Relooking express

Relooking Express

La semaine à filée à toute vitesse, le week-end dernier j’étais à Paris avec Charlotte, et là je suis perdu en train de errer dans les couloirs de Eliot House. J’ai tellement chose en tête, je dois travailler sur ma prochaine collection, elle n’est pas fini loin de là et je n’ai pas le droit à l’erreur j’en connais qui serait ravi de me voir échouer. Apple est persuadé d’être meilleure que moi et nous allons enfin être confronté l’une à l’autre, il n’y a aucun doute sur le fait que je suis bien meilleure qu’elle, elle manque sérieusement de technique, les finissions sont toujours bof … Enfin bon aujourd’hui c’est samedi et je me suis promis de ne rien faire, juste de passer la journée à glander. Ce soir je sortirais à une soirée je ne sais où et jusque-là, je déambule dans les couloirs à la recherche d’une occupation. Ça fait longtemps que je veux aller au cinéma, je vais peut-être faire ça après tout.
Bon si je veux aller au cinéma, je dois aller chercher mon sac et me changer vite fait des fois que je croise des gens, on ne sait jamais ! Une fois dans ma chambre, j’enfile rapidement un jean et un petit haut, quelque chose de très simple mais qui fait mouche à chaque fois. Je prends mon sac Dior fraichement ramené de la capitale française et me voilà sur le départ. Dans le couloir non loin de la machine à café, j’aperçois une fille, elle doit forcément faire partie des Eliots mais de là où je me trouve elle ne me semble pas familière. Plus je me rapproche plus je suis certaine de ne pas la connaitre. Non seulement son visage ne me dit rien mais en plus vu les vêtements qu’elle porte il n’y a aucune chance que je l’a connaisse. La mode c’est ma vie et même si je sais qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence c’est une chose que j’arrive difficilement à contrôler … Arrivé à sa hauteur je la vois me regarder discrètement, je n’arrive pas à détacher mes yeux de sa tenue, même pour trainer à la maison je n’aurais pas osé m’habiller comme ça alors pour sortir dans un couloir encore moins. N’étant pas la fille la plus discrète du monde elle releva les yeux vers moi et me dit.

« Je sais tu as le droit de rire, je suis lamentable, un bon relooking me ferait le plus grand bien. »

Honnêtement je n’avais même pas envie de rire, son look était plus une énigme pour moi, je tentais de déchiffrer le pourquoi du comment, hors apparemment il n’y en avait aucun. Quand elle parle de relooking elle a bien raison, et il y a beaucoup de boulot, mais je vois du potentiel, bon là évidement ce n’est pas flagrant, elle n’est ni coiffée, ni maquillée et encore moins « habillée », mais avec un coup d’œil neuf, jeune et chic, je suis sûr qu’on peut en faire une sérieuse concurrente pour le campus. Mais pour ça il lui faut une pro, et je pense que c’est dans mes cordes, en plus je n’ai pas spécialement de plan, j’aime les défis et puis je suis certaine que ça peut être drôle.

« Ce n’est pas vraiment d’un relooking dont tu as besoin, tu dois déjà trouver ton style, te créer ton look, pour le moment ce que je vois ce n’est pas réfléchi. Avant de te faire re-looker, tu dois te looker. Si tu as du temps libre, je peux même te filer un coup de main. Au faite je m’appelle Joleen, je suis en troisième année de Mode et Création. » Lui dis-je en tendant une main pour la saluer.

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La jeune femme semblait mal à l’aise. De toute évidence elle n’a pas l’habitude de faire de nouvelles rencontres par hasard. Elle doit être plutôt réservée. Ça pourrait être marrant de la « dévergondée » un peu sans pour autant qu’elle arrive à mon niveau !
Elle s’assura que je n’avais rien de prévu aujourd’hui.

« Ne t’inquiète pas, aujourd’hui c’était une journée creuse, du coup un peu d’animation me fera le plus grand bien. » Lui réponds-je.

Déjà de nombreuse idées se bousculaient dans ma tête, d’abord la coiffure, ce blond ne lui convient pas, c’est une fille simple et naturelle, il faut donc quelque chose de plus chic et discret, un jolie châtain noisette serait parfait, ça collerait magnifiquement à son teint. Quant aux vêtements, il faut qu’elle devienne plus féminine, elle semble avoir un corps bien proportionné, mais elle ne le met pas en valeur on va arranger ça !

« Je te préviens, la journée risque d’être longue, j’ai beaucoup d’idée, tu as un énorme potentiel, une fois qu’on t’aura mise en valeur tu vas faire des ravages ! » Lui dis-je avec un sourire.

Comme il fallait bien commencer quelques part je lui proposais de débuter avec le coiffeur.

« Il faut procéder par étape, d’abord occupons-nous des cheveux et du visage, je connais un coiffeur qui as des mains en or ! Suis-moi. »

Comme à mon habitude, je pris les reines, j’entrainais ma nouvelle amie dehors, direction le salon de coiffure.

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Eden semblait très emballer. Il est évident qu’elle envisage un changement depuis longtemps mais elle n’avait trouvé personne pour l’aider.
Lorsque je lui dis que nous devrions commencer par le coiffeur, elle fut d’accord, elle m’amener à sa chambre pour prendre ses affaires et partir. Elle s’excusa du bazar mais personnellement je trouvais ça plutôt correcte pour une chambre de fille, en général je suis assez ordonnée mais lorsque je me mets à coudre je peux faire un bordel monstre dans mes affaires.
Elle attrapa son sac, son téléphone et nous étions prêtes pour l’aventure. Elle semblait un peu nerveuse, ce genre de rencontre impromptu ne doit pas être très courant pour elle, ce que je peux comprendre, mais j’allais tout faire pour mettre ma nouvelle amie en confiance.
Nous nous dirigeâmes donc bras dessus bras dessous tel deux vieilles copines à l’extérieur du campus. Ty mon ami coiffeur se trouve à deux rues d’Harvard, très pratique je dois l’avouer. Je vis qu’Eden n’osait pas trop parler, soit parce qu’elle ne savait pas quoi dire, soit parce qu’elle était simplement en train de réfléchir au style qu’elle aimerait, et puis finalement elle aborda le thème des études, sa spécialité la médecine, je la trouvais très courageuse, ce n’est pas tant que je n’aime pas le sang, mais tous ces termes bizarre de docteur et les horaires de folie, le manque de vie social, bon j’avoue que jusque-là le monde de la mode n’est pas très loin, mais le pire pour moi ce sont les tenus, les vieilles blouses informes et les sabots … Mon dieu un vrai crime contre la féminité et contre la mode en général.
Après quelques mètres elle me regarda et me demanda :

« Dis-moi tu mets quoi comme parfum ou eau de toilette ? Ça sent très bon. »

J’avais pas mal de parfum différent, j’aimais changer régulièrement, afin de ne pas dire de bêtises je senti mon châle, je reconnu l’odeur instantanément.

« C’est Nina de Nina Ricci, en ce moment je le mets très souvent, on commence le printemps donc une odeur douce de fleur s’impose. Dis-je en souriant. En parlant de parfum, as-tu des préférences ? Très peu de gens le font mais personnellement j’aime assortir mon parfum à mes tenues. Bon dis comme ça, ça sonne bizarre mais chaque style à une odeur, il faudra trouver la tienne. »

Nous arrivions devant le salon de coiffure, la vitrine était encore une fois magnifique, très coloré et très sophistiqué. Je jetai un coup d’œil à ma nouvelle amie pour voir si elle n’avait pas encore envie de fuir en courant, je restais persuadé qu’avant la fin de la journée, elle en aurait marre de moi et de mon shopping, il faut dire qu’une fois lancé, j’ai bien du mal à m’arrêter !

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L’angoisse d’Eden me faisait rire. Elle n’était pas convaincue de mon choix. Sa petite menace de me faire la peau si c’était raté me fit bien rire.

« T’inquiète pas, je suis prête à te donner 1 million de dollar si tu n’aimes pas le résultat. » Lui répondis-je.

Nous entrâmes donc dans le salon, tout le monde était très occupé et en général ils ne prenaient pas sans rendez-vous mais bon j’espérais que pour une fois, ça soit possible. Eden s’interrogeait sur la personne qui s’occuperait d’elle.

« Je ne sais pas encore, je vais voir qui est dispo, mais ne t’inquiète pas, se sont tous des cracs de la brosse ! » lui dis-je avec un sourire.

Je m’approchais de Troy, un ami de longue date et le responsable du salon. Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs mois, j’allais en profiter pour prendre rendez-vous pour moi au passage. Après avoir discuté et négocié, je réussi à avoir un créneau pour Eden, nous avions simplement à attendre qu’il termine avec son client, seulement quelques minutes à attendre et Eden allait être métamorphosée.

« Viens on va attendre par là, dans 5 minutes il est à toi, tu verras Troy c’est le meilleur, il a des mains en or, je fais toujours appel à lui. » Indiquais-je pour détendre ma nouvelle amie.

Elle était un peu embarrassé de prendre ma journée, je donne souvent l’image d’une fille froide, inabordable qui n’a jamais de temps pour les autres, j’essaie de travailler la dessus car je ne suis pas comme ça en réalité. Je ne veux surtout pas devenir comme ma mère ! Elle juge les gens au premier regard, ne change jamais d’avis et surtout snob la moitié du monde parce que personne ne semble assez bien pour elle … Mon pire cauchemar et que je devienne comme elle ou que les gens me croient comme elle. Elle me proposa de faire connaissance en attendant le résultat, c’était une bonne idée, on risquait de passer du temps ensemble autant savoir à qui j’avais à faire.

« Excellente idée, commençons par toi ! Dis-je avec un sourire. Tu viens d’où exactement ? Et tu étudies quoi ? »

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Eden commençait enfin à se détendre, je sais que parfois je fais peur, je ne suis pas méchante mais d’apparence je peux sembler froide, je ne sais pas trop pourquoi. Elle m’avoua être née en France, on allait forcément s’entendre !

« T’es née en France ? Veinarde, j’y ai vécu pendant 1 an à Paris, je suis tombé amoureuse de ce pays ! Et ton accent n’est pas snobinard, le mien est pas mieux, les gens ne comprennent pas tout, je suis Australienne, je suis arrivé au Etats-Unis il y a quelques années. »

C’est vrai qu’il y avait beaucoup d’étranger à Harvard, en même temps c’est l’une des écoles les plus prestigieuse du monde, les gens se battent pour y venir et pas juste les américains.
Son truc à elle c’était la médecine, un peu trop compliqué pour moi, mais ça se voit c’est une cérébrale, il en faut mais alors il ne faut pas compter sur moi.
Elle me posa pleins de questions, elle me fit rire, je préfère ça que le côté trop timide, c’est moins fun une fille qui parle pas !

« En plus de la mode, j’étudie l’économie en mineure, c’est plus pour faire plaisir à mon père car ce n’est pas franchement ma matière favorite … Et non je n’ai pas de garçon dans ma vie, je ne suis pas du genre à me caser, je préfère profiter de l’instant présent, après je verrais. » Dis-je en rigolant.

Il est clair que les mecs ne sont pas ma priorité, je passe d’un lit à un autre sans problème, après tout je n’ai que 21 ans, j’ai tout le temps pour me trouver un mari et me caser, je sais que mes parents veulent que je trouve un homme bien sous tous les angles mais ce n’est pas vraiment le genre de mec qui m’attire …
Troy nous fit signe de venir pour le shampoing, j’accompagnais donc Eden et lui demanda à mon tour.

« Et toi, t’es du genre ultra romantique ? » demandais-je avec un sourire.