I won't apologize for who I am PV Walter

Je n'avais plus aucune notion du temps, mon esprit errait tout comme mon corps à vrai dire. La nuit était tombé depuis longtemps et le reste des étudiants encore présent au Housing Day commençait à s'éparpiller pour retrouver leur lit logique. Cependant il en fallait du courage pour effectuer ce chemin sans se perdre. Ce soir j'avais dépassé mes limites, tout avait été poussé à l'extrême chez les Mathers comme d'habitude et je n'y étais pas habitué. Il fallait ajouter à cela le choc thermique que mon corps avait subit en passant d'un endroit surchargé de monde et surchauffé à la froideur du vent qui s'était levé dehors. Je restai un moment stoïque, j'arrivais encore à rester debout c'était déjà ça mais au bout d'un moment je finis par m'allonger sur l'herbe fraîche. Je n'avais pas la motivation de retrouver ma chambre ou du moins pas pour l'instant. L'air frais me ferait peut être retrouver la mémoire, on verra bien. J'avais juste à être patiente mais ce n'est vraiment pas gagné. Fermant les yeux, j'essayais d'oublier ce mal de crâne qui ne faisait que s'intensifier de secondes en secondes. Tant pis s'il le fallait je dormirai à la belle étoile, cela ferait une bonne expérience après tout, c'est ce que je recherchais depuis que j'avais changé de mode de vie. Je ne vivais que pour le présent sans me soucier du futur. De toute manière je ne devais de comptes à personne. Cela faisait du bien de ne plus avoir de responsabilités à assumer. Au milieu de nul part, je me refermais sur moi même dans ma petite bulle, n'entendant rien de ce qui se passait autour de moi.

Ne penser à rien faisait un bien fou. J'en avais tellement besoin après cette soirée explosive mais aussi désastreuse, car il avait fallu que mon "mari" se pointe nous obligeant à avoir une conversation sur mes terribles actes. J'en avais marre de parler de moi, d'expliquer mon changement de comportement, de parler de la tournure sombre qu'a pris mon âme. Les personnes ne doivent pas se rendre compte que ressasser le passé est loin de m'aider. C'est peine perdu, je pars à la dérive et jamais je ne ressortirai indemne de ce cercle vicieux. Depuis le temps je devrais être habitué au fait que ma vie est en dents de scie et pourtant non, ça me brise de plus en plus à chaque nouveau malheur. Mais aujourd'hui j'ai du atteindre le point de non retour au vu de mon nouveau style de vie qui, je sais, choque bon nombre de personnes. Pourtant j'ai bien fait pire, mes proches pourraient être content que cette fois-ci je n'ai pas eu de nouveau l'idée de m'ouvrir les veines. La seule raison qui m'avait poussé à ne pas le faire était de me venger des personnages responsables de mon malheur. Dans un état plus que comateux, je m'apprêtais à passer la nuit à la belle étoile. " Keyla ? Tout va bien ? " Je plissai les yeux au son de cette voix qui m'appelait, m'empêchant d'atteindre le monde des rêves. J'ouvrai péniblement mes paupières, pour mettre un visage sur ces paroles et sur cette main qui venait de caresser la mienne. Ma vue était quelque peu trouble mais j'arrivais tant bien que mal à distinguer la silhouette de Walter, une connaissance que je n'avais pas revu depuis cet été. " J'essayais de dormir, ça ne se voit pas ? " répliquai-je en relevant le haut de mon corps pour me retrouver assise.

On pouvait nettement distinguer les stigmates de la soirée sur mon visage creusé par la fatigue et l'alcool notamment. Je suis certaine que si je me regardais dans un miroir, je me ferais peur mais pourtant j'étais bien, peut être pas physiquement mais intérieurement. Me détruire avait toujours été le meilleur moyen pour faire échapper le mal qui m'habitait. J'étais experte dans ce domaine et n'avais aucunes limites même, bien que cela soit dangereux autant pour moi que mon entourage. Passant la main dans mes cheveux pour tacher de les remettre en place, je sentais le regard froid de Walter sur moi. Je détestais cette sensation. Il essayait de lire en moi ou quoi ? Et bien bon courage à lui car il n'y arrivera jamais. Personne ne savait le faire mis à part Kol peut être, hélas pour moi. Toujours assise, je n'avais pas le courage de me lever à l'inverse du jeune homme " On vous apprend plus les bonnes manières chez les Cabots ? Ou encore à vous conduire convenablement ? Regarde toi. " Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Les nerfs qui lâchent certainement. Il pensait que j'étais une fille parfaite ou quoi ? On lui a jamais appris que ça n'existait pas ! Je le fixais toujours d'un regard accusateur et même malin depuis quelques minutes. " Le mot Cabot ne fait plus partir de mon vocabulaire, désolé de te l'apprendre chéri. Et puis je ne te permet pas de me juger ? Tu te prends pour mon père ou quoi ? " J'en ai marre que les gens me prennent pour celle que je ne suis pas. Marre qu'on pense que je vais bien alors que jamais ma vie a été joyeuse, marre de ses préjugés à mon encontre et de cette image qu'on me donne sans me connaître.

Le regard de Walter me jugeait, comme si j’étais une sous merde, une moins que rien. Etait ce vraiment l’impression que je donnais ce soir, ou même tous les jours ? Je ne m’étais jamais posé cette question pour la simple raison que je l’en contrefichais. Je ne vis pas pour les gens que je ne connais pas et puis les proches qu’il me reste n’ont jamais vu mon comportement comme étant mauvais, certainement parce que la plupart sont Mathers. J’étais direct et crue dans mes paroles, parce que je n’avais pas vraiment envie de parler, j’avais juste envie que la nuit passe et que le soleil se lève à nouveau pour espérer un meilleur lendemain, mais même ça c’est trop demander. " Je constate, je ne juge pas. " J’arrachais l’herbe de mes mains tremblantes autant par l’alcool que par le froid qui régnait ce soir. Je feignais l’indifférence à ses paroles. " La bonne blague ! Depuis quand les Eliots ne jugent plus les Mathers ? " Non mais sérieusement, il ne va pas me faire avaler un truc comme ça. Je levai les yeux toujours autant exaspérée par le regard dur qui me transperçait, j’ai horreur que les gens essayent de me mettre à nu comme ça. J’espère qu’il ne cherche pas à sonder mon âme ou je ne sais quoi, parce que de toute manière c’est peine perdue. " Tu comptes passer ta nuit ici ou tu te sens capable de bouger ton cul un peu ? ". J’ouvre grand les yeux. Le son de sa voix et l’ordre qui semble me donner n’est pas du tout à mon gout. Je soupire pour montrer mon mécontentement. "  Et pourquoi je devrais ? Tu peux garder ta pitié s’il te plaît, ce sera mieux pour nous deux. " Comme si j’avais besoin d’aide … Je peux très bien m’occuper de moi toute seule, si je devais compter sur les gens pour avancer, ça fera longtemps que je ne serais plus là. Je ne démords pas de ma position, et reste par terre, me rallongeant même comme si je n’avais personne en face de moi.

On dit que les femmes sont compliquées, lunatiques, mystérieuses mais alors franchement quand on regarde les mecs c'est franchement pas mieux. Ils peuvent être des vrais têtes de mules, des cons qui ne lâchent pas le morceau quand ils ont un objectif en tête. Enfin là Walter est surtout relou au plus haut point. Je me demande comment j'ai fait pour autant l'apprécier cet été. Je n'aurais jamais cru qu'il était du genre à juger les gens de part leur confrérie, leur comportement mais il faut croire que je me suis bien trompée. Les Eliots tous les mêmes, à foutre dans le même panier, y'a plus rien à faire pour eux. Il gagne quoi à m'aider là ? Rien si ce n'est une bonne conscience mais bon cela ne lui va pas. Tout ce qu'il a réussi à faire jusque là, c'est m'énerver alors moi aussi je fais ma tête de mule, et je me rallonge sur l'herbe fraîche faisant comme si rien de cela ne s'était passé. L'indifférence le fera certainement fuir. Mais encore une fois j'ai eu tort... Sentant un poids sur mon corps, je ré ouvre soudainement les yeux. " Tu veux la jouer comme ça ? Très bien. " Sérieusement, il veut se faire taper ou quoi ? Depuis quand il s'est donné le droit de me toucher. Je plisse les yeux, bouillonnant de colère à l'intérieur de moi. Mais il insiste, se retrouvant à quelques centimètres seulement de mon visage. "  Donc de toute manière, même si là je t'embrasse tu t'en iras pas, vu que tu veux rester là n'est-ce pas ? Même si je le fais devant tous les gens qui passent là ? " Je ne sais pas ce qui me retient de le taper là ? Certainement le fait que je tiens assez à Alexander et je ne voudrais pas faire un truc qui puisse le blesser. Alors je me contente de me tortiller dans tous les sens mais bon un mec reste un mec et me défaire de son emprise est quasi impossible. Je soupire " Tu crois que j'ai peur du regard des autres ? Ca se voit que tu ne me connais vraiment pas. Et puis vas y fais donc mais je te préviens va pas te plaindre après si je cris au viol. " S'il pense avoir le dernier mot, il a de l'espoir. Ne jamais sous estimer une Hepburn.