Are you fucking kiddin' me, girl ? ( Septra)

Fallait vraiment que le monde arrête de se foutre de sa gueule. Et vite avant qu'il n'implose. Si depuis quelques mois il avait réussi à calmer ses penchants colériques, tout ressortait depuis quelques jours. Comme si tout foutait le camp, à une allure qu'il ne pouvait supporter. Et en prime d'avoir une humeur de chien toute la journée, voila que Septembre l'ignorait depuis quelques temps déjà, ce qui n'arrangerait vraiment rien à la situation.
En se levant ce matin, le jeune homme avait prit un rail, fumé quelques peu, tout en remuant ses pensées ; surement la chose à éviter lorsqu'on est complètement défoncé, et qu'on a les yeux aussi rouges que si on les avaient frottés longtemps. Sur un coup de tête, il attrapa une veste, dont il rabattit la capuche sur sa tête, bien décidé a retrouver Sept et à lui demander des explications. Elle lui avait caché sa grossesse, et ca ne passait pas. Il l'avait de travers, complètement. Pour lui, son amitié avec la belle tenait sur l'honnêteté avant tout, et elle venait de foutre un royal coup de pied là dedans ; lui qui l'avait aidé autant qu'il avait pu cet été. C'était pire que de se foutre de sa gueule, pire même que de lui planter un couteau dans le dos.

Vu l'heure qu'il était, elle n'allait pas tarder à sortir de cours. Il réfléchissait déjà, tant bien que mal, à la manière de l'aborder, tout en sachant pertinemment que la défonce et les nerfs le ferait agir impulsivement. Calant son dos contre un des gros piliers externes du hall, il fuma une cigarette nerveusement, ignorant les regards inquiets qu'on lui lançait. Doucement Travis, calme toi. On aurait juré voir un loup qui attendait sa proie, et dont les nerfs montaient au fil du temps passé à attendre. Ah, la voila.

Septembre passa devant lui, et il lui attrapa le poignet, la forçant à se retourner. Il ne savait même pas s'il lui avait fait mal ou non, il n'était pas en état de comprendre tout ce qui se passait, et ce qu'il faisait. Ses yeux d'un bleu si clair, contrastait avec le rouge qui les assaillaient, trahissant son état de défonce avancé, et lui donnant l'air d'un zombie affamé.

Toi, tu viens avec moi, et t'as pas intérêt à te défiler ce coup ci.

Plus t'avancais, plus tu commencais a avoir des doutes sur ta grossesse. Peut-etre que tu aurais pas du garder cet enfant, enfin t'avais encore un peu de temps. Mais de l'autre coté, ca t'avait tellement detruit de savoir que tu etais sterile, que pour toi, ce petit etre etait un miracle. Comment tu pourrais oter ta seule chance peut-etre a avoir ton propre enfant? Tu ne pouvais pas, mais dans un sens, t'etais pas prete. T'etais tellement cassée, detruite encore de l'interieure que tu ne savais pas si tu serais capable de vraiment etre une bonne mere. Cependant, ca t'aidait a faire un effort car tu avais envie de te battre pour le bebe, d'aller mieux et de faire en sorte d'etre une meilleure personne. Et pourtant, t'etais pas vraiment une bonne personne en ce moment. T'evitais ton meilleur ami, tu lui avais meme pas encore dis pour ta grossesse et t'avais vraiment la trouille de lui dire. Tu savais qu'il pouvait impulsif et qu'en plus, il n'aimait pas Sander. Tu avais deja quitté la Mather House alors comment il pourrait ce bebe? Ca te faisait de chier de lui faire ca, mais c'etait mieux ainsi. De juste se distancier, tu savais tres bien que ca allait arriver un jour ou non. Ouais ca faisait mal de laisser ton meilleur ami derriere toi, apres tout ce qu'il avait fait. Il t'avait sauvé de la mort, et il avait reussi a te faire voir que tu devais avancer pendant l'ete, et apres tout ce qu'il avait fait, tu le laissais juste dans l'ignorance, l'evitant au plus grand. Ca te faisait mal, car tu te sentais vraiment plus comme avant sans Travis. Certes, tu avais Jill maintenant avec qui tu partageais une chambre a la Quincy House, mais ce n'etait pas la meme chose. Elle etait adorable, et vraiment gentille, mais avec Travis, c'etait inexplicable. Seulement, comment l'affronter par rapport a ca? T'en savais rien.

T'essayais de te concentrer sur ton cours de l'histoire moderne de l'art, mais a vrai dire, ca t'interessait meme plus. Bon si, mais le prof parlait tellement lentement et semblait aussi interesser que les eleves. La fin du cours sonnait enfin et tu te pressais de ranger tes cahiers. Fallait que tu sortes de cet endroit, il faisait chaud et tu commencais a te sentir nauséeuse. Tu suivis le reste de tes camarades dehors, jusqu'a ce que quelqu'un attraper ton poignet avec violence. Tu te retournais et vis Travis devant toi. Genial, juste la personne qui te fallait. En plus, il semblait grave enervé, juste parfait quoi, et toi qui avait tellement envie de gerber la. "Lache-moi putain, tu me fais…" Tu parlais justement et la, t'etais tellement mal que d'un coup, y avait tout ton midi qui sortait d'un coup. Si il avait toujours envie de parler avec toi, tant mieux, mais bon, voila, quoi.

Fallait presque qu'il réfléchisse au fait de respirer, tellement il était à l'ouest sur le moment. Il ne savait même pas comment prendre son éloignement, elle ne lui avait rien dit, elle s'était contenté de se barrer du jour au lendemain. Ordinairement, il vivait bien l'abandon, qu'on le lâche, parce qu'il s'en fichait des gens. Mais elle, elle avait pas le droit. Etait-ce le fait qu'ils étaient trop proches qui l'avait faite fuir ? Avait-elle peur de la dépendance qu'il avait crée après elle ? Et si Sander...Non, il était venu le voir pour enterrer la hache de guerre...et si c'était un simple moyen de...? Fallait qu'il arrête de débloquer. Son cerveau marchait à toute vitesse, si bien que sa tête commençait à tourner. Il détestait les phases de bad que lui offraient parfois la drogue, ca c'était fait rarement, mais là, a première vu, il n'y échapperait pas. Il allait virer fou. Enfin, jusqu'à ce que les effets se dissipent, bien sur. C'était comme si tout ce qu'il intériorisait depuis des semaines ressortaient, si forts, si compactés, que s'en était trop pour lui.

Septembre semblait ironiquement ravi de le voir, ce qui lui arracha un grognement rauque. Elle se plaignit de la façon dont il l'avait attrapé, et il eut à peine le temps de la lâcher et de reculer qu'elle vomissait sur le sol. Un peu plus, et c'était direct dessus. Les joies de la grossesse surement...Ah voila, il devait lui parler de ça aussi. En temps normal, Travis aurait eut peur de dire des choses qu'il ne pensait même pas, sous l'effet de la colère, mais là, c'était lui qui allait vomir des paroles sans réfléchir, et sans vraiment prendre de gants. Il devrait travailler sur ca ; Septembre prenait tellement de place dans sa vie, qu'il pétait les plombs dès qu'elle osait vivre loin de lui.
« Oh, mais c'est qu'on a la gerbe ! Ca vient peut être du mioche que t'as dans le bide non ? Ouais, j'suis au courant t'as vu ! Peut être même que j'en aurais été content pour toi si t'avais pas disparue de la circulation depuis des jours ! »
Son ton se faisait tellement sarcastique, ironique, alors qu'il n'y avait pas vraiment de quoi. Travis frappa dans la colonne près de lui, avant de passer ses deux mains tatoués sur son crâne nu.
« P'tin mais qu'est ce qui t'prends hein ? Un jour c'est "j'ai besoin de toi" mais dès que ca va un peu mieux, tu m'lâches comme une merde, une putain de merde ! Autant que tu m'le craches direct à la gueule si tu peut plus m'blairer, s'tu veut plus m'voir, plutôt que de fuir comme ça ! »

Cacher ta grossesse a ton meilleur ami, c'etait clairement une mauvaise idée. Seulement, comment tu pouvais le lui dire sans qu'il s'enerve? Enfin la, il etait clairement encore plus enervé, et il avait tout ses droits. Tu avais disparu du jour au lendemain, ne disant rien et faisant tout pour l'eviter. Tu l'avais pas fais pour le blesser car toi-meme tu souffrais de cette perte et de cette distance. Travis avait une place enorme dans ta vie, et t'avais cette peur de le perdre. Tu avais perdu Marloes, Rio, ta famille, ton frere, Drake, tu ne pourrais pas le perdre, mais cet enfant allait t'eloigner de ton meilleur ami, et tu le savais.

Travis t'avait completement surpris a la sortie de ton cours. Tu t'y attendais et comme tu avais deja une sale sensation de nausée, y a juste tout qui est sorti, sans vraiment le vouloir. « Oh mais c'est qu'on a la gerbe ! Ca vient peut etre du mioche que t'as dans le bide non ? Ouais, j'suis au courant t'as vu ! Peut etre meme que j'en aurais ete content pour toi si t'avais pas disparue de la circulation depuis des jours ! » T'ecaillais les yeux en l'entendant. Tu pris un mouchoir et un bouteille de l'eau de ton sac pour te rincer la bouche. Comment il savait? Qui lui avait dit? Sander? C'est vrai que maintenant ils etaient dans la meme confrerie, lui avait-il dit? Le con, pourquoi il avait fait ca? ne savait-il pas que c'etait toi qui devait le faire? En fait, ce qui t'enervait plus, c'etait pas qu'il savait, mais le ton sur lequel il te parlait. Il pouvait etre en colere, mais il n'avait pas besoin de te parler comme cela. « P'tin mais qu'est ce qui t'prends hein ? Un jour c'est "j'ai besoin de toi" mais dès que ca va un peu mieux, tu m'lâches comme une merde, une putain de merde ! Autant que tu m'le craches direct à la gueule si tu peut plus m'blairer, s'tu veut plus m'voir, plutôt que de fuir comme ça ! » Ce qui te prennais, c'est que tu voulais pas le perdre, mais tu allais, et la, il aidait pas. Ca te faisait mal qu'il dise tout ca. "j'espere que tu es content parce que je crois que je peux definitivement mettre un trait sur notre amitie maintenant." lui lancais-tu. Tes paroles etaient plein des venins, lui montrant clairement que tu n'etait pas contente. Comment pouvait-il croire que tu ne voulais plus de lui dans ta vie? Comment ne pouvait-il qu'avoir un peu ce genre de pensées? Ca te faisait mal, vraiment. Est-ce que t'allais perdre ton meilleur ami? Surement, mais ce qu'il te disait, te faisait, c'etait pas rien.

Travis était une véritable ordure en ce moment, et personne ne pouvait le supporter. A croire que la drogue finissait vraiment par lui bouffer le cerveau. Il était exécrable et méritait des baffes pour le remettre à sa place. Pour une fois, il avait besoin d'aider, bien qu'il le niait, et n'en trouvait nul part. Il avait juste envie de tout envoyer balader, de s'barrer d'ici. Ses idées se mélangeaient, sans qu'il soit capable d'y remettre de l'ordre : il se perdait lui même.
Mais jamais il ne se serait permis de parler de la sorte à Septembre ; jamais. Elle avait autre chose à penser avec sa grossesse qu'à lui, c'était pourtant normal. Il ne savait pas ce qui faisait le plus mal : l'abandon, les cachotteries, ou ce qu'elle venait de lui balancer.
Il s'assit sur les marches, aux pieds de la jeune femme, en grommelant. Elle était sérieuse là ? Il avait enduré sa mauvaise période pendant des mois, et en retour, elle ne pouvait pas supporter un seul élan de sa part ? Travis se mordit la lèvre si fort qu'il faillit la faire saigner, pour éviter d'en rajouter une couche. Il tenait plus à elle que elle à lui ; voila où son cerveau le menait niveau conclusion.
Et ba voila, fallait le dire tout de suite.
C'était purement sarcastique, et cela s'en ressentait dans son ton. Il était d'une mauvaise foi extrême, mais parfois sa fierté lui jouait des tours et il disait n'importe quoi. Si c'était vraiment ce qu'elle voulait, et si elle était prête à mettre un terme à toute leur relation juste pour une phrase prononcée, c'était qu'elle ne l'aimait pas vraiment. Conclusion numéro deux. S'il avait été clean, il aurait surement vu la chose dans un autre sens, plutôt que toutes ces idées à la con. Il parla alors plus calmement, réalisant avec gravité ce qu'elle avait osé lui dire.
T'as ta famille maintenant, de toute façon, c'normal de se débarrasser du superflu hein ?

Pourquoi? Pourquoi avait-il fallut que ca tourne comme cela? Tu n'avais jamais vu Travis comme cela, et tu avais vraiment peur pour toi. Tu ne l'avais pas fait fait expres et en aucun tu avais fait ca pour lui faire mal. Tu voulais juste trouver le temps pour lui dire et de la bonne maniere, parce que tu ne savais meme pas si tu allais mettre a terme a ta grossesse avec tout tes problemes de sante. Travis avait une place importante dans ta vie, plus que Sander, plus que ton propre sang. Il existait des gens comme cela, dont on ne pouvait pas se passer et lui en faisait parti. Seulement, Travis faisait tout la pour que ca soit plus facile pour toi. Enfin plus facile, non, ca n'allait pa sl'etre. Tu savais que ca allait te detruire, comme a chaque fois que tu te faisais abandonner ou trahir par une personne que tu aimais. Ton meilleur ami s'assit alors sur les marches de l'escalier, alors que tu etais restais debout, t'agripant a ton sac. Et ba voila, fallait le dire tout de suite. Pourquoi Travis? te demandais-tu. Tu ne lui avais rien dis, sauf cacher ta grossesse, mais il pourrait le comprendre que tu avais toi-meme besoin de toi a te faire a cette idee avant de le dire autour de toi. C'etait pas un sujet facile. Tu ne dis rien. T'as ta famille maintenant, de toute façon, c'normal de se débarrasser du superflu hein ? Tu sentais les larmes couler le long de tes joues alors que tu restais silencieuse. Comment osait-il? Comment osait-il avoir ce genre de penser ou meme ce genre de parole? Puis alors que tu essayais de retenir ta colere, d'un geste inexplicable, ta main vient frapper sa joue. Et bam la gifle, pas voulu mais peut-etre que ca le reveillera. "T'es qu'un pauvre con Travis. C'est quoi? T'es pete? Tu ne sais rien alors arrete de faire comme si tu savais tout et que t'etais tellement important." Et bam, c'etait dit. Cette conversation n'allait pas du tout dans un bon sens.

De l'importance ? Travis ne s'en était jamais donné. Dans quoi que ce soit. Parfois certes, sa fierté donnait l'impression de l'inverse, et pourtant. La main de Septembre vint gifler sa joue. Ca aurait été une autre fille, qu'il aurait surement réagit violemment, mais là, la douleur sur sa joue ne s'estompait pas, comme si elle portait le poids de toute cette conversation, et de ce qui se jouait présentement. Il l'avait mérité, il ne pouvait dire l'inverse. C'était l'une des premières fois qu'elle se permettait de le toucher comme ça ; il faut un début à tout, si cela ne signifiait pas la fin d'autre chose.
Non. Il avait beau dire, ca le touchait bien plus que n'importe quoi. Parfois il avait cette impression, que Septembre, c'était tout pour lui. Qu'il ferait passer n'importe qui, son frère y compris, après elle. Fallait bien que ca arrive un jour ; une amitié, aussi fusionnelle, ne pouvait être toute blanche jusqu'au bout. Mais il aurait aimé qu'il n'y est, justement, pas de bout à cette histoire là. Ils c'étaient tout les deux bien trop battus pour laisser tout tomber comme ça, non ?
Travis mit sa main sur sa joue ; elle pouvait lui en mettre autant qu'elle voulait, ca ne panserait pas la déchirure intérieure qu'il ressentait. Oui, peut être que, malgré tout, il avait cru être important pour elle. Pour quelqu'un. S'il n'avait jamais eut peur de l'abandon ; il avait peur du sien. Septembre était autant sa force que sa faiblesse. Il leva les yeux, et vit les larmes qui roulaient sur ses joues. Non non non ; elle avait pas le droit. Plus le droit de pleurer. Pas après cet été catastrophique, pas après tout ce qui avait déjà eut lieu, pas après ce qu'elle avait enduré. Et surtout ; pas à cause de lui. Il avait toujours été un con, ce n'était pas nouveau, mais pas avec elle. Les autres s'en prenaient toujours plein la tête avec lui, il passait son temps à user de sarcasme et d'ironie, énervant les plus calmes d'Harvard. Il savait où appuyer pour faire mal aux autres ; Septembre semblait être plus doué que lui aujourd'hui.
J'ai toujours été un con Septembre, et si je n'ai pas d'importance, alors très bien, au moins, je suis au courant maintenant et je sais à quoi m'en tenir. Comment veux tu que je comprenne et que je sache, si tu me fuis sans explications ? J'aurais été content pour toi et le bébé, vraiment. Et si il y a une autre raison pour laquelle tu as préféré m'éviter, c'est le moment de le dire.

Pourquoi ? Pourquoi Travis te faisait-il cela? Pourquoi te faisait-il souffrir? Ne t'avait-il pas dis qu'il allait toujours faire pour que tu ailles mieux? Et pourtant la, la, tout s'effondrait. Votre amitie, ton ame soeur, ton tout. Travis etait plus important que n'importe qui d'autre. Autant que ca pouvait etre debile, il allait toujours passer devant Sander, et c'est pour cette raison que tu ne lui avais pas dis pour ta grossesse, cherchant exactement le bon moment pour lui, parce que tu le connaissais. Tu savais quand lui dire, quand lui annoncer, mais non Sander avait du lui dire. Il avait tout foutu en l'air pour le coup et toi aussi, et maintenant ton amitie avec Travis allait eclater en morceaux et toi avec aussi. Ca faisait tellement mal, mal au point ou tu avais peur de retomber dans cette spirale que tu avais tant eu du mal a t'en defaire. Tu voulais lui crier dessus, lui dire qu'il etait qu'un con a croire que t'avais pas besoin de lui, a croire que votre amitie ne te signifiait rien, alors que c'etait tout le contraire. Tu pouvais pas vivre sans Travis, tu pouvais pas marcher sans lui a tes cotes, tu pouvais pas, mais aujourd'hui ton meilleur ami mettait une fin et ne te donnait qu'une raison de partir en fuyant. Tes larmes continuaient de couler a flot alors que tu tentais tant bien de rester calme face a ce qu'il disait. Tu passais ta main dans tes yeux, laissant echapper un lourd soupire. Qu'il se taise nom de dieu. "Just shut up for once!" Puis tu ne sais pas ce qui t'a prit mais rapidement, tu viens deposer tes levres sur les siennes, bloquant ainsi ses paroles. Qu'est-ce qui t'avait prit a faire ca? No idea, mais ca te faisait du bien, ca te rendait plus legere dans un sens. Bien que si Sander apprenait de cela, vous alliez tous les deux vous faire tuer. T'interrompis alors le baiser, posant ton front contre celui de Travis. "I'm sorry. I'm so sorry. J'ai jamais voulu te faire du mal, mais laisse moi le temps de m'habituer a ma nouvelle vie, je pouvais pas te le dire parce que j'avais besoin du bon moment. Je suis desolée que t'aies du l'apprendre par Sander, c'etait pas mon intention." Lui dis-tu alors a travers les pleurs que tu laissais echapper.

Travis déblatérait, sans vraiment laisser le temps à Septembre d'en placer une. Il monopolisait presque la conversation, demandant des explications sans même laisser à ces dernières le temps de sortir de la bouche de celle qui pourtant était la femme la plus importante de sa vie. C'était même plus que ça. Ce qui les rapprochait n'était même pas explicable, on ne pouvait mettre des mots sur ce qu'il y avait entre eux, tant ce genre de relation était d'une rareté pure.
Et il gâchait tout, comme un con, un idiot, le pire crétin du coin, de la terre, et peut être même de l'univers. C'était même pire que ça ; il remettait tout en question, il osait prétendre des choses qu'il savait pourtant pertinemment fausses : elle tenait à lui, et il n'en avait jamais douté. Comment pouvait-il cracher ainsi sur tout ce qu'elle lui apportait ? Tout ce qu'elle était, et tout ce qu'ils vivaient ?
S'il avait vraiment réalisé ses paroles, il se serait lui même coller la tête dans le mur. Mais alors que Septembre lui demandait de se taire, et qu'il continuait ses divagations, les lèvres de la femme aux cheveux colorés se collèrent aux siennes. Il ne les avait même pas vu venir, tant c'était arrivé vite.
Ce fut comme un électrochoc, si bien qu'il mit du temps à réaliser. Il avait oublié le gout de ses lèvres, et ce contact le ramena à la réalité ; il la fixait, de son regard azuré qui faisait fondre plus d'une. Il avait tout compris à l'envers. Depuis le début. Il s'en était prise à elle gratuitement. Serait-il seulement capable de se le pardonner ? Il ne pensa pas à Sander sur l'instant; trop préoccupé par la situation.
« S...il croyait que je savais. Sept, je suis désolé. Tellement. Je fais n'importe quoi, je me reconnais plus, et j'ai tellement besoin de toi à mes cotés. Désolé, d'avoir joué l’égoïste, encore, d'avoir fait ce que j'ai fait aujourd'hui. Je ne sais pas si tu pourras me pardonner ça, mais saches que je m'en veux. Plus que tout. J'aurais du...je comprendrais que tu m'en veuilles au possible, parce que je m'en veux au moins autant, j'ai tellement peur de te perdre, Sept, je crois que ca me rend fou parfois, même si je n'ai pas d'excuse pour ce que je viens de te faire subir. »
Il n'affichait jamais ses faiblesses, devant personne, il jouait toujours les durs, ne s'excusait que rarement, et pourtant avec elle, il finissait toujours par être à ses pieds, à demander le pardon. Elle était spéciale pour lui, il n'en avait pas l'habitude, et son comportement dérapait parfois, un peu trop souvent même, la peur de la voir sortir de sa vie prenait le pas sur tout le reste.

Tu sais clairement pas ce qui t'as pris d'embrasser, car a nouveau, tu mettais au risque ta relation avec ton petit ami, avec le pere de ton enfant pour quoi? Parce que tu ne voulais pas perdre ton meilleur ami. Sander avait beaucoup de mal a accepter ta relation avec Travis, tu le savais. Tout les deux etaient voue a une sorte de jalousie l'un envers l'autre a cause de leur relation avec toi. Chose que tu trouvais bien ridicule mais il y avait rien a faire. Ca te faisait mal de savoir que tout ce que tu avais avec le jeune homme allait surement tomber en morceaux a cause d'aujourd'hui. Tu ne voulais pas, mais il t'avait blesse et tu ne avais vraiment besoin de temps pour reflechir a ce qui etait vraiment bien pour toi. Ton front etait toujours posé contre le sien et tu le regardais droit dans les yeux a travers ton regard embué de larmes. "Je suis desolée…je sais que j'ai merde…j'aurai du te dire comme je te dis toujours tout, mais la, je pouvais pas. J'arrivais pas a me faire te le dire, j'avais tellement peur de te blesser, que tu crois que j'allais t'abandonner et te laisser. Juste laisse moi du temps, j'ai besoin de m'habituer moi-meme a ce nouveau changement, a cette idee que je pouvais meme tomber enceinte, et je dois reflechir." Tu te levais alors doucement, essayant de cacher un sanglot. "J'ai besoin de reflechir a notre future apres ce que tu viens de faire." Parce que tu n'aurais jamais pensé que Travis soit capable d'etre violent avec toi. Non, cela ca tu n'aurais cru et ca te faisait mal que tu lui dises ca, mais tu le devais parce que tu ne pouvais pas vivre avec un meilleur ami violant qui piquerait une crise pour chaque eloignement qu'il pourrait y avoir dans votre vie.