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Maxym & Priape
Le coude qui s’enfonça dans mes côtes m’informa que j’avais touché mon but avec ma remarque. Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres alors que la jeune femme me renvoyait dans la figure mon bide complet avec les boutons de cet ascenseur infernal et mon incapacité à le faire redémarrer… « On peut pas être bon dans tous les domaines... » me défendis-je, histoire de ne pas me laisser désarçonner par sa répartie. Depuis le début de notre mésaventure, la jeune femme semblait avoir réponse à tout et surtout elle semblait déterminée à avoir toujours le dernier mot. Dommage pour elle, elle était tombé sur le mauvais garçon. Pourtant, et malgré le fait qu’elle me qualifie d’agaçant, je tentais d’apaiser un peu les choses. Une petite trêve puisque de toute manière nous étions condamnés à rester coincés ici. Je repris alors la parole en me présentant et elle me demanda ma confrérie. « Dunster et toi ? » A vrai dire j’aurais pu très bien essayer de deviner et c’est ce que je fis en même temps que je prononçais ma question. Je rayais aussitôt les jaunes de la liste. Même si je n’étais pas le plus impliqué des membres de ma confrérie, la jeune femme n’était pas le genre de fille à côté duquel on pouvait passer sans la remarquer. Et puis avec un tel tempérament… Je ne la voyais définitivement pas chez les Lowells. Bien qu’elle ait ce petit côté marginal… Je ne la voyais pas non plus chez les Quincys, trop mordante, trop coléreuse, trop déchaînée… Et puis elle avait ce petit côté insoumise qui ne me permettait pas de la classer chez les Cabots, malgré sa classe et son physique de princesse… Il lui manquait évidement quelques attributs pour intégrer les Winthrops… Les confréries qui me restaient donc en tête étaient les deux rivales : Eliots ou Mathers… Je savais très bien que beaucoup des étudiants de ces fraternités m’auraient égorgé sur place pour avoir formulé cette question à voix haute, mais comme de toute façon ma partenaire d’infortune me détestait déjà et qu’elle me trouvait déjà agaçant, je décidais que je pouvais bien en rajouter une couche : « Mather ou Eliot ? » ajoutai-je suite à ma première question. Elle m’apprit ensuite qu’elle s’appelait Maxym avant de me demander soudain si je connaissais Denys. Sa question me déconcerta. Je restais un instant muet, hochant simplement la tête dans la pénombre, puis me rappelant soudain que l’obscurité l’empêcherait probablement de voir mon geste affirmatif, je repris la parole : « Ouais, je le connais. C’est mon petit frère. » D’où elle le connaissait, voilà la question. Avec mon cadet, on était plus vraiment en bon terme. D’ailleurs depuis qu’il avait déserté le campus, je n’avais plus aucune nouvelle. Entendre son prénom surgir dans cette conversation me troublait plus que je ne voulais l’admettre. Je ne pus m’empêcher de demander : « Tu le connais ? »
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