Bien sur que Jasper le pensait. Car sur ce point, Emrys et lui étaient semblables. Il lui était insupportable de voir son meilleur ami souffrir, et ses yeux bleus commençaient à s'intensifier sous l'effet de la tristesse. Sa main au dessus de la sienne, sur la table maintenant, Jasper espérait qu'il se sente soutenu, qu'il n'oublie pas qu'il n'est pas seul. Jamais. Enfin, il relève le regard pour se confronter à celui du Dunster. Il n'avait pas besoin de se cacher, après tout, ils sont meilleurs amis non ? Il n'a rien à lui dissimuler, ou à avoir honte. Quand il lui parle du fait d'avoir pu le perdre, le garçon esquisse un demi sourire. « Ouais, compte pas sur ça.. Ca arrivera jamais, je suis plutôt tenace comme gars. » Ils s'éloignaient peut-être parfois, mais se retrouvaient constamment. « Hé, t'es pas censé être celui qui porte le fardeau tout seul. » Jasper savait que derrière son apparence d'homme solide, fier et que rien n’atteins, Emrys était sûrement l'une des personnes les plus sensibles qu'il connaisse. S'il le pouvait, il prendrait toute la douleur de ses proches pour les accrocher à son dos. Aucun homme n'est capable de supporter ça. « C'est à ca que sert la famille, à partager ses peines. Je sais que tu ne veux pas leur dire, que tu ne veux pas les voir souffrir mais.. ils faut qu'ils le sachent. Pour eux, mais aussi pour toi. Tu ne peux pas porter ça tout seul. » Et puis tout ceci n'était qu'une souffrance à retardement, ils l'apprendraient bien un jour. « Je ne connais pas bien Denys, mais Priape est assez fort pour encaisser. Ca sera dur et long, mais vous surmonterez tout ça. » Lui, le fils unique, n'en sait rien au fond. Il ne saura jamais ce que ca fait de perdre un frère ou une soeur. Il sait juste ce que se faire arracher sa mère signifie, que la douleur reste, mais s'atténue, pour ne revenir te hanter que les soirs de solitude. « Je te lâcherais pas. » Conclue-t-il, soutenant son regard. C'est pas assez, mais c'est tout ce qu'il peut faire.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa