young bodies in motion (shade)

tw : vulgarité, tabac.
@Shade R. Crowley -- la tête penchée dans l'vide, carpette d'mes cheveux qui traîne sur un sol que je devrais ranger. vivre dans l'bordel, c'est plus rassurant qu'avoir un espace bien rangé. tout est dérangé, mais ça rassure dans l'fond. aussi bordélique que moi, qu'mon crâne qui balance les informations à vive allure. pas réussir à les choper, les lâcher dans chaque conversation, histoire d'paraître un peu plus déraillée. putain d'bon, dans l'fond, de me sentir écoutée malgré tout. j'ai les pieds collés au mur, à regarder la télévision qui passe un ancien épisode d'my little pony. pas comprendre d'où ça vient exactement, mais j'souris comme une gamine, la clope au bec, elle fume la nicotine, s'échappe sans entrer dans mes poumons. danger d'fumer à l'envers, mais ça m'angoisse pas à l'idée que ça se déroule de cette manière. y'a le souvenir d'avoir laissé la porte entrouverte, d'avoir balancé l'code de' l'appartement histoire qu'il puisse entrer, venir quand ça lui chante d'le faire, y'a des mois de ça. peut-être pas le seul à avoir cette information. y'a le vent qui souffle, peut-être que là, j'crève de froid, quand j'ai aucune envie d'me bouger du lit pour fermer la fenêtre. l'sang se réserve là-haut, la bouffe aspire l'néfaste. à recracher, balancer la cendre quand l'cendrier posé sur mon bide. c'calme pour le moment, à juste regarder ce truc pour enfant. et attendre qu'il s'bouge ici, remplisse la solitude d'sa compagnie.

tw : vulgarité, tabac, drogues.
@Alexis Davinson -- Le moteur ronronne doucement, couvrant le silence de la nuit alors que tu roules vers chez elle. La route est presque vide, et les lampadaires projettent une lumière blafarde sur l’asphalte. L’ananas repose sur le siège passager, attaché par la ceinture, une absurdité qui te fait sourire. Ouais, ça t'fait penser à Bob l'Éponge, sa maison. C'est d'sa faute, là. Cette idée t’a traversé l’esprit sans prévenir, comme souvent quand tu parles avec elle. Vos échanges de SMS n’avaient ni queue ni tête, mais c’était précisément pour ça que tu les aimais. Elle se plaignait d’avoir chaud, et maintenant, voilà un ananas qui, à défaut de solutionner quoi que ce soit, pourrait peut-être la faire rire. Tu t’arrêtes devant un feu rouge, le clignotement du signal réverbéré sur ton pare-brise. Tes pensées dérivent vers elle. Une âme tordue, cassée de toutes parts, mais incroyablement vivante dans sa façon de défier tout ce qui pourrait la ranger dans une boîte. Une torchée de la vie, comme toi. Vous n’êtes peut-être pas réparables, mais au moins, vous savez vous tenir compagnie dans le chaos.   Le supermarché apparaît à ta droite, encore ouvert malgré l’heure tardive. Tu te gares sur le parking presque désert et coupes le moteur. Le bruit s’arrête brusquement, laissant un vide étrange que tu remplis rapidement en attrapant le fruit. Le vent frais te surprend alors que tu sors, et tu ajustes le col de ta veste. Quelques pas, et tu es déjà devant l’entrée de l’immeuble. Tu composes le code sur le digicode usé, le bip sonore confirmant que la porte est déverrouillée. Elle t’a donné ce code il y a des semaines. Alors tu ne frappes jamais. Ce n’est pas comme si elle s’attendait à ce que tu le fasses, de toute façon.   Tu traverses le hall froid et sombre, tes chaussures résonnant sur le carrelage. L’ascenseur est hors service, évidemment, alors tu montes les escaliers en traînant un peu les pieds, l’ananas toujours dans ta main. Quand tu arrives à son étage, la lumière du couloir clignote comme dans un vieux film d’horreur, mais ça te fait sourire. L’ambiance correspondrait presque à sa personnalité.   Tu pousses la porte – elle n’est jamais verrouillée – et entres dans son appartement. L’air y est tiède, stagnant, et l’odeur de tabac te saisit aussitôt. C’est un foutoir contrôlé, un assemblage éclectique d’objets qui n’auraient rien à faire ensemble, mais qui, ici, semblent parfaitement à leur place.   Tu te déchausses sans un mot, déposant l’ananas sur une petite table bancale près de l’entrée. Ses pas résonnent faiblement dans la pièce voisine, et tu la rejoins, suivant le bruit. Elle est là, affalée, la clope.  " T’as fini d’avoir chaud ? " lâches-tu en entrant, ton ton mi-sérieux, mi-moqueur.   Tu désignes l’ananas d’un geste théâtral. " Tada. "  Puis le joint. Plusieurs, en fait. " Double tada ".  Et, pour une raison que toi seul peux comprendre, ce simple fruit devient un symbole, un éclat absurde dans vos vies cabossées.

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@Shade R. Crowley -- plus savoir si les voyants s'allument ou s'éteignent, là-haut. neurones qui pompent les pensées à même leur création. c'bordélique, fallait l'buter avant que ça prenne une trop grande place. j'veux respirer, même si j'tue l'effort sous chaque taffe gobée. j'sais plus si l'espoir se concentre sur ses poneys qui rient, au pouvoir de l'amitié qu'ils fêtent d'leurs couleurs bien pétantes, ou si c'est nos échangés de messages qui continuent d'me faire marrer. peut-être que j'veux pas me l'avouer, qu'il prend plus d'place que prévu, le bouclé. c'est pensé, quand j'crache la fumée vers la fenêtre ouverte. l'vent balaie avec lui la nicotine flottante, l'peu de sentiments qui veulent s'battre contre l'mensonge, et sûrement l'odeur d'un mcdo la veille que j'ai oublié d'bouffer. laissé au frigo quand j'jure que mon sang s'plaint de l'avoir constamment dedans. un instant penser. nan il a l'code, pas besoin de me lever du lit. y'aura dans quelques secondes sa présence, ça va donner un p'tit coup de bon, fendre mon visage d'un sourire. comme à chaque fois. nos conneries qui nous amène là, à s'revoir, c'est incessant, ça se répète, c'est nouveau, mais décadent comme ça a l'air d'une routine en même temps. mégot écrasé quand il fait son entrée, ma clope terminée. pencher la tête vers lui. j'ai froid. montre la fenêtre d'un regard, en penchant la tête en arrière, faire comprendre qu'la maladie de la flemme paralyse mon corps. il est théâtrale, mais montre les trésors. ça fait sourire, j'l'avais prédit. putain t'es mon dieu. trop dire ça, faut croire que j'me satisfais pas d'un seul. un blond dans un coin du crâne, prophète que j'zappe pas. et j'me bouge enfin, râle un peu, l'corps qui s'met debout sur le lit pour sauter au sol. approcher. hésiter. fruit pris entre mes mains. trésor d'nos expériences, on va te découper. promis j'te ferais pas mal. je crois. crie si c'est le cas. embrasser la peau piquante, m'marrer, deux pas pour entrer dans la cuisine. fais comme chez toi, hein. sûrement qu'à force, c'est un peu chez lui aussi.

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@Alexis Davinson -- Putain. Tu viens fermer la fenêtre d'un bras sec. Juste ça. " On s'prosterne pas d'vant les dieux, d'habitude ?" Tu la vois se lever, chaque mouvement semblant une lutte contre l'inertie de son propre corps. La flemme, cette maladie qui l’envahit, pourtant, elle bouge. Comme si c'était une bataille intérieure, mais avec une légèreté qui lui est propre. T'es là à la regarder, l'ananas dans ses mains, ce fruit qui est devenu un putain de symbole. Un souvenir bizarre d’une connerie, une victoire de plus sur la routine. Elle est capable de ça, de transformer n'importe quoi en un moment décalé. Et toi, t’es content de la retrouver comme ça, au milieu de cette merde organisée qu’elle appelle chez elle. Tu te laisses tomber sur le canapé, les mains dans les poches, les yeux sur elle. C’est comme si tout ce qu'elle faisait avait son propre rythme, une danse maladroite et magnifique à la fois. T’as ce genre de moment où tu te dis que, malgré toutes les merdes dans vos vies, ça fait sens, d’une certaine manière. Peut-être que vous êtes juste deux âmes perdues qui se retrouvent là, sans le vouloir, mais qui, dans le chaos, se tiennent compagnie. Elle s'approche de la cuisine. La clope éteinte entre ses doigts. Putain, tu sais qu'elle pourrait rester là à rien foutre, juste respirer, et ça suffirait à rendre ce moment spécial. Parce que tout est un jeu avec elle. Une comédie absurde qui te fait rire, même si, au fond, tu sais qu'il y a plus que ça. Bien plus. Tu la regardes, sourire en coin. "T’es vraiment un cas, hein ?" Ça sort tout seul. Mais tu penses que, d'une certaine façon, elle l’est. Un putain de cas à part. Comme toi. Deux marginaux. Et c'est peut-être pour ça que t’en as rien à foutre de ses délires, de sa façon de repousser tout ce qui pourrait l'enfermer. Parce qu'à côté de toi, tout ça fait sens. C’est pas des conneries, c’est juste vous deux, dans ce bordel. Tu prends l'ananas des mains de la brune, le tenant comme un putain de trophée. "On va le découper ou quoi ? T'as pas dit qu'tu voulais tester l'goût une fois digéré?" C’est la question qui s’échappe, mais tu sais qu'au fond, ça veut dire beaucoup plus. C'est pas juste l'ananas, c’est ce moment partagé. Et t’attends pas vraiment de réponse. Parce que vous savez tous les deux ce qui va se passer ensuite. C’est ça, la routine. Absurdement parfaite.

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@Shade R. Crowley -- devant les dieux on s'prosterne. devant eux on la ferme, on admire, les yeux rivés sur c'qu'on appelle jouvence. beauté et jeunesse dans l'éternité. s'lever devient une difficulté quand l'corps semble léger. une plume pour un poids qui s'balance mal dans les pieds. l'corps paumé entre l'réveil et l'sommeil profond. fourmis dans la peau, sensation que l'corps résonne à chaque fois que j'cogne le sol. révérence, dramatique, splendide, grandiose. mon dieu. c'pas à genoux que j'me suis mise, joue d'la comédie que j'sers à longueur de journée histoire que la réalité soit pas si immonde à avaler. quand y'a son corps en épave sur le canapé, y'a un truc qui prend sens. comble la solitude, fait déborder sa présence, histoire d'effacer la sensation qui commençait à m'creuser le bide. faut pas l'avouer, que ça fait juste du bien quand sa tronche s'dessine dans les environs. j'traîne juste des pieds, sous son regard. c'pas lourd, ça l'a jamais été. vivre sous son observation. exister, c'est peut-être ça qui fait l'plus d'bien avec lui. pose la question, ça résonne souvent en c'moment. putain t'es pas l'premier à me le dire mais moi je prends ça pour un : alex, t'es si unique. hausser les épaules, un sourire flanqué sur les lèvres. choper l'positif d'la réplique, pas chercher l'négatif. y plonger la tête la première m'fait gerber qu'à y penser. voleur d'fruit, ça m'fait presque râler. mais il le regarde comme l'trésor d'notre monde niqué. ah si. l'expérience doit être menée à bien. putaaain tu crois que bob est dedans ? revenir l'choper, cette fameuse petite maison paumée au beau milieu d'l'océan. l'regard lâche rien, détaille les courbes, les doigts s'enfoncent sur les piques, histoire d'ressentir un truc. une douleur, ça fait toujours vibrer. planche. couteau. donner l'premier coup dedans. on va t'sauver bob, tiens bon. ça aussi ça fait marrer. donner l'deuxième coup dans l'fruit, couper correctement. précision des gestes, c'est l'fait de bosser pour l'exploitant capitaliste. concentrée, ça fait froncer les sourcils, face cause. putain il est dur ton ananas. peut-être pas mûr, ou peut-être que j'sais couper c'truc. c'est juste une expérience, et un moment d'plus avec lui, quand j'crève d'en vivre plus sans me l'avouer.

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@Alexis Davinson -- Tu la vois s’effondrer, comme si le poids du monde l’avait frappée en pleine poitrine. Pas vraiment un effondrement dramatique, non. Juste une manière à elle de plier les genoux, de toucher le sol avec une nonchalance qui, paradoxalement, semble chargée de mille significations. C’est comme un acte sacré déguisé en boutade. Tu la regardes Elle lève un regard paresseux vers toi, mais dans ses yeux, y’a une lueur. Quelque chose qui te dit qu’elle est ailleurs. " Devant les dieux, on s’prosterne, non ? " Sa voix est douce, mais y’a un ton défiant, presque théâtral. Elle appuie sa paume contre le sol, comme si elle prenait appui pour s’enfoncer plus profondément dans son propre délire.

" Et là, c’est quoi ? L’ananas, c’est ton dieu maintenant ? J’dois m’inquiéter ? " Tu secoues la tête, mais malgré toi, un sourire étire le coin de ta bouche. Parce qu’elle est comme ça. Capable de transformer un geste absurde en une scène qui te frappe plus fort qu’elle ne le devrait. Tu la regardes, ses gestes précis mais maladroits à la fois, une dualité étrange qui semble être une extension de sa propre personnalité. L’ananas subit ses assauts déterminés, le couteau qui s’enfonce et tranche avec une concentration presque cérémonieuse. T’es incapable de détourner les yeux, comme si chaque mouvement contenait une part de mystère, une vérité cachée sous cette absurdité qu’elle orchestre si bien. " Bob va bien s’en tirer, t’inquiète. " Ta voix est moqueuse, mais y’a une douceur qui te trahit. Tu t’adosses un peu plus contre le canapé, les bras croisés, les jambes étendues. Tu fais semblant d’être détaché, mais la vérité, c’est que t’es absorbé par le spectacle. Elle pourrait être en train de sculpter une œuvre d’art ou d’écrire un manifeste révolutionnaire, et ça te ferait le même effet. Elle relève les yeux vers toi, un éclat malicieux dans le regard, une lueur qui semble dire tu te fous de moi, mais t’es là, et c’est ça qui compte.  Tu hausses les épaules, un sourire en coin. " Faut bien que quelqu’un te motive. Sinon, tu passerais ta journée à méditer sur le sens de la vie en fixant le plafond. " Tu sais que ça la fera réagir, que son esprit vif va s’empresser de te répondre. Et ça ne manque pas. Elle souffle, amusée, avant de planter le couteau dans l’ananas une dernière fois, le divisant en deux comme si elle venait de vaincre un boss final dans un jeu vidéo. " T’as pensé à écrire des prières, toi, avec ta gueule de philosophe raté ? Des prières, ouais. Genre, Ô grand ananas, délivre-nous du mal ? C’est ça, ton délire ? " Tu rigoles toi-même.

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@Shade R. Crowley -- c'est bordélique. état des lieux, c'est critique, c'bancal, c'est joli. sympathique quand on s'y attarde, sur mes gestes désordonnés, sur la scène que j'offre histoire d'gonfler un égo qui s'prend pour une divinité. pas l'premier à faire la vanne, c'est ça l'charme d'pas sentir les limites. des mots balancés, s'ils ont du sens, c'est bien joué. moi j'lève un corps abîmé par les efforts, ça creuse les muscles d'plus rien foutre en dehors du boulot et des soirées enchaînées jusqu'à abîmer la mémoire. cause d'l'ananas, moi j'lui dépose un baiser sur la peau, au piquant. faut jamais s'inquiéter avec moi. j'suis là uniquement pour féliciter ce fruit de mon expérience. jeu dangereux, l'reste c'est juste des conséquences à gober, à assumer une fois l'chaos parsemé. science qui fuse, elle infuse dans cet amas flou d'curiosité. shade comme cobaye. l'a ce que j'ai pas, m'suffit à m'suivre dans mes idées ahurissantes. faut pas avouer l'adorer. j'enfonce la lame dans une chair qui veut sa peau, une espèce de brisure dans l'métal que je pourrais presque entendre si y'avait la possibilité d'voir ce qui m'a coûté cher être envoyé en l'air par un fruit têtu. mais ça fonctionne, c'est grandiose, la coupe délicate, parfaite, quand pourtant j'crois pas cerner l'image bien droite. c'est d'la caution, c'est de la précision, un taff qui m'lâche pas quand j'fais à la perfection les burgers qu'ils osent montrer perfection dans les pubs à télévision. bob va bien s'en tirer et j'souris comme une gamine, le corps qui se secoue dans une frénétique euphorie. il me dit avoir besoin de motivation, ça me fait râler, rouler des yeux dans les orbites, c'est râleur. ils ont raison. c'est pas le sens de la vie. c'est les injustices qui bouffent les gens comme nous. les contradictions, les codes sociaux niqués, l'impression d'crever si on gueule pas un coup. c'est voir toutes les merdes qui touchent ceux qu'on pense inférieurs, ça me fout la haine. alors je fume, je pense, j'écris, j'vais défendre mes idées dans la rue. et après je reviens, j'fume encore, je regarde une merde en oubliant rien. aaah, pense jamais que je fais rien. tirer la langue, c'pas gamin, j'peux juste pas exprimer autrement. l'peu sérieux quand le sujet a déraillé. l'fruit se coupe en deux, ça me rend fière, suite à couper des petits bâtonnets d'chair jaune. d'où j'suis une philosophe ratée ? j'dois écrire des trucs pour un gars que j'appelle le prophète déjà. l'blond part pas du crâne, bonne compagnie sur c'bateau y'a des nuits d'ça. j'écris de la musique. je l'ai dit j'crois ? je sais plus. j'pourrais dédier un truc à cet ananas. en bouffer un bout, hocher la tête, parce que c'est bon c'te connerie, merveille d'une nature qui nous chie une bonne dose de bien. bon, cobaye, bouge ton cul et goûte cette divinité. vouloir l'voir bouger, être captivée, un corps en mouvement, mes yeux qui l'lâchent pas. pas l'avouer, l'vouloir entier, en vie, juste à côté.

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@Alexis Davinson -- " C’est bon, je t’entends, la philosophe rebelle en croisade contre les injustices du monde. Mais faut pas oublier que c’est juste un ananas, pas un manifestef. " Tu souffles un rire léger, te redressant, ton regard accroché à son enthousiasme débordant. Elle est captivante dans cette absurdité. Y’a un truc chez elle, un feu qui crépite même dans les gestes les plus simples, et t’es pas sûr de pouvoir le définir, mais t’aimes bien ça. Tu te penches en avant, tes coudes sur tes genoux, observant avec une attention presque provocante alors qu’elle découpe les bâtonnets avec une précision toute relative. Elle râle, elle argumente, elle jette ses idées dans l’air comme des grenades prêtes à exploser. Toi, t’écoutes, un sourire amusé flottant sur tes lèvres, avant de lâcher, d’un ton nonchalant :   " T’as pensé à lancer une secte ? Genre, les disciples de l’Ananas Doré ? Je te vois déjà avec une couronne de feuilles, prêchant la bonne parole au peuple affamé. " Tu sors un paquet de clopes de ta poche, en coinçant une entre tes lèvres avant d’allumer, les doigts abritant la flamme vacillante. Tu tires une première bouffée, soufflant la fumée en silence, le regard rivé sur elle. Elle, et ce foutu ananas qu’elle traite comme une relique sacrée. Mais y’a un fond de vérité dans sa frénésie. Dans ses râleries. Ça te touche, même si tu te caches derrière tes piques. " C'est toi qui devrais écrire des prières. Pas pour un ananas, pour toi. Y’a une énergie chez toi, un truc que t’as même pas besoin de forcer. Ça te colle à la peau. Et j’suis sûr que t’as pas conscience de l’effet que ça peut avoir sur les gens autour de toi. " Tu jettes un regard vers les morceaux de fruits qu’elle a alignés, parfaitement imparfaits. T’écrases ta clope dans le cendrier et t'approche sans un mot, te dirigeant vers la table où elle a laissé les morceaux. Tes doigts en piquent un, tes lèvres s’étirant en un sourire satisfait. " Divin, hein ? Je devrais peut-être me convertir. "   Tu recules d’un pas, le morceau entre les dents, un air faussement sérieux peint sur ton visage. " Allez, prophétesse, dis-moi ce que l’avenir me réserve. Parce qu’à ce rythme, je sens que ça va finir avec un culte en ton honneur. " Tu t’appuies contre la table, la fixant avec cet éclat moqueur dans le regard, prêt à encaisser sa réplique.

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@Shade R. Crowley -- c'est emporté dans une frénétique euphorie, les mots sur l'bordel que le monde nous sert, chié sur un plateau d'or quand on s'crève la tronche sous une économie qui s'fout de bien d'savoir à quel point on aura le crâne fendu à la fin du trajet. la langue claque chaque mot, lèvres soumises les balance sur l'son de ma voix sérieux. faut déconner sur l'fruit plus tard, histoire d'pas niquer l'image. t'crois qu'un ananas a pas son mot à dire ? tu crois qu'il a demandé d'vivre dans l'océan avec une éponge qui l'squatte tous les jours ? j'aime bob mais j'crois il a merdé dans sa logique. ça doit prendre l'sens léger, avec ce regard qui l'matte, un truc vivant dedans. y'a un truc qui vibre à l'intérieur dès qu'son visage est pas loin. attraction, c'plus une chimère, juste que je me mens. interdiction d'me laisser ressentir c'qui attire à c'point. inévitable pourtant, l'mensonger dure jamais. après ça cause, le problème de religion collé à la peau. foutre les blasphèmes en tête d'liste, pas blâmer les courants qu'ils suivent, les sages d'dieu. mais ça fait sourire, imaginer l'bordel. t'crois que j'me foutrais dans une merde comme dans midsommar ? j'imagine le truc. une secte, je deviens l'symbole. ou alors j'te fais un truc genre cult, mais j'suis juste pas un petit mouton. mais ce sera dingue. genre j'vais prôner l'égalité, l'travail en communauté, le sens réel de l'humanité. et sur le papier, c'est pas si mauvais. cerveau balance l'illusion, c'juste trop joli à imaginer. mauvais, quand il propose les idées, que la cervelle en écrit l'scénario complet. lame tranche, moi j'pense. lui cause, moi j'bois ses paroles. c'est pas bien. y'a un truc qui débloque, un putain d'sourire qui lâche pas. j'sais pas ce que j'ai comme effet sur les gens. on m'trouve généralement tarée, déchirée, mais ça c'est la vérité. y'a un truc qui fout en l'air, l'impression de vivre trop, consciente d'ses regards, d'sa bouche que j'baiserai d'la mienne quand il a une langue si canon. convertis toi à moi, j'te ferais du bien t'inquiète. en déconner quand j'suis la forme d'un diable qui s'joue, bouffe l'énergie jusqu'à laisser d'la haine dans le regard. ça à chaque fois, les gens restants sont des exploits, des nouveaux arrivants, des ignorants. et j'monte sur le canapé, bout d'ananas entre les dents, demande l'avenir. si tu fais un culte en mon honneur, tu serais mon disciple pref. et. ton avenir c'est bouffer d'l'ananas et profiter après quand j'ferais mon expérience. curiosité malsaine, cobayes j'les enchaîne à moi. lui plus que d'autres. à poser mon cul sur l'canapé, dans l'élan vif, craque l'vieux, j'vais finir le matelas au sol à force de le dégrader. et lui, l'bouclé, je le regarde, y'a un truc, puissant, une bouffée d'chaud, émotions saccadées dans une envie d'pas succomber. ça perce, c'est vif, ça lâche pas, l'regard. sur l'moment il obsède, l'reste du temps, il m'piège. paumée, mais savoir où j'suis exactement. shade, l'bordel organisé d'mes émotions.

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@Alexis Davinson -- Tu restes appuyé contre la table, l’ananas dans une main, son rire dans l’autre, comme si les deux pouvaient te porter au sommet d’un trip absurde. Elle est là, montée sur son canapé comme si elle venait de conquérir le monde avec un simple fruit. Ça te fascine un peu trop. T'écoutes, vraiment. Les mots sortent de sa bouche avec une telle intensité que tu te demandes si elle les a prévus ou si ça jaillit comme ça, brut et indompté. Son délire sur l’ananas, l’éponge, Bob, et une secte à la sauce Midsommar… C’est un cocktail parfait entre le génie et la folie douce. Tu ris, la tête penchée en arrière, les éclats de ta voix se mélangeant à son énergie frénétique. "Attends, attends," tu lances, le sourire toujours planté sur tes lèvres. "T’es en train de me dire que Bob l’éponge est l’oppresseur suprême d’un ananas marginalisé ? Mais genre, qui squatte, qui vole l’âme du pauvre fruit depuis des années ? Sérieux, t’as pensé à écrire des thèses ? Non, mieux : des fanfics sur Bob l’éponge version dystopie. Je te vois déjà avec des millions de lecteurs, genre best-seller de l’année." Tu cales l’ananas dans le creux de ta paume, comme si c’était un crâne de Shakespeare, avant de déclamer avec un faux accent dramatique : "Ô toi, fruit maudit, condamné à une éternité sous-maritime… " Tu jettes un coup d’œil vers elle, cherchant une réaction. "…quand tout ce que tu voulais, c’était trôner sur une pizza hawaïenne. Tragique." Elle te balance cette tirade, mi-sérieuse, mi-délirante, sur sa future secte et sa vision utopique du monde. Toi, t’as déjà décroché au moment où elle a mentionné égalité et communauté. Tu tires sur une chaise, t’affales dessus avec un grognement satisfait, et poses ton menton dans ta main. "Ouais, ouais. Tout ça c’est beau sur papier. Mais tu sais quoi ? Si tu montes ta secte, je veux être plus qu’un disciple. Genre, ton bras droit. Celui qui gère les pots-de-vin et qui distribue les ananas bénis aux pauvres âmes égarées."  désinvolture qui frôle l’arrogance et l’art de s’en foutre. Un bout d’ananas entre les dents, elle te toise comme si elle venait de conquérir un royaume entier, et toi, t’es juste un pauvre pion dans son jeu. Ses mots résonnent encore dans l’air, cette manière crue et directe qu’elle a de se décrire. Tarée, déchirée… Elle dit ça avec une honnêteté désarmante, presque brutale. Et toi, t’es là, à te demander pourquoi ça te fascine autant. T’appuyes contre la table, les bras croisés, un sourire qui tire doucement sur tes lèvres. "Tu sais," tu commences, la voix un peu rauque, le regard planté dans le sien, "t’as peut-être pas tort. Sur l’effet que tu fais aux gens." Tu hausses un sourcil, jouant sur l’ironie. "T’es un peu comme un ouragan. Pas le genre à laisser des traces subtiles, hein ? Non, toi, tu détruis tout sur ton passage. Mais d’une façon… que t’arrives même pas à détester." Elle parle de cultes, d’expériences, de curiosité malsaine, et ça te fait marrer. Elle a cette manière de te balancer ses idées comme si elles étaient à moitié des blagues, à moitié des vérités trop lourdes pour être dites autrement. Tu tires une chaise vers toi et t’y laisses tomber, le menton posé dans la paume de ta main. "Alors quoi ? Tu vas m’enchaîner, me transformer en cobaye pour tes délires ? C’est ça, ton plan ? Parce que si c’est le cas, prophétesse, je signe où ?" Ton rire est léger, mais y’a ce fond de vérité que tu caches derrière. Parce qu’elle te piège, vraiment. Ce truc dans ses yeux, cette chaleur brutale qui te donne l’impression d’être pris dans une tempête, c’est comme une drogue que t’as pas encore décidé de refuser. Et peut-être que t’as pas envie.