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« Tu as raison, tu ferais mieux d'apprendre à te connaître en premier. Je te donne un conseil : essaies d'avoir un peu plus de volonté, histoire de ne pas te faire baiser par le premier venu. » Tu ne bronches pas, il a peut-être raison sur ton compte. Et ses derniers mots … « te faire baiser par le premier venu » ça tournoyait dans ta tête et si il avait raison et si tu n’étais juste un trou qui soulageait les envies des autres, et si à cause de ça tu perdais toute dignité, tu aimais l’idée de dire que tu étais libertine, que tu ne t’encombrais pas de ces sentiments et c’est ce truc qui te rendait toi, pourtant toi qui voulais juste être libre tu passes pour la fille facile qui n’a pas de valeur et qui ne se respecte pas, c’est pas ce que tu veux être, non, c’est pas non plus l’image que tu veux donner. Des valeurs t’en a et le respect ça te connais, peu de gens comprennent où en sommes-nous ? À quelle époque vivons-nous ? pourquoi sommes-nous constamment obligé de vivre en fonction du regard que peuvent avoir les autres sur notre propre mode de vie. « J’te permets pas de me juger. T’as pas le droit de dire des choses pareil alors que tu es le mec qui baise avec la première venue, mais bien sûr à toi on te dit rien, parce que toi tu es un homme et oui les hommes qui se font quinze mille meufs par mois sont des bons coups, tandis que les filles qui couchent, ce sont juste des putes. Bravo, belle mentalité. » il fait mine de partir. Tu le montres pas, tu le montreras pas, tu ne veux pas le montrer, non tu ne lui montreras pas. Ça te fait mal qu’on puisse penser ça de toi, ça te fait mal qu’on puisse te reprocher des choses de la sorte alors que t’es juste une putain de fille naïve qui croit que vivre au jour le jour c’est quelque chose de facile, alors que c’est tout le contraire, c’est peut-être la chose la plus dure qu’on puisse essayer de faire, c’est même la chose la plus difficile parce qu’on n’imagine pas à quel point on laisse le libre champ au jugement des autres, qu’on leur offrent la possibilité de vous balancer en pleine gueule que vous n’êtes pas comme tout le monde et même des fois que votre mode de vie n’est pas tout à fait sain. De toute façon t’es pas saine non. De toute façon personne ne peut comprendre parce que toi, tu es libre, tu es spéciale, tu as ce truc en toi qui fait que tu es belle, qui te rend belle. On n’a pas besoin d’avoir une plastique de rêve pour être belle. Suffit juste d’être belle à l’intérieur. Pourtant là tu sais plus. Est-ce que tu n’es pas plutôt cette fille répugnante qui se fait baiser à tout va où cette fille libre qui veut juste s’amuser. « ne me juge pas. »
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