Hochement de tête bien ferme. J’crois avoir compris ce qu’elle essaye de me faire comprendre. J’ai bien compris qu’elle est loin d’être d’accord avec mes choix de vie. Après j’ai envie de dire ça ne fait que quelques semaines qu’on s’connait. J’peux pas changer 26 ans de vie, en un claquement de doigt. 26 ans que je forge le même caractère. Les mêmes craintes. Les mêmes peurs. Ouais j’étais parti dans l’optique de faire pas mal de soirées. Mais avec toutes mes galères, j’ai eu besoin de prendre du temps pour moi. J’me tiens légèrement l’épaule qui commence à m’lancer. J’ai mal. Je fais attention à ne pas grimacer, pour qu’elle ne capte pas. Je finis par la connaître, elle serait capable de m’emmener à l’hosto pour une p’tite douleur. J’imagine bien. Mais Isia, on a tous des tares. On casse tous forcément quelque chose. On est tous soit la victime de quelqu’un, soit le bourreau. On peut pas être tout blanc, tout le temps. Ça n’existe que dans les contes de fée ça. J’tourne ma tête vers elle. J’la regarde honnêtement pour une fois que j’arrive à soutenir le regard. Puis avec moi, tu ne casses pas. Tu tentes de réparer. T’es forcément quelqu’un de bien Isia. Je le sais. J’éclate de rire en secouant la tête. Tu m’fais pas chier. D’ailleurs tu veux monter ou tu préfères prendre la poudre d’escampette ?
@Isia L. Montmorency
(Gabriel Pastor)