symphonie du cœur (( pastetti #7 ))

Dans la douceur du moment, vos éclats de rire résonnaient dans la pièce, laissant toute appréhension se dissiper petit à petit pour faire place aux plaisanteries concernant votre futur enfant. Tu te doutais bien qu’il sortirait quelque chose du genre et qu’il ne pourrait s’empêcher d’annoncer la surproduction de sa progéniture si cette dernière s’avérait être une fille. Il était déjà ainsi avec toi et ce n’était pas pour te déplaire, bien au contraire. Il n’était pas étouffant et savait juger quand marquer son territoire, et quand se mettre en retrait pour te laisser briller à ta juste valeur. — Non mais toi alors… Prêt à se transformer en chien de garde pour pas qu’on touche à sa fille ! Mais tu imaginais déjà la scène, où Gabe inspecterait en détail le moindre garçon qui s’approcherait de la prunelle de ses yeux, posant des questions à tout-va jusqu’à en intimider la prétendant. Tu espérais juste qu’il ne fasse pas fuir ces jeunes hommes au risque de la voir le bouder pour une éternité. Puis tu lui proposes de demander une échographie de plus, pour qu’il puisse garder une photo avec lui et non pas seulement avoir un enregistrement sur son téléphone. C’était moins personnel disons. À l’entente de sa voix frêle et tremblante, tu te redresses doucement, pivotant sur le fauteuil avant de lui faire face, les jambes pendantes dans le vide. — Hey… N’aie aucun doute mon amour. Que tu souffles, posant tes mains de part et d’autre de sa taille, soucieuse de voir une petite larme rouler doucement sur son visage. — Je sais que c’est un peu précipité tout ça, que ça change peut-être tes plans, mais j’te promets qu’on fera tout pour avoir une vie formidable tout ensembles. Tu essayes de le rassurer comme tu le pouvais, lui faisant comprendre que, même si c’était flippant, tu serais là pour lui, peu importe ce qui se passerait dans vos vies. La tête qui se penche sur le côté, tu hausses finalement un sourcil, te demandant bien quel surnom il voulait donner au bébé. — Au vu de ton sourire idiot, je suis sûre que tu vas me sortir une connerie encore… Mais vas-y, je t’écoute ? Tu le connaissais assez bien pour savoir qu’il avait une intention derrière la tête, mais bon, tu étais tout de même curieuse de savoir. Et, autant, il cachait bien son jeu et allait sortir quelque chose d’adorable. Tu espérais juste qu’il ne sorte pas une bêtise devant la professionnelle. — Mais, bébé Moretti, c’est déjà bien, je trouve ou alors Mini Moretti ?

Gabe leva les yeux vers elle, un sourire en coin malgré l’émotion encore visible sur son visage. Sa manière de l’apaiser, de transformer ses doutes en moments d’humour et de tendresse, avait un effet quasi immédiat sur lui. Il renifla légèrement, tentant de balayer la petite larme qui trahissait son excitation mêlée de peur. « Mini Moretti, hein ? » Sa voix tremblait encore un peu, mais son sourire s’élargit. Il se pencha légèrement en avant, posant ses mains sur ses genoux, le regard brillant. « J’avoue, ça sonne bien. Mais attends, j’ai pensé à mieux. » Il fit mine de réfléchir, penchant la tête comme s’il allait annoncer une grande révélation. « Que dirais-tu de… Bébé Moretti, Seigneur·e des couches ? » Il éclata d’un rire léger, clairement satisfait de sa propre bêtise, avant de secouer la tête. « Non, plus sérieusement… Mini Moretti, ça pourrait coller. Mais… » Il glissa une main dans la sienne, jouant doucement avec ses doigts. « Si c’est une fille, je vais vraiment avoir du mal à ne pas l’appeler Ma Petite Reine. Parce que c’est ce qu’elle sera pour moi, tu vois ? Une mini-toi, avec tout ce qu’il y a de merveilleux chez toi. » Il marqua une pause, sa voix se faisant plus douce, presque un murmure. « Et si c’est un garçon… » Il haussa légèrement les épaules, un sourire tendre étirant ses lèvres. « Je sais pas encore. Peut-être que je vais l’appeler Mon P’tit Roi, ou juste… Hé, Mon Gars. Mais quoi qu’il arrive, il aura un nom qui montre combien il est aimé. » Il serra doucement sa main, ses yeux plongeant dans les siens avec une sincérité qui ne laissait aucun doute sur la profondeur de ses sentiments. « Ca change tout. Mais en même temps… rien au monde ne pourrait me rendre plus heureux que de commencer cette aventure avec toi. Avec Mini Moretti. » Il se redressa légèrement, un éclat dans le regard. « Par contre, toi, t’as intérêt à avoir des suggestions pour des surnoms. Parce que si c’est moi qui décide, ça risque de partir dans des trucs comme… » Il prit un ton exagérément sérieux, feignant une réflexion intense. « Bébé Turbo ou Capitaine Bave. » Son rire résonna à nouveau dans la pièce, chassant les dernières ombres d’inquiétude. Il se pencha pour effleurer son front de ses lèvres.

Évidemment, tu ne t’attendais pas à ce que Gabe sorte quoi que ce soit de sérieux alors qu’il avait ce sourire débile en coin de lèvre, mais alors de là à sortir des idioties pareilles… Tu te demandais vraiment s'il allait fêter le quart de siècle l’année prochaine ou s'il était encore bloqué aux blagues débiles de collégiens pré-pubères. Tu ne pus néanmoins pas retenir un rire franc, levant les yeux au ciel avant de secouer la tête. Un long soupir désespéré finit par sortir de ta gorge lorsque tu tapotes doucement de tes doigts le flan de son torse. — Des fois, j’me demande si t’as vraiment fêté tes vingt-quatre ans en septembre ou si tu n'as pas quatorze ans, tu vois ? Que tu lâches, d’un ton amusé avant qu’une de tes mains ne vienne passer tes doigts sur son menton, le tirant à peine pour poser un baiser sur ses lèvres. Même dans les moments sérieux, il arrivait à rester léger et à ne pas montrer le stress qu’il pouvait ressentir, te faisant par la même occasion te détendre. Tu l’écoutes parler de comment il surnommerait ses enfants en fonction de ce que vous aurez puis, serre ta main dans la sienne en lui souriant tendrement. La perspective d’avenir se faisant un peu plus réelle, tu te laissais imaginer Gabe prendre ses responsabilités de père, être un géniteur digne de ce nom et offrir à ce bébé une vie de rêve, loin de ce que toi, tu avais pu connaître dans tes premières années de vie. — Tu sais qu’on va avoir une tâche plutôt compliquée à faire d’ailleurs ? Tu suspends la conversation, tes yeux ancrés dans les siens avec cet éclat radieux, ta main finissant par simplement se poser sur sa joue. — Va falloir qu’on s’attelle à lui trouver un prénom et pas qu’on s’y prenne au dernier moment. Et quelle chose difficile que de trouver un prénom qui plairait aux deux parents, que l’enfant serait fier de porter jusqu’à la fin de ses jours, mais tu laisses un petit rire se faire entendre avant de reprendre. — Mais si tu me sors les mêmes conneries qu’avec les surnoms, je crois que ça risque d’être compliqué ! Puis après une petite étreinte tendre, l’échographiste fit son retour dans la pièce avec ton dossier médical et un bassin réniforme dans lequel se trouvait quelques fioles vides, des seringues et tout le tralala pour une prise de sang. Ce n’était pas obligatoire mais bon, tu préférais qu’on vienne te piquer le bras pour être sûr que tout allait bien plutôt que de te laisser dans l’ignorance, d’autant plus que tu ne savais rien de tes antécédents. Tu demandes alors à la femme s'il vous était possible de partir avec plusieurs copies de l’échographie et après vous avoir imprimé tout ça, posa des questions à Gabe sur sa génétique comme son groupe sanguin, s'il y avait des tendances à certaines maladies dans sa famille, alors qu’elle te pique le bras et que tu gardes ta main fermement dans celle de Gabriel. — Après le rendez-vous, tu aimerais qu’on aille faire un tour ensemble ? J’veux dire… Soit pour lui trouver son premier doudou, soit sa première paire de chaussures ? Que tu chuchotes, voulant profiter un peu plus de cette après-midi avec lui, sans réellement vous soucier d’autre chose que vous. — Ou alors j’appelle l’agente immobilière et on va visiter l’appartement de Back Bay ?

Gabe observa Clémence avec un mélange de tendresse et d’amusement, un sourire toujours accroché à ses lèvres alors qu’elle riait de ses plaisanteries douteuses. Il adorait la manière dont elle roulait des yeux ou secouait la tête, toujours à moitié désespérée, mais incapable de réprimer ce petit éclat de rire qui trahissait qu’il avait réussi à la faire sourire, même avec ses blagues débiles. Lorsqu’elle parla du prénom de leur futur enfant, il prit un air faussement sérieux, posant une main sur son menton comme s’il réfléchissait profondément. « Écoute, c’est super important comme décision, hein, » dit-il en plissant les yeux, comme s’il pesait ses mots. « Mais… tu sais, on pourrait toujours l’appeler « Patapouf » ou « Reine des Bisous », juste pour faire simple. » Il éclata de rire à sa propre absurdité, mais se reprit rapidement. Il sentait bien qu’elle attendait quelque chose de plus sérieux de sa part sur le sujet. Après tout, ce n’était pas juste une conversation pour passer le temps — ils allaient vraiment avoir un bébé, et chaque détail devenait un pas de plus vers cette nouvelle vie qu’ils construisaient ensemble. « Plus sérieusement, » reprit-il, son ton se faisant plus doux, «  j’veux qu’il ou elle ait un prénom qui signifie quelque chose. Un truc qui reflète à quel point cet enfant est spécial, tu vois ? Pas un prénom qu’on choisit juste parce qu’il est à la mode, mais quelque chose qui lui donne une histoire dès le départ. » Il serra sa main dans la sienne et glissa son regard vers l’échographiste lorsqu’elle fit son retour, son sourire s’élargissant légèrement en voyant les copies de l’échographie. Les premières images de leur bébé. Un mélange de lui et de Clémence, un petit miracle qui changeait déjà tout. Pendant que Clémence se faisait piquer le bras, Gabe répondit calmement aux questions de l’échographiste sur ses antécédents familiaux. Aucun problème majeur dans la famille, hormis une allergie au pollen dont il plaisanta légèrement, et une tendance un peu gênante aux cheveux qui grisonnaient tôt chez les hommes. Il sentit la pression de la main de Clémence dans la sienne et la serra en retour, comme pour lui transmettre toute sa sérénité. Ce moment était important, presque solennel, mais il aimait qu’ils puissent y mêler des éclats de rire et cette légèreté qu’ils partageaient toujours. Quand elle lui proposa d’aller faire un tour après le rendez-vous, Gabe haussa légèrement les sourcils, clairement intrigué par ses idées. « Hm… alors, si j’écoute mon cœur, je dirais qu’aller lui chercher son premier doudou, ça sonne vraiment bien. Mais si j’écoute mon cerveau d’adulte responsable, l’appartement de Back Bay, c’est pas mal non plus. » Il marqua une pause, observant Clémence avec ce petit air malicieux qu’il savait qu’elle aimait autant qu’elle détestait. « Mais j’crois que mon cœur gagne cette fois. Un doudou, et après, on ira fêter ça avec un chocolat chaud ou un truc du genre. Parce qu’on est des parents cools, non ? » Il posa une main sur sa joue, caressant doucement sa peau du bout des doigts avant de déposer un baiser sur son front. Ces petits moments où ils parlaient d’avenir, où tout semblait un peu plus réel, étaient précieux pour lui. C’était la preuve qu’ils étaient sur le point de commencer une toute nouvelle aventure, ensemble.