fait fuir la nouvelle proie, s'barre l'masculin qui l'a bouffé du regard avant d'avoir la mise en garde qui a fait naître une flippe ignoble en lui. p'tit mouton s'est réfugié dans la foule, loin d'la prêtresse du malheur. et elle a cette gueule souriante, d'celle qui balaie l'envie d'admirer ses beaux traits. ça m'pourrit de l'intérieur aussi, mais c'est juste la rancœur, l'besoin qu'elle foute l'camp de mon champ de vision. bibiana, maladie incurable, s'infiltre jusqu'au système nerveux pour foutre en l'air l'bon sens, la raison, l'sain. c'est elle qui est sainte morbide, assassine sur son passage les vaillants qui s'osent à s'croire supérieur. j'approche, écrase l'peu de distance, je m'en fous d'savoir si ça débecte d'sentir l'air toxique qu'on s'lance.et derrière y'a sa gueule inquiète. sait pas c'que je fous, regarde, attentif, pour aucune raison.c'bizarre de toujours avoir envie de faire chier, penses-y. ancrer la merde d'une affection qui existe jamais. c'juste histoire de faire naître la remontée d'la nausée. elle attire, moi j'gravite juste au-dessus d'elle. touche rien, lui laisse faire l'taff qu'elle semble apprécier. ça fait sourire, claquer la langue sur l'palais dans un son en demi-mesure d'sourd et d'aigu. c'est ça qui t'faut pour prendre ton pied ? chacun ses fantasmes trésor, mais je te conseille de lâcher l'affaire. j'irais pas te satisfaire. l'idée répugne pas, mais l'reste donne envie d'la lâcher dans l'vide. j'approche encore, m'penche assez, histoire d'faire croiser mieux nos regards, pourrir son espace d'l'air mauvais que je recrache, dans une vieille senteur d'tabac et d'alcool. va chercher un nouveau petit jouet, sorcière, ta poupée préférée est hors service ce soir. et derrière, il s'calme. l'macabare, s'enfonce dans la foule jusqu'à disparaître, quand moi j'bouge, retire sa main pour m'tirer, aller voir ailleurs. histoire d'me niquer un peu plus l'esprit.
(Sanho Moon)