Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

C’est le premier jour de la rentrée. Tu arrives dans ton nouvel établissement universitaire, c’est un énorme changement pour toi. Plus personne n’est au courant que tu es malade, et ça, ça fait du bien. Cette fois-ci, tu comptes garder ton secret au chaud de peur que les autres te voient différemment. Tu pourras te faire de nouveaux amis, et surtout de nouveaux ennemis. Harvard, c’est grand. Après ton passage à l’administration, tu décides d’aller te poser sur un banc, dans un petit coin sur le campus, avec un bouquin. Tu t’assoies près d’un jeune homme doté d’une certaine prestance. Il n’a pas l’air de broncher lorsque tu t’approches de lui. Tu fais mine de ne pas l’avoir vu, et sors ton livre de ton sac Fendi, avant de te plonger dedans. Mais sans pour autant de déconcentrer, cet étudiant près de toi te rappelle quelqu’un. Ton ex. Biensur il ne le saura jamais, et pourtant, il a l’air aussi sombre et solitaire que lui. Tu l’observes en silence, lui aussi est plongée dans ses lectures apparemment. Mais toi, tu ne connais personne ici. Ce n’est pas que tu éprouves forcément l’envie de te faire des amis, mais tout de même, tu ne vas pas rester seule éternellement à Harvard … Tu finis par te lancer, tendant ta main vers lui, avec ton sourire radieux, d’amadoueuse professionnelle.

« Bonjour, excuse moi de te déranger dans ta lecture, mais tu me rappelle vaguement quelqu’un … »

Keith & Eleonor

Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

A peine eus-tu le temps de finir ta question que le jeune homme te toisa d'un regard des plus méprisants. Tu ne compris pas tout de suite le concentré de haine qui se trouvait au fond de son regard, jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. « Je te rappelle quelqu'un ? Quelle coïncidence ! Je vais essayer de te dire ça aussi délicatement que possible barbie. J'étais en train de me demander s'il existait quelque chose qui pourrait changer mon mal de crâne en une épouvantable et torturante migraine et te voilà ! Excuse moi mais j'ai pas le temps de jouer les ampoules de 100 watts, moustique, alors va battre des ailes ailleurs ça serait gentil ! »

Tu arquas un sourcil. En général les hommes se plaignent de toi au vu de ton arrogance, et pour une fois que tu te montres adorable, ce mec te lamine sur place ! En réalité, tu ne savais pas ce qui te retenait de rire, certainement la pitié, pitié de ce jeune homme ou pitié de toi finalement ? Néanmoins tu souris en le regardant sans une once de mépris dans ton regard. " En effet ! J'avais raison, tu lui ressembles du tout au tout, allure chétive, regard sombre et méprisant, incapacité à la communication. Manquerait plus que vous ayez le même passif. " Tu t'approches légèrement de lui avec un regard et une voix pleine de compassion. " Tu as eu une enfance malheureuse, mon grand ? Manque d'affection ? " Tu recules, tu fais mine de pincer les lèvres de tristesse pour lui avant de retrouver le sourire et regarder un instant ailleurs avant d'hocher la tête de désespoir. N'empêche que tu aimes ça avoue-le Eleanor. Les mecs contre qui tu peux te battre. Les mecs avec qui tu sais qu'il va y avoir de la castagne. Ce n'est pas ton coté masochiste, non. Tu compenses seulement avec ta fragilité. Parce que tu es faible Eleanor. A cette pensée, tu te redresses et continues.

" Ah ! Et en revanche cette épouvantable et torturante migraine qui t'es donnée par ma faute ne t'enverras pas à l’hôpital, j'imagine, ça serait trop beau .. " C'est vrai que cette migraine à l'air grave s'il arrive tout de même à débiter autant de conneries à la minute ... en ce qui te concerne, tu n'iras certainement pas ailleurs, s'il ne veut pas voir ta face de .. "barbie", il serait parti avant même de t'avoir répondu ! Et puisqu'en plus de ne pas être à même de converser décemment, il ne peut pas "jouer les ampoules de 100 watts, tu espères alors qu'il ne fait pas partie des Dunsters, sinon tu te serais retrouvée entourée de bien sombres idiots ..

Keith & Eleonor

Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

Décidément ce jeune homme t'épate de plus en plus. Qui aurait cru qu'en voulant pour une fois être agréable à quelqu'un, tu tombes sur le plus pathétique des idiots. Certainement la même personne qui t'as donné ce cœur défectueux ! Sans que tu n'aies eu le temps de comprendre ce qui t'arrive, la main du filou se retrouve à te massacrer les joues. Ok ... et l'autre vient violemment se diriger sur ton sein. Bah oui, parce que jamais l'un sans l'autre ! Tu ne bouges pas, tu le regardes simplement droit dans les yeux, écoutant sagement ce qu'il a à te dire. On te l'avait jamais faite celle là.

« Oh mon dieu barbie ! Tu as drôlement intérêt à me dire qu'on vient de t'a botoxé la bouche et qu'on t'a accidentellement endommager le muscle qui tient ta lèvre, parce que là tu viens de te mordillé et je prend ça comme une ouverture. Alors tu payes ta schnek ? Ou faut que je vienne la chercher ? »

Tu plisses les yeux. C'est comme ça que les mecs voient des signes partout. Une meuf se balade en mini jupe, un passant va penser qu'elle est chaude et va la violer. Lui, à peine te mordilles-tu la lèvre, le voilà à croire que tu vas payer ta Schnek. Non pas qu'il serait prêt à violer une fille, mais quelle imagination ! Quelle façon d'ailleurs d’appeler ton intimité ... Tu ne fis même pas attention aux gens qui pouvaient vous observer et trouver cette situation étrange. Tu finis tout de même par enlever sa main de ton visage.

" Ma schnek ? Tu m'as prise pour une de ces post-ados prostituées d'étudiantes que tu dois baiser à la chaîne j'imagine .. mais il y a mépris. Moi c'est plus on-ne-me-baise-pas-on-me-fait-l'amour-car-je-respecte-mon-corps, enchantée. Remarque, si tu parles comme ça c'est que tu dois avoir le matos ! Genre tu le déballes à quelle heure ? Parce que j'aime pas qu'on me fasse perdre mon temps à ce sujet, sinon, tu ferais mieux de savoir que ce sein sur lequel ta main grasse est vulgairement posée est la dernière intense source de volupté à laquelle t'auras eu droit dans ta chienne de vie. " Tu gardes ce léger sourire tout en lui parlant, sans le quitter des yeux, et enlèves sa main de ton bassin.

Keith & Eleonor

Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

Mais qui était-il réellement ? Le diable en personne ? Tu aurais bien aimé. Ça aurait apporté une once de piment dans ce qui reste de ta vie, tu serais allée jusqu’à lui vendre ton âme pour un peu de distraction. Mais de la bonne distraction. Finalement n'était-ce pas mieux que si tu avais rencontré quelqu'un de stable psychologiquement ? Du moins pour l'instant. Car cet homme t'intriguait énormément. Tu avais envie de connaitre les tréfonds de sa pensée, savoir à quelle drogue pouvait-il bien être addict pour devenir ainsi, même si cela impliquait d’être malheureux. Il avait l'air de mépriser, tant mieux, tu sentais que tu allais adorer ça, parce que ça risquait fort d'être réciproque. Tu n'avais pas connu beaucoup d'hommes dans ta vie, mais le seul qui avait vraiment compté pour toi était pire que lui dans le genre instable. Donc tu connaissais. Toi même tu l'étais instable. Enfin dans les 92% du temps pour être gentille. Pauvre enfant sauvage que tu étais. Totalement paumée de la vie, tu étais tombée dans la gueule du loup, mais plus comme un petit chaperon rouge qui adorerait se faire manger par un loup. Sa voix grave te sortit de tes songes.

« Keith Murray.  » Tu arquas de nouveaux un sourcil. Tiens donc. Après t'avoir insultée, le voilà qu'il te disait son nom. Drôle de présentations. Tu hésitas un instant à répondre Barbie, mais tu décidas de rentrer dans son jeu.

" Eléanor Waldorf Astor. C'est comme ça que tu chopes tes plans culs ? "

Tu n'avais pas envie qu'il te prenne pour une fille facile, et encore moins pour une fille qui cache sa facilité par son fort caractère. Tu n'étais rien de tout ça, même si sa prestance t'attirait pas si étrangement que ça, puisque depuis toute petite, tu avais toujours eu un penchant pour les mauvaises choses, bien que tu ais toujours su faire les bons choix. C'est bien beau de résister à la tentation, mais saurais tu seulement persister contre la tentation ? Cet homme ne te connais pas le moins du monde et te traite comme de la merde, pourtant, tu rêves déjà de coucher avec lui. Cochonne.

Keith & Eleonor

Nouvelle connaissance, mauvaise amitié ?

Quoi ? Il voulait montrer qu'il était un homme devant une petite nouvelle ? Il voulait jouer ? Eh bien tu allais jouer avec lui, tant que ça pouvait t'être distrayant. Monsieur Keith Murray n'était autre qu'un pervers, certainement frustré de ne pas avoir quelqu'un à qui faire l'amour tendrement le soir à cause de son asociabilité, alors il en baisait ses chiennes à la chaîne sans jamais trouver satisfaction. Et moi évidemment, comme toute jeune femme séduisante dotée d'un minimum de matière grise, il fallait évidemment qu'il ne me prenne pas au sérieux .. qu'il me confonde avec l'une de ses potiches dont la vulgarité sans nom se confondait avec un manque de respect de soi irrattrapable.

« Ferme ta gueule, le Keith n'aime pas attendre.. » te répond-il. Il s'attend à quoi ? A ce que tu lui réponde 'Oui maître ?'. Tu te la ferme puisqu'il ne te laisse même pas le temps de répliquer quoi que ce soit. Mais la partie n'est pas terminée. Elle ne fait que commencer. Bizarrement, tu ne le repousses pas lorsqu'il vient déposer ses lèvres sur les tiennes. Au contraire, tu lui rends ce baiser. Un baiser aussi doux et voluptueux qu'hypocrite. Comme le baiser de Judas, car tu te trahis, Eleanor. Mais tant mieux. Laisse-toi tenter par le mal, il n'y a pas de mal à se faire du bien. A la fin de ce doux baiser, tu lui mords délicieusement la lèvre inférieure, avant d'en finir avec ce baiser et de te redresser. Tu ne le quitte pas du regard, tu le dévore des yeux, et va même jusqu'à passer ta langue sur ta lèvre inférieure sur la lèvre. Tant mieux s'il te prend pour une pute, car ce n'est pas ce que tu es. Et toi, tu n'as pas envie qu'il sache qui tu es, il n'en est pas assez digne. Tu te rapproches alors doucement de lui, venant lui murmurer à l'oreille.

" J'espère que la suite sera meilleure, Keith ... "

Keith & Eleonor