c’était idiot! Mais j’en avais envie : satané incendie de merde qui avait détruit ma vie…!  


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Quand l'infirmière m'avait prévenu que Dixie avait partiellement perdu la vue, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire. J'avais fait quelques bénévolat à l'hôpital de Miami quand j'étais au lycée dans la partie des enfants et je connaissais certains trucs. Mais partiellement n'étais pas un mot assez précis pour moi. Je ne savais pas si elle ne voyait que d'un seul oeil, ou si elle ne distinguait qu'à peine les silhouette, ou pire encore. J'avais vraiment peur pour elle, j'avais peur qu'elle se sente perdue, et esseulée. Je voulais donc absolument y remédier. Encore plus maintenant que je savais ça. J'étais donc légèrement rentré lui lançant une phrase qui ne pourrait que la faire sourire, et quand elle m'eut répondu si c'était bien son italien qui était là, je refermais la porte derrière moi et lui répondis En personne ! Je riais de notre bêtise puis m'approchais d'elle alors qu'elle semblait peiner à ouvrir les yeux. Ça me brisait littéralement le cœur de la voir ainsi, mais je devais être fort, pour elle, pour lui donner le peu de bonheur qu'elle avait perdu avec cet accident. Elle m'invita alors à venir s'asseoir à côté d'elle tout en me demandant si mon voyage en moto s'était bien passé et surtout que je devais lui faire faire un tour quand elle serait sortit. Je venais m'asseoir près d'elle pour ensuite lui déposer un baiser sur son front, puis lui prit la main et lui répondis Ouais ça faisait vraiment trop longtemps que j'avais pas fait une petite virée. Et évidemment que je t'emmènerais faire un tour, je te l'ai promis. Lui fis-je tout sourire. Mais j'avais peur qu'elle ne le voit pas. Comment pouvais-je le savoir sans lui demander ?! J'avais peur de lui demander, j'avais peur de la réponse. Peut-être plus tard. Mais pour l'heure Comment te sens-tu ? Tu sais combien de temps tu vas rester encore ici ?
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Certaines personnes ont plus de chance que d’autres, dans la vie. Ainsi est faite la vie, aussi injuste et inégale soit-elle. Moi qui croyais que j’en avais eu bien assez de tous ces malheurs qui me tombaient de manière consécutive, malgré les intervalles, dessus, je devais avouer m’être complètement trompée sur toute la ligne. Perdre la vue, même partiellement, me dévastait terriblement. Si j’avais pu, je me serais certainement laissée mourir : ce qui n’est pas très logique d’ailleurs, puisque lorsque je m’étais retrouvée prise au piège dans l’incendie, je voulais à tout prix sortir de là vivante. Malheur à moi, les circonstances avaient bien changées, et je me retrouvais maintenant handicapée. Cette réalité me hantait tellement que je me sentais littéralement comme une petite fille, seule au monde, qui n’a personne pour l’empêcher de tomber. Je me sentais comme lorsque j’étais seule à cet orphelinat : je ne me souvenais pas de cette période de ma vie, mais ce sentiment, cette émotion de peur, d’abandon et d’insécurité ne s’oubliaient pas, loin de là. Heureusement, il avait Valentin qui était là pour me retenir, pour m’empêcher de tomber, de sombrer. Son humour me faisait toujours du bien, sa voix aussi, et son sourire me manquait terriblement, là. Je voulais le voir… Mais je ne pouvais pas encore le voir. C’est donc avec impatience que je «l’appelai» pour qu’il s’approche de moi, puisqu’il était enfin arrivé. Enfin, oui! Son doux baiser sur mon front m’arracha un immense sourire, quoiqu’un peu idiot, puis je caressai légèrement sa main de mon pouce, puisqu’il avait pris la mienne entre la sienne. « J’espère aussi que tu tiens tes promesses, sinon j’te pique ta moto, et j’fais le tour du monde avec. Après tout, j’ai quoi de mieux à faire, maintenant? J’suis infirme, j’suis une vraie merde qui servira plus à rien, maintenant…» Voilà les pensées qui ne sortaient pas de ma tête. Je réfléchis un long moment, tout en analysant la question du bel italien. Quoi répondre? Que j’allais bien pour ne pas l’inquiéter? Alors qu’en réalité, j’allais plus que mal, je me sentais tellement seule, et j’étais effrayée du futur proche : ce futur où je sortirais de l’hôpital. Je baissai la tête. « Ça pourrait aller mieux, je crois bien. J’vois plus rien, j’ai mal un peu partout, je dors mal, je fais des crises, j’suis branchée de partout, mais t’es là. Et puis…aucune idée. Une semaine, peut-être? Ou deux? J’ai tellement peur de sortir d’ici...» Ces derniers mots avaient été murmurés d’une voix faible et souffrante. Comme pour oublier mes malheurs, je repensai au sourire de Valentin. Je souris de mon côté, alors que j’approchais mes deux mains de son visage. « Laisse-moi faire, je t’en prie… Je veux sentir ton sourire…» Maintenant que je ne peux plus le voir, avais-je voulu ajouter. Je fis donc glisser mes index le long de ses joues, en fermant complètement les yeux, pour analyser son visage, chaque parcelle de sa peau. Je dessinais ses lignes, jusqu’à arriver au coin de ses lèvres. Mes doigts passèrent doucement sur sa lèvre du haut, puis celle du bas, avant d’arrêter et de me reculer. Bien sûr, je rougis puissamment. « Ton sourire est aussi beau à la vue qu’au toucher… Désolée, ein! » Je fermai les yeux un peu pour me cacher en me laissant retomber la tête sur mon oreiller, puis soupirai.

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Tenir mes promesses n'a jamais été très compliquée à tenir pour moi, j'ai toujours été honnête et ai un mal fou à mentir ou à dire autre chose que ce que je pense, même si ça peut blesser parfois. Trop honnête c'est pas non plus très bon. Mais dans ce cas-là, avec ma jolie Dixie, c'était un grand avantage. Mais ce qu'elle rajouta par la suite me brisa de nouveau le cœur, et me mis légèrement en colère. Je ne voulais pas qu'elle pense ça. Je lui répondais donc du tac au tac Ne redis jamais ça. Tu n'as même pas à le penser. Être infirme ne veut pas dire pour autant qu'on est une merde. Tu en seras une seulement si tu ne repousses aucune de tes limites et que tu te laisses totalement allée. Et je te promet que je ne laisserais jamais ça arriver. Encore une promesse, une promesse que j'étais bien loin de ne pas tenir. Après tout, j'étais là ce soir, avec elle, et rien que ça devrait lui prouver que ce que je viens de lui dire était la pure vérité. Elle pourrait compter sur moi à chaque instant, qu'elle aille mieux ou non. Je lui avais ensuite demandé comment elle se sentait physiquement, vu que j'avais eu un aperçu de ce qu'elle ressentait moralement, pour ensuite savoir quand elle pourrait enfin sortir. Elle se sentais vraiment mal et j'étais bien heureux d'être venu la voir. Si, comme elle disait, je la soulageais un peu en lui donnant le minimum de bonheur dont j'étais capable de lui donner, alors ça ne pouvait que me faire plaisir. Elle m'annonça ensuite qu'elle avait peur de sortir d'ici. Face à ce qu'elle m'avait dit plus haut, je ne pouvais que deviner la raison. Tu n'as pas à avoir peur, je serais là, tu as ton frère, tes amis, à qui tu manques très certainement et qui seront heureux de te revoir. Mais tu as le temps de te reposer encore, profites en pour retrouver un peu de force pour attaquer le monde encore plus forte. On sera tous là pour toi, tu n'as pas à avoir peur de ça. J'essayais de la réconforter comme je le pouvais, même si moi-même je n'avais jamais vécu de grand malheur comme elle. Je n'étais sûrement pas la meilleure personne pour la comprendre, mais au moins je serais toujours là pour la soutenir et l'aider. Elle finit par rapprocher ses mains de mon visage, me demandant de la laisser faire. Évidemment que j'allais la laisser faire. Je me demandais juste ce qu'elle voulait faire. Je n'attendis pas bien longtemps avant d'avoir la réponse. Elle voulait sentir mon sourire. Elle se mit à fermer ses yeux et je me mis à sourire, sûrement aussi parce qu'elle voulait le sentir mais surtout parce que son touché me faisait plaisir et me rassurais, alors que j'étais la dernière personne à rassurer dans cette chambre. Après quelques instants, elle finit par me dire que mon sourire était aussi beau au toucher qu'à la vue. Je me sentis un peu gêné, mais cette gêne disparu bien vite quand elle se mit à s'excuser. Bah pourquoi tu t'excuses ?! Tu peux me toucher autant que tu veux. Tu n'as pas de retenu à avoir, surtout après la superbe nuit qu'on a passé ensemble. Là, c'était le signal qu'il fallait que je m'arrête là. Parce que avec ce qu'il vient d'arriver, l'attirance forte que j'ai toujours eu à son égard, c'était bien des éléments qui pouvaient vite me faire tomber dans le gouffre que j'évite depuis quelques mois.
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Honteuse, ça oui je l’étais. Pour de multiples raisons. Cependant, je l’étais principalement parce qu’à l’entente du changement soudain du ton de la voix de Valentin, j’aurais voulu rapidement me caler au fond de mon lit d’hôpital et me cacher sous le peu de couvertures que je possédais. Je sentais qu’il était fâché parce que j’avais dit. Je l’aurais été aussi s’il s’était retrouvé dans ma situation à ma place et qu’il avait dit la même chose… La seule chose que je trouvai à faire fut de baisser les yeux et de murmurer faiblement : « M’abandonnes pas, s’teplaît.. » C’était en quelque sorte une supplication, une demande de promesse indirecte, mais tout de même. J’avais besoin de lui, et je m’en rendais de plus en plus compte. Même si ce n’était qu’en amis, certes ça me ferait ouvrir les yeux, ça m’attristerait, mais je me rendrais bien vite à l’évidence que je ne pouvais pas me passer de lui très longtemps. À mesure que je réfléchissais et pensais au pire à ma sortie d’ici, je serrais de plus en plus la main de Valentin. Je ne m’en rendais pas vraiment compte, mais après quelques minutes je réalisai que je devais respirer – bah oui, quoi – et plongeai mon regard dans celui de mon bel ami. « Un frère un peu distant, oui. Des amis qui vont me fuir bien vite. Bon, si j’prend le bon côté des choses, c’est parce que j’me suis presque tuée dans une incendie que j’vais me rendre compte de qui sont mes vrais amis.. » J’échappai un bref rire mélangeant sarcasme et tristesse. Quelques larmes me montèrent aux yeux. Je les essuyai rapidement pour que Valentin ne les remarque pas. « J’ai peur, mais j’ai hâte de revenir. En fait, j’serais même prête à sortir ce soir, selon moi, mais les médecins complotent contre moi, j’suis sûre! Ou bien…ils me trouvent trop sexy pour me laisser sortir! Dommage, moi j’peux pas les voir… J’peux juste les imager! » Cette fois-ci, je souris pour de vrai, en coin, de manière provocatrice, tout en laissant échapper un rire de joie. Fallait user un peu d’humour aussi, dans le jour, parce que dès que je fermais les yeux pour dormir, mes crises de panique revenaient, et ça me faisais littéralement chier. Finalement, j’avais eu une envie d’un peu de tendresse et de douceur, ce pourquoi je vins poser mes mains sur le beau visage de Valentin afin de lui caresser du bout des doigts ses lèvres que j’avais eu l’occasion d’embrasser. J’avais une envie soudaine de l’embrasser de nouveau, surtout après ce qu’il venait de me dire – de ne pas me retenir, surtout après la nuit que l’on avait passée ensemble, et dont je gardais le plus parfait des souvenirs -, mais je sentis une soudaine réticence venant de sa part. Une légère gêne par rapport à ce que lui-même, mon bel italien, venait de dire. Je me mordis la lèvre inférieure en baissant la tête. Je murmurai si bas, espérant qu’il n’entende pas, malgré la proximité que l’on partageait, à ce moment-là : « J’arrête pas d’y penser, à cette superbe nuit, p’tain.. » Oui c’était mal, parce que j’avais l’impression que lui, il avait moins apprécié que moi, et que moi, j’me faisais plus d’idées qu’il ne s’en faisait, que moi, j’avais envie que ça se reproduise encore et encore, avec toujours autant de tendresse, alors qu’il devait sûrement s’en moquer. Je ne le prenais pas comme un coureur de jupons, même s’il était italien et très charmeur, séducteur, aussi, mais en même temps, moi, c’était juste…moi. En y repensant bien, je crois que j’avais dit ce que je pensais un peu trop fort, juste assez pour qu’il l’entende, du moins, ce pourquoi je décidai de garder la tête baissée par la honte, encore cette putain de honte, justement.
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Moi ? L'abandonner ? Jamais de la vie. Jamais je ne le pourrais. Une amie qui est dans le besoin ne se débarrassera jamais de moi, j'en suis incapable. Il faudrait me passer sur le corps pour ça, encore plus quand c'est une amie bien plus particulière, comme pour Dixie. Non je ne t'abandonnerais pas. Avais-je simplement répondu à sa demande d'une voix bien plus douce mais toujours aussi ferme et pleine de certitude. Elle serrait de plus en plus fort ma main et je ne pouvais que la comprendre. Elle pouvait la serrer autant qu'elle le voulait, tant que ça pouvait lui faire un minimum de bien et si ça peut la rassurer un peu plus. En attendant, j'aimais vraiment pas la voir dans cet état, et quand elle commença à trouver de quoi sortir un peu d'humour, ça me fit chaud au cœur, au moins elle n'était pas totalement désespérée, même si c'était sûrement pour mieux se cacher de sa douleur et souffrance qu'elle agissait de la sorte. Mais peu importait. Je me suis mis à lui sourire face à ce qu'elle disait. Non je n'arrivais pas à rire, pas avec ce qu'il lui était arrivé et pas après avoir découvert son vrai malaise par rapport à sa famille et amis. Fais gaffe je vais devenir jaloux ! Je lui souriais de plus belle même si elle ne pouvait que le deviner. D'ailleurs elle avait voulu le toucher, chose que je comprenais et que je laissais totalement faire. Je lui avais bien sûr dit qu'elle n'avait pas à se gêner, vu la nuit qu'on avait passé ensemble. Mais elle finit par râler en quelque sorte dans son coin. C'est ce que j'ai cru comprendre au début, mais mon cerveau finit par comprendre ce qu'elle avait dit et j'eus un léger haussement de sourcils, ne la comprenant qu'à moitié dans ce qu'elle disait. Je ne m'étais pas vraiment attendu à ce qu'elle en parle de la sorte, à ce qu'elle y pense aussi souvent. Oui notre nuit avait vraiment été superbe, mais c'est ce qui de mon côté m'avait assez fait peur. Je finis alors par m'asseoir à ses côtés et la pris contre moi pour la serrer davantage contre moi plutôt que simplement sa main. Je lui déposais un nouveau baiser sur son front, comme si je ne pouvais plus m'arrêter de faire ça, et lui répondis En quoi c'est un problème pour toi ? On avait jamais eu l'occasion de vraiment parler de cette nuit-là, alors peut-être était-ce le moment, et je voulais vraiment savoir ses ressentis avant de lui dire mes craintes.
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Il n’y avait qu’à moi que les malheurs comme ça pouvaient arriver. Je pouvais pas vivre mon bonheur tranquille, espérer des choses comme tout le monde, devenir à peu près normale, arrêter la drogue, l’alcool à forte dose, arrêter de fumer des joints à n’importe quelle heure de la journée dès qu’un p’tit truc n’allait pas. Mais non, ce truc me tombait sur la tête comme ça, et j’étais prise au piège dans un hôpital alors que j’aurais plutôt aimé continuer à vivre ma vie normalement. À avancer, avec des difficultés comme tout le monde. «Des difficultés comme tout le monde» excluait l’apprentissage d’une nouvelle vie sans ses propres yeux… Heureusement, j’avais mes amis, et Valentin. Ça me surprenait qu’il se montre aussi attentif et aussi protecteur à mon égard, ce qui me touchait particulièrement et avait le don de m’apaiser un peu plus. Visiblement, je dormirais bien ce soir. Seulement s’il restait, du moins. « Alors tu restes ici cette nuit? S’il te plaît? » Je tenais toujours sa main, que je caressais légèrement, mais que je serrais toujours un peu plus au fur et à mesure que je pensais, que je réfléchissais, que je m’imaginais des choses toute seule. Finalement, pour le taquiner, mais aussi pour voir un peu, subtilement, quelle serait sa réaction par rapport à ce que je venais de dire, je ne pu m’empêcher de laisser échapper un rire. De mon autre main encore libre, je lui donnai un léger coup sur l’épaule, qui s’accompagna d’un sourire malicieux. « Tu préfères que je pense à toi et à tes traits que je connais par coeur, plutôt que de m’imaginer ces médecins en mode sexy et peu vêtus? Allez, dis-moi! » Je rigolai un bon coup. Oui, ça me faisais réellement du bien, car ça faisait quelques semaines que j’étais cloitrée ici, ce qui voulait ainsi dire que cela faisait quelques semaines que je n’avais pas ainsi ri de bon cœur, comme je le faisais présentement. Pourtant, mon rire et mon sourire disparurent bien rapidement pour laisser place à une gêne évidente. Heureusement qu’il me prit dans ses bras. Ou malheureusement, je n’en savais rien, surtout après ce que je venais de dire et qu’il avait visiblement entendu, à l’évidence. Je pouvais conclure cela par rapport à la question qu’il venait de me poser. J’entourai mes bras autour de lui pour me sentir un peu plus près encore. Tant pis s’il me repoussait, j’en avais vraiment besoin, là, tout de suite… Je relevai la tête vers lui, mais la baissai de nouveau, cette fois-ci en posant délicatement mon front contre son menton. Discrètement, je respirai son odeur. Tout pour m’enrager un peu plus, suite à cette question qui m’avait un peu mise sur les nerfs. Sans pour autant hausser le ton ou parler sèchement, je pris un ton de voix assez doux, mais légèrement indécis et gêné : « Tu me poses vraiment cette question, Val? C’est un problème de ne pas être capable de cesser d’y penser, parce que c’est comme si je me faisais de fausses idées. C’est un problème pour moi, parce que j’pourrais passer une dizaine de nuits comme CELLE LÀ avec toi de nouveau, ça ne ferait que me rendre encore plus dingue. C’est un problème pour moi, parce que je suis à peu près certaine, et frappe moi si je me trompe, que cette nuit représentait si peu à tes yeux si on compare ce qu’elle a représenté à MES yeux. J’suis folle, j’m’avance trop, j’ai l’impression de foncer tête première dans un mur de brique, mais voilà…Peut-être que ça me prendrait ça aussi pour réaliser la réalité. J’sais pas comment t’expliquer ça, Valentin. J’sais pas du tout. Parce que depuis des semaines, j’ai envie de tout jeter par terre, de frapper le mur, parce que j’me sens prisonnière, et que ça sera plus jamais comme avant. Et si t’avais plus envie de moi parce que ça va changer, avec ma nouvelle…condition? Mais ça, ça reste toujours des «si» : c’est ce que je pense, mais déjà, peut-être qu’en fait t’as même pas envie de moi ou des trucs du genre… Parce que tu sais pas que j’suis toujours plus bien maintenant, quand tu m’prends dans tes bras ou qu’tu m’fais des bisous sur le front… Bon après, si j’ai que ça de toi… suffit que j’m’en contente. Mais encore là, j’sais même pas si j’y ai droit, si ce serait possible, si j’le mérite. » Eh oui, j’me sentais de plus en plus idiote. Si j’avais pas été branchée de partout, j’aurais fui. Loin, loin, loin. Avec sa moto, au pire. Mais j’aurais fui. J’appréhendais le pire. Et s’il se moquait de ce que je venais de dire?
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Dixie & Valentin

Quand elle me demanda de rester avec elle cette nuit, j'eus un petit moment de doute, c'est à dire si j'en avais le droit par rapport à l'hôpital, mais je n'attendais pas plus longtemps avant de me décider. Après tout, j'en étais pas à ma première fraude envers la loi, alors je pouvais toujours m'arranger pour en faire une autre, si c'est pour une bonne cause. Et Dixie en était une excellente. Oui bien sûr. Je lui avais aussi promis que je serais à et avec elle tout le week-end, alors je n'allais pas déjà briser cette promesse. Je me débrouillerais pour rester. Je compte sur toi pour me cacher si on vient me mettre dehors hein ?! Lui fis-je tout en riant doucement. Je la taquinais, parce que ce n'était pas à elle de me cacher, bien que je sentais qu'elle serait prête à tout pour que je reste cette nuit. S'il le fallait j'étais prêt à voler une blouse pour me faire passer pour un infirmier ou un docteur. D'ailleurs la conversation dévia bien vite sur ce sujet. Enfin, plus ou moins. Ça me semble assez évident ! Je me mis à rire puis j'enchaînais Mais si je dois me déguiser en docteur, je le ferais volontiers si c'est pour les battre ! A plaisanter de la sorte, à la voir sourire de plus en plus par simple présence et connerie, me faisait vraiment du bien et j'avais plus l'impression qu'un accident lui était arrivé. On était simplement dans ma chambre, en train de se câliner et de parler de tout et de rien. Mais la nuit qu'on avait passé ensemble me revint bien vite en mémoire et je voulais savoir ce qu'elle en penser elle de tout ça. Je croyais même qu'elle n'allait pas me répondre, elle semblait si hésitante, et je ne pouvais que la comprendre. Elle s'était collée un peu plus à moi et je ne pouvais qu'apprécier ce geste aussi. La sentir contre moi comme l'autre nuit me faisait de nouveau un bien fou. C'était assez mauvais signe pour moi, mais je n'avais pas le droit d'être égoïste aujourd'hui, alors qu'elle vit l'un des moments les plus durs de sa vie. Je me devais d'être là pour elle, et seulement pour elle. Mais plus elle parlait, plus elle se sous estimait à croire qu'elle ne méritait rien. Elle avait tendance à l'être un peu trop souvent, surtout qu'avec moi, elle était loin d'avoir le droit de se sentir de la sorte. Ça me faisait sourire parce que c'était exactement la sensation que j'avais eu les deux années où je suis sorti avec Sateen. Toujours à me sous estimer, à croire que je ne méritais pas son amour. Je relevais alors le menton de mon amie pour le regarder droit dans les yeux, pour ne pas qu'elle se sente plus faible, même si elle ne pouvait pas me voir, peu importait, je voulais la voir. Tu sais, ce que tu ressens, je l'ai ressenti chaque jour que j'ai passé avec Sateen, et regarde où ça nous a mener ... Ça a été grandement nocif pour moi, et je t'interdis de te sous estimer de la sorte, tu n'as pas de raison, tu es une jeune femme incroyable, intelligente, courageuse. Tu mérites tout ce que tu souhaites. Peut-être que c'est moi que tu veux aujourd'hui, et je reste avec toi, parce que j'en ai envie, pas par pitié, mais parce que je t'adore. Je m'arrêtais un instant, m'étant un peu perdu dans mes pensées et dans ses yeux qui étaient plein de vie malgré leur absence de vue. Je laissais alors mes lèvres tomber sur les siennes, tendrement, pour ensuite me redresser légèrement et continuer Seulement, je ne suis pas prêt à m'engager de nouveau, j'ai pas envie d'une autre défaite amoureuse, et je veux être sûr que celle que je choisirais sera la bonne. Il se pourrait que tu sois celle là, mais je ne veux pas me presser. Et je suis sûr que toi non plus après tout, avec ce que t'as vécu avec l'autre débile. Autant qu'on prenne notre temps tu ne crois pas ?!
CREDIT TO KAIJI [/b]FROM ILH
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