Tout cette histoire a commencé en 1987, un été cruellement dur pour les Di Castellini, le mariage du fils aîné et prodige venait de se célébrer, la lune de miel avait été prévue depuis un long moment. Un mariage pur et sain devant notre seigneur. Voilà leur plus tendre pensée, mais ils ne savaient pas ce qu’il allait se tramer. Cet été-là, Monica Di Castellini, fraîchement mariée, venait de se balader sur le vieux port de Naples, elle se tâtait à rentrer, sa vie de célibataire lui manquait déjà. Cette jeune femme était si jeune, et elle venait d’être mariée à un homme qu’elle connaissait à peine pour le bonheur de sa propre famille. Un mariage non désiré qui lui pesait sur la conscience, mais elle ne pouvait rien faire, elle venait de s’enchaîner à cet homme, ce charmant italien qu’elle n’avait vu qu’une fois. Le port était désert, et la nuit commençait à tomber, elle prit peur, mais elle devait se montrer forte, ce qui était sa plus grande faiblesse dans ce monde. Elle prit son courage à deux mains, et s’avança. Elle fut prise de dépourvu par un homme qui venait de passer par là. Cette surprise lui glaça les veines, si bien que pendant que le jeune homme tenta de l’attraper, elle serra les poings, sans défense, elle ferma les yeux pendant que cet homme qu’elle vit à peine fit son travail. Elle sentit une grande douleur, mais finit par s’évanouir sans comprendre. C’est que quelques heures après, entourée par la police qu’elle se mit à comprendre. Les hommes l’interpellèrent et lui annoncèrent la terrible nouvelle, elle venait d’être violée. Une idée qu’elle n’arrivait pas à introduire dans son petit crâne. Elle avait dû se réserver pour son mari, et elle avait été punie pour un mal qu’elle n’avait jamais fait. Cette fatalité allait la suivre partout. Elle refusa d’aller à l’hôpital ou même de porter plainte, elle voulait que cette histoire soit inconnue. Elle ne voulait pas faire connaître la honte à sa nouvelle famille.
Bien des moi passèrent, neuf au total, le résultat d’une grossesse, une qui n’était pas désirée, vu qu’elle avait été provoquée par un mal qui la rongeait. Elle était aussi ronde qu’une boule et poussait de toutes ses forces pour faire sortir ce petit être d’elle. Un petit bout venait de sortir, les cris persistèrent dans toute la chambre, l’enfant était de sexe masculin, une bénédiction pour les Di Castellini. Un nouvel héritier venait de faire son apparition, le premier de cette génération. Mais ce fut un véritable supplice pour la mère de voir cet enfant. Son mari fut fou de joie, s’approchant de sa projéniture avec grande délicatesse, il déposa un doux baiser sur son front. Le nnouveau-né venait de s’endormir. Il regarda le médecin et avec une grande exclamation lui annonça « Il s’appellera Ulisse Vanlentino Di Castellini ! » Il s’empressa de déposer le jeune enfant près de sa mère, mais cette dernière refusa d’y toucher ou de le regarder sous prétexte qu’elle était trop fatiguée.
Cela faisait maintenant six ans que le bambin partageait la vie de ses parents. Ulisse était un enfant calme et très apprécié, sa beauté faisait déjà des ravages. On disait qu’il ressemblait beaucoup à son père, sa mère se mettait à sourire à chaque fois. Elle se disait qu’ils étaient tous idiots, il n’avait pas leurs yeux bleus, ni leur peau sombre. Il n’était pas de lui, et cela se voyait, elle le ressentait. Elle n’approchait jamais son fils. Ulisse ne comprenait pas, il ne savait pas pourquoi sa mère n’était jamais là, il se rappelait même pas de son visage, elle le détestait tellement qu’elle le fuyait comme la peste. Ce qui faisait naître au sein du couple de grandes tensions qui ne cessaient de se répercuter au sein de la grande maison familiale. « Prends ton fils dans tes bras, materne le ! Je ne pourrai pas toujours être là pour lui ! » Sa femme déjà en habits de soirée se rapprocha de son mari telle une tigresse et le défia du regard. « Nous avons une nourrice, ce n’est pas pour rien ! » Elle s’enfonça dans la grande pièce pour se diriger vers la grande réception, mais son mari l’interpella avant « Tu es une mère indigne ! » Elle haussa les épaules et alla saluer tout le monde. Ulisse était caché derrière la porte, il jouait à cache-cache et il avait entendu toute la conversation. Il était trop petit pour comprendre de nombreuses choses, mais une chose est sûre, sa mère le détestait, et il ne savait pas pourquoi. Cette souffrance d’être rejeté lui pesait sur la conscience. Cela lui pesait tellement qu’il n’allait pas être capable de supporter cette pression sur ses petites épaules pendant un moment.
Aujourd’hui c’était l’anniversaire du petit Ulisse, il avait dix ans. Un âge double, un âge important pour les enfants, davantage pour lui ! Son père n’avait pas pu se libérer, ses affaires lui prenaient trop de temps, c’était le premier anniversaire de son fils qu’il allait rater. Mais son père était bloqué au bureau, en tant qu’avocat international, il avait été appelé pour une affaire urgente en France, mais il avait pensé à acheter un cadeau à son fils qu’il lui fit livrer aussitôt. Tout le monde avait participé pour participer à la grande fête familiale, tout le monde avait été invité, c’était une grande parade qui regroupait environ 200 personnes. Mais rien n’avait de prix pour le petit garçon. Sa mère était en train de se préparer dans la salle de bain, mettant en valeur sa fortune avec tous ses bijoux. Elle portait une grosse fortune sur elle. S’avançant pour se mêler aux autres, elle fut alertée par une bouteille de vin blanc, une bouteille qu’elle emporta avec elle pour la boire d’une traite. C’était sa nouvelle addiction, elle ne s’était toujours pas remise de son viol. C’était un moyen pour elle de se distraire dans ce nouveau monde. Ulisse s’amusait depuis un long moment pour remarquer la disparition des bouteilles qui commençait à devenir persistante. Il tenta de se rapprocher de sa mère, mais cette dernière ne cessa de l’ignorer faisant comme s’il n’était pas présent. Tout le monde fut appelé pour le buffet. Une grande table harmonieuse contenait le repas du soir. Tout le monde se dirigea vers le buffet avec une grande exclamation de joie, sauf une : la mère d’Ulisse. Ce dernier se mit en bout de table, la place d’honneur pour le petit garçon. Et voilà que tout le monde se mit à table. Les gens commencèrent à parler, à manger et à boire. Pour certains, ils étaient partis. Au moment du dessert, les toasts se succédèrent, si bien que la mère d’Ulisse se leva à son tour. Première fois, tout le monde se tut. Elle leva sa coupe de champagne en direction de son fils. « Mes chers, vous admirez ce beau garçon que j’ai porté pendant neuf longs mois pénibles. Vous le trouvez si beau, mais comment peut-on lui refuser cette grâce ? Ce garçon est tout ce dont on peut rêver. Quand je le regarde, ce garçon me porte du dégoût ! Il n’y a qu’à le voir ! Vous voyez en lui, l’héritier des Di Castellini, je ne vois qu’un garçon qui n’est qu’un bâtard ! Ce tendre garçon est le pêché que le ciel m’a envoyée, il n’est pas d’Augusto, il est d’un homme dont je ne connais pas le visage, ni même le nom. L’été avant sa naissance, j’ai été violée avant de pouvoir passer ma nuit de miel avec mon mari. Cet enfant n’est pas de lui, ce n’est qu’un petit démon que nous a envoyé le ciel. Santé mon garçon ! » Sa mère leva son verre avant de le descendre à une vitesse éclaire. Tout le monde venait d’apprendre la vérité. Le grand-père du petit lui fit faire un test de paternité, il n’y avait aucun doute, ce n’était pas l’enfant de son fils.
Ulisse venait de frôler l’âge des quinze ans, tout le monde avait appris cette terrible vérité, toute la famille avait fini par l’éviter, sauf son grand-père et quelque fois son père quand ce dernier avait la force de le regarder dans les yeux. Ulisse était désormais seul au monde, entre une mère qui l’ignorait et qui buvait et un père absent, cet adolescent n’avait plus la notion du temps et commença à devenir un véritable petit garnement. Il n’écoutait plus rien, et n’en faisait qu’à sa tête tant qu’il n’avait pas ce qu’il voulait. Mais cette nuit-là, il allait être témoin d’un phénomène qui allait le marquer à jamais. Le jeune garçon venait de rentrer en cachette dans la grande maison de province, celle d’été où tout le monde aimait aller, lui en premier. Il avait été marché dans les bois et s’était perdu. Il était bien trop tard pour rentrer. Marchant dans la nuit pénombre, il se rendit compte que la chambre de ses parents était encore allumée. Par pure curiosité, il entrouvrit la porte, et découvrit le corps de sa mère sans vie, suspendue au plafond. Cette dernière s’était pendue dans la nuit, il était le premier à le découvrir. Son premier réflexe fut de hurler. Un cri de rage sortit de sa gorge, un cri roque qui heurta toute la maison. Tout le monde arriva en grande hâte pour voir ce que le bâtard avait vu. Ils furent tous surpris par ce corps perdu, avide de sens, perdu dans les airs. C’est à la fois une honte pour une famille catholique, mais aussi un affront. Tout le monde avait compris qu’elle s’était tuée à cause de son fils. De la pitié s’empara des visages de ces personnes. Ulisse se rapprocha du corps, et tout le monde fut surpris par son insensibilité. Il restait de marbre, pas une seule larme sur la joue. Son esprit était déjà parti, il ne pensait plus. Son grand-père finit par l’éloigner du cadavre, ce n’était pas une mesure de protection envers le jeune homme mais pour l’emblème de la maison Di Castellini, une famille qui fut sans histoires. Mais là encore, c’est une ancienne histoire.
Trois longues années étaient passées depuis la mort de sa mère. Ulisse était devenu un beau jeune homme, il avait le physique d’un autre, mais la grâce et le charisme des Di Castellini. Il avait bien compris qu’il pouvait jouer avec n’importe quelle femme, mais il ne s’était jamais amusé à leur faire du mal. L’amour était pour lui une valeur importante. Il voulait un mariage d’amour. Son rêve était de se préserver pour la mère de ses enfants, seul homme vierge de ses amis, ces derniers ne comprenaient pas ce choix. Les résultats du baccalauréat étaient tombés et le jeune homme avait les félicitations du jury, ce qui n’étonnait personne, il avait toujours eu une intelligence inné. Cette journée se termina en grande soirée dans une des maisons maîtresses d’Italie. Les jeunes gens avaient organisé une soirée où la drogue et l’alcool traînaient. Encore à cette époque, Ulisse restait éloigné de tout cela. Il pensait qu’une soirée était réussie sans alcool. Cette soirée-là, il fut marqué par une belle jeune femme brune, les yeux des ténèbres, des courbes de corps magiques. Il se sentit comme un homme face à elle. Il n’était pas troublé face à elle, elle lui donnait du courage, elle semblait à sa portée, elle lui renvoyait ses sourires, et ne cessait pas de le regarder. Pour une fois, il se sentait désiré, une nouvelle ! S’approchant d’elle, il fut à sa portée, son délicat parfum de lilas effleura ses narines, ce qui le fit planer. « Bonsoir monsieur ! Ça te tente de danser ? » Pris sur le fait, il se laissa aller. Leurs corps se mélangèrent et ne formèrent qu’un sur la piste de danse. Les deux corps suivaient les mouvements de la musique, les vibrations sur le corps du jeune homme se firent sentir. Il était fol amoureux de cette jeune fille ! Elle était faite pour lui ! « Tu me ramènes chez moi ? » Le jeune garçon acquiesça. Ils prirent tous les deux la voiture pour se diriger vers le domicile de la jeune femme. Arrivés à bon port, ils descendirent de la voiture, la fête continua. Après, une bonne quantité d’alcool dans le sang, le jeune homme ne sentit plus son corps. Il fut pris d’un mirage. Il ne répondait plus de son corps. Elle fut dirigeante avec lui, le menant à la baguette, elle se montra particulièrement exquise. Une professionnelle. Elle s’entrelaça à lui, son corps se fondit sur celui musclé du jeune homme. Elle marqua elle-même la danse. Son souffle chaud vint effleurer la peau du jeune homme qui sut quoi faire. Sous les draps de satin, leurs corps formèrent à nouveau un, un désir charnel qu’il espérait voir de nouveau arrivé ! La nuit fut rapide. Le petit matin venait de se lever, échange de numéros. Le jeune homme rentra chez lui sain, et épanoui. Un peu plus tard dans la journée, il apprit qu’elle s’était fichée de lui. Cette fille venait de jouer avec lui, ses sentiments et son corps. Ce fut un affront pour le jeune homme. Elle venait de le mener en bateau. Ce fut la dernière fois, qu’une femme put lire en lui.
Un an après cette délicieuse expérience, le jeune garçon se retrouva en faculté de droit. Mais voilà, les études ne l’intéressaient pas. Il passait ses soirées à boire, ou se droguer. Il jouait avec les femmes, elles tremblaient en le voyant et se faisaient berner. Il savait jouer avec elles, c’était devenu un réel plaisir de pouvoir s’amuser. Mais cette façade était de courte durée, son grand-père avait décidé de l’envoyer à Harvard pour se débarrasser de lui et qu’il retrouve de bonnes valeurs. Ulisse choisit le domaine de la santé, une matière qu’il voulait expérimenter. Son départ fut rapidement annoncé, il avait fini de préparer ses affaires quand son grand-père vint l’embrasser sur le front pour lui souhaiter bonne chance pour le territoire américain. Ce dernier frémissait à l’idée de se débarrasser de sa famille. Un chauffeur était à son portée et le conduisit à l’aéroport. C’est à onze heure du matin qu’il posa ses pieds sur le sol Américain avec en mains un Visa pour ses études sur le sol. Il était enfin Ulisse Vanlentino Di Castellini, et non le bâtard qu’on voulait éviter. Il pouvait écrire son histoire et émettre la terreur dans le cœur de ces demoiselles.