Party time (Val & Caly)

Depuis que Rosalia m'avait embrassé, je me sentais totalement pommé. Tous les vieux souvenirs remontaient à la surface. Encore plus maintenant qu'on était en Floride. J'avais souffert aussi de la fuite de Sateen loin de moi. Je suis faible, c'est clair, mais j'y peux rien quand je suis complètement dingue d'une femme et que je suis persuadé que c'est la femme de ma vie. Mais bref, je veux pas y penser pour ce soir, je veux penser à eux. A mes meilleurs amis. Priape me répondit assez simplement à ma remarque et je nous sentais bien trop mélancolique, limite à deux doigts de rester là comme deux vieux pépés à admirer la vue. Manquer plus que nos pipes ! Heureusement Priape décida d'aller chercher des bières dans notre petit frigo. Du moins c'est ce que j'imaginais. Plus besoin de se dire les choses à force, on pense un peu trop de la même façon. Il mit du temps à revenir et je supposais alors que Caly' venait d'arriver. Un sourire se dessina sur mon visage, puis je sentis un coup de mouche (a) sur mon bras. Je relevais la tête. C'était bien ma brune préférée. Je me levais alors pour la serrer dans mes bras. Elle me glissa alors à l'oreille qu'elle me détestait et qu'elle espérait que Priape ne resterait pas longtemps. Je me mis à rire et lui répondit à voix normale Je suis sûre que ce n'est pas ce que tu veux. J'étais sûr qu'au fond elle était contente de voir Priape, et franchement, j'allais pas les lâcher ces deux là. J'attendis que Priape nous rejoigne et prit ma bière qu'il m'avait rapporté du frais. Je les invitais à s'asseoir et me plaçais face à eux. Je les fixais tour à tour, pour ensuite leur dire Bon alors écoutez moi vous deux. On va faire un truc. On va passer une soirée tous les trois, tranquille, ici, et si vous êtes sages, on pourra aller boire un verre ou même aller en boîte. Mais je veux surtout que vous vous disiez la vérité bon sang ! Je commence à en avoir marre de vos conneries les gars ! Oui j'ai fini par craquer et par m'énerver. Bon c'est loin d'être méchant, mais ils m'exaspèrent ces deux-là (a) Faut bien que je fasse quelque chose.

La réponse que Calypso me fit en entrant dans la pièce m’éclaira : comme je m’en doutais, elle n’était pas venu hisser le drapeau blanc mais était ici pour Valentin. Elle évoqua même un message qui aurait manqué de précision et je compris que mon meilleur ami avait pris l’initiative de convier la jolie brune. Il s’était surement mis en tête de nous rabibocher Caly et moi. Seulement l’attitude fermée de mon ancienne meilleure amie ne laissait pas présager de chaleureuses retrouvailles. Je refermai la porte d’entrée alors que la jeune femme filait sur le balcon rejoindre notre italien préféré. Je restais un instant immobile dans la chambre, me demandant si je n’allais pas simplement m’échapper en douce et fuir cette confrontation. Ce n’était pas du tout la soirée que j’avais prévu dans ma tête mais finalement Val n’était pas le seul à rêver d’une réconciliation : Calypso me manquait trop et peut être que tout compte fait, ce moment tous les trois serait l’occasion idéale de faire tomber cette barrière qu’elle avait dressée depuis le bal. La présence de notre meilleur pote serait surement un tampon entre nous… Je me dirigeai donc finalement vers le frigo pour attraper une troisième bière et je les rejoins tous les deux sur le balcon. Je posai silencieusement les bouteilles sur la table et Val nous fit signe de nous installer. Je m’assis en évitant soigneusement le regard de Calypso. Après avoir attrapé une des bières, Val se plaça solennellement face à nous et commença un petit speech. Je sentis son ton monter progressivement. La tension entre Caly et moi était palpable et n’avait pas échappé à notre ami qui semblait vraiment exaspéré par cette situation. Je m’en voulais : il avait suffisamment de problèmes comme ça en ce moment le pauvre, il fallait en plus que je le mêle à mes embrouilles avec Caly. « Désolé Valou… » m’excusai-je sur un ton un peu penaud. Prenant mon courage à deux mains, je tournai la tête vers ma meilleure amie. « Caly… » Ses yeux me troublèrent un instant et je me stoppai. Je m’étais déjà excusé le soir même du bal mais finalement j’avais l’impression que je ne le ferais jamais assez. « Désolé encore… » fis-je avec sincérité. « Ecoute, si le plan de Val te convient, je suis partant aussi… Mais si tu préfères que je ne reste pas, je comprends et je peux aussi m’en aller et vous laisser en tête à tête. » J’étais suspendu à ses lèvres, attendant de savoir si oui ou non elle m’accordait ce sursis, cette soirée ensemble, cette ultime chance de me racheter et d’essayer de reconstruire notre amitié…

Calypso était encore si proche de son meilleur ami mais celui-ci préféra lui répondre à voie audible. Un peu gêné en entendant sa réponse, elle secoua la tête de gauche à droite pour reprendre ses esprits. Que voulait-elle vraiment ? C'était ça la question, seulement la réponse n'était pas si facile. Oui, ça lui faisait plaisir de voir Priape mais quoi ? Qu'est-ce que tout cela pouvait signifier pour la suite ? Ils n'ont jamais su construire quelque chose depuis quelques années, non, ils n'arrêtent pas de se détruire, de se heurter à multiples reprises. Ils se sont donné des chances, ils ont essayé, encore et encore. Sans résultat. Alors maintenant ça devait finir comment ? Est-ce que la fin c'était maintenant ? Caly n'en savait rien, mais elle ne voulait plus souffrir à cause de lui et elle en était sûre. Peut-être que finalement, c'était ses sentiments qui bloquaient tout. Peut-être que c'était à cause d'elle finalement. La situation était beaucoup trop compliqué, des milliers de pensées s'activaient dans la tête de la brune qui sortie de son absence grâce à une bière fraîche apporté par Priape. Elle murmura un faible merci tout en l'évitant du regard au maximum. Cette situation était vraiment compliqué mais aussi gênante. Et si au bal elle n'avait rien dit ? Et si au bal, elle aurait tout gardé pour elle ? Mais il avait agis de cette manière, cette manière qui déterminait la grecque à tout avouer. Pourtant, c'était un beau mur qu'elle avait rencontré ce soir-là. Et comment avait-il fini sa soirée ? Calypso se posait la question, tous les jours. Mais encore une fois, Valentin l'interpella avec Priape pour qu'ils s'assoient. Le meilleur ami de la belle Adams ne lui laissa pas le choix, elle devait se mettre à côté du Zacharias. Elle baissait la tête, honteuse, puis tenta de mettre le plus de distance possible entre son ex ami et elle. Seulement des frissons parsemaient son corps quand Valentin comme ça à parler, son ton était plutôt sec quand les phrases avancèrent. Pour une fois, l'italien semblait bel et bien en colère et Calypso s'en voulait. C'était certain qu'il voulait parler de ses deux meilleurs amis, il était là entre eux et il se sentait toujours obliger de les aider. D'ailleurs, c'était grâce à Valentin que tout cela continuait encore, oui, juste et seulement grâce à lui. Seulement la vérité était déjà éclaté, Calypso lui avait avoué ses sentiments et n'avait rien eu en retour. Mais les mots de Priape faisaient enfin lever la tête de la brune. Elle le regardait, il était en train de s'excuser alors qu'elle, elle restait muette. Tout était prévu, pendant quelques secondes, la grecque en voulu énormément à son meilleur ami. Ne l'avait-il pas écouté au bal ? Elle ne voulait plus rien espérer de Priape, elle voulait être libre, être libre d'aimer quelqu'un à nouveau sans avoir mal. Mais ses yeux, oui, les yeux du Zacharias qui se tournait vers elle. Ses yeux qu'elle aimait tant, et son nez, aimant tracer la courbe avec le bout de son doigt. Puis ses lèvres, ses lèvres qu'elle aimait tant embrasser. Ses lèvres qui en avaient embrassé des milliers d'autres, qui lui avaient menties, ses lèvres qui la faisaient espérer, un peu trop. Elles étaient terriblement attirantes et détestables à la fois. Détestable tout comme Valentin qui avait incité l'ultimatum que le brun venait de lui poser. Accepter ou refuser. Partir ou rester. Aimer ou détester. Les lèvres de Calypso s'entrouvrirent pour finalement se refermer. C'était trop compliqué, c'était trop demandé et la jeune femme n'était pas prête. Peut-être que cette fois-ci ça ressemblait un peu trop au mot de la fin, celui qui mettrait un point à toute cette histoire. Faire plaisir à son meilleur ami, faire plaisir à son cœur, ou plutôt écouter les pensées de ce cerveau qui semblait épuiser ? La grecque baissa à nouveau la tête ne supportant plus les regards que les deux garçons posaient sur elle. Que voulait-elle... « On a essayé trop de fois, on est des adultes maintenant, il faut avancer... » commença-t-elle à faible voix. « C'est la dernière fois Priape. Et complètement la dernière. Parce que j'en ai marre de tout ça, tu le sais. » Calypso baissait toujours la tête, c'était plutôt facile de fuir le regard des deux hommes qu'elle affectionnait le plus plutôt que de les affronter. Tout en jouant nerveusement avec le bout de ses doigts, la grecque se risqua à tourner le regard vers le beau Zacharias. Essayer de recoller les morceaux, encore une fois. Être ami avec l'amour de sa vie, comment allait-elle faire ? La jeune femme se demanda si elle était destinée à souffrir toute une vie. « Alors on essaye, la vérité pour redevenir des amis, oui, des amis. » Insistant sur le dernier mot, Caly en avait le cœur brisé rien que d'imaginer le voir avec une autre. Un regard accusateur en direction de son meilleur ami et la brune pris une gorgée de sa bière qu'elle trouvait tout à coup intéressante.