Quand une porte se ferme, une autre s'ouvre. La pièce devenait une prison. Lentement les murs se resserraient autour de toi alors que ton coeur se brisait. Chaque morceau qui tombait dans l'obscurité froide de ton âme résonnait dans ton esprit. Pan, la balle est partie ne laissant qu'une traîné de poudre derrière. Lou, tu t'es trompé, cruellement trompé. Tu as cru que votre putain d'amour démente survivrait à la distance. Survivrait à votre folle danse. Apocalypse amoureuse, tu te noies dans tous ces instants où tu as cru. Tu as cru, espéré. Du vent, rien. Un coup de poing dans le coeur, si seulement. Ta respiration s'arrête, c'est le silence à l'intérieur. Laquelle est la pire ? La désillusion ou la réalité ? Non, la pire c'est elle. C'est Gwen. "Heureusement que t'as pas dit mon nom, t'aurais été fichée auprès du Doyen..." Ta main abandonne la poignée de ta valise une fois qu'elle se retrouve placée près de l’armoire. Ton désir de retrouvailles à fondu sous son regard. Il est stupéfait, peut-être un peu blessé. Qui es-tu pour détruire sa nouvelle existence ? Pour apparaître dans sa vie sans prévenir. Qui es-tu à ses yeux maintenant ? Le passé ? Une conne qui vient tout gâcher ? Tu résistes à l'envie de te rouler en boule, de mettre tes mains sur tes oreilles pour éloigner toutes ces questions. Tu bois une longue gorgée de bière, laissant la boisson froide coulée le long de ta gorge. Un mince filet s'enfuit et caresse la courbe de ta lèvre. Tu t'en moque, tu la regardes. " Je m'en doutais que ce serait une assez mauvaise idée. " Tes mains pendent lamentablement le long de ton corps. Les seuls mouvements qui animent ton corps sont ceux de ta main droite qui serre la bouteille jusqu'à t'en faire blanchir les phalanges, ceux de tes lèvres et de ta langue lorsque tu parles et ceux de ton coeur. Ah non, c'est mouvements là se sont arrêtés quand elle t'a repoussé. Ta colère, ta tristesse, ton désespoir coulent dans tes veines avec la fureur d'un torrent. Cependant, tu n'es pas la seule en colère, Gwen aussi l'est. Ses paroles ne dépasse pas le volume de la conversation mais son ton est tout sauf amical. Il est chargé de haine, de rancoeur. " Tu sais pas c'que c'est, l'abandon. Moi j'le sais. C'que j'ai fait, c'était pas un abandon, c'était te donner une putain de chance de refaire ta vie. T'aurai pu recommencer à zéro, Lou. T'as juste pas voulu. Mais l'abandon, c'est quand ton père est quelque part sur cette planète, que ta mère est morte et que tout ce qu'il te reste, tu l'apprends sur un dossier médical falsifié ! " Une chance de refaire sa vie ? Une remise à zéro ? Tu aurais presque envie de rire si la douleur que tu ressens dans ces paroles ne te donnait pas envie d'aller la prendre dans tes bras et la protéger. La protéger de quoi ? Tu ne sais pas. De toi, d'elle, des gens, du monde. De tout. La tenir au creux de ta poitrine et la serrer fort, fort jusqu'à la fin. " Désolée mais tu aurais dû me laisser un mot. M'expliquer ton départ à la place de fuir. ". Tu as beau souffrir pour elle, tu ne peux t'empêcher de lui en vouloir. Tu ne peux t'empêcher de souffrir pour ce qu'elle vous a fait. Quel égoïsme, Lou. tu es épatante dans ta médiocrité. Gwen s'approche doucement. Tu sens son souffle contre ton visage et chaque cellule de ta peau réclame plus. Encore plus. "J't'ai pas oubliée. Ouais, j'me suis plongée dans une décadence dans laquelle j'étais bien. Et j'voulais pas t'donner de faux espoirs, j'pense que t'en as assez vu avec moi, je me trompe, Lou ? " Tu voudrais détourner ton regard mais tu ne peux pas, elle se recule légèrement mais ta main retient son poignet. Comme un réflexe. Comme un putain de réflexe. Tes souvenirs s'emballent, que cela soit les mauvais ou les bons. Tu l'aimes, pour ses défauts plus que pour ses qualités. Pour ce don, qu'elle a de te faire souffrir. " Je décide quand j'en ai assez vu ou pas. Tu as pas décidé pour moi, pour nous. "