(flashback) What lies above ღ TORREACHANN

Kovu ne disait rien et ça m’inquiétait. Se souvenait-il ou non de qui était Wyatt? Peu importe, du moment qu’il ne se mettait pas en tête d’aller lui défoncer la gueule. Après tout, ce n’était pas que de ça faute, mais aussi la mienne. N’ajoutant rien, il prit simplement son sac et commença à y fourrer ses affaires. Mon cœur s’arrêta dans ma poitrine. Qu’est-ce qu’il faisait? J’essuyai rapidement mes larmes, mais elles continuaient de tomber. "Je rentre chez moi." Je fis un pas vers lui et m’arrêtai. Qu’est-ce que je devais faire? Avais-je décemment le droit de le retenir? « Kovu… j’t’en pris… » Je ne pouvais peut-être pas lui demander de rester, mais je pouvais tout de même lui faire comprendre que je l’aimais toujours. Ma main se referma finalement sur son poignet que je serai de plus en plus fort en secouant la tête. J’étais pathétique, mais tellement confuse.

Je me sentais étrangement vide. Un peu comme si j'étais hors de mon corps. Comme si ce n'était pas moi qui faisait ce sac et le lançais sur mon épaule. Comme si une épaisse brume m'entourait. Quand les doigts de Torrey se refermèrent sur mon poignet, je ne le sentis qu'avec un retard, comme si elle effleurait à peine ma peau de loin. L'image de la scène me vint et je me surpris à trouver sa drôle. Moi en homme trompé et elle en larmes. C'était assez ridicule. Que devais penser Kovu de là où il était, cadavre dévoré par les vers jusqu'à l'os ? Cette autre vision me laissa un goût de cendre en bouche, les lèvres pincées par le sarcasme de mon esprit. Dans un sens, c'était moi que je voyais pourrissant ainsi dans un cercueil capitonné. Je me tournais lentement vers elle, la gorge serrée et une drôle de sensation au creux du ventre. De ma main libre, je lui fis lâcher mon bras avec une facilité déconcertante tellement elle était dans un état minable à cet instant. Elle me dégoutait. Comment avais-je pu croire à des sentiments ? "Tu me pries de quoi ? De rester à attendre que Wyatt se repointe ?"

Kovu s’arrêta et se retourna très lentement vers moi. Lorsque je croisai son regard, une immense vague froide me traversa, qui était cet homme? Je ne voyais plus mon Kovu dans son regard. Comme s’il avait complètement déserté son corps. Qu’est-ce que j’avais fait? Il retira ma main de son poignet et je ne pus même pas résister tellement j’étais sous le choc et pitoyablement faible. "Tu me pries de quoi ? De rester à attendre que Wyatt se repointe ?" Je secouai lentement la tête de gauche à droite. Il avait bien raison, je ne pouvais pas lui demander de rester comme si de rien n’était. Pourtant, il avait tort sur un point. Wyatt n’allait pas tout bonnement se pointer ici, il avait une petite amie lui aussi…. « Je t’aime Kovu…. » Bon sang, comme j’étais minable.

Ma réaction était hypocrite. J'étais celui qui mentait depuis le début. J'aurais pu tout lui avouer, lui dire que nous étions a exæquo. Mais il y avait une autre solution pour me débarrasser de ce mensonge. La laisser partir, la laisser oublier Kovu et le mal que je pouvais lui faire avec ce regard de dégout aujourd'hui. Avec le temps, elle et Wyatt pourrait être ensemble et il pourrait faire disparaitre le père de Lily et moi avec. Dans quelques temps, elle apprendrait ma véritable identité sans se sentir trahie aussi violemment. C'était une bonne solution. pourtant je ne parvenais pas à m'y résoudre. "Moi aussi je t'aime. Mais peut-être que ça ne change rien..." Je fermais les yeux indécis. Je ne savais que faire parce que chacun de mes mouvements pouvaient signer ma perte. Quoiqu'il arrive.

Si seulement j’avais su à ce moment-là tout ce qu’il me cachait. Si j’avais compris avant qu’il n’était pas qui il prétendait être, alors peut-être et seulement alors j’aurais pu me sentir moins coupable. Seulement voilà, j’étais encore persuadé d’avoir Kovu, le vrai, devant moi. Et c’est ce qui expliquait ma si grande peine. Après autant de temps séparé de lui, je le retrouvais enfin et j’avais l’audace de le tromper avec un autre. C’était quoi mon problème? Incapable de trouver une solution pour le retenir et consciente qu’il avait sûrement besoin de réfléchir, je me contentai de lui dire que je l’aimais. "Moi aussi je t'aime. Mais peut-être que ça ne change rien..." Je fronçai les sourcils en sentant les larmes rouler sur mes joues. Comment ça, ça ne change rien? « Quoi? De quoi tu parles… ? »

Je ne pu m'empêcher de faire un pas vers elle en voyant le désarroi dans ses yeux. Normal qu'elle ne comprenne pas ce dont je parlais, elle ne pouvait pas savoir. Il était temps pour moi d'être honnête. Peut-être pas quand à mon identité mais par rapport à ce qui se passait entre nous à nos sentiments. "Peut-être que tu l'as remarqué mais depuis mon retour, je suis un peu largué, j'ai du mal à reprendre ma vie d'avant tu comprends ? Je pense qu'on devrait prendre un peu d'espace. Et ce que tu viens de me dire confirme ce que je pense : je ne te rend plus heureuse. Je ne suis plus celui que j'étais avant et je ne pense pas que ce Kovu revienne un jour..." Je lui lançais un regard presque suppliant. Je ne voulais pas qu'elle s'en veuille mais en même temps, ce qu'elle avait fait me glaçait jusqu'aux os... Je m'approchais encore un peu avant de la tirer par le poignet contre moi, espérant qu'elle ne rejette pas mon étreinte. "Je vais rentrer à Cambridge... Sauf si tu t'y oppose vraiment. Mais je crois que ce serait mieux qu'on réfléchisse tous les deux si nous sommes ensemble par habitude ou parce qu'on s'aime vraiment comme avant..." J'aurais pu ajouter quelque chose pour la rassurer mais j'ignorais quoi dire. Je posais un baisé dans ses cheveux, m'attendant à être repoussé.

Kovu s’approcha finalement de moi. C’était un bon début puisqu’il ne reculait pas d’avantage. Puis, il me confia : "Peut-être que tu l'as remarqué mais depuis mon retour, je suis un peu largué, j'ai du mal à reprendre ma vie d'avant tu comprends ? Je pense qu'on devrait prendre un peu d'espace. Et ce que tu viens de me dire confirme ce que je pense : je ne te rends plus heureuse. Je ne suis plus celui que j'étais avant et je ne pense pas que ce Kovu revienne un jour..." Les larmes continuèrent de couler sur mon visage. Il avait raison, il n’était plus le Kovu d’avant et j’avais bien du mal à le reconnaitre. Mais de là à prendre de l’espace? Il me prit le poignet et m’attira vers lui, je le laissai faire, trop contente qu’il veuille encore être près de moi. "Je vais rentrer à Cambridge... Sauf si tu t'y oppose vraiment. Mais je crois que ce serait mieux qu'on réfléchisse tous les deux si nous sommes ensemble par habitude ou parce qu'on s'aime vraiment comme avant..." J’enfouis ma tête contre son torse alors qu’il embrassait le dessus de ma tête. C’était probablement la meilleure chose à faire. « Promet moi d’être à la maison à mon retour… » dis-je en relevant la tête vers lui, avec un regard suppliant et les lèvres tremblantes.

Étonnement, elle prenait bien ma décision. Dans un sens, ça lui laissait le champ libre pour être avec Wyatt mais je ne pouvais me résoudre à imaginer ça d'elle. Je plongeais mon regard dans le sien quand elle me demanda de promettre de ne pas disparaitre. J'avais beaucoup de mal à faire ce genre d'engagement. A cet instant précis, j'avais envie de fuir et pas seulement de la pièce. Je soupirais lentement. "Je te le promets." Même si au fond, je pensais que ce serait elle qui ne voudrait plus de moi. Le temps que je lui laissais devait lui permettre de faire le point. Et très honnêtement, ça sentait mauvais pour ma pomme. "Profite bien des vacances ma chérie." Je l'embrassais sur le front avant de ramasser le reste de mes affaires. Je partis avec un simple regard en arrière, peiné mais sûr d'avoir fait le bon choix. Maintenant, je devais réfléchir à la suite des événements.

Kovu hésite suffisamment longtemps pour me faire douter, mais fini quand même par me répondre : "Je te le promets." J’aurais voulu sourire, mais j’en étais incapable. Ça me brisait le cœur de savoir qu’il se sentait dans l’obligation de partir pour mieux penser à tout ça. J’avais terriblement peur qu’il me laisse tomber ou disparaisse à nouveau… "Profite bien des vacances ma chérie." Je fronçai les sourcils en baissant un peu la tête alors qu’il m’embrassait sur le front. Je relevai la tête péniblement pour le regarder partir avec son unique sac sur l’épaule. Qu’est-ce que ça voulait dire tout ça? Quelle connerie avais-je fais? Il ne me pardonnerait sûrement jamais… Je m’assis lentement sur notre lit avant d’enfouir mon visage dans mes mains et me remettre à pleurer.