Invité
est en ligne
Invité
Hurricane & Reed
« Je suis vraiment heureuse, là maintenant à cet instant. La lumière qui éclaire ton visage, ce petit souffle de vent qui entre par les fenêtres et peu m’importe si je vis encore 10 000 moments comme celui là, s’il y a que celui là parce que, ça revient au même. Oui, rien que ça, cet instant là maintenant m’appartient. »
Je ne pouvais pas en croire mes yeux, pourquoi est-ce qu’il fallait que cela m’arrive aujourd’hui ? J’avais l’impression que Dieu ou je ne sais qui se vengeait du malheur que j’avais pu procurer à Reed pendant mes années d’absence. Reed. Nous nous croisions furtivement dans les couloirs et je n’avais jamais réussi à lui toucher deux mots de la conversation que nous avions eu chez moi, parce que j’avais peur. J’étais apeurée chaque jour de ma misérable existence. Quoi qu’il en soit, je n’arrivais pas à croire que la crèche était fermée aujourd’hui, je n’avais pas été prévenue la veille et je n’avais personne pour garder Cox qui était dans mes bras, je pestais contre moi-même, de ne pas avoir pris de nourrice. Je n'étais pas vraiment dans mon assiette depuis quelques jours, depuis que Reed était parti de chez moi après m’avoir embrassé comme nous nous embrassions quand nous étions jeunes, après qu’il soit parti après avoir ravivé la passion, les sentiments que j’éprouvais pour lui. Oui je l’aimais, et je n’en avais jamais été aussi sûre qu’aujourd’hui. Tenant fermement mon fils dans mes bras, je redéposais toutes ses affaires sur la banquette avant de le réinstaller dans son siège-auto. Heureusement qu’il n’était pas malade encore, parce que là j’aurais bien été obligée de ne pas aller à l’université pour pouvoir m’en occuper. Je pouvais tout faire pour mon fils, parce qu’il était pour le moment la plus belle chose que j’avais dans ma vie. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que Reed reviendrait un jour ou l’autre, je m’imaginais qu’il reviendrait, même si cela était bien compliqué pour le moment. Grimpant dans ma voiture, je fixais le cadran et me rendait compte que j’étais légèrement en retard. Fuck. Quand tous les malheurs du monde s’abattent sur vous, vous ne pouvez qu’essayer de garder la tête hors de l’eau.
Cox était heureux de voir l’université qui pointait le bout de son nez devant lui. Il savait qu’il allait être gardé par Julia et qu’il allait être choyé comme un petit roi. Ce n’était pas la première fois qu’il était gardé par la vieille dame du secrétariat. Et a chaque fois, il ne voulait plus partir. Je souriais, le voyant tellement heureux. Faisant le tour des voitures du parking, je ne remarquais pas la voiture de Reed, et je soupirais de soulagement, il n’allait pas me voir avec mon fils. Je n’étais pas encore prête à lui présenter l’enfant qui avait hérité de son deuxième prénom, pour moi c’était beaucoup trop tôt. Calant son sac à langer sur le bras, je souriais en embrassant sa joue. « Tu es heureux hein ? » Il me regardait avec ce regard brillant de joie qui me faisait craquer. « ‘Ox ! » Je plissais les yeux, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il venait de dire. « Quoi ? » « ‘Ox ! » Mon fils savait dire son prénom, il savait dire comment il s’appelait. Souriant niaisement, j’avançais dans le long couloir qui menait au secrétariat, toute trace d’énervement venait subitement de s’effacer, il pouvait me faire oublier ma tristesse, ma colère en une seconde. Faisant signe à Julia, j’entrais dans le bureau, en un sourire confus. « Julia ? Ça m’embête de te demander cela, mais est-ce que tu pourrais garder Cox le temps de mes deux heures de cours ? La crèche est fermée et je n’ai pas été prévenue, et puis je n’aurais pas pu trouver de baby-sitter à cette heure. » La vieille femme à la chevelure grisonnante souriait et pendant qu’elle attrapait mon fils dans ses bras, je déposais ses affaires et sa couverture sur le sol tout en dispersant divers jouet sur le sol pour qu’il puisse s’amuser. Bon, première étape faites, maintenant il ne restait plus qu’a faire semblant d’être heureuse devant mes élèves qui m’énervaient plus qu’autre chose. Il n’avait pas envie de bosser et cela m’exaspérait.
Faire semblant, j’avais appris à faire semblant durant toutes nos années de séparation. Je faisais semblant pour tout, j’avais fait semblant d’aimer, j’avais fais semblant d’être heureuse, je faisais semblant chaque matin, je faisais semblant d’avoir bien dormi alors que mes nuits avaient été rythmée par des cauchemars. Je faisais semblant et je savais que j’allais devoir arrêter un jour, et ce jour serait quand Reed reviendrait près de moi. Je voulais cesser ma comédie, mais j’aurais bien du mal sans lui à mes côtés. Aimer était l’une des choses que j’arrivais le moins à faire, je ne pouvais plus aimer convenablement. C’était impossible. Tout bonnement impossible.♦♦♦
Deux heures, deux heures interminables qui se soldaient par un mal de tête incompréhensible, et des oreilles qui bourdonnaient à cause du bruit incessants que faisaient les élèves. Je ne supportais plus cette classe, mais pourtant je devais bien continuer de leur enseigner la matière qu’ils avaient choisis. Peut-être étais-je une mauvaise prof. Peut-être. Mais je ne savais pas comment rendre mon cours attrayant au point qu’ils veuillent tout venir en cours. Quelle connerie. Rangeant les copies que je leur avais demandé de me rendre, je regardais mon téléphone, espérant intérieurement qu’il m’avait appelé, mais rien. Soupirant, je fermais les lumières de la salle et me dirigeait vers le secrétariat pour récupérer mon fils. J’allais lui faire passer une magnifique journée aujourd’hui. Il le méritait. Arrivant devant la pièce, je fronçais les sourcils en voyant que Julia était sur l’ordinateur, les yeux rivés sur l’écran. Elle ne faisait jamais cela quand Cox était dans le bureau. « Julia je viens récupérer Cox, il a été sage ? » Mon fils n’était pas sur sa couverture. Il n’était pas la, ses jouets traînaient, et il n’était pas la. Il marchait maintenant, je ne pouvais pas croire que … « Il est avec R.. » Prise de panique, je me heurtais aux élèves qui rentraient sur le campus. Cox. Ma tête était telle un radar, et je pouvais entendre son rire, il s’était donc sauvé. Je soupirais. Pourquoi la crèche était fermée bon sang ?! Me stoppant dans mon élan, je m’arrêtais au bout du couloir. « Co… » il était là. Avec Reed. Putain. Me cachant derrière un pilier, je les admirais rire ensemble, peut-être que tout irait bien finalement… Peut-être. Mais avec des si et des peut-être on peut mettre Paris dans une boîte d’allumettes.
fiche par century sex.
(Invité)