avery et ariane ♣

Je comprends que demander ce genre de chose à Avery n’était peut-être pas l’une de mes meilleures idées étant donné qu’au final, sa famille faisait partie de l’équipe des chearladers. J’hoche simplement la tête lorsqu’il propose de me resservir. Je lui tends mon verre et observe le liquide couler doucement pour emplir la flute d’un liquide doré à bulles. Mes yeux remontent le long du bras qui me sert, dépeignant la scène. Avery, les manches retroussés à l’instar d’un barman professionnel, assis si près de moi sur le canapé. Mes hormones s’activent un peu plus encore lorsque mes pupilles détaillent ses lèvres entrouvertes, sa bouche particulièrement pulpeuse et attirante. J’imagine même l’espace de quelques secondes le goût que pourrait avoir ses baisers, mais je me ravise, cherchant un sujet à aborder. Un sujet qui réduirait un minimum cette tension sexuelle qui commence à s’installer dans la pièce. « Et parmi elles se cachent peut-être la jeune femme qui a la chance de pouvoir proclamer qu’elle sort avec toi ? Je veux dire, il y a une fille ? » Demandais-je sans vraiment y réfléchir au préalable. Je regrette presque instantanément ma question. Avery pourrait s’imaginer que cette question n’est pas anodine et en fait… C’est peut-être le cas. Je m’empare d’un plateau sur la table comme pour détourner son attention. « Tu peux y goûter, ce sont des amuses bouches que je n’ai pas confectionné, alors aucune raison de s’empoisonner, promis. »

Et parmi elles se cachent peut-être la jeune femme qui a la chance de pouvoir proclamer qu’elle sort avec toi ? Je veux dire, il y a une fille ? Je leva ma tête en sa direction après avoir versé le liquide dorée dans sa flute. Je prends sa flute et lui tend tout en venant m’asseoir à ses côtés. En effet, y en a une. Elle ne connait surement pas Ace, alors pourquoi dévoiler son prénom. Ça mettra du suspense et du mystère dans la tête de la belle Kennedy. Et toi, t'as un homme à ton bras ? Ça ne m'étonnerai même pas si elle m'annonçai qu'elle en a un. Après tout, comment ne pas se tourner après le passage d'une aussi belle créature. Mais de mon côté, je dois me tenir sage et ne pas céder à mes hormones. Tu peux y goûter, ce sont des amuses bouches que je n’ai pas confectionné, alors aucune raison de s’empoisonner, promis. Je laisse sortir un rire de ma bouche avant d'empoigner le plateau et d'admirer les nombreux choix. C'est si bien d'avoir à disposition autant de richesse. Je pris celui qui m'inspira le plus et le met dans ma bouche après avoir donner le plateau à l'eliot. C'est délicieux. J'envie vraiment tes conditions. Tout est parfait avec toi. On dirait que tu as tout dont un être normal à besoin.

Je suis de nature particulièrement curieuse et j’aimerai poser des dizaines de questions à Avery pour en savoir plus sur la jeune femme dont il évoque l’existence, mais il ne semble pas être prêt à se livrer et dans le fond je comprends assez, nous ne sommes pas assez proches pour cela. Et c’est d’ailleurs ce à quoi je pense lorsqu’il me retourne la question. Y a-t-il quelqu’un ? Il y a bien Andreas avec qui nous nous livrons à un jeu de séduction des plus chastes, il y a aussi Ricardo avec qui j’ai une relation plutôt spéciale, et surtout, il y a Walter qui me trouble particulièrement ces derniers temps. Mais dans le fond, malgré tout cela, je m’endors seule la plupart des nuits lorsque je ne me dirige pas vers le lit de mon meilleur ami et personne n’a le cœur qui bat lorsque j’entre dans une salle. Je fais non de la tête. « Non pas vraiment. En fait, je ne suis pas faite pour l’amour ou tout ce qui peut en découler. L’amour ne m’aime pas, il me fuit. » A moins que ce ne soit moi. Je garde cette pensée pour moi tandis qu’Avery picore dans le plat. « C'est délicieux. J'envie vraiment tes conditions. Tout est parfait avec toi. On dirait que tu as tout dont un être normal a besoin. » Je souris. « Merci, c’est gentil. En effet, j’ai l’argent dont j’ai besoin, ça me permet d’acheter tout ce dont on peut avoir besoin, pourtant, il y a des choses qui ne s’achètent pas… Malheureusement… » Répondis-je. « Tu ne m’as jamais parlé de là ou tu viens, de ta famille… » Dis-je sans même imaginer que je puisse de ce fait ranimer de mauvais souvenirs en lui.

Non pas vraiment. En fait, je ne suis pas faite pour l’amour ou tout ce qui peut en découler. L’amour ne m’aime pas, il me fuit. Ah carrément ! Je souris à la remarque de la jeune femme. L'amour ne fuit personne, tu sais. Ne le rejette pas, c'est tout. On a tous besoin d'aimer quelqu'un, de s'accrocher à une personne. On vit tous un jour ou l'autre le grand amour, celui qu'on attend depuis qu'on a dix ans. Faut être patient. Du moins c'est ce que je pense. L'amour peut aussi être perçu comme une connerie qu'il ne faut surtout pas toucher. C'est un question de point de vue. J'préfére choisir la définition positive de ce sentiment.  Merci, c’est gentil. En effet, j’ai l’argent dont j’ai besoin, ça me permet d’acheter tout ce dont on peut avoir besoin, pourtant, il y a des choses qui ne s’achètent pas… Malheureusement… Tout à fait. Alors fait en sorte d'avoir ce que tu veux. J'dis ça, mais certaines choses me sont inaccessibles aussi. Je ne sais pas comment m'y prendre pour avoir certaines choses. Tu ne m’as jamais parlé de là ou tu viens, de ta famille… Mon visage se décomposa en entendant ces deux derniers mots. Je ne répondis pas tout de suite, me laissant quelques secondes pour encaisser la question. Je viens de Chicago. Quant à ma famille, tu connais peut-être Briony ? Les autres ... j'prefere pas en parler si tu veux bien. Mon gène se ressentait dans ma voix, mais je n'arriverai jamais à dissimuler mon sentiment de tristesse vis-à-vis d'eux.

 
« L'amour ne fuit personne, tu sais. Ne le rejette pas, c'est tout. » J’hausse les sourcils, peu convaincue. Si je ne le rejette pas, comment ne pas souffrir lorsque les choses ne se passent pas comme dans les contes de fées ? Je garde cette réflexion pour moi, tentant de changer de sujet. L’argent. Mon argent, celui qui est censé me fournir tout ce dont j’ai besoin. J’hausse les épaules de nouveau lorsqu’Avery prononce ces mots « Alors fait en sorte d'avoir ce que tu veux. » Je souris faiblement. « Si c’était aussi simple… Imagine, que je te veuille par exemple, je ferai comment ? L’argent ne résout pas tout, tu es en couple, amoureux sans doute et peut-être même fidèle. Bien que je pense que la fidélité est assez relative. » En réalité, je ne veux pas Avery. Pas comme ça. Il est séduisant c’est certain, mais je l’apprécie réellement, trop pour me contenter d’être une nuit parmi d’autres. Et surtout, je ne tiens pas à foutre le bordel dans sa vie qui semble, malgré le manque d’argent, bien plus apaisante que la mienne… Il ne roule pas sur l’or, je l’ai compris depuis le temps et pourtant il semble avoir ce qu’il faut pour le bonheur, ou du moins ce qu’il me manque à moi. Impossible que ce soit si parfait. Il doit y avoir une faille et alors je le questionne sur sa famille. Sa réponse est assez étrange, il semble gêné, peut-être même attrister, et il n’évoque finalement que sa sœur. A cet instant, je ravale ma salive. Je connais sa sœur. De vue au moins, et j’ai honte de l’admettre mais c’est pour la faire enrager que je me suis rapprochée de lui au début. Je devrais sans doute tout faire pour qu’il ne le sache jamais et pourtant, je ne sais pas, c’est comme si sa simplicité me rendait meilleure. « Je vois qui est Briony et d’ailleurs, j’ai quelque chose à t’avouer… » Je plante mes yeux dans les siens, peu sûre de prendre la bonne décision.

Bon okay, les phrases que je venais de sortir concernant l'amour n'étaient pas très recevable. C'est trop philosophique pour nous deux apparemment.  Si c’était aussi simple… Imagine, que je te veuille par exemple, je ferai comment ? L’argent ne résout pas tout, tu es en couple, amoureux sans doute et peut-être même fidèle. Bien que je pense que la fidélité est assez relative. Pardon ? Elle me prend comme exemple tout de même. Je ne savais pas quoi répondre maintenant. Elle ne m'aura jamais, à moins de me faire boire ... mais c'est pas deux coupes de champagne qui réussiront à me faire divaguer. Bref. Ah bah écoute t'as qu'à me faire boire et on verra si c'est pas possible. J'préférais rire de ça, même si c'est un sujet sérieux. Jamais je ne tromperai Ace que ce soit avec une ravissante Eliot ou quelqu'un d'autre. J'peux pas me permettre de faire ça. Je vois qui est Briony et d’ailleurs, j’ai quelque chose à t’avouer… A m'avouer ? Ca fait peur ça encore ! Si c'est pour me dire que tu la déteste à cause de la guerre Eliot-Mather c'est pas la peine. Cette gueguerre est complètement inutile. Je fis tout de même un sourire à Ariane lui montrant que je l'écoutais.

  Je rigole à sa plaisanterie. Je crois que ce serait un acte réellement désespéré que d’être obligée de faire boire un homme pour l’atteindre et le mettre dans mon lit. Je n’ai pas besoin de cela de toute façon. Et puis Avery est l’un des rares hommes que je vois différemment. J’aurai peur de gâcher cette petite complicité qui prend vie entre nous. Et alors que le moment se prête aux confidences, que nous sommes là, l’un en face de l’autre à déguster des petits fours et à se désaltérer avec un champagne hors de prix, la folie me prend. J’ai envie qu’il sache. Je préfère que cela soit fait maintenant que dans quelques mois quand je serai trop attachée à lui. J’espère au fond de moi qu’il ne le prendra pas trop mal pourtant je crains que ce ne soit le cas. A sa place je prendrais certainement les choses très mal, mais je ne peux pas faire autrement que d’être sincère, si je veux que notre relation continue d’évoluer. Il évoque la guerre entre les bleus et les verts et je déglutis. J’aimerai que ce soit aussi simple… Mais je prends mon courage à deux mains et j’inspire profondément.  « Je suis désolée à l’avance de ce que je vais dire. Je ne suis pas une fille douce et amicale, je pense que tu t’en es rendu compte. Je suis manipulatrice, perfide et sacrément cinglée. Ca n’excuse rien mais sache que cette fois-ci vraiment je voudrais m’excuser… D’habitude ce n’est pas mon genre les excuses, mais toi, c’est différent, je crois que je t’apprécie vraiment… » Je tourne autour du pot, ça ne me ressemble pas, mais Avery est une personne que j’aime avoir auprès de moi et si ce sont les dernières seconds où sa présence me réconforte alors je veux les savourer, avant de tout briser… « Je dois t’avouer quelque chose dont je ne suis vraiment pas fière… » Les mots ne sortent pas, un nœud se noue dans mon estomac. « Quand je suis venue vers toi au départ, ta sœur était présidente des Mathers et c’était un peu pour l’atteindre… Mais je le regrette… Parce que même si les circonstances n’étaient pas bonne, j’ai rencontré quelqu’un de vraiment attachant et je voulais t’en parler, pour que notre amitié puisse continuer d’évoluer et qu’elle ne soit plus basée sur des mensonges… » Je baisse les yeux, fixe le sol… Attendant le verdict.

Je suis désolée à l’avance de ce que je vais dire. Je ne suis pas une fille douce et amicale, je pense que tu t’en es rendu compte. Je suis manipulatrice, perfide et sacrément cinglée. Ca n’excuse rien mais sache que cette fois-ci vraiment je voudrais m’excuser… D’habitude ce n’est pas mon genre les excuses, mais toi, c’est différent, je crois que je t’apprécie vraiment… Cette introduction me fait peur. Je m'attends au pire surtout que d'après ses paroles ça parle de la guerre entre les mathers et les eliots. Je déposa ma coupe sur la table basse gardant une oreille attentive. Je dois t’avouer quelque chose dont je ne suis vraiment pas fière… Je la regardais, attendant sa révélation. Plus les secondes passent et plus j'ai peur de cette nouvelle sachant que ma soeur est une mather. Quand je suis venue vers toi au départ, ta sœur était présidente des Mathers et c’était un peu pour l’atteindre… Mais je le regrette… Parce que même si les circonstances n’étaient pas bonne, j’ai rencontré quelqu’un de vraiment attachant et je voulais t’en parler, pour que notre amitié puisse continuer d’évoluer et qu’elle ne soit plus basée sur des mensonges… Un frisson s'empara de mon corps. Elle a fait quoi ? Je ne suis que l'objet dans l'histoire, celui qu'on doit atteindre pour détruire une autre personne. C'est ça ? Je ne suis que ça à ses yeux. Je déglutis sentant de la tristesse et de la colère dans mon être. Si tous les Eliots sont comme toi alors ma soeur a raison de vous haïrent... J'venais d'employer un ton calme, mais froid. Autant lui faire mal. Je me leva du canapé, choppant ma veste. J't'ai cru. J'ai vraiment cru que tu étais quelqu'un de confiance. Et encore une fois Avery Silver est trop naif pour voir qu'on se fout de sa gueule.

Je me raidis sur le fauteuil, inspirant profondément pour ne pas que les larmes qui menacent de s’abattre sur mes joues ne se déversent. J’aurai bien pu ne rien dire, taire à jamais cette fâcheuse histoire et profiter de notre relation sans la détruire. A croire que je suis vraiment comme ça. Le genre de personne à se faire du mal toute seule. A briser tout ce qu’elle construit, par simple conviction qu’elle n’en vaut pas la peine. Je voudrais le retenir, lui attraper le bras, lui demander de rester, de me pardonner mais je ne peux pas lui en vouloir de sa réaction et même si ses mots me frappent en plein fouet, je les mérite. Je me relève lorsqu’il bondit et attrape sa veste. « Avery… » Dis-je dans un souffle, tentant de trouver une issue à la situation. Le voir enfiler ce bout de tissus en prévision de quitter ma chambre me provoque une douleur intense dans le ventre. Je tente de respirer, je n’y parviens pas. Je suffoque… Il ne me reste que quelques secondes avant qu’il ne claque violemment la porte sur moi et notre relation. Je m’empare de son bras, ma main se referme sur sa peau. « S’il te plaît. » Dis-je d’un ton presque suppliant. « Je mérite cette haine que tu as envers moi, mais ne juge pas les Eliot sur ça. Je ne représente pas ces gens là. Je suis certes mauvaise mais eux ne le sont pas tous. » Quelle idiote, simplement capable de défendre ma confrérie. « Je sais que tu m’en veux énormément mais j’aurai pu ne rien dire et abuser de ta confiance, j’ai préféré tout avouer parce que je tiens à toi. Sinon je n’aurai rien dit. » Je plante mes prunelles dans les siennes, tentant de lui faire lire dans mon regard, ma sincérité.

Avery… Sa façon de dire mon prénom me remplie de frisson. Qu'elle se taise sinon j'vais vraiment devenir violent. Mon impulsivité peut créer beaucoup de problèmes. Au contact de sa main sur mon bras je ralentis mon mouvement. Je mérite cette haine que tu as envers moi, mais ne juge pas les Eliot sur ça. Je ne représente pas ces gens là. Je suis certes mauvaise mais eux ne le sont pas tous. Je ferma les yeux à la suite de sa remarque. J'en ai vraiment rien à faire des autres Eliot à cet instant là. Je sais très bien que certains Eliot sont corrects et honnêtes. Jusque là, je croyais que tu faisais partie de cette catégorie d'Eliot. Tu parles. Je soupira, détournant le regard pour poser ma main sur la poignée de la porte. Je sais que tu m’en veux énormément mais j’aurai pu ne rien dire et abuser de ta confiance, j’ai préféré tout avouer parce que je tiens à toi. Sinon je n’aurai rien dit. J'veux tellement la croire. J'veux tellement la serrer dans mes bras et continuer cette soirée avec de la bonne humeur, mais c'est au dessus de mes forces. J'peux pas, j'y arrive pas. Je plongea mon regard noir dans ses yeux. Arrete s'il te plait. Ce que je vois là, c'est une fille qui veut soulager sa conscience en révélant la raison de notre rapprochement. Comment tu veux que je te crois avec cette nouvelle ? Elle aura beau me supplier, j'en ai pu rien à foutre. J'ouvris la  porte et traversa le seuil de la chambre.