it's been a long, long time. ◣ T&C.

Voir Torrey dans un état pareil te rendait très mal. La brune est le genre de fille qui mérite le ciel et la terre, tout l'or du monde et surtout, tout le bonheur que la Terre toute entière puisse porter. La voir si triste, si déchirée te rendait tellement vulnérable. Le mieux que tu pouvais faire dans une situation pareille, c'était de lui tendre une oreille attentive et surtout, dépourvue de tout jugement. Jamais au grand jamais tu n'oserais la juger par ses actes ou ses paroles. Tu la considères d'abord et avant tout comme une femme surhumainement forte et tellement courageuse. Point final. « Merci Charlie… vraiment. Et toi alors, ça va? » Tu souris légèrement, passa une main dans tes cheveux. « Tu peux toujours compter sur moi, Torrey. N'en doute jamais. Je vais t'aider du mieux que je peux, à chaque fois. » répondis-tu, confiant. Tu lâcha l'une des mains de Torrey et pris une petite gorgée de ton café de la main libre et reposa la tasse au même endroit. La question que la jeune dunster face à toi venait de te poser pouvait se répondre de deux façons. Soit tu lui dis que tout va bien, que rien ne cloche ou alors tu oses enfin lui parler de Castiel. Chose que, jusqu'à présent, tu n'as jamais fait. Tu retournas prendre la main de ta douce amie et lui fis un mince sourire. « Tu veux vraiment le savoir ? » répondis-tu en faisant allusion à la précédente question de ton amie.

Je savais que je pouvais compter sur Charlie quoi qu’il arrive et, même si je ne lui avais pas raconté en détail ce que j’avais fais de mon été, j’étais terriblement soulagé d’avoir un peu parlé avec lui. Ses conseils étaient toujours les meilleurs que je puisse recevoir et cette fois ne faisait pas exception à la règle. Alors, comme prévu, je changeai de sujet. Après tout, je n’étais pas ici pour m’apitoyer sur mon sort. Lui aussi méritait d’avoir mon attention. C’est pourquoi je lui demandai comment il allait juste au moment où la serveuse revint avec nos cafés. Charlie prit une gorgée du sien et moi de même avant de le poser entre mes mains. « Tu peux toujours compter sur moi, Torrey. N'en doute jamais. Je vais t'aider du mieux que je peux, à chaque fois. » Je souris, je n’en doutais pas, il n’avait pas à s’inquiéter à ce sujet. Il reposa ses mains sur les miennes par-dessus ma tasse de café qui dégageait une chaleur diffuse contre ma peau étrangement froide en cette fin d’été. « Tu veux vraiment le savoir ? » Je plongeai mon regard dans le sien. S’il me posait cette question, c’est qu’il avait un gros morceau à lâcher. J’esquissai un sourire. « Tu peux tout me dire Charlie, vas-y. »

« Tu peux tout me dire Charlie, vas-y. » Évidemment que tu pouvais tout lui dire et ça n'a jamais été une question à débattre. Depuis le jour où vous vous connaissiez, vous vous accordiez une confiance mutuelle qui rend jaloux les plus vieux couples de l'université. Les gens ont souvent dit « bah, c'est parce qu'il est gai. Il a ce côté attentif que tous les gai ont », mais entre la belle brune et toi, ça a toujours été bien plus que ça. Une genre de connexion, un truc indescriptible qui n'arrive qu'une seule fois en cent ans. Ou du moins, c'est ce que tu aimais croire… Tu inspira un bon coup, cligna des yeux et pinça tes lèvres. Raconter cette histoire à ta meilleure amie te rendait nerveux puisque tu avais promis à Castiel de n'en parler à personne… Tant pis. Torrey n'était pas personne; elle était ta plus fidèle alliée. « En fait, j'ai renoué avec un ancien ami de la fac et… Tout ça a prit une tournure très étrange. Si bien que je ne sais plus en penser. Ou du moins, je ne sais plus ce qu'il pense… » avoua-tu, d'une traite. Tu avais partiellement exposé le problème, mais si la Dunster face à toi désirait en savoir davantage, tu savais qu'elle te poserait les bonnes questions. Pour l'instant, c'était déjà suffisant. Ça te faisait déjà un petit quelque chose que d'en parler si peu, n'imaginons pas ce que ça te ferait de tout lui raconter.

Charlie hésita un peu, mais je savais que mes preuves étaient faites depuis longtemps. Il savait qu’il pouvait tout me dire et avoir une confiance aveugle en moi puisque je savais la même à son sujet. C’était ainsi entre nous deux et ça ne changerait jamais. Même si on était un moment sans se parler ou se voir, rien de tout ça ne changeait, jamais. « En fait, j'ai renoué avec un ancien ami de la fac et… Tout ça a pris une tournure très étrange. Si bien que je ne sais plus en penser. Ou du moins, je ne sais plus ce qu'il pense… » Je l’écoutai sans rien dire, pesant ses paroles et tentant de comprendre de quoi il en retournait. Au final, j’en déduis qu’il y avait très certainement des sentiments –pour la plupart complexes- d’impliqués dans cette histoire et que c’était pour ça que ce n’était pas facile pour lui de me le dire. « Est-ce que lui sais ce que tu en penses toi? » Si ni un ni l’autre ne savait ce que l’autre ressentait réellement alors ils avaient de quoi être vraiment mal!

Tu pris la parole et, d'une voix un peu incertaine, tu exposa ton problème à la belle Dunster qui se trouvait face à toi. Ça te faisait tout étrange d'en parler, étant donné que tu n'avais pas parlé de ça à personne. Tu l'avais promis à Castiel, mais là... C'était devenu tellement complexe et ça te prenait tellement d'énergie que tu ressentais ce besoin de te libérer. Qui plus est, tu savais que Torrey était une oreille sûre et qu'elle n'irait pas parler de ça à qui veut l'entendre. Tu n'as plus à t'en faire à son sujet; depuis toutes ces années, tu t'es bien vite rendu compte que la jeune femme est une alliée de taille et que tu peux lui faire confiance, quel que soit le sujet. « Est-ce que lui sais ce que tu en penses toi? » répondit-elle, sur un ton très calme et posé. Tu humecta tes lèvres et détourna le regard. Il le savait très bien, oui. Et plus d'une fois tu le lui avais dit... « Oui. Il le sait. » répondis-tu, en reposant ton regard sur la belle brunette. « J'ai quasiment l'impression que je lui cours après. Et ça donne rien. Il me montre de l'intérêt, agit en jaloux et après, quand je lui dis que je l'aime, il bloque. Il veut pas officialiser, mais il veut pas non plus laisser tomber... Je sais plus quoi faire. ». Dis-tu, la gorge serrée et le coeur gros. Ça te faisait toujours très mal d'y penser. Parce qu'au final, toi tu l'aimais vraiment et tu ne serais pas prêt à accepter que lui puisse ne pas t'aimer autant que toi tu l'aime.

Cette situation semblait très difficile pour Charlie et j’avais mal pour lui. Je comprenais ce qu’il pouvait ressentir d’un certain côté même si au fond, je devais être bien loin du compte. « Oui. Il le sait. » J’hochai la tête, c’était au moins ça. Les démarches étaient donc enclenchées… « J'ai quasiment l'impression que je lui cours après. Et ça donne rien. Il me montre de l'intérêt, agit en jaloux et après, quand je lui dis que je l'aime, il bloque. Il veut pas officialiser, mais il veut pas non plus laisser tomber... Je sais plus quoi faire. » Je secouai lentement la tête en prenant une gorgée de mon café –il fallait que je le boive avant qu’il ne soit froid!- « J’aurais envie de te dire de le laisser courir un peu à son tour, mais j’ai l’impression que dans la situation présente, ça ne servirait à rien. Peut-être a-t-il besoin de plus de preuve encore? Il est du genre très insécure ton mec? Il a eu plusieurs relations avant toi? Il a peut-être été blessé pas mal la dernière fois, ça expliquerait son blocage… »

HJ: