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Jay & Dixie ♥
« J’perds mon temps avec ce type de mecs parce que celui que je veux n’a pas bien l’air de vouloir de moi. Et ça… ÇA, ca me fait mal, Jay. Tellement! » Oui, mes yeux étaient remplis d’eau, de larmes, et même si Jay les avais séchées quelques minutes plus tôt, elles recommençaient déjà à couler abondamment, parce que ce «mec que je veux et que je voudrai toujours» se tenait tout juste en face de moi. Est-ce que c’est déjà arrivé à quelqu’un de vivre cette proximité en même temps que cet éloignement? J’étais si près de Jay, et pas que physiquement. J’étais près de lui, on s’était toujours connus, on avait appris à se connaître sur le bout des doigts, on s’était vus grandir, vieillir, embellir, on avait vécu nos peines et nos joies ensemble, nos blessures, nos rires et nos sourires. Bref, tout. Absolument tout. Et qu’est-ce que mon meilleur ami pouvait me faire complètement craquer. Pour être sincère, nous étions dehors, l’un face à l’autre, devant ce restaurant, à s’engueuler, et moi à pleurer, et je tremblais comme une feuille. Je n’avais pas froid, loin de là ; la température était bien trop élevée en chaleur pour avoir froid. Non, je tremblais carrément, sentant presque mes jambes faiblir sans raison sous mon poids. En plus de ça, j’avais le cœur qui battait si vite dans ma poitrine que j’avais l’impression qu’il allait exploser. En somme, je me sentais ridicule, idiote et conne, mais je ne pouvais rien y faire ; c’était plus fort que moi, et c’est Jay qui me faisait cet effet. Certains avaient peur des araignées, d’autres des reptiles, ou même d’autres des hauteurs. Moi, j’avais à la fois peur de perdre mon meilleur ami, et peur de trop m’en rapprocher. Mais je voulais tellement être plus près de lui, être dans ses bras maintenant et pour toujours encore. Je voulais être entièrement à lui, parce que je savais pertinemment que jamais il ne me ferait du mal, même s’il m’en faisait bien assez présentement, sans même le savoir, sans probablement même le souhaiter, j’imagine. Je voulais que tous mes beaux moments se déroulent avec Jay, et qu’avec Jay. Enfin, ceux qui ne pouvaient être que partagés en amoureux. J’avais bien beau être jeune, 23 ans, et vouloir profiter de la vie à fond, je commençais de plus en plus à prendre conscience que l’avenir que je voulais, c’était que Jay fasse partie du mien et j’espérais tellement faire partie du sien.
C’était tellement diffcile d’avoir à constamment dire à mon meilleur ami que j’aimais passer des moments agréables et intimes avec des garçons. Que j’aimais bien être un plan cul, mais je pouvais pas lui dire que si j’aimais bien être qu’un simple plan cul pour les mecs dont je visitais les lits ou qui visitaient les miens, c’était parce que je ne pouvais pas être dans les bras et dans le lit de celui qui me rendait complètement folle : lui. Merde. J’avais envie de le crier sur tous les toits, mais à chaque fois, je bloquais. Et plus les jours passaient, plus mes sentiments s’amplifiaient. Ce serait mentir que de dire que pas une nuit je ne rêvais à lui. Non, en effet, toutes les nuits je me surprenais lorsque mes pensées et mes rêves s’orientent vers lui, vers mon meilleur ami, vers ce meilleur ami qui faisait battre mon cœur à cent mille à l’heure. Mais encore une fois, je n’étais pas pour le lui avouer ; pour qui me prendrait-il, si ne ressentais pas les mêmes trucs que moi je ressentais? « Si tu me connais si bien que ça, si tu sais si bien ce que je mérites, alors ouvres-les yeux et tu verrais ce dont j’ai réellement enve… Et dis-moi donc…Termine ta phrase ; en tout cas pour qui ou quoi…?! » Ouais, s’il ouvrait enfin les yeux sans se voiler, il réaliserait enfin l’étendue de mes sentiments à son égard. Pourquoi cela semblait-il si impossible? Pourquoi j’avais cette impression que ça ne fonctionnerait pas alors que c’est ce que je voulais plus que tout au monde? Il fallait que je fasse le premier pas. Il le fallait, sinon on avançerait pas. Mais…pas ce soir, j’en étais incapable, j’étais pas prête. Maintenant que nos deux visages étaient à proximité l’un de l’autre, je n’arrivais plus à contenir mes tremblements ni même à empêcher mon cœur de battre fortement, ni même d’empêcher le rouge me monter aux joues. Je savais qu’il me regardait, et je savais qu’il voyait mes larmes, qu’il voyait mon maquillage couler. J’aurais aimé qu’il m’embrasse, qu’il m’emmène chez lui et qu’il me dise à quel point il était fou de moi, mais au lieu de ça, il posa sa main sur mon épaule. Quoi?! Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais, et je me serais effondrée en pleurs, si j’avais été seule. Incapable de me retenir, même si je n’arrivais pas à le lui dire ni même à l’embrasser, je me jetai dans ses bras pour qu’il me serre contre lui. Peut-être qu’il verrait ça comme une marque d’affection entre amis, mais pas moi… « Je fais ça parce que j’en ai marre d’être amoureuse des mecs qui n’en ont rien à foutre de moi. Au début Sören, même si c’était pas le vrai amour, et puis maintenant…» Et puis maintenant toi. Merde, j’avais peur, mais là, je me sentais si bien dans ses bras, si…en sécurité, pour un moment au moins…
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