« Show must go on. » ♣ Emrys

Maintenant de retour à Harvard, Jasper s'était interrogé sur la portée de ces vacances. Il avait retourné tout ce qui s'y était passé dans tous les sens, et n'avait pu que remarquer la distance  installée entre Emrys et lui. Pourtant, ils avaient décidé de se mettre dans la même chambre, de partager ces deux mois ensemble. Avec Sacha et Kenny au début. Le Dunster restait persuadé que ce dernier y était pour quelque-chose dans cet éloignement.  Pas tout, certes. Il avait sa propre part de responsabilité. Il s'était écarté lui-même de l’échiquier. L'important était que Jasper en étant conscient, non ? Et surtout qu'il ai décidé de remédier à ça, une nouvelle fois. Il avait laissé un SMS à son meilleur ami en lui disant de le rejoindre ce soir au Bukowski Tavern. C'était bien moins huppé que l'East Coast Grill, mais bien plus convivial, et ils pourraient continuer la soirée au bar s'ils le voulaient. Vêtu d'un jeans et d'un simple tee-shirt, l'étudiant n'avait pas fait dans le raffiné, le lieu ne s'y prêtait de toute façon pas. Un moment entre mecs, pas besoin de chichi, surtout pas avec Emrys. Il l'attendait d'ailleurs devant le pub, triturant son téléphone pour faire passer le temps.

Harvard; on était de retour et les sorties de ville recommençaient déjà. Le retour restait dur car le véritable soleil de folie n'était plus très présent alors qu'au Summer Camp, c'était du non-stop. Je le regrettais déjà pourtant dans mes souvenirs de ce summer camp, des choses manquaient ; mes meilleurs amis. Au final, je n'avais vu que des nénettes, mes frères mais que très peu Kenny et Jasper ... disons que c'était le Néant et ceux pire encore que ça datait du bal et que pendant le summer camp, nous étions dans la meme chambre ; j'avais un peu honte. J'avais pourtant retrouvé le sourire par rapport à ce mécontentement lorsqu'il m'avait envoyé un sms le matin mais peu de temps après tout était différent ... j'avais appris la mort de mon frère et la descende était bien dur quoi. Artémis était mort et c'était ... dur, très dur. Je ne pouvais néanmoins pas refuser, c'était trop dur alors je ferais mine d'aller bien comme toujours, brulant de tristesse à l'intérieur, sans rien dire, j'avais eu ma phase tristesse, etc ... toute la journée, me bloquant à la cafétéria dès la fin de matinée, parlant avec une certaine Jeremiah, étrange mais plutôt sympathique, que des choses étranges puis j'avais tenté de me forcer à ne pas tomber en dépression, à faire le contraire mais j'étais pleinement convaincu que la dépression était là, dans un petit coin de ma tête et qu'à force, je risquais d'exploser en larme pourtant je gardais le lac des larmes coincées dans mon cerveau, obligeant mes pensées à y nager. A l'heure prévue, je fonçais à la taverne, lieu favori de Kenny et moi-même, étrange choix de la part du dunster. Quand j'arrivais devant, je n'eus aucun sourire, rien, je ne montrais pas ma tristesse mais je ne sautais clairement pas de joie. Il était là devant et je dus prendre une très profonde respiration comme pour prendre mon courage et ne pas flancher devant mon ami avant d'aller à ses devants : Salut mec ... un salut très timide, trop calme, trop posé, je devais me ressaisir, je me raclais la gorge et jouais ma partition ; Comment va ? une étreinte de mec et hop, un sourire très forcé. Le pire, c'est qu'au fond, je savais qu'on en parlerait, qu'il le verrait car Jasper savait toujours tout... tout quand il s'agissait de moi comme si il avait des pouvoirs sur moi et moi sur lui. Des retrouvailles ? Un renforcement ? d'un autre coté, je l'espérais parce que ouais, Emrys l'avoue, il me manque.

Une légère appréhension habitait Jasper. Emrys avait répondu positivement à sa demande, mais il ne savait pas vraiment comment la soirée allait se dérouler. Tout avait toujours été simple entre eux ; depuis leur première rencontre. Un feeling immédiat. Mais depuis le bal.. depuis l'histoire avec Leyna, depuis la chambre partagée au Summer Camp, depuis Kenny.. C'était un peu moins .. un peu plus compliqué, on va dire. Rien d'insurmontable. Le Dunster croyait trop en leur amitié pour vraiment s'inquiéter de ça. Il avait juste hâte de le voir, que tout redevienne comme avant. Lorsqu'il entendit la voix de son meilleur ami, Jasper abandonna son téléphone dans la poche de son jean et releva le regard vers lui. « Hey, salut ! J'espérais que t'ai pas un empêchement. » Sourire aux coins des lèvres, le garçon y allait de son entrain habituel. Pourquoi en serait-il autrement ? Peut-être car son interlocuteur lui, était carrément bizarre. Éteint. Il savait qu'entre eux ce n'était pas la joie, loin de là. Mais.. à ce point ? Un frisson glacial le parcouru, il ne pensait pas que leur amitié était en danger, au point où Emrys avait l'air d'affronter cette simple soirée entre mecs comme une marche dans le couloir vers l’abattoir. Seulement, il ne voulait pas le braquer encore d'avantage en mettant les pieds dans le plat. « Ouais ouais, ça va. Je suis content de te voir. » Comme un encouragement à apaiser l’atmosphère. Ils entrèrent dans la taverne, Jasper se dirigeant naturellement vers un coin discret du lieu, où ils pourraient se poser tranquillement et discuter. Une fois assit, l'intello oublia ses bonnes résolutions et sauta à pieds joints dans le plat. Il connaissait trop Emrys pour laisser passer sa voix faible, son sourire à moitié gâché. « Et toi, comment tu vas ? J'suis censé gober que tout va bien ? » Lance-t-il, l'enveloppant de ses billes bleues. S'il voulait zapper le sujet, juste passer un moment à parler d'autre chose, il s'exécuterait, ferait semblant de ne rien voir de ses traits tirés. Mais il ne pouvait passer à côté des signaux que lui lançaient son meilleur ami.

Je sentais que mon ami avait vu que j'étaiss bien éteint mais comment pouvais-je cacher tous ça ? Comment pouvais-je lui cacher à ça ? c'était déjà un peu plus simple avec Kenny mais Jasper, c'était comme si il pouvait ... lire en moi comme dans un livre ouvert. Je tentais de sourire lui en tout cas avait la banane et il m'avoua sans honte avoir eu peur que je lui pose un lapin en quelque sorte. Je restais alors de marbre abandonnant l'idée de me forcer à sourire. « Ouais ouais, ça va. Je suis content de te voir. » J'eus un grand sourire sincère parce qu'il annonçait mais encore une fois éteint par mes troubles pensées, c'était incroyable comme ma valonté de tout cacher était basse aujourd'hui pourtant 'étais le roi en général pour tout garder, tout cacher, laisser mes émotions se tapirent dans un coin. Je ne parlais pas plus, me contentant de ne pas croiser son regard alors que je le sentais m'observer à fond. « Et toi, comment tu vas ? J'suis censé gober que tout va bien ? » La question me fit grimacer et sa petite attaque pour me prouver qu'il me connaisait encore plus. Je regardais le sol ou du moins la table qui se trouvait juste au dessous quand je baissais celui là. Je me tortillais les doigts, troublait qu'encore une fois, il voit tout. Je ne voulais pas en parler surtout que c'était à mes frères de l'apprendre avant et je ne voulais pas me plaindre pourtant je sais au fond qu'il allait bien réussir à me tirer les vers du nez avant la fin de la soirée ; Ouais ...Bon, tu voulais me voir ? Avais-je entre le gentil et le lègèrement dérangeant; une voix que je regrettais tout de suite mais je ne fis rien me contentant de baisser encore le regard sans jamais croiser le sien. Sinon ça m'fait plaiz aussi tu sais ... j'ai parfois l'impression que tu m'as préféré Leyna ... Je me raclais la gorge, éternuant légèrement avant de laisser inconsciemment mes émotions sortirent toute seul et avoir l'air d'un simple malheureux.

Jasper n'avait pas un don plus prononcé que ça pour cerner les gens et leurs émotions. Avec les inconnus il n'était même pas très doué. Par contre, avec ses amis, c'était autre-chose. Ca a surement un lien avec le fait qu'il soit d'un tempérament plutôt inquiet lorsque cela touche ses proches. Particulièrement Emrys. Le garçon était fier, solide, pas le genre à montrer ce qu'il ressent. Un vrai roc. Alors, quand la pierre se fissure un peu, ce n'est pas rien. Pour autrui, rien n'est flagrant. Jamais avec Emrys. Tout est dans les petits détails, sa façon de fuir le regard inquisiteur de Jasper par exemple, ou ce sourire qui a du mal à persister. Lui, ne baisse pas ses billes. Il le fixe même, ne le quittant que pour cligner des paupières. Il détestait le voir mal, malgré tous les efforts que faisaient son meilleur ami pour camoufler son malaise, le Dunster ne voyait que ça. Depuis qu'ils se connaissent, ils savaient percevoir naturellement si quelque-chose n'allait pas chez l'autre. Ainsi, le fait qu'Emrys élude carrément sa remarque soulignant qu'il ne se leurrait pas sur son état ne faisait que renforcer son avis sur la question. « Ben.. bien sur que je voulais te voir ! T'es mon meilleur ami non ? » L'étudiant arbora un fin sourire, essayant sûrement d’entraîner le même chez son interlocuteur. Mais rien à faire, ce dernier ne faisait que baisser le regard, fuyant. « Même si on passe moins de temps ensemble qu'avant, tu restes mon meilleur ami. » Sitôt dit, il adressa un signe de main à la serveuse, histoire qu'elle vienne prendre leur commande d'apéro. Quand à Leyna.. Jasper admit, avec une légère grimace : « Je sais que j'ai pas été parfait ces derniers temps. Mais c'est pas question de préférence.. disons juste que j'avais peut-être l'impression qu'elle avait plus besoin de moi que toi. » Puis bon, on sait ce que ça a donné hein. « Puis y avait Kenny.. » qui prenait pas mal de place. « C'est pas ça qui te rend aussi mal au moins ?! » Non, il savait que ce n'était pas ça, et ne comptait pas lâcher l'affaire.

« Ben.. bien sur que je voulais te voir ! T'es mon meilleur ami non ? » Je le regardais à la limite de la gêne paralysante parce que je ne savais quoi lui dire ni comment réagir à ses propos et à mon manque d'envie de me confier quoique je crois qu'envers lui, j'avais envie ; comme si c'était le seul qui méritait et pouvait me comprendre. Je baissais cependant le regard vers le sol, incapable de lui faire réellement face. « Ben.. bien sur que je voulais te voir ! T'es mon meilleur ami non ? » Un petit sourire en coin très sincère prouvant a quel point ça me touchait puis je le regardais appeler la serveuse lui demandant à mon tour un Wiskey ce que je ne prenais pas comme ça habituellement mais là, j'en avais trop besoin puis je l'écoutais continuer ne réagissant guère plus :« Je sais que j'ai pas été parfait ces derniers temps. Mais c'est pas question de préférence.. disons juste que j'avais peut-être l'impression qu'elle avait plus besoin de moi que toi. Puis y avait Kenny..C'est pas ça qui te rend aussi mal au moins ?! » Quelques pauses dans sa phrase, dans son monlogue et hop, je me décomposais sentant aussi mes tords dans l'histoire, me sentant super coupable et encore plus en voyant qu'il ne m'en voulait pas mais qu'il tenait tant à moi qu'il serait presque jaloux, en regardant bien. Je relevais la tete très timidement, attrapant le verre de Wiskhey que la serveuse venait me tendre lorsqu'elle nous servit puis trempa les lèvres avant de prendre la parole : Je ... Kenny n'a rien avoir la dedans .. Avais je dit buté pour ne pas parler de mon mauvaise état. Je buvais presque cul sec faisant tout aussi vite signe à la serveuse dans m'en servir un autre ; elle me faisait de gros yeux d'étonnement un peu comme Jasper surement mais c'était plus du reproche vu que je niais je crois enfin j'évitais de regarder et continuais ; Je vais bien, je t'ai dit ... c'est rien ! Tu avais des choses à me dire ? Il avait ce regard réprobabateur, ce regard de controleur limite et rapidement avachi sur la table comme un malpropre, je me laissais plus aller : Bon ok, Artémis est mort, t'es heureux ? Voix impertinente, j'étais limite mauvais sur ce coup.

Jasper nageait en pleine incompréhension. Il ne comprenait rien au comportement de son meilleur ami, qu'il connaissait pourtant tellement bien. Un instant, il cru vraiment que sa gène avec lui, son air grave, était dû à la distance qui s'était installée bien malgré eux. Mais cela paraissait bien trop profond pour être véritablement la raison de son attitude actuelle. Malgré tout, le garçon tenta une question, afin de vérifier que ce n'était effectivement pas ça. En attendant qu'il lui réponde, il commanda une pression à la serveuse venue entre temps. Emrys, lui, s'attaqua à un whisky. Direct, un alcool fort ? Ca ne lui ressemblait pas tellement.. m'enfin.. rien ne lui ressemblait à l'heure actuelle. Encore d'avantage quand il s'enfile son verre d'une traite, en souhaitant un autre juste après. La serveuse s’avançait un peu surprise, mais fut stoppée par la main de Jasper, qu'il lui adressa comme ordre de ne pas continuer. Un regard autoritaire plus tard, elle tourna les talons. Protecteur, il l'était avec le Winthrop. Surtout quand il voyait qu'il en avait besoin. La suite ne fit que confirmer. « Moi j'ai rien à dire, mais toi c'est ton cas apparemment.. » Que répond le Dunster, absolument pas convaincu par sa réponse. Pire, elle finit de le persuader que quelque-chose se passait. « Heureux ? Pourquoi tu veux que je sois heureux ? » Le ton de Jasper s'était durci instantanément, réaction logique à la voix agressive de son meilleur ami. Mais il se détendit aussitôt, prenant conscience des mots que lui avait adressé son ami. « Je suis vraiment désolé.. » Non, il n'allait pas le prendre dans ses bras, ni lui prendre la main. Juste poser un regard bienveillant sur lui. Lui montrer qu'il était là. « Tu veux en parler ? » Rien de pire que d'insister pour faire parler une personne qui n'en a pas envie. Même si forcément, Jasper avait quelques questions. Mais elles pourraient attendre s'il ne se sentait pas capable d'aborder le sujet maintenant.

« Moi j'ai rien à dire, mais toi c'est ton cas apparemment.. » Je le regarde aussi agressif que gêné. Je ne comprends ni mon attitude ni la sienne, on semble si étrangés l'un à l'autre. J'avais joué à l'impertinent, au mauvais ou plus normalement, vu que ça me correspondait : à l'ingrat qui ne veut pas reconnaitre ses faiblesses. « Heureux ? Pourquoi tu veux que je sois heureux ? » Sourire en coin, je me décide à laisser celui-ci tomber pour laisser place à ma tristesse. Je suis étonné une fois de plus de ses mots, lui qui est pourtant si ... sensible par rapport à mes malheurs habituellement pourtant je ne veux pas etre plains ou quoi enfin je ne sais pas, il reprends vite, troublé ; « Je suis vraiment désolé.. » Étonnamment, je sens les larmes monter, comme personne ne me connait à priori ici, je ne bloque rien comme si dans mon petit esprit, une petite voix douce me disait : ce n'est que Jasper, il ne te jugera pas ... Une larme coule sur ma joue blanche, ma peau est légèrement humidifiée, puis peu à peu d'autres rejoignent la gouttelette montrant mon infinie tristesse. Il me regarde gêné et attristé. Je sens que je n'ai rien à perdre, plus à me retenir car je dois lui montrer mon amitié, que je ne le zappe pas et surtout, c'est lui ... rien de plus. Je me laisse aller pour la première fois et je crois la dernière. Je hais me sentir si vulnérable mais je ressens ce besoin pourtant de pleurer : je suis un Homme après tout. Il me demande incertain ; « Tu veux en parler ? » Je sens son regard bienveillant et son envie de m"aider comme toujours. Je me rends alors compte qu'en dessous de ma tristesse se cache une grande déception : moi, moi qui a réussi à autant négliger mon meilleur ami. Je ne souris pas, seul les larmes comblent mon visage et je réponds avec une grande sincérité et juste de manière, pure et simple : Oui, je crois que j'en ai besoin ... mais avec toi, et personne d'autres ... Je tente un sourire comme pour montrer que je comprends mes conneries, notre éloignement, ce qu'il veut dire et pourquoi il agit comme ça puis je reprends me raclant difficilement la gorge comme m'étouffant un peu, reniflant aussi bruyamment sans le vouloir -huum sexy!- ; Il me manquait déjà, mais là, je sens un vide, il était comme un jumeau, on l'a pas vu depuis ... tant de temps et on le reverra plus et j'en souffre, merde ... je dois le dire à mes frères et ma seule pensée c'est qu'ils vont me hair de leur faire si mal ... je me sens tellement affreux ... mal et affreux ... Je m'enfonce dans mes mains. Mes coudes sont sur notre table, ma tête dans mes mains et je pleure tentant de réduire la probabilité que quiconque le découvre.

Pas avec moi Emrys. Joue pas à ça avec moi. Parce que j'te connais, j'ai pas besoin que tu me dises que ça va pas pour le savoir. D'ailleurs, Jasper le connait si bien qu'il ne se laisse guère désarçonné par l'agressivité de son meilleur ami. Il a maintenant comprit qu'elle n'est pas vraiment dirigée vers lui. Il n'est qu'un substitut. S'il n'est pas question d'être blessé par ça, il ne se gène pas pour autant pour lui répondre sur le même ton. Avant de se reprendre, voyant la tempête s'éloigner pour faire venir la pluie. Quelques gouttes ruissellent sur sa joue, et le Dunster se contente d'un « tu veux en parler ? ». C'est peut-être trop tôt. Ou peut-être qu'il n'est pas la bonne personne, la personne avec qui Emrys veut en parler. Il l'accepterait. Vraiment. Lui-même n'avait jamais voulu parler de sa mère. Il est bien placé pour savoir qu'il est parfois plus facile de se confier à un inconnu, ou simplement d'attendre d'avoir digéré l'information avant d'être capable de mettre des mots sur la douleur. Dans ce cas là, Jasper changerait de sujet immédiatement, tout en sachant que dans l'esprit de son ami c'est toujours le même thème qui tourne. Mais ils auraient fait semblant. Le winthrop semble choisir l'autre solution, et l'indique dans une réplique qui signifie beaucoup. Plus que le fait d'accepter d'en parler, c'est une preuve d'amitié qu'il offre à l'étudiant. Du coup, leurs moments d'éloignement sont désormais bien loin. Ca paraît tellement dérisoire à côté de la mort de son frère. C'est dans ces instants qu'on reconnaît ses véritables amis il paraît. Gardant ses lèvres scellées, Jasper laisse Emrys s'exprimer, se délivrer de ce qui le pèse. Il est juste là, attentif et le soutenant de son regard bienveillant. Se penchant sur leur table, l'une de ses mains vint se poser sur l'épaule masculine tandis qu'il se laissait aller à quelques larmes cachées par ses mains. « Ils ne vont pas te haïr Emrys.. Ils vont être en colère contre la terre entière, mais surtout être tristes.. Comme toi. » Jasper se releva pour s’asseoir à ses côtés, sans jamais cesser le contact de sa main sur son épaule. « Vous allez affronter ça ensemble, vous soutenir. Vous venez de perdre un membre de votre fratrie, vous avez besoin les uns des autres. » Jasper eu à cet instant une pensée pour Priape, qui était l'un des frères d'Emrys, mais aussi son colocataire et ami. « Si j'pouvais prendre un peu de ta douleur, crois-moi que je le ferais.. » L'intello détestait se sentir inutile. C'est pourtant ce qu'il était, à ce moment là.

Je sens mon ami attentif comme toujours et ma seule pensée reste pourtant que je ne suis qu'un con pleurnichard qui a été incapable de se dominer puis soudain, je repense simplement au fait que j'ai failli perdre en n'y faisant pas attention ; le meilleur des amis, mon ami, Jasper. Je souris doucement mais les larmes me font très vite retomber dans le sombre alors qu'enfin, il ouvre la bouche pour me délivrer ses consolations et conseils ; « Ils ne vont pas te haïr Emrys.. Ils vont être en colère contre la terre entière, mais surtout être tristes.. Comme toi. » Je garde mes mains sur mon visage, tentant de cacher mon désespoir pourtant déjà il me rend ma respiration grâce à ses précieuses paroles mais je suis si mal que je reste pas totalement convaincu que mes frères ne me détesteront pas. Je ne parle pas, je regarde la table et touche le tour de mon verre apporté précédemment par le serveur comme un con, tenant ma tete de mon autre main et écoutant les paroles du brun qui a gardé sa main sur mon épaule. Sa main est chaude ; une chaleur amicale et rassurante prouvant sa presence auprès de moi, je tente un sourire pour lui montrer que ça me touche mais que je touche le fond. « Vous allez affronter ça ensemble, vous soutenir. Vous venez de perdre un membre de votre fratrie, vous avez besoin les uns des autres. » Je pensais alors à Thalya notre soeur qu'on avait perdu avant ... et dans un souffle tout petit, un murmure comme si je voulais qu'on ne l'entende pas, je reprends ; tu as rejoins Thalya mon Artémis ... Une tendresse que personne ne me connait a part Jasper surement se fait entendre dans ce simple murmure et mes larmes continuent de couler sur mes joues blanches comme des perles de désespoir descendant des mes yeux cerner par la fatigue d'une tristesse trop récurrente. Je touche alors la main de mon ami qui se trouve sur mon épaule, la serrant très fortement, mais gardant ma tête baissé, toujours aussi honteux. Je me contente de hocher de la tête pour lui dire que je ne doute pas qu'on se soutiendra quoique ... « Si j'pouvais prendre un peu de ta douleur, crois-moi que je le ferais.. » Ses paroles raisonnent en moi comme un boomerang, me touchant en plein cœur, je prends alors sa main sur mon épaule dans la mienne, la reposant sur la table mais gardant la mienne sur la sienne et j'ose enfin relever les yeux comme pour le remercier osant montrer mon visage, gros effort ! Quand j'pense qu'avec mes conneries, j'aurai pu te perdre toi aussi ... Je soupire fortement. Je passe mes mains dans mes cheveux et de mon autre main qui ne tient pas la sienne, j'essuie un peu mes larmes qui coulent toujours et à nouveau, un soupire de fatigue, de lassitude se fait entendre. Je croise son regard et très simplement, l'étonnant surement, je lui dis : Je ne voudrais pas que tu prennes de ma douleur, car te voir souffrir, ça m'est impossible ... je préfère souffrir que te voir souffrir car les miens méritent que je souffre pour eux ... Une déclaration d'amitié rarement faites alors qu'on se connait depuis longtemps, je tente un nouveau sourire bien plus réussi sans pourtant panser mes maux d'un coup, c'est impossible mais je fais l'effort. Je reprends pourtant, voulant lui prouver qu'il est bon dans ces consolations, que je comprends et que j'ai confiance, comme toujours, que je lui parle réellement qu'à lui ; J'ai tellement peur si tu savais de leur dire ... et j'ai tellement mal ... Thalya ... la séparation avec mes parents parce que me séparer de l'influence de mon père signifier perdre la proximité avec ma mère et maintenant ... Artémis ... Denys qui s'éloigne de nous à cause de son histoire avec Priape ! Pourquoi se venger sur ma famille, pas sur moi ? Pourquoi ?