True friends are better than true love X OLY

Assise à une des grandes tables de la bibliothèque, elle joue nerveusement avec l'anneau de mariage qu'on lui a passé au doigt quelques temps plus tôt. Il faut dire que le lieu ne la rassure pas, lui rappelant toujours avec un goût amer l'attentat dans lequel elle a laissé une partie de ses intestins à cause d'un large débris de verre planté dans son ventre dont elle garde une très fine cicatrice aujourd'hui juste sous le nombril. Cachée derrière une grande pile de bouquins, elle ajuste un peu ses lunettes de vue qu'elle porte uniquement pour lire et travailler, histoire que ses yeux ne se fatiguent pas trop vite. Déjà trois bonnes heures qu'elle potasse son sujet de master sans vraiment trouver d'issue convaincante à ce qu'elle voudrait faire pour son mémoire, gardant toujours sous la main son bouquin des relations internationales du moyen-orient. La blonde soupire un peu en s'étirant, baillant délicatement, une main devant la bouche. La journée avait été longue et n'était pas prête de se terminer.

Clairement si je pouvais tout plaquer pour aller me poser sur une plage de Nouvelle Calédonie, d'Australie ou de République Dominicaine, je le ferrais. Plantée sous un cocotier dans un hamac de toile blanche, un cocktail à basse de jus d'orange, de papaye, de mousse de coco, avec le soleil sur mes jambes, mes lunettes de soleil sur le nez, de la musique dans les oreilles, en train de fredonner, en maillot de bain, tranquillement.. Mon Dieu, que l'été me manque déjà. Je n'avais pas envie de reprendre les cours, alors en allant à la bibliothèque pour trouver un code civil, je n'affiche pas vraiment un grand sourire. Mes cours m'intéressent moins que les années précédentes pour le moment, alors que c'est une année importante ; j'entame la sixième.
Alors que je m'apprête à sortir, mon code enfin dans la main - pas possible les gens qui ne rangent jamais les livres à leur place, j'ai mis 30 minutes à le trouver ! - je vois sur une table Brooke. Je voulais justement lui parler, alors tant pis pour mon boulot, ça attendra. Je m'approche doucement d'elle, souriante, et pose mon livre sur sa table, pour qu'elle lève les yeux.
- Salut Brooke. Tu as besoin de potasser où je peut te distraire quelques minutes?

Plongée dans ses révisions, la blonde arrivait facilement à faire abstraction du monde extérieur surtout que depuis un moment, tout ça ne l'intéressait plus trop. Avoir une vie sociale, sortir, rencontrer de nouvelles personnes ... elle était bien mieux avec ses manuels et son mémoire qui avait grandement besoin d'avancer. Aussi, elle met plusieurs secondes à réaliser qui est en train de lui parler, malgré le fait qu'elle soit là, en face d'elle. La blonde cligne un peu des yeux, la bouche en O avant enfin de remettre les éléments à leur place et de sourire à son amie qu'il lui semble ne pas avoir vu depuis des années. "Non bien sûr, assieds toi." Certes, elle avait été un peu vexée de ne pas la voir à son faux mariage mais après tout, ce n'était qu'une comédie et Olympe devait avoir eu autre chose à faire. Elle pousse un peu sa chaise pour lui faire de la place derrière la montagne de bouquins, histoire de ne pas se faire repérer par la bibliothécaire peu sympathique.

Je savais que ce lieu était fait pour travailler et non pas pour parler, mais il n'y avait quasiment personne, et puis Brooke était assise dans un coin, on ne dérangerait personne. Et de toute façon, il fallait absolument que je lui parle. J'avais vraiment peur qu'elle me fasse la gueule, mais elle n'avait pas l'air décidée : heureusement parce que je me sentais déjà assez mal comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. Honnêtement, j'voyais même pas comment elle avait put se marier : et surtout, je ne voyais pas avaec qui avec que l'on m’apprenne que c'était un certain Aaron. Je m'assis, un posant mon sac à mes pieds, inspirant un grand coup, pour me lancer dans des excuses. " écoute Brookie.. je suis désolée de pas être venue à ton mariage. J'étais persuadée que c'était une farce. Sinon je serais venue immédiatement tu sais.. " Ouais, la prochaine fois je lirais mon courrier, promis.

La blonde lui sourit avant de poser une main réconfortante sur son genou. Jamais elle ne se serait attendue à des excuses de la sorte, surtout que pour elle, le fait de ne pas l'avoir vu à ce mariage n'avait rien d'une trahison à leur amitié. "Oly ... ne t'en veux pas pour ça d'accord ? T'as vraiment rien à te reprocher, je t'en veux pas." Devoir joue cette comédie absurde était un calvaire, surtout vis à vis d'une de ses amies aussi proches. "Ecoute .... ce mariage ..." Elle baisse le ton encore un peu, murmurant presque alors qu'elle se penche un peu plus en avant pour que la brune puisse quand même comprendre ce qu'elle dit. "Ce mariage c'est juste pour rendre service à Aaron. Pour son visa. Je sais que c'est illégal, je sais ce que je risque, ce que j'y perds aussi. Mais j'ai pas pu dire non. J'ai juste pas pu, j'pouvais pas." Surtout vu la façon dont Aaron lui avait demandé tout ça. "Jt'en prie, ne me tourne pas le dos à cause de ça. J'sais bien que beaucoup de gens trouvent que c'est n'importe quoi, que j'suis trop conne d'avoir accepté ça. Et c'est peut-être vrai d'ailleurs mais j'pouvais pas le laisser dans une merde pareille ..." Elle cherche le réconfort dans les yeux de son amie, espérant qu'elle n'allait pas juste l'envoyer bouler comme l'avaient fait certains de ses amis après l'annonce du faux mariage.

Quelle amie pouvait ne pas venir à un mariage où elle était invité, concrètement? Bah moi je l'avais fait et je me sentais très très mal en fait. Heureusement que Brooke me dit qu'elle ne m'en voulait pas, et je fis un petit sourire rassuré. " Je me sentais super mal en l'apprenant tu sais.. heureusement que tu m'en veux pas. Pourtant, ça serait justifié, ton mariage quand même.. " Je passais une main dans mes cheveux, me mordant la lèvre, avant d’écarquiller les yeux en écoutant mon amie. Comment ça, rendre service à quelqu'un? Non mais c'est une blague tout ça? Je la fixais, clignant des yeux assimilant les informations avec difficulté. Un mariage illégal pour un visa, une mascarade en clair.. J'explosais de rire, portant ma main à ma bouche après un regard noir des élèves d'à côté, me tournant vers Brooke. " T'es une folle. Une malade. Mais tu sais.. j'aurais peut-être fait comme toi, et je trouve ça même plutôt courageux : alors non je te tournerais pas le dos. Jamais je te tournerais le dos, on est sœurs de tatouages sur les fesses je te rappelle ! " Et une minnie un mois sur les fesses, ça solidifie une amitié, croyez moi.

Brooke ne sait pas trop comment réagir quand elle entend Olympe éclater de rire. surtout qu'elle avait tenté d'être aussi sérieuse que possible pour ne pas qu'elle puisse prendre cette histoire comme une seconde blague. Heureusement, la brune se reprend et ses paroles touchent Brooke dont le sourire s'étire. Le fameux tatouage sur les fesses, avec leur minnie cow boy, difficile de rompre une amitié après ça. "C'est vrai, on ne peut pas oublier ce détail quand même !" Elle baisse un peu les yeux, jouant nerveusement avec un de ses stylos. "Merci de réagir comme ça et de pas me juger ... J'sais bien que c'est pas la meilleure des idées que j'ai eu mais .... J'aurais aimé que d'autres comprennent ça comme toi." La blonde lui sourit, un peu mélancolique. "Ton retour du summer camp s'est bien passé ?" L'art et la manière de changer de sujet tout en douceur.

Je voyais bien qu'il y avait un soucis avec Brooke, en parlant de son mariage, et en effet il s'avérait que c'était une simple comédie, destinée à obtenir un visa pour Aaron. Quand même, c'est assez surprenant, et pas courant comme justification de mariage, habituellement c'est plus l'argent ou l'amour. Alors pour détendre l'atmosphère, et la faire sourire un peu, je lui rappelais que je ne la laisserais jamais tomber, encore moins après notre aventure de Minnie.. C'était le genre de connerie qu'on peut faire uniquement avec elle, une fille souriante, drôle, et avec qui je m'entends très bien. " Surtout que pendant un mois je n'osais pas me mettre en maillot de bain, ou même en jupe trop courte de peur que quelqu'un découvre ça. " Je voyais bien qu'il y avait un malaise là, Brooke avait l'air d'insister sur le fait que je ne lui ai pas tourné le dos, donc.. d'autre l'avait fait? Mais qui peut ne ps respecter ce choix, après c'est sa vie, non? " Pas de changemet de sujet comme ça Brooke, explique moi le soucis. Qui n'a pas compris ta décision? T'as l'air peinée.. "

La blonde sourit à nouveau quand elle évoque le souvenir de leur folle nuit à Miami où un gentil tatoueur leur a gentiment dessiné des minnie sur le postérieur, bien sûr pas en tatouage indélébile, il aurait fallu être totalement inconscient pour ça. Mais c'est vrai que l'emplacement était un peu gênant, surtout quand on connaît la tendance des deux filles aux longues jambes de dévoiler avec classe et élégance leur plastique parfaite. Bon, changement de sujet râté, mais ça on pouvait s'en douter vu le flair naturel d'Olympe et le talent totalement inexistant de Brooke pour changer subtilement de sujet sans qu'on le voit. "Nick. Mais c'est pas surprenant. J'aurais réagi de la même façon si les rôles avaient été inversés j'pense. Enfin, jl'aurais peut-être pas rayé d'ma vie comme il l'a fait j'crois." Elle sourit un peu mélancoliquement, essayant de chasser l'envie de pleurer qui vient toujours dès qu'elle pense à leur fameuse dispute dans son appart. "Enfin voilà, j'veux pas non plus te saouler avec tout ça. Je sais que j'ai pas pris les meilleures décisions mais j'en assume les conséquences, j'ai pas le choix de toute façon."

Le plus dur dans l'histoire de tatouage avait pour moi avait été de ne pas pouvoir montrer mes fesses et mes longues jambes pendant un moment. J'étais toujours fière de montrer mes atouts, et là j'avais tellement honte que je n'avais rien mis de trop court.. Je ne savais en tout cas clairement pas quoi répondre à Brooke, alors je m'approchais d'elle pour la serrer dans mes bras. Parfois, c'est plus utile que des mots.. Et je savais que je n'étais pas du tout douée pour consoler quelqu'un. J'étais plus douée pour me moquer que remonter le moral des gens, alors je préférais faire ce que je savais faire : la serrer contre moi. Je la lâchais ensuite, posant ma main sur son bras, inquiète pour elle. " Tu sais, si ils t'ont lâchée, c'est qu'ils n'en valaient pas la peine. Crois-moi, j'en connais un rayon sur les cons, et si ils n'ont pas compris, ils me méritaient pas d'être tes amis. Et peut-être que certains comprendront plus tard, avec du temps.. "