You'll be alright ♠ PV Damien ♥

Que faire quand le monde auquel vous avez toujours cru s'écroule d'un seul coup ? Quel mot choisir pour réconforter l'être aimer, qui se sent encore plus désolé que vous par la situation ? A qui parler quand vous avez le sentiment que personne ne vous écoutera sincèrement ? Toutes ces pensées traversaient l'esprit de Dakota, elle était complètement perdue. Elle, qui d'habitude était si sûre d'elle, si déterminée, avait à cet instant précis l'impression de ne rien être de plus qu'une lavette.

Ses pommettes habituellement rosées avaient virées au blanc, ses yeux étaient déjà gonflés par les nombreuses larmes qui avaient coulées sur son visage, ses mains tremblaient, mais elle s'en fichait éperdument. Elle était totalement anéantie, abattue parce qu'elle venait d'entendre. Son père, le seul homme qui ne la décevrait jamais, celui qui serait toujours présent à ses côtés, venait de lui annoncé qu'il était atteint d'un cancer de la prostate.

La jeune femme n'avait pas réellement su comment réagir, elle s'était directement mise à pleurer, pendant que son père s'acharnait à la rassurer. Il y avait de l'espoir, il pouvait très bien s'en sortir comme ne pas battre cette foutue maladie et ça Dakota ne pouvait l'envisager.

Sa mère était probablement sous le choque et encore plus accablée qu'elle. L'homme qu'elle avait aimé depuis tant d'années risquait de disparaître de sa vie, c'était juste inimaginable.

Dakota était restée là, assise dans le couloir, elle ne pouvait plus bouger, elle avait mal de tête et envie de vomir, mais elle n'aurait pas la force de se lever. Elle voulait serrer ses parents dans ses bras, elle détestait l'idée de ne pas pouvoir les voir immédiatement, mais en même temps, elle avait peur, peur que sa tristesse rende les choses encore plus difficiles.

La sonnerie retenti, heureusement pour elle, elle n'avait pas de nombreux amis dans sa section et s'il y en avait, il savait très bien qu'il valait mieux la laisser seule quand elle était dans un état comme celui-là. Par contre Bradford, lui, risquait de faire une remarque désagréable comme à son habitude, sans se douter qu'elle était vraiment malheureuse.

Nous y voilà, le professeur et l'élève qui se retrouvent. Le professeur qui doit réconforter son élève parce qu'elle est toute triste. Dakota aurait bien aimé que ça soit pour une chose futile, mais ça n'était pas le cas, et cette phrase n'arriva pas à la calmer, les larmes coulèrent de plus belle.

Je suis désolée d'avoir du partir de votre cours monsieur Bradford mais je n'ai pas pu faire autrement... Elle prit une double respiration saccadée par de nombreux sanglots. Mais que faisait-elle ici, Dans ce couloir, à attendre un événement qui arriverait à lui faire bouger ses fesses de là. Dakota n'avait aucune envie d'entamer la conversation, pourtant elle en avait tellement besoin. Elle devait se défouler, raconter pour une fois à quelqu'un qu'elle n'allait pas bien. D'ordinaire, elle écoutait mais ne parlait pas, aujourd'hui elle en sentait vraiment la nécessité.

Je ne sais même pas ce que je fais encore ici, je devrais être avec mes parents à l'heure qu'il est. Mais je ne peux pas, je ne sais plus quoi faire. Elle voulait les rejoindre mais savait très bien qu'ils ne l'accepteraient pas. Elle devait poursuivre ses études coûte que coûte.

Nous ne faisons qu'un, mais nous sommes différents. Nous devons nous soutenir. C'était ça, le blâme absolu. Qu'arrivait-il si on rompait le pacte divin ? Rien. Vous souhaitez une preuve ? Et bien, regardez le monde, regardez ces gens qui souffrent, personne n'aide la famille qui pleure un enfant, mort en Irak, personne ne vient contredire la veuve qui hurle parce que son mari s'est fait sauvagement assassiné par une meute enragée, des gangs faisaient régner la terreur dans les quartiers des grandes villes. Si l'on se soutenait pas, il n'arrivait jamais rien, on parlait de pactes avec Dieu, de discussions avec le Divin, mais aucun pacte n'avait jamais existé, on voyait d'ailleurs très bien ce phénomène : depuis quand les croyants étaient immortels ? Et si Dieu existait vraiment, pourquoi y'aurait-il autant de déviances dans les croyances ? Si il y avait un Dieu, il aurait rassemblé ses brebies et n'auraient pas crée des loups juste pour pouvoir se fendre la pore devant la guerre.

Call Of Duty n'aurait qu'un jeu stupide et n'aurait pas des goûts de déjà vu en comparaison avec les conflits mondiaux déjà terminés ou en cours. L'ONU, parlons en de l'ONU, enfin... Surtout de l'OTAN. Organisation pour un traité Nord Atlantique... Comment se faisait-il que nous balancions des soldats dans des conflits pétroliers africains si ce traité ne concernait qu'une coalition nord atlantique ? Damien avait bien tenté de le souligner, mais lorsqu'on s'attaquait au fond de commerce mondial : les armes et le pétrole, généralement, on était censuré et rabaissé. L'homme avait donc décidé de fermer sa gueule, et de ne traiter que de rares sujets dont ceux qu'il devait voir en cours avec ses élèves. Ce qui était bien, quand on donnait cours en FAC, c'est qu'on faisait le choix de ce que l'on voulait faire étudier, on était pas cantonné dans des directives strictes directement importées du Ministère de l'éducation nationale.

Son étudiante, n'avait pas l'air en forme du tout, et bien qu'il ne l'apprécie pas des masses, il fallait avouer qu'il n'avait pas trop envie de l'enfoncer. Il fallait avouer que la voir ainsi lui foutait même un coup. On se moquait pas des gens tristes, à moins, bien sûr, que cette personne soit malade ou souffrante d'une pathologie incurable : roux, noir ou handicapé. Ca fonctionnait comme ça dans l'esprit stupide de ce professeur très "connard" sur les bords. Il s'installa à côté, tranquillement, tout en prenant son inspiration. Il lui sourit, attrapa ses mains, et les posa sur ses genoux.

-Vu votre état, sécher les cours semble être le cadet de vos soucis. Je ferais pas d'esclandres quant à l'irrespect de quitter mon cours comme ça.

Le jeune homme enserra encore ses mains dans les siennes et tenta de lui faire de nouveau un petit sourire des plus ravageurs qu'il soit. Il n'était pas charmeur pour un rond, bien au contraire, il avait toujours été d'une timidité royale avec les gens, et surtout les femmes, il en avait peur, c'était effrayant, ces trucs avec des seins et pas de zizi. Il tenta une approche.

-Qu'est ce qui vous arrive ? Vous avez l'air dépité ! Vous savez, vous me considérez peut-être comme quelqu'un de très méchant et très con, mais je suis sociologue, un peu comme un psy, vous pouvez tout me dire, vous pouvez vous confier, je ne vous trahirais jamais.

Dakota n'avait qu'une envie, fermer les yeux et se réveiller dans un univers où nul peine n'existerait. Malheureusement, ça lui était impossible, elle devait faire face à la réalité avec force.

"Vu votre état, sécher les cours semble être le cadet de vos soucis. Je ferais pas d'esclandres quant à l'irrespect de quitter mon cours comme ça. " La jeune femme se demandait ce qu'il arrivait à Damien, lui qui était si froid d'habitude, venait de se transformer en gros bonbon fondant. Ils avaient un point commun dans ce cas, celui de se donner une autre apparence par manque de confiance en soi. La vie n'était pas facile, et Dakota avait vite compris qu'il fallait mieux se montrer fort pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Jusqu'ici, cette attitude avait plutôt porter ses fruits, elle était respectée, c'est ce qui lui importait.

"Merci de votre compréhension" Le jeune homme sera ses mains tremblantes dans les siennes. Elle avait rêvé de nombreuses fois de cette situation où tout ce qu'elle avait accompli pour le séduire aurait enfin porté ses fruits. Mais là ça n'avait rien avoir, et elle n'était pas du tout dans un jeu de séduction. Le simple réconfort que lui apportait Damien réchauffa immédiatement son cœur et elle réussit à se calmer. Dakota ne l'avait jamais vu comme un professeur ordinaire, et elle en avait maintenant la confirmation. Il était en vérité doux et attentionné, rien à voir avec sa méchanceté habituelle. La brunette savait qu'il ne fallait pas se fier aux premières apparences, elle allait toujours plus loin, du moins quand on lui en laissait l'occasion. Certaines personnes ne désirent pas qu'on les découvrent, elles préfèrent rester un perpétuel mystère, pensant surement que cela rajoute du charme à leur personnalité.

Le sourire ravageur du jeun homme fît littéralement fondre Dakota, il possédait ce petit quelque chose en plus qui faisait la différence. Il ne devait même pas être au courant du charme qu'il avait.

"Qu'est ce qui vous arrive ? Vous avez l'air dépité ! Vous savez, vous me considérez peut-être comme quelqu'un de très méchant et très con, mais je suis sociologue, un peu comme un psy, vous pouvez tout me dire, vous pouvez vous confier, je ne vous trahirais jamais. " C'est tout ce dont elle avait besoin, parler. Même pas forcement de la situation actuelle mais également de tout et de rien, du moment que sa douleur s'apaisait. "Je ne vous ai jamais considéré comme tel. Je pense au contraire que vous cachez votre vraie personnalité derrière un mur de froideur. Un peu comme moi, qui met mon physique en avant pour que l'on prenne simplement pour une fille stupide qui ne pense qu'à son rouge à lèvres. "

Damien devait surement être la seule personne à qui elle ai osé dire ça. D'habitude, elle faisait semblait de ne même pas remarquer son "changement" de caractère. Elle était généreuse et sensible avec certains, hautaine et sûre d'elle avec d'autres.

"Je viens d'apprendre que mon père a un cancer de la prostate." Redire ses mots la firent presque fondre en larme à nouveau mais elle tentait de se retenir au maximum.

Et tu dis... Et tu dis, que le bonheur est irréductible. Ah. La souffrance... Sentiment humain des plus courants dans ces prairies vertes et ensoleillés des magnifiques mégalopoles américaines... Ouais. Des prairies dans le cerveau des gens, des genres de truc que l'on imagine parce qu'on ne peut pas vivre avec. Le cerveau produisant des verts pâturages parce qu'il était complètement impossible d'en trouver encore des naturels dans les grandes villes, et c'était un peu le même principe avec la souffrance, on extériorisait cela par la peur, par la tristesse et par l'enfer. La religion n'était qu'une explication de la vie, l'enfer était la souffrance et le crime, le paradis, lui n'était qu'un moyen de récompenser ceux qui évitaient de commettre des crimes ou même de souffrir. Le Père Martin, Thomas ou Jacques selon le pauvre nom sélectionné à l'entrée du séminaire était fier de voir qu'on ne souffrait pas, qu'il n'y avait pas de problèmes mais uniquement des solutions. Oui, lorsqu'on était condamné à la mort, avec un cancer rongeant les plus infimes parties de notre santé fébrile, le curaton du coin avait encore un moyen de trouver le bonheur. Lequel ? Prier Dieu, il n'y avait rien de plus exaltant que d'aller voir la Maison de Dieu et que de passer un dimanche matin à chanter du latin pour louer quelqu'un d'inexistant au lieu de matter les épisodes de Batman sur la FOX.

Ahaha. Remarquons le jeu de mots : le mentor de Batman, un noir, merveilleusement incarné par Morgan Freeman au cinéma se prénomine Lucius Fox. Drôle, non ? L'esprit de Damien se disait tout le temps la même chose lorsqu'il se faisait cette réflexion. Aujourd'hui, il n'avait plus trop envie de voir Batman, non pas qu'il eut particulièrement envie de voir autre chose, mais il éprouvait trop de peine pour cette jeune femme pour penser à poser ses fesses sur son ultra bon canapé et à matter Batman sur son écran géant, bière et pop-corn dans les bras, tels deux petits enfants sur les genoux osseux d'un curé traditionnel... Le professeur de sociologie tint les mains de la jeune femme encore plus serrées dans les siennes, et lui déclina un sourire gêné. Comment réagir, au juste à ce genre de situations ? Bonne question. Il n'avait jamais eu à traiter ce genre de situations, il en était plutôt étranger. En s'enfermant tout seul dans sa bulle, mettant en dehors tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un humain, il ne connaissait ni le choc émotionnel ni l'annonce difficile et douloureuse de la mort, ou même de la maladie. Il ne savait donc pas trop comment faire avec les gens. Il toussota, et réfléchit rapidement, comment faire ? Dans sa tronche, c'était un peu comme le mode hyperespace de Star-Wars, ça filait tellement vite que ça ne laissait aucune place pour réfléchir, bien au contraire, c'était plutôt une ligne droite de conneries, ça filait tellement vite.

Comment réagir ? Comment faire ? Hein ? Ce fut une très bonne question jusqu'à ce qu'il se décide à ne rien faire ou presque, il tenait toujours les mains de la jeune femme dans les siennes, et s'approcha un peu plus de la belle brune. Il lui effleurait même l'épaule avec la sienne, chose qui ne semblait gêné aucun des deux interlocuteurs. Il détacha ses mains, et lui fit une tendre et douce accolade, il la serra doucement, et tapotant sa tête, s'exprima d'un ton grave.

-Je suis avec vous, si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez compter sur moi. Je n'ai pas eu de jeunesse à cause de mes parents, et ça me fait chaud au cœur de voir que quelqu'un ne veut pas perdre les siens.

Il desserra ses bras et posa ces dernières sur ces genoux. Il reprit ensuite la parole de sa voix la plus délicate, la plus douce possible, ce qui était, de plus en plus rare.

- Vous savez, Dakota, et oui, je connais votre nom... Votre père va s'en sortir, je suis certain que c'est un battant et qu'il vaincra cette saloperie de maladie.

Dakota avait le regard plongé dans les magnifiques yeux de Damien, elle s'y enfonçait en ayant l'impression qu'elle ne recevait pas le reflet dont elle avait l'habitude. Elle se voyait différemment à travers ces deux bijoux d'un brun éclatant. Avant cette discussion, elle ne savait pas réellement quels sentiments elle avait à l'égard du jeune homme, tout ce dont elle était sûre, c'est qu'elle était irrésistiblement attirée par lui. A présent, la brunette avait également découvert qu'ils avaient de nombreux points communs. Ils se complétaient donc à la perfection. Le reste était encore flou, mais cela importait peu, tout ce qu'elle voulait c'était apprendre à connaître Bradford comme probablement personne ne le connaîtrait jamais.

"Je suis avec vous, si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez compter sur moi. Je n'ai pas eu de jeunesse à cause de mes parents, et ça me fait chaud au cœur de voir que quelqu'un ne veut pas perdre les siens. " Dakota n'avait pas vraiment connue ses parents durant son enfance. C'était seulement lorsqu'ils avaient commencé à se faire du soucis pour elle, qu'ils avaient décidé de passer plus de temps en sa compagnie. Tout cela n'était pas pour déplaire à la jeune femme, elle adorait qu'on prenne soin d'elle. C'est aussi à ce moment là que leurs liens s'étaient resserrés. Ils fondaient tous trois une famille parfaite et ils pouvaient entièrement se faire confiance l'un à l'autre. La jeune femme ne cachait plus rien à ses parents, ils étaient au courant d'absolument toute sa vie.

Ca lui faisait bizarre de savoir qu'entre Damien et sa famille ça n'était pas pareil. Dakota avait aujourd'hui du mal à s'imaginer avoir une mauvaise relation avec ses parents. "Je sais que ça ne me regarde absolument pas, mais je suis bien trop curieuse et j'ai l'impression que vous parlez me fait peu à peu oublier ma tristesse, alors... Pourquoi dites vous cela ?"

Dakota réalisa qu'elle était en train de parler à un professeur, qui plus est, assis dans le couloir et avec ses mains sur ses genoux. La situation pourrait être vraiment gênant si le doyen ou même un autre professeur les surprenait ainsi. Elle n'avait aucune envie qu'il ai des ennuis par sa faute, surtout maintenant qu'il avait enfin décidé de s'ouvrir à elle. Cependant, elle ne ressentait aucunement l'envie de clore cette conversation, bien au contraire, elle aurait aimé qu'elle ne se termine jamais.

La jolie brune lança son fameux sourire ravageur à Damien, elle était heureuse qu'il soit près d'elle. Elle avait enfin trouvé quelqu'un à qui elle osait parler de ses soucis sans avoir peur d'être jugée.

"Vous ne croyez pas qu'on ferait mieux d'aller ailleurs ? Ca serait un peu embarrassant que l'on surprenne ici !" Elle se mit à rire, alors qu'elle ne pensait plus pouvoir y arriver. La maladie de son père était toujours bien présente dans son esprit, mais grâce à Damien, elle avait repris courage, elle était maintenant quasiment certaine qu'il allait s'en sortir.

Une ile secouée par la tempête.Les saisons sont toutes identiques. Sur le rivage de la vie, l'horizon passait sans arrêt, et toujours, la même continuité, on apprenait à vivre avec des soucis plus ou moins gros, parfois c'était des soucis de porte-feuille et parfois, c'était la santé qui flanchait complètement, on devenait malade, on devenait complètement cinglé, on souffrait, on s'échinait, on devenait dandy, ou au contraire, on souffrait de plus en plus, et ce monde égoïste n'en avait rien à secouer, ces gens là dehors, se nourrissaient de vos malheurs comme les fantômes se nourrissent de la peur.

Ils devenaient gros à vous faire du mal, plus ils bouffaient de vos malheurs, plus la vie des bien pensants en costumes de capitalistes d'autobus devenait intéressante, c'était de cette manière, l'engloutissement, l'enrichissement, qu'ils devenaient de plus en plus puissants. Ils vivaient du mal absolu, ils bouffaient du malheur de pauvres gens, des petits, oubliés en chemin sur la route géante du capitalisme et de la mondialisation. Produire à l'étranger et laisser les travailleurs de son propre pays dans la merde, c'était la doctrine que Damien se refusait à suivre.

C'était exactement la même chose avec les rumeurs. Elles nourrissaient les mauvaises langues comme des légumes dans la bouche d'Eva Joly ou des saucisses bien épaisses pour Adolf Hitler. C'était comme ça que ça fonctionnait sur cette putain de planète. Et Damien savait exactement ce qui allait se passer si on osait voir le professeur le plus dépravé de ce campus en la présence d'une dunster. Ca allait parler sur une possible relation amoureuse entretenue par les deux jeunes personnages. Certains n'avaient donc pas de conscience, et voir une jeune femme pleurer alors qu'un homme plus vieux se contentait de lui tenir les mains, c'était forcément un abri à relations sexuelles et autres dépraves que le monde moderne avait posé comme des valeurs morales certaines. On pensait comme la communauté, diverger n'était pas autorisé. Débattre, c'était inutile, on savait tous que la masse avait raison. Et lorsqu'on tentait de s'opposer à cette masse, on se faisait écraser sous son poids, on était complètement interdit de vivre. Un pull violet ? Des chaussures oranges ? La mode, vieux con, c'est les chaussures rouges et le pull noir, t'es out et tu vas mourir. C'était exactement le genre de comportement, que Damien, encore une fois n'aimait pas.

Il était majeur, vacciné, et porter un t-shirt orange était un crime de haut niveau. Oui, il avait bafoué les règles établies par Lagarfield et autres connards dans le genre. Être soi était un crime punissable d'une sentence sans appel : l'exclusion définitive de la société. Un rébus, un abruti aux yeux des autres était celui qui se refusait à entrer dans le moule, et aujourd'hui, Damien en faisait parti. Si il avait envie de réconforter son élève, c'était son droit, n'en déplaise à toute cette marmaille de vicieux, à l'affût du moindre scoop pour ébranler l'université. Vous vous imaginez ? Bradford et Sanders qui fricotent ensemble ? C'est quoi ce crime ? Non, mais vous vous rendez compte ! Il couche avec son étudiante !

Une main dans une autre était un symbole sexuel, ou pire, c'était le symbole d'un profit. Un profit.

-Mes parents ont comment dire.... C'était des notables de cette ville, mon père avait des exploitations de pétrole un peu partout sur le territoire américain et dans les pays d'Amérique latine. Ma mère a été avocate avant de finir comme maire. Vous voyez, j'ai été à la garde de précepteurs et de nourrices et même plus que les enfants de Michael Jackson.Et on parle même pas de mon malheur dans le journal du trou du cul du monde.

Il fit un sourire à sa propre remarque, c'était totalement vrai après tout. On ne parlait pas de lui, et il avait vécu pire que ce Blanquette (sérieux, Blanquette quoi, les journalistes étaient pas nets là). Il la regarda et dans un autre sourire, il s'exprima.

- J'irais où tu iras.

Wah, des paroles de chanson et un tutoiement, la relation était en progrès flagrant là.

The End :o