(gwillow) i'm damned

Tu venais d'annoncer a Gwen pour ta maladie, pour ton esperance de vie, pour le peu de temps qu'il vous restait ensemble. Ca faisait mal, et surement a elle plus qu'a toi. Parce que vous voyez, toi, tu t'etais faite a l'idee, tu y etais deja habituee, mais les gens autour de toi, ils devaient encore s'y faire surtout ceux qui t'aimaient. Comme Castiel avec son overdose, des que tu lui avais dit pour ta maladie. Tu esperais juste que Gwen n'en fasse pas une non plus. Tu pourrais survivre a l'idee que deux personnes que tu aimais, puissent mettre leur vie en pueril avec ces merdes. Tu regardais Gwen qui ouvrait la bouche sans rien, ses yeux qui s'embuaient doucement. Elle levait les yeux alors vers toi. Non... c'est une mauvaise blague... Putain non, pas toi mon amour... T'as d'abord eu un choc en attendant ce nom. Il n'y avait que tes parents qui t'appelaient comme cela, alors sorti de la bouche d'une fille avec qui tu sortais depuis a peine une semaine, ca faisait bizarre. Neanmoins, tu pouvais sentir ton coeur se rechauffer. Y'a rien qui peut te soigner ? J'sais pas, un don de moelle ? J't'en donne, j'signe où ? Ca te faisait sourire, car tout le monde avait la meme reaction. Seulement, ca marchait pas comme ca. Tu secouais la tete. "Y a rien a faire. Il me faudra un don d'un membre de ma famille biologique mais ils sont tous morts dans un accident. Je suis condamnée et c'est comme ca." Ca semblait tellement glauque comme histoire. Surement parce que ca l'etait.

Si j'm'attendais à ca... Non, j'y aurai jamais pensé une seule seconde, qu'elle était malade. Je sais, c'est pas toujours écrit sur le front des gens, voir même jamais. Et j'eu presque une pensée égoïste sur le moment. J'me suis dis que la vie voulait pas que j'sois heureuse, comme si mes déviances étaient punies par cette fichue maladie. J'comptais être heureuse pour une fois, j'comptais être une bonne petite-amie, fidèle et romantique, surement dévouée, mais là, j'avais qu'un an pour être comme ca, et c'est pas assez. J'voulais tirer des plans sur la comète, oser voir dans le temps, nous imaginer dans deux ou trois ans, sait-on jamais, mais tout ca est réduit au néant. J'm'attachais à elle, déjà, c'est assez flippant, comment j'vais réagir dans un an, quand j'vais la perdre ? Mais j'vais pas la lâcher, j'ai pas envie de fuir comme j'ai toujours fais avant. J'veux montrer que j'peux être forte pour deux, même si j'dois en prendre plein la tronche. "Y a rien a faire. Il me faudra un don d'un membre de ma famille biologique mais ils sont tous morts dans un accident. Je suis condamnée et c'est comme ca." J'baissais la tête, laissant échapper un léger rire nerveux. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise série... Mais j'te laisserai pas tomber Will, j'te l'promet.

Annoncer a sorte de copine qu'on allait mourir dans un an, qu'on etait damne de vivre avec une maladie depuis toujours, ce n'etait vraiment pas facile. Ca te faisait mal, bien que toi tu t'etais prepare, tu avais deja accepter ton destin, mais pour elle ca devait etre tellement plus dure. T'essayais de ne pas pleurer mais c'etait plutot difficile quand tu voyais Gwen completement debousolée. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise série... Mais j'te laisserai pas tomber Will, j'te l'promet. Tu souris a l'entendre parler. Tu serrais un peu sa main alors que tu recommencais a tousser. Argh comment tu pouvais detester cette maladie quand meme. Parfois t'aurais ne pas l'avoir mais tu l'avais eu et tu ne pouvais pas t'en debarasser. Peut-etre qu'un jour tu pourrais, mais ca serait vraiment difficile. "Merci.." lui dis-tu d'une petite voix faible. "Si ca te derange pas, je vais dormir un peu. Tu veux bien rester quand meme…?" Tu ne voulais pas etre toute seule, meme quand tu dormais. T'avais peur que quelque chose n'arrive si tu te savais toute seule dans cette piece d'hopital.

Je hais la maladie, je hais l'hôpital, je déteste voir ma copine comme ca. Et pourtant, je vais devoir m'y faire. Parce que ca risque d'arriver plus souvent, ce genre de choses. Et pourtant, j'ai l'espoir que tout s'arrange, que sa vie puisse continuer, qu'une greffe reste possible. Parce que j'veux y croire, que j'veux pas penser au pire, j'veux qu'on vive notre histoire comme il faut, aussi longtemps que possible. Sa voix était faible quand elle me remerciait de ne pas la lâcher, puis elle se remit à tousser. J'aime vraiment pas la voir ici. Elle me dit ensuite qu'elle allait dormir un peu, mais me demandait de rester à ses côtés. Oui j'vais rester chérie... Je me levais un instant pour déposer mes lèvres sur les siennes doucement, avant de me remettre sur ma chaise, sans lâcher sa main.