Partner in crime - Pastorency

Messages échangés presque tout le début de soirée. Il a suffit de quelques messages, quelques minutes avant que Isia déboule au Nirvana. Accompagné de Wes, je passe une agréable soirée. Verres sur verres, on déconne souvent. On parle de tout et de rien. Mais je sais que non loin de là, Isia jette un œil sur moi. Franchement cette meuf, me touche. Elle se casse bizarrement un peu trop la tête pour un mec comme moi. Même si elle a un intérêt derrière la tête, elle me paraît bien trop impliquée. Une fois la soirée terminée, je dis au revoir à Wes. Je refuse clairement sa proposition de poursuivre la soirée chez lui. Une fois parti, je rejoins Isia, en dehors du bar, posée non loin de sa voiture. Donc je suis contraint forcé de rentrer avec toi, si j’ai bien compris ? Avant-bras que je dépose sur le capot de la voiture. Sourire narquois, je finis par tourner sur moi-même. Regardes je suis clean, hein. Je fais le tour de la voiture pour me poser non loin d’elle. Merci d’être venue. Même si j’comprends toujours pas. Bras croisés sur le thorax, dos posé contre la voiture. Regard fixe sur Isia.

c'était une mauvaise idée tu le savais quand t'allais te réveiller demain fatiguée. car déjà t'avais abusé vendredi et te voilà au même endroit le dimanche. sans en profiter pour autant, avec ton eau pétillante et ton téléphone comme seule occupation. car t'as pas envie de te mélanger à la foule et encore moins sympathiser avec l'ami de gab. d'ailleurs tu ne comprenais pas cette idée stupide de rester accroché à des déchets de la société. pleins de jugements isia. et t'aimerais le secouer pour lui faire remarquer l'idiotie de la chose. peut-être qu'un jour tu le feras, t'en auras l'occasion. pourtant t'es là encore, à jeter des petits regards vers les deux garçons sans t'avancer. la soirée te semble drôlement lente à échanger quelques messages avec tes amis en faisant ce que tu considères être du baby-sitting bénévole. le voyant se lever et faire la bise à son ami, tu t'avances vers la sortie rapidement. t'aimerais pas le manquer, qu'il te la mette à l'envers en prenant son véhicule et que tout ce temps perdu n'est servi à rien. les fesses appuyées sur le capot de ton véhicule tu le vois s'avancer. les nerfs encore un peu à vif de votre discussion. un peu honteuse aussi de t'être confiée sur cette histoire avec ton espagnol. "faut croire" que tu dis en hochant les épaules. et tu le regardes tourner sur lui-même en arquant un sourcil. "super clean hein" ça t'amuses car tu l'as vu boire, bien trop même. tu continues de l'observer se rapprocher alors que tu t'éloignes de ton véhicule pour le laisser prendre appuie dessus. "juste merci c'était suffisant." toi-même tu ne comprenais pas, difficile d'apporter une justification de ce fait. tu lui ouvres la portière, ne sachant s'il veut s'éterniser sur ce trottoir un dimanche soir. "princesse gabriel" que tu te moques car c'était bien lui qui avait le princess treatment alors qu'il ne te l'avait pas offert quand toi tu étais là deux jours auparavant.

Toujours aussi évasive. Elle parle peu. Reste froide et éloignée d’moi. Je la regarde m’ouvrir la porte. Petite révérence qui part tout de même en couille à cause de mon taux d’alcoolémie bien haut malgré ce que j’peux raconter. Je m’installe dans la voiture. Files ton tel, je te mets mon adresse. main tendue vers elle, j’attends. Je décide entre temps d’activer la radio sans même lui demander. Musique de the weekend à la radio. Ma tête bouge toute seule. Je commence à augmenter le son. Paroles au bout des lèvres. Je chantonne, en bougeant mon torse au rythme de la musique. Regard droit face à Isia. Sourire aux lippes. Je suis heureux que tu sois venu en vrai, j’trouve ça limite mignon. Ironie ? Pour une fois j’sais pas. Mais j’préfère lui faire croire que oui.

sa révérence est minable. malgré l'argent il est sûr qu'il ne fait pas partie d'une famille royale ou il n'en a pas hérité de la grâce à l'adoption. son taux d'alcoolémie ne devant pas l'aider dans sa mobilité. une fois qu'il a pris place tu fermes la portière avant de faire le tour et de prendre place du côté conducteur. tu n'arrives pas à croire une seconde que tu fais le taxi d'un garçon que tu connais à peine alors que tu aurais râlé pour le faire pour quelqu'un d'autre. t'aurais sans doute tiré les oreilles de la personne. mais tu considères que tu l'as assez fait avec le garçon pour ce soir. tu lui tends alors ton téléphone déverrouillé. "attention monsieur Pastor, je saurai où vous habitez" que tu dis en rigolant. pour une fois qu'il ne fait pas tout un mystère de quelque chose sur sa vie et que tu n'as pas à batailler avec lui. sa vie de famille était donc plus secrète que son lieu de vie. mais tu n'as pas envie de mentionner ses confidences de ce soir. car tu n'as pas envie qu'il les regrette demain, sobre. sortant de ta place, la musique de la radio frappe tes oreilles bien plus doucement que le son de la discothèque que vous aviez quitté. et jetant un regard sur lui t'as l'impression d'y être encore. es-tu trop sobre pour te laisser aller ? un sourire timide arrive sur ton visage en entendant le mot mignon. toi, isia, mignonne. c'est amusant. "je l'ai fait pour m'assurer qui ne t'arrives rien" froideur qui revient un peu dans la voix car ce sujet sera sans doute une source de conflit entre vous à chaque fois qu'il sera posé sur la table. ton regard se posant de temps à autres sur le gps pour ne pas te tromper de route. "même si t'as bu je te remercie de t'être confié à moi." parce que tu ne peux pas toujours laisser cette barrière entre vous, avec les hommes que tu ne connais pas. et que pour apprendre à le connaitre, tu devais toi aussi t'ouvrir à lui. "j'étais froide sur le sujet de mes parents parce que j'en veux à ma mère de sombrer suite à la mort de mon frère." pas fière de ton comportement envers elle mais tu te devais à ton tour d'être honnête, de te confier sur ce sujet sensible comme il a pu le faire.

J’hausse les épaules maintenant avachie sur le siège passager. Musique toujours en fond, je reste tourné vers elle pour la regarder même lorsqu’elle se met à démarrer. Beaucoup de personnes connaissent mon adresse, c’est pas secret. J’me racle la gorge, tout en restant évasif sur le sujet. Je lui laisse l’opportunité de se faire l’idée qu’elle veut. Toujours aussi connard sur les bords. Si elle savait que je parle clairement pas que de meufs ? Un grand gaillard comme moi, j’pense que je m’en serai sortie. Au pire je commence à être adepte de l’hosto maintenant. Rire franc, référence à tout ce que je lui ai balancé plus tôt. Mon pouce se lève automatiquement. Aucune envie de me remémorer ce que j’ai pu lui avouer. Comme mon mal être par rapport à ma famille ou encore Wes. Alors qu’honnêtement j’en ai parlé à personnes. Surtout le truc sur ma famille, bien trop honteux pour le dire à voix haute, bien trop peureux que ma famille l’apprenne. M’ouais, maintenant que tu as eu des réponses. Viens on en parle plus. T’as qu’à foutre ses infos dans un coin bien loin de ta mémoire. C’est avant même que je termine ma phrase, qu’elle me parle de sa famille. Bouche entrouverte j’en reviens limite pas. Ça fait des jours que je la travaille au corps pour savoir sans jamais être forceur par peur de la bloquer. Comparé à elle qui s’entête sur mes secrets. Maintenant c’est de son espagnol que j’aimerai reparler. Mais je n’ose pas. J’hésite quelques minutes. Je me triture les doigts avant d’me lancer peur sur de moi. Plutôt sûr de me faire envoyer chier. Il a eu quoi ton frère ?

tw : meurtre

"n'en sois pas fier alors" que tu lances presque déçue de ne pas faire partie des personnes privilégiées à savoir où il vit. mais si c'était son délire d'ouvrir sa maison à tous, d'être altruiste même avec les plus sombres âmes de ce monde c'était son problème et finalement pas le tien. ça ne te regardait pas, en vérité cette info était même inutile. mais elle te dérangeait. "drogué tu t'en serais moins bien sorti, t'es pas invincible." car son ami n'avait pas l'air d'avoir de scrupule et il ne faisait pas vraiment attention aux conséquences de ses actes puisqu'il ne faisait pas attention avec qui il faisait des transactions. il était plus idiot que gabriel qui pardonnait car il pourrait se repentir mais il s'est enfoncé à chaque fois dans sa cruauté. "et je préfère te récupérer ici qu'à l'hôpital" ça ne te fait pas vraiment échapper un rire sa remarque. rabat-joie peut-être. mais l'idée qu'il lui arrive malheur est assez douloureuse. et petit à petit t'as l'impression de retrouver le gabriel d'avant. bien plus froid, qui tire sur le fil de ta patience. tu savais que c'était le mieux mais l'idée de devoir enfouir à jamais ses révélations et ne plus pouvoir les évoquer ne te plaisait pas. syndrome de l'imposteur qui le hante et t'es loin de t'y connaître en psychologie isia. ayant du mal à te comprendre toi même ainsi que tes réactions mais tu saurais l'écouter comme tu l'as fait ce soir. tu pourrais recommencer autant qu'il le veut. car ça va au delà de ton enquête maintenant, t'apprends à le connaitre et au fond cette idée te séduit. mais tu devais donner pour recevoir. un peu au moins. et te voilà à te confier sur quelque chose que t'aimerais enterrer avec toi. "fusillade dans son école, ce n'est pas la seule victime" jamais un plaisir d'en parler mais il est vrai que ce n'est plus un sujet que vous abordez chez vous. le deuil était difficile, presque impossible et vous aviez, avec ton frère, bien peur de perdre votre mère. et de vivre finalement un nouveau drame, dont toi tu ne te remettrais pas.

Phrase qui pique. J’sens bien que ma réponse ne lui a pas plu. J’me sens comme obligé finalement de me justifier. Alors que pour d’autres j’aurai juste ris de la situation. J’me serai clairement foutu de la gueule de la personne. J’fais juste des soirées parfois. C’est comme ça que les gens connaissent mon adresse, Einstein. Petit coup de coude dans sa direction, amical, taquin. J’essaye de lui tirer un sourire. Ils sont rares. Mais ça la rend belle. Même drogué, j’garde mes gros muscles voyons. encore de l’ironie pour cacher le fait que depuis mon agression, j’me chie dessus. Même chez moi, car elle s’est passée là-bas. J’gonfle les muscles en lui dévoilant mon biceps pour rire. Ils font comme ça les vieux mecs, pour draguer les meufs non ? J’continue à montrer mes biceps, en tirant des grimaces soit disant séduisantes. Ça me déroche un rire franc. Lorsqu’elle se confie sur son frère. Mon sourire dégage d’un seul coup. Et j’me sens pas capable de noyer ça sous de l’ironie. Et ta mère du coup elle remonte pas la pente c’est ça ? J’frotte mes mains contre mon jean signe d’inconfort. Mais je suis prêt à l’écouter autant de temps qu’elle souhaite. Mais toi là-dedans pourquoi tu t’en veux autant Isia ? question qui me taraude l’esprit depuis hier soir.

tw : mention d'agression sexuelle, deuil

"des soirées à thème ?" que tu balances eu égard de l'actualité concernant P. Diddy. quelque chose que tu n'as pas envie de mentionner non plus car cela ferait ressortir un sujet que tu n'abordes jamais. même ton meilleur ami, même ton frère ne sait pas pour les agressions sexuelles répétées que tu as subi par ton coach en France. "mange des épinards et tu te transformeras peut-être en Popeye" sourire faux sur le visage car tu n'aimes pas qu'il ne prenne pas au sérieux tes inquiétudes. et t'as pas envie de te répéter car c'est déjà assez malaisant à tes yeux de lui montrer de l'intérêt quand il en rigole et n'en a que faire. pourtant lâchant un peu le volant, tu viens palper son biceps en roulant des yeux. était-il fier de son physique? avez-il confiance en lui à ce point ? "les vieux mecs n'obtiennent que des vieilles meufs mon cher Gab" et tu n'en faisais pas parti. lui non plus d'ailleurs donc son jeu ne t'amusait pas. en fait, tu subissais un peu le trajet parce que vous n'étiez pas dans le même délire. sauf que tu ne pourrais le ramener si tu avais bu comme lui. il doit te trouver si ennuyante que tu penses. tu ne devras pas être surprise de recevoir un message te disant adieu car tu t'ouvres pas assez, que t'as peur d'être toi-même et que ce ne soit pas suffisant. en fait, tu préfères cette carapace ainsi si on ne t'aime pas ce n'est pas pour toi mais pour cette image que tu donnes aux autres. et malgré cette image, il découvre la vraie toi. celle que t'es réellement. "c'est ça, elle a dû arrêter de travailler aussi" et ça avait changé vos vies. au delà de la perte d'un être cher, le statut social avait lui aussi perdu en grâce. et ça devient plus dur de parler. tu pourrais l'ignorer et l'envoyait balader mais pourtant dans un moment de faiblesse c'est toi qui t'étais confiée à lui. "parce que c'était le fils idéal, il était brillant et moi je suis juste" en fait t'aimerais dire que t'es juste toi. "problématique on va dire." car t'avais crée pleins de problèmes, que t'étais pas la petite princesse que tu rêverais d'être.

J’retire mon bras d’à côté d’elle en remettant convenablement mon haut. J’sais bien. Ça tombe bien t’es loin d’être une vieille meuf Isia. J’fixe la route comme si c’était moi qui conduisait la bagnole. En réalité je suis pas à l’aise avec les gens. Pas à l’aise avec les mots. Je passe ma vie à me cacher derrière le masque du mec cool. Du mec drôle. Sans prise de tête. Je sais juste pas gérer les interactions sociales quand elles demandent trop de sincérité. Ça me rend anxieux. Je fronce les sourcils. Non j’ai juste fais une soirée à la rentrée, pour fêter le début d’année. J’en fais pas tous les quatre matins. J’ai besoin de mon intimité. Je ne suis pas le queutard qu’elle pense que je suis. Et ça c’est mon gros problème avec les gens. L’image qu’ils peuvent avoir de moi. Pour mes parents, je suis le gosse rebelle. Pour mes sœurs, le frère sur protecteur, pour mes potes le mec qui sort sa queue à tous les coins de rue. En vrai quand j’regarde autour de moi, personne connaît le vrai Gab. Celui qui flippe pour tout le monde. Celui qui a peur de l’abandon. Qui s’tape le syndrome de l’imposteur depuis qu’il est en âge de comprendre qu’à 8 mois on a préféré le foutre dans une poubelle plutôt que de lui donner de l’affection. Je l’écoute toujours le regard perdu sur la route face à nous. Ta mère elle a fait ses propres choix. T’es peut-être pas la fille que tu rêvais de devenir. Mais t’es une femme bien Isia. Mes phalanges deviennent blanche à force de serrer mes mains l’une contre l’autre. Mes paroles n’ont peut-être pas de poids. Je suis peut-être mal placé aussi. Puis je suis naze pour faire de beaux discours. Mais t’es pas juste problématique. T’apportes du bon. J’me reprends en me redressant sur mon fauteuil. Coup d’œil jeté en coin dans sa direction. J’me racle la gorge. Bref, on arrive dans combien de temps ? phrase lâchée à la volée. Encore besoin de noyer le poisson.

"et toi t'es loin d'être un vieux mec alors ne laisse pas de vieilles meufs te faire penser le contraire" parce que t'avais l'impression que le garçon se laissait marcher sur les pieds par les autres. et il ne le méritait pas. il avait l'air d'être un bon gars, le coeur sur la main. prêt à donner de lui à une soeur encore inconnue il y a peu, qui pourrait dire qu'il ferait de même ? les gens devaient profiter de lui, de sa gentillesse. savait-il dire non ? mettre des limites dans ses relations ? c'était un sujet que tu devrais creuser encore. "oh pour la rentrée ça va c'est raisonnable." en fait sa dernière soirée était bien ancienne et peut-être qu'il en faisait une pour Halloween s'il aimait en organiser mais qu'il ne t'en parlait simplement pas car tu n'étais pas invitée. et c'était mieux ainsi, ça évitait de te blesser involontairement. peut-être qu'il avait deviné un peu comment tu fonctionnais isia. à chercher l'approbation, à détester qu'on te repousse d'une manière ou d'une autre. peur d'être remplacée. et sans doute que t'as plombé l'ambiance en balançant ce qu'il voulait savoir il y a quelques heures par message. et sans doute aussi que demain vous regretteriez tous les deux tout ce que vous dites et que vous ne parleriez plus. ainsi sera fini cette courte relation pleine de mystère. "c'est gentil Gabriel mais non je ne suis pas une fille bien" et si tu lui disais tout peut-être qu'il prendrait la fuite. "j'ai eu des problèmes avec la justice, avec des enfants de mon école, des gens de mon lycée car je ne sais pas maitriser ma colère alors je frappe, je casse Gab, imagine la déception dans les yeux de mes parents." et si tu arrivais à ne plus frapper trop les gens, tu t'en prenais parfois à toi à la place, tu abîmais encore les biens. et puis tant pis si tu le perdais, tu t'en remettrais. "dis le si je t'emmerde déjà. 7 minutes." et ça te ferait taire de nouveau cette remarque.