man walking + jacob.

T'as passé la journée la plus banale de ta vie, t'es allée en cours, t'as codé, t'as programmé, t'as maudit le javascript, t'as détesté le PhP, tu t'es dit que t'aurais jamais du faire ça et puis quand t'es enfin arrivée au bout. T'es rentrée chez toi, t'as pris une douche puis t'as foncé au boulot. D'ailleurs ce soir au Lord y a pas tant de monde que ça, le service est relativement calme peut-être parce qu’on est en pleine semaine, que les cours ont repris, que c’est du sérieux et qu’il commence à se faire tard, assez tard pour que les plus studieux d’entre eux soient déjà en train de se perdre dans les bras de Morphée. Tu te sers une bière, le patron t’as fait signe de prendre la pause, de toute façon vous n’avez pas besoin d’être quarante derrière le comptoir pour les cinq clients qui se battent en duel dans la salle. Tu sors, ta bière dans la même, une clope dans l’autre et tu t’assois sur une des chaises qui n’ont pas encore été rangées, chose que tu feras sans doute après ta clope. Tu jettes un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, la rue est déserte et tu trouves ça quand même assez déprimant. Soudain une ombre se détache, quelqu’un marche dans ta direction, tu ne sais pas si l’ombre compte s’arrêter ou pas. Il passe à côté de toi, tu ne peux pas nier, tu ne cracheras pas dessus.

A ta grande surprise il avait tenté une approche en te demandant du feu afin d’allumer une cigarette et tu étais assez ravie de voir qu’il n’était pas passé sans s’arrêter, qu’il t’avait adressé la parole. Tu n’étais pas du genre à courir derrière les hommes qui te plaisaient, t’attendais plutôt à ce qu’ils viennent, pas par prétention de se faire courir après, t’aurais pas su expliqué pourquoi c’était comme ça, tout simplement. Tu fouillais dans ta poche à la recherche du briquet. Tu te levais fouillait la poche arrière de ton jean et sortait enfin le dit objet. « Ouais bien sûr, tiens. » t’esquissais un sourire en tendant le briquet. Il avait fait la première approche alors tu te décidais de lui montrer ton intérêt envers lui. « Installe toi. » tu tirais la chaise à côté de toi et lui faisait signe de s’asseoir. « Tu veux boire quelque chose ? » le patron t’aimais bien, t’avais toujours été le genre d’employer modèle sans être forcément derrière le patron à essayer de se faire aimer, t’étais juste toi, la fille simple et sympathique avec qui on aime bien déconner alors tu te doutais bien qu'il ne pourrait pas te refuser l'idée d'offrir un verre à un client, puisque oui c'était pas la première fois que tu le voyais dans les alentours.

Jacob Bannon a écrit:

Jacob and Jill...

© Kaiji
Jacob était surpris. La jeune fille semblait être la barmaid. A en réfléchir, son visage ne lui était pas inconnu... C'est vrai qu'il fréquentait assez souvent ce bar, deux à trois fois par semaine en moyenne. Il connaissait même quelques piliers de bar ici. Malgré tout, il ne s'était jamais encore fait connaitre ici pour ses crises de folies alcoolisé habituelles. Il tarda quelque peu a lui prendre le briquet, il était comme scotché. Après quelques secondes, il rassembla ses esprits.

"Volontiers, tu travaille ici ?"

Il s'assit donc a la table sans savoir si la jeune demoiselle, qui lui était de charmante compagnie, allait rester. La clope toujours en bouche, il l'alluma au briquet. Il reposa se dernier sur la table, prêt de la jeune femme. Il ne pu s'empêcher de poser une fois de plus ces yeux sur elle. Elle était vraiment encore plus jolie vue de prés.

"Pour moi ce sera un demi, s'il te plait."

Il pose son téléphone et ses clopes sur la table. Il débrancha également ses écouteurs qu'il glissa dans la poche de sa veste. Il s'installa.

Il accepte de prendre place à côté de toi et t’es plutôt ravie, tu te dis qu’au final la soirée n’est pas si mauvaise que ça pour tes petites affaires et quand bien même ça n’aidait pas celle de ton patron tu t’en foutais, enfin non, tu pensais juste plus à toi qu’a lui, de toute façon il avait assez de fric pour que tu te permettes d’offrir une bière à un client. C’est pour fidéliser la clientèle. « Volontiers, tu travaille ici ? » t’acquiesçait en tirant sur ta clope. Meilleur serveuse du lord pour vous servir monsieur. « Oui, en plus des cours. Tu viens des fois non ? Ton visage ne m’est pas inconnu. » tu avalais une nouvelle gorgée, avant de te lever pour aller chercher son demi. Tu laissais le briquet sur la table, de toute façon tu t’en servirais surement plus tard et écrasais la clope dans le cendrier. Tu repassais derrière le bar sous le regard interrogateur du patron « j’le mets sur mon compte. » histoire de le rassurer. Tu revenais sur la terrasse en posant le demi devant le garçon dont tu ne connaissais même pas le nom.

Tu revenais t’asseyant à ses côtés, « Je suis Jacob... Enchanté jeune inconnue du bar ou de l'université » c’était donc ça son prénom Jacob, t’esquisse un sourire, tu te sens bien le service est presque fini. Tu ne sais pas encore ce qu’il se passera après, ce que tu sais c’est que pour l’instant tu dois finir ta bière, retourner bosser et fermer la boutique. « Appelle moi Jill, c’est beaucoup mieux que jeune inconnue même si ça laisse une part de mystère assez amusante. » avec ton accent qui roule les R, tu ris aux éclats. « Je suis en quatrième année de musicologie.. » tu semblais captivé, était-il musicien ? Tu voulais définitivement en savoir plus sur lui. Portant le verre à tes lèvres, t’avalais une gorgée, rallumant une cigarette, tu tirais une latte. « Oh d’accord, et sinon tu joues un instrument, enfin, tu fais de la musique où c’est juste quelque chose que tu étudie ? » t’avais certes jamais croisé d’étudiant en musicologie qui ne pratiquait aucun instrument mais c’était sans aucun doute un bon moyen d’en savoir plus sur lui. Tu sentais son regard sur toi, t’étais gênée et à la foi heureuse, tu pouvais t’empêcher de sourire, tu tournais la tête discrètement pour ne pas qu’il s’aperçoive de cet air ravi sur ton visage enfantin.  

Tu l’écoutais sans dire un mot, il te connaissait à peine et te raconter sa vie, une vie plutôt intéressante d’ailleurs. Tu le regardais avec des grands yeux, admirative face à ce personnage, face à cette passion qui semblait le faire vivre. Et puis aussi ce truc que toute les minettes sentent quand elles se retrouvent face à un musicien, à croire que la musique fait plus qu’adoucir les mœurs, c’est une véritable façon de se mettre les filles dans la poche et ça marchait terriblement bien sur toi. Il te racontait sa vie et t’avais absolument plus envie de retourner bosser, pourtant il le fallait. Ta vie à toi ? Y avait tellement rien de passionnant. Puis t’étais surtout pas habituée à raconter ton histoire aussi facilement que lui, pourtant il l’avait fait et tu te sentais presque obligée de lui racontait d’où tu venais. T’inspirais un grand coup. « Moi .. Je suis étudiante en informatique, je sais ça fait grosse geek et je m’assume en tant que tel. » tu riais aux éclats une nouvelle fois, puis tirais sur ta clope avant de poursuivre. « En fait l’ordi ça a été un peu comme un refuge pour moi, j’suis arrivée ici j’avais seize ans et je parlais anglais vraiment très brièvement, d'ailleurs j'ai toujours ce satané accent. Je suis née à Tijuana, au Mexique, mes parents y sont encore. J’aimerais bien qu’ils nous rejoignent, mes frères vivent à Boston, du coup j’ai longtemps été la tête dans mes bouquins, la petite fille studieuse… tu vois le genre. Puis du coup, Boston, un bon dossier scolaire, j’ai postulé à Harvard, j’ai été prise. J’bosse là le soir, histoire de m’faire quelques sous, fin c’pas évident pour mes parents alors voilà. » t’avais certes enjolivé un peu les choses mais t’avais pas tellement envie de dire dès le premier rendez-vous qu’en fait tu avais passé une bonne partie de ta vie dans l’insalubrité des bidonvilles de Tijuana. Tu remettais une mèche derrière ton oreille un peu gênée de lui avoir dévoilé une partie de ta vie, tu jetais un coup d’œil en direction de la salle, voyant ton patron te faisant les gros yeux, tu te levais de ta chaise. « J’vais devoir re-rentrer... mais viens, enfin, si tu veux. » t’esquissais un sourire, t’espérais bien qu’il veuille revenir, t’avais pas envie de le laisse partir et vu le nombre de client tu te doutais bien que tu pourrais continuer la conversation au bar.