Thanks for the memories feat JAMIE

 
A walk to remenber.

L’on dit que les rêves peuvent parfois refléter notre état d’esprit. Qu’ils reflètent nos préoccupations, nos peurs, nos souvenirs, nos envies les plus profondes. Je n’y avait jamais cru. Ce que je croyais n’était rien d’autre que ce que je pouvais voir. Et j’assistais une fois de plus à mon réveil en nage, impuissant, les souvenirs de mon dernier rêve étaient une nouvelle fois lacunaires, parfois inexistants. Assis sur mon lit, j’observais en boucle la décoration de ma chambre, les tableaux étaient hideux et la porte-fenêtre, à demie-ouverte. Je repoussais le drap qui me recouvrait et me levait avec paresse. Passant une main sur mon visage, je constatais peu après qu’il était près de neuf heures du matin. Je n’avais dormi que trois heures. Enfilant un jean, un pull fin et des chaussures, je passais déterminé près d’un miroir devant lequel je m’arrêtais. J’étais pâle mais tout aussi rouge, l’air essoufflé, presque malade. Je répétais le même rêve inlassablement, pour me réveiller chaque nuit de la même manière. Je ne comprenais rien, dormait mal et était épuisé. Je décidais alors que prendre l’air frais du matin me ferais le plus grand bien alors que la rentrée scolaire battait son plein. Le Summer Camp me manquait déjà. Après une journée plutôt mouvementée, sans de réels soucis particuliers, je décidais de me diriger vers le complexe sportif afin de faire quelques longueurs dans la piscine et me détendre un peu. Mais à peine eu-je enfilé mon maillot qu’un vertige me prit de plein fouet. M’asseyant sur une chaise longue qui se trouvait non loin et loin des regards des autres étudiants, je décidai finalement de m’allonger dans le but de fermer quelques instants les yeux. Sans m’en rendre compte, je m’endormi instantanément. Un couloir blanc, des flammes rouges…la sueur envahissait une nouvelle fois mon visage.   «»

A walk to remenber.

C’était toujours la même rengaine, toujours les mêmes rêves et les mêmes moments revécut inlassablement. J’étais prisonnier, prisonnier d’un couloir blanc, je pouvais encore sentir mon sac en cuir pendant le long de mon corps, son contenu pesant lourdement sur mon épaule, la chaleur des flammes et les cris. Puis soudain, cette explosion, ce bruit infernale à en bruler des tympans. Je courrais, le sang perlant le long de mon front après m’être cogné puissamment la tête. Ciel, j’étais pourtant conscient que ce n'était qu'un rêve, un autre de plus comme ceux dont j’avais l’habitude, néanmoins je n’arrivais pas à ouvrir les yeux, je ne parvenais pas à me libérer. Je courrais encore et inlassablement, fuyant le feu et la fumée, fuyant mes propres souvenirs et ma peur rattachée. Quand soudain, mes yeux s’ouvrirent deux même, alors que ma respiration était saccagée et que ni la fraicheur de la piscine ni le fait de reconnaitre un lieu sûr, ne m’aidait. Je passais une main sur mon visage, me souvenait du comment j’avais atterri sur ce transat. Je ne portais que mon short de bain et me trouvait chaud presque tremblant. Je me redressais tout doucement, me rendant soudain compte que j’avais parlé dans mon sommeil. Je me sentais ridicule, ne me souvenant que de quelques mots prononcés : « Harvard, fumée, feu, couloirs blancs ? Je deviens fou. » J’hochais la tête après avoir répété ses mots. Je devenais fou, y’avais rien à dire d’autre. Tout à coup, je constatais que je n’étais pas seul à me préoccuper de ma torpeur, une jeune femme mouillée se tenait tout près et m’observais. J’avais surement du lui faire peur avec mes propos et me mis à la fixer à mon tour. Je n’aurais pas sur dire lequel de nous deux était le plus en état de choc.

 
A walk to remenber.

J’avais encore le cœur qui battait à mille, mon sang ne faisait qu’un tour dans mes veines alors que je me sentais presque capable de sentir la fumée et cette fâcheuse odeur de roussit ou de bruler, selon les respirations que je prenais. Je ne me comprenais pas. Le Summer Camp venait de toucher à sa fin et je pensais encore à cet évènement arrivé il y avait déjà quelques mois. Les rêves à propos de cet accident m’étaient revenus suite à mon accident de voiture et je dois dire que finalement, cela m’avait plus meurtri que ce que je ne m’étais imaginé. Je passais une nouvelle fois, une main sur mon visage, me sentant cette fois-ci, presque nauséeux. Où était passé ce courage qui me caractérisait si bien ? Dormir désormais, me faisait presque peur. Je reportais ensuite mon attention sur la fille qui se tenait face à moi, elle était trempée signe qu’elle venait d’assouvir un petit plongeon dans la piscine et me regardait comme-ci j’étais un fou furieux échappé de son asile. Contre toute-attente, elle prit la parole : « Tout va bien ? » Je venais de rêver ces paroles où me les avait-elle vraiment prononcées ? Elle avait une voix blanche presque lointaine. J’hochais la tête, mes mots s’entrechoquant dans ma gorge. J’étais encore trop sonner pour me rendre compte de ce qui se passait autour de moi. Je décidai néanmoins de lui répondre, même dans ma torpeur, je restais courtois et poli : « Euh oui merci. » Elle avait surement du me voir pendant que j’agonisais comme un malade. Je ne pus m’empêcher de lui lancer un coup de tête, afin de déterminer sa condition. « Et vous … toi ? Pas trop froid ?» J’avais hésité. Néanmoins, elle n’avait pas l’air plus vielle que moi, voir plus jeune.

A walk to remenber.

Alors que je venais de sortir de ma torpeur, la jeune femme face à moi me regardait l’air presque préoccupé, alors que je ne l’avais jamais vu de toute ma sainte vie. Peut-être m’avait-elle entendu ? Ou était-elle consciente de l’état de choc dans lequel je me situais ? Néanmoins, elle me dit d’un ton presque normal : « Oh oui bien sûr, excuse-moi, tu as l'air en forme. » Vraiment ? Était-elle en train de se moquer de moi, car si c’était le cas, ce n’était pas très gentil, surtout dans l’état dans lequel je me trouvais. Je lui fis un sourire gêné, car je ne me sentais pas du tout en forme. Je me demandais aussi pourquoi est-ce qu’elle restait là, à me regarder, m’observant presque comme un élément de foire. Je l’observais à mon tour, prendre une serviette afin de s’essuyer. « Il faisait plus chaud dans la piscine maintenant que tu le dis. » Piqué une tête me donnait finalement envie, j’avais chaud et songeait que l’eau froide de la piscine m’aiderait à mettre mes idées au clair. J’hochais des épaules, tentait de me lever mais me rassit finalement, faisant l’objet d’un tournis horrible. Je me pinçais l’arête du nez, fermant les yeux. Lorsque je les rouvris je lui dis : « Je suis Jamie au fait. » Je lui aurais bien tendue la main mais j’étais vraiment trop sonné et sur la défensive. « Excuse-moi de te demander ça, mais, est-ce que par le plus grand des hasards, tu m’aurais entendu parler…seul, là y’a quelques minutes ? » Je voulais en avoir le cœur net.

 
A walk to remenber.

Elle me répondit d’une voix qui me semblait assez lointaine : « Lavender. » Je ne l’avais jamais entendu et ne reconnaissait pas le visage de cette nouvelle arrivante. Je devais certainement lui faire très peur. Je n’étais pas au top de ma forme. Je me mis à la détailler. Elle était assez belle, surement en couple. À ma question pour savoir si j’avais parlé dans mon sommeil et dis peut-être, des mots compromettant, Lavender me répondit que part une autre question : « Et si c'était le cas...? »  J’eus une expression intriguée. Pourquoi me demandait-elle ça ? Quel rapport ça avait avec ma question ? J’enchainais du tac-o-tac : « Si c’était le cas, j’aimerais bien savoir ce que j’ai pu raconter histoire de savoir si j’ai joué ma réputation ou non. » Je lui fis un sourire, mais je n’étais absolument pas convaincu, j’étais même en train de mourir de peur, essayant de comprendre ce que j’avais bien pu raconter ou non. Elle avait surement du m’entendre. Maintenant que j’y réfléchissais, j’avais vraiment l’impression d’avoir parlé. Au secours, je voulais connaitre la vérité. « Alors ? Tu ne veux pas me dire ou ne m’a tout simplement pas entendu ? »  J’espérais juste ne pas avoir dit de choses qui fâchent.