hmpf, juste toi. + walter.

Si elle avait su elle ne l’aurait jamais fait. Toujours à haïr les eliots et leur sorte de suprématie, pas un n’y échappe. Mais bien sûr des fois, on se rapproche des gens sans les connaître vraiment. Elle ne savait encore rien de lui, elle n’avait aucune idée de qui il était. Une soirée ensemble, un rapprochement plutôt rapide, une nuit idéale. Pas le genre de chose qu’on dit quand on est sur l’oreiller. Pourtant en passant devant la eliot, elle l’a vu ouais, monter ses marches, passer cette porte qui la répugne tant et là tout s’est éclairé ouais. Elle la meuf qui ne veut rien avoir à faire avec ce genre de personne, ouais elle, elle s’est fait prendre à son propre jeu, toujours les fuir, cette fois-ci elle n’a pas réussi.

Le ciel bleu se fait recouvrir peu à peu par les nuages, le ciel n’est pas aussi beau qu’il y a quelques jours. Les cours reprennent il est midi et tu te diriges vers ta salle de cours la musique aux oreilles, les yeux mi-clos, la main qui bat la musique dans le vide, sans doute le seul moyen pour avoir encore une once de bonne humeur sur ton visage. Tu ne vois rien de ce qu’il se passe autour de toi, pourtant des fois tu devrais regarder où tu vas, ça te ferais pas tant de mal que ça, bien au contraire, ce serait bien pratique. Un truc massif la coupe dans sa course, ouais tu ferais mieux d’ouvrir les yeux des fois. Tu tombes, cul à terre, elle lève la tête, putain ça fait mal sur le coccyx. Fallait juste qu’elle tombe sur lui, ça aurait pu être tout autre chose, la poubelle, le poteau, un pote à elle, histoire que ça fasse rire, mais non là, ça ne fait pas rire du tout. Tu esquisse un sourire, parce que ouais ça fait bien une semaine que tu le snobes, une semaine qu’à chaque fois que tu passes à côté de lui tu tournes la tête et tu te doutes bien qu’il a capté. « pardon j’t’avais pas vu. » tu lâches dans une froideur intense qui glace l’ambiance. Tu te relèves, récupère tes livres qui se sont un peu étalés sur le sol.

Tellement eu du bol, t’aurais pu fracasser ton ordi dans ta chute, mais non il est toujours en parfait état, peut-être la seule chose positive de ce choc. Fallait que ça tombe sur lui. T’as juste envie de t’éclipser à ce moment-là, de disparaître. C’est vrai que t’es pas le genre méchante, ou même à snober les gens d’habitude bien au contraire, mais là la situation n’est pas la même que d’habitude, non. T’as jamais vraiment su définir d’où venait cette haine profonde envers les eliots, pas le genre de fille à juger sans connaître la plus part du temps. Tu t’étonnes toi-même. « Bien sûr. » t’as bien compris qu’il est froid avec toi, tout comme tu peux l’être au final. Est-ce qu’il a compris que tu cherches à l’éviter plus qu’autre chose ? sans doute et les choses se confirment. « Comme toute cette semaine aussi, visiblement. Ah non, c'est vrai, là tu faisais exprès de ne pas me voir. » il fronce les sourcils et toi tu baisses la tête. T’as beau les haïr ces bleus, t’aimes pas savoir que tu n’es pas tolérante et même si tu t’en rends bien compte, t’aurais vraiment préféré ne pas le croiser. Tu ne peux pas t’excuser ou quoi que ce soit, t’en es pas vraiment prête en fait, t’as beau être cette fille super sympa, toujours là pour les autres, t’as la facheuse tendance à être bornée, tu sais pourquoi tu ne veux pas avoir à faire à lui pourtant il n’en est pas question que tu lui dises. Il ne comprendrait sans doute pas. Il le prendrait mal, ça aussi. « Ouais. » d’un côté t’as envie de te casser, fuir, fuir, les situations que tu ne maîtrise pas, encore et toujours. « J’crois que j’ferais mieux de me barrer. » c’est vrai que t’as des bons souvenirs de la soirée que t’as passé avec lui, pourtant tu peux pas te résoudre à abandonner cette haine que tu ressens envers les membres de la Eliot.

T’arrives pas à croire, ouais tu t’étais trompée sur son compte il était digne de cette maison d’élitiste se prenant pour les rois, pour les meilleurs en tout genre, t’avais horreur de ce comportement et tu regrettais de plus en plus d’avoir fait connaissance sur l’oreiller avec ce mec si prétentieux. Tu te retiens de lui en coller une, tu ne sais pas si il est le genre à taper une fille ou quoi que ce soit, ce qu’il en est c’est qu’il fait au moins deux fois ta taille et qu’il te tordrait en deux en une poignée de main alors tu te refuses à lui en coller une. « C'est pas parce que c'est la première fois que t'as vraiment pris ton lit au pied que tu dois en avoir honte et m'éviter pour autant. » tu n’arrives pas à y croire, comme peut-il te lâcher ça comme ça, t’avais toujours cru que les eliots était des gens bien élevé, plein de classe et de finesse, enfin c’est ce qu’ils laissaient sous-entendre pourtant non, ils étaient bel et bien comme tout le monde la preuve en était là face à toi. « J’ai honte de ce que tu es pauvre con. » voilà fallait que ça sorte. T’en avais rien à foutre qu’il se moque de toi, rien à foutre de ce qu’il pensait de toi, tu valais mieux que lui et tu le savais. Toi t’avais des valeurs, des principes et pas seulement pour faire plaisir aux parents, toi t’es principes tu les prenais très à cœur.  « Mais tu devrais baisser le volume sonore, tu cris quand même beaucoup trop. » t’en avais ras-le bol de cette méchanceté gratuite, c’est vrai que toi t’étais pas tendre mais tu te contentais uniquement de le snober lui il y allait vraiment trop fort. « T’as pas honte de dire des trucs pareil ? Et ça se dit Eliot ? Putain mais t’es une merde, voilà ce que t’es une grosse merde ! J’ai beaucoup mieux à faire que d’être avec toi au pieu. Je ne nierais pas que t’es un bon coup, mais tu me répugnes. » Il posait ses lèvres sur ta joue, tu t’empressais de t’essuyer la joue, de-gueu-lasse, pire que de la bave d’escargot, pire qu’une merde dans laquelle t’aurais marché pieds-nus « Ouais c’est ça, casse-toi !’ »

Il a ce rictus sur le coin des lèvres qui t’énerve au plus haut point. Oui tu l’as bien vu qu’il se foutait de ta gueule et ça te rends folle, c’est d’ailleurs ce qu’il veut, tu le sais et tu te détestes de craquer parce que c’est juste ce qu’il cherche, te pousser à bout, devant tout le monde. Il regarde les gens qui passent, il te fait passer pour la folle dans l’histoire et ça t’énerve encore plus, faut que tu t’calmes, faut que tu te calmes. Mais comment rester calme face à un con pareil, enfoiré. « C'est ça qui te fous les boules !? Que je sois Eliot ? » bravo, c’est bien, félicitations. Pourtant t’avais pas envie d’avouer alors tu restais muette face à la question. Il venait de s’attirer les regards des passants et t’étais un peu ravie de voir que lui aussi se ridiculisaient grâce à toi. «Eh bah vive les Quincys et leur tolérance légendaire ! T'es parfaite, change pas » il te jugeait ouais, une blague, vraiment, une très grosse blague se mec là. Pour qui se prenait-il pour se permettre de te juger de la sorte. Tu te renfrognais encore un peu plus, tu vas jusqu’à lui et te dresse face à ce mec qui fait trois fois ta taille et encore. Tu lui fais ta tête de bulldog qui ne ferait pas peur à un écureuil mais tu t’en fous d’être prise au sérieux ou pas, l’essentiel c’est que ça sorte. « Parce que tu crois que j’ai envie d’être tolérante quand je vois comment tu fais ? Tu donnes l’impression de te prendre pour le roi alors que tu ne l’es telleeeeeeeeeement pas. Oui j’suis tolérante, sur beaucoup de chose ouais, non j’suis pas parfaite, et alors ? Mais toi ! Putain ! T’es rien ! »

T’étais certaine que son but premier était de t’énerver et il avait réussi, tu détestais cette idée mais t’étais beaucoup trop sensible émotionnellement tu te faisais souvent avoir. Plus tu t’énerves, plus il sourit et ça t’énerve encore plus, c’est un peu comme un cercle vicieux mais tu ne peux pas t’en empêcher c’est plus fort que toi. Tu fermes les yeux, t’inspires un grand coup, putain, fallait que tu tombes sur lui ça aurait pas pu être quelqu’un d’autre non. J'donne l'impression de me prendre pour le roi ? Et toi tu fais quoi alors ? T'aguiches les mecs, tu les ramènes chez toi et dès que tu leur trouves un premier défaut tu les jettes. Comme tu l'as fait avec moi. » tu prônais le respect d’autrui, la tolérance et la paix et aujourd’hui t’avais l’impression de rejeter toutes tes valeurs comme si tu étais une autre personne, t’avais même du mal à te reconnaître et en plus de ça tu passais pour une pute, parce que oui c’était de cette façon qu’il avait l’air de te voir. « Moi, je fais la pute. C’est bien ce que tu penses de moi non ? Puis de toute manière qu’est-ce que ça peut bien te faire, je n’suis pas la seule fille à passer dans ton lit. Ah ouais par contre j’suis peut-être la seule fille à te snober après et ça tu le supportes pas hein, ah ouais ton putain d’ego n’est pas habitué à ça n’est-ce pas ? » T’inspires un grand coup, faut vraiment que tu te calmes, tu te reconnais plus, de toute façon c’est soit tu continues de t’énerver soit tu fuis et t’as jamais été habituée à fuir, t’as pas non plus envie qu’il se croit gagnant dans cette histoire et t’es têtue, mon dieu qu’est-ce que tu peux être têtue. « Me reproches pas de te juger alors que c'est ce que tu fais avec moi. Tu me connais même pas, tu ne cherches même pas à me connaitre et tu t'crois supérieure parce que t'aimes pas ma confrérie. T'es ridicule, ouvres les yeux. » T’étais choquée de la façon dont il avait dit ça, il avait presque l’air touché par ce que tu avais pu lui dire, pourtant t’étais persuadée qu’il était le genre de mec trop fier, tellement fier qu’il se fichait de l’avis des autres et surtout d’une pauvre quincy qui avait sans doute le tiers de son compte en banque si ce n’est moins. « j’ai pas envie de te connaître. » tu peux pas te résoudre à revenir sur ce que tu as dit, parce qu’au final c’est peut-être con, tu sais peut-être pas ce que tu veux, mais l’idée que ce que tu as dit ai pu le toucher te ferait presque devenir amicale envers lui, pourtant ça irait dans le sens contraire à tout ce que tu as pu lui balancer précédemment et t’es trop fière pour revenir en arrière.