Mon royaume pour un cheval! [Wittindiver

City Center 29 11 2024

@Haiwee Wind River Ambiance

SANG xD

Fin du mois et pour démontrer ta reconnaissance envers celle qui te supporte encore et toujours, et cela depuis début septembre, tu as choisi de lui faire un petit présent pour Thanksgiving, tradition oblige. Pas grand-chose, ce sera selon tes moyens forcément parce que ton petit pactole commence à s’amoindrir au fil des soirées où tu te rends pour oublier les vicissitudes de la vie. Alors tu songes dans ton crane rongé par les vices d’une vie inachevée à trouver un petit travail à coté pour le recombler, loin de vouloir faire l’aumône à la sortie des églises comme un vulgaire sdf, ce que par définition tu es presque à bien y regarder.

Dans ta poche trône le souvenir de jours meilleurs que tu presses contre ton flanc, un portefeuille Gucci que jamais il ne te viendrait à l’idée de refourguer. De toutes façons, maintenant, sur e-bay ou durant les black Friday où tu te rends, tout se trouve alors tu n’en tirerais pas grand-chose, loin de sa valeur d’origine.  

C’est d’ailleurs pour cette raison que d’un pas déterminé mais sans savoir sur quoi t’arrêter tu dévales les rayons de ce centre commercial en quête de la trouvaille de l’année. Mais c’est sur un casque dernier cri, au package alléchant, que tu te figes. Il est tout en haut d’une gondole, le dernier représentant de son espèce faute de son succès et il est en promotion pour aujourd’hui seulement. « Shit. » Tes priorités ont changé.

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@Haiwee Wind River Ambiance

SANG xD

Ce n’était que pour faire taire ce besoin de démontrer ta gratitude que tu t’étais trainé jusqu’ici et maintenant, te voilà pris au jeu du lèche vitrine mais seulement dans ton propre intérêt. Parce qu’on ne va pas se le cacher, ce casque dont tu souhaites faire l’acquisition, ta cousine n’en a strictement rien à carrer. A moins de le donner à son tendre et cher suggardaddy des bas quartiers, un gars que tu as cru croiser une fois ou deux seulement mais sa présence t’insupportait parce que quelque chose clochait.  C’est comme ça, parfois c’est physique et on n’y peut rien. Lui, il a tout pour te déplaire : toujours mal fagoté, des tenues miteuses qui sentent la naphtaline bon marché, à bafouiller et puis une tignasse… on dirait qu’il ne se les ait jamais coupés... Un tel négligemment te laisse dubitatif et c’est presque si tu n’aurais pas envie de la reprendre sur ses pulsions et ses envies, alors qu’elle a eu la désobligeance de te faire retirer ces magnifiques rideaux velours côtelés… Le constat est là : Wendy commence à sérieusement yoyotter. Heureusement que tu t’es pointé à temps pour la recadrer.

Mais à coté de cela, une main s’élève en direction de ton précieux, un peu trop résolue à l’attraper quand tu réalises qu’elle aussi souhaite obtenir le même objet. «  Hep Hep Hep. Qu’est-ce qu’elle nous fait là ??  Interdit de monter sur les rayons. » Tu t’inventes gondolier de la supérette pour l’arrêter, imagine des règles et des lois pour la contrer, pour la chasser parce que le plus important est dans un premier temps de l’éloigner pendant que toi, tu pourras escalader dans son dos afin de le choper et décamper : pas de pitié. « Il vous faut un escabeau. Sinon vous n’avez pas l’droit. »

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@Haiwee Wind River Ambiance

SANG xD

La gratitude, sentiment mitigé qui finira un jour par t’achever : trop bon, trop con alors cette fois, même si la brune te fait un tantinet pitié, tu ne laisseras rien passer. Pourtant elle n’en a que faire de tes mises en garde puisqu’elle réitère son geste, allonge ses doigts jusqu’à frôler de ses empreintes la boite recouverte d’un fin film de cellophane. « Mais j’y suis presque… » Elle s’entérine dans la connerie et toi, la lèvre supérieure retroussée, tu l’observes quelques secondes jusqu’à te réanimer. « Vous allez vous blesser et le magasin sera responsable. Ça suffit. » Et dire que tu fais presque une tête de plus qu’elle… Alors tu t’approches en ayant de la suite dans les idées, « je m’en voudrais que vous passiez Noël alitée sans ce casque pour vos enfants, » n’en fais pas trop tout de même, grand seigneur n’a jamais fait partie de tous tes surnoms…. Tu n’as jamais eu en tête cette vision d’elle et de ses mouflés, assis à siroter un jus de canneberge devant la chaleur d’un foyer, à l’abri dans un chalet, les souvenirs d’une enfance joyeuse que tu n’as jamais eue. Te raclant la gorge pour t’imposer entre elle et le rayon conte lequel elle se frottait. « Laissez-moi… » le bras tendu, dire que tu tentes de l’aider est un mensonge puisque dans un geste simulé, en prenant ton élan, hélas, tu pousses un peu plus la boite dans le fond. « Merde. » Cette fois, elle ne pourra même plus l’effleurer, toi non plus, à moins de grimper sur le potiron qui se trouve dans le caddie de la grand-mère d’à côté.