The famous unknown ft. Isia

Elle semble revenir à ses vieux démons, comportement de suite plus froid après ma révélation quant au café. Je souris, en expirant l’air de mes poumons assez fort. J’ai piqué ton égo Isia ? Tu voulais que je te dise que j’avais juste envie de te parler ? Mes mains désormais libres, viennent trouver refuge dans les poches de mon jean. Compliqué que d’avouer à une meuf qu’on connaît à peine, que sa présence me plait. Que oui, j’avais finalement envie de m’accaparer sa personne pour discuter avec elle. Je décide finalement de reposer mon cul sur la table à côté de nous, l’invitant d’un signe de tête à s’poser à côté. Franchement si, les années de médecine c’est clairement les plus complexes. Mais je suis passionné donc en vrai malgré mon tempérament de fêtard, j’trouve que je m’en sors plutôt bien. J’me râcle la gorge en fixant le sol. Puis mes parents m’ont pas vraiment laissé le choix. Chez nous c’est beaucoup dans le donnant-donnant. Je pouvais faire mon année là-bas à condition de reprendre mes études après. Sinon ils m’enlevaient tout. J’rigole avant de tourner mon regard vers elle. Et franchement le choix été vite vue. Je suis rebelle mais je sais réfuter mes envies quand j’ai besoin de trouver mes comptes quelque part. quand je finis ma tirade, je la laisse me parler un peu plus d’elle. Bizarrement je l’écoute attentivement, sans lancer aucune vannes. Même à elle, ça doit lui faire bizarre. Il fait quoi ton père ? Elle semble assez vague comparé à moi, qui n’ait pas réellement de tabou sur ma vie familiale. Enfin, il y a quand même quelques sujets que je tais.

tu tires un peu la moue depuis sa réflexion. comme une envie de voir le liquide chaud s'étaler sur son corps. comme une envie de voir ta main rencontrer sa joue dans un geste violent. il le mériterait par l'inconfort qu'il te procure. mal à l'aise isia et cela depuis les premiers mots échangés virtuellement. la réalité n'avait rien modifié même si tu apprenais à le connaitre. levant ton majeur sans lui jeter un regard, les yeux fixant l'horizon comme réponse. s'il n'avait pas envie de te parler et de l'avouer, pourquoi ferais-tu un effort ? il semblait aussi si secret sans comprendre. si généreux en même temps sans comprendre. pourquoi t'accordait-il du temps alors que vous étiez deux inconnus ? pourquoi offrait-il à sa potentielle soeur, elle aussi inconnue il y a peu, une part de lui ? tant de questions en tête sans réponse. sans vouloir croire qu'il était juste bon et que la médecine était en fait sa destinée car il l'y incarnait les valeurs. il te le confirme en te disant qu'il est passionné. et pour y faire tant d'années le contraire t'aurais étonné. et tu te retrouves dans ses paroles. tes parents avaient beau être aimants, il était inconcevable que tu ne fasses pas d'étude. libre à toi de choisir une université mais le domaine devait être plus ambitieux qu'une minable passion artistique. très peu d'âme d'artistiques dans ta famille d'ailleurs. vous aimiez l'action, le concret. léger sourire, il avait au moins la décence perdue par certains qui se permettaient de tourner le dos à leurs parents pour des convictions puérils. "ce serait bête que papa coupe les vivres" que tu balances ayant compris que vous ne jouiez pas dans la même cours de récréation. bien que tu ne sois pas à plaindre. dans le jugement encore une fois. ta signature. t'ouvrant à lui, un peu plus que par message, tu jettes un regard vers lui. "pharmaceutique. dans les bureaux" encore une fois très brève dans les révélations. "ma mère travaillait dans des banques." complétant tes paroles. sans mentionner directement qu'elle n'y travaillait plus depuis le drame ayant frappé ta famille. "le monégasque souhaite retourner étudier ou il m'accompagne manger ?" parce que toi tu ne louperais pas les cours du début d'après-midi pour lui et que t'es prête à faire un geste vers lui, comme il l'a fait en te volant ta boisson quelques minutes auparavant.

Sa remarque sur mon père me pique clairement dans mon ego. J’en prends un réel coup. Surtout venant d’une étrangère qui connaît déjà ma situation face à mon adoption. Je ne lui ai jamais parlé de mon syndrome de l’imposteur, certes. Mais je pensais pas qu’elle pouvait être piquante comme ça. J’prefere pas relever mais j’sens de la tristesse dans tout mon être. Que J’prefere clairement pas lui montrer. Elle reste hyper évasive sur les boulots de ses parents. J’sens bien qu’elle me cache des choses mais au final on a tous nos petits secrets. Je me vois mal la forcer à m’parler de choses intimes, qu’elle a peut-être envie de taire. Puis en vrai, j’suis qu’un inconnu de plus dans son carnet d’adresse. J’me met debout en tapant dans mes mains. j’ai plus cours aujourd’hui. Tu veux manger quoi ? J’remet la lanière de mon sac sur mon épaule, en attendant sa réponse. Occultant clairement tout le reste de la conversation. J’sais pas trop pourquoi j’reste. Pourquoi j’accepte alors qu’elle m’a blessé y’a cinq minutes. Mais je suis comme curieux d’en apprendre plus. Alors qu’au fond ça n’a pas vraiment bien commencé comme relation.

t'as juste rendu la pareille après tout. il t'avait cherché en ne te donnant pas ce que tu voulais et isia t'étais comme ça. à casser les objets, frapper des corps, briser des âmes. mais devais-tu ressentir une quelconque culpabilité envers quelqu'un qui avait commencé ? quelqu'un que tu n'appréciais pas vraiment ? vos confessions se terminèrent ainsi, sur le boulot de tes parents sans plus de détails. c'était mieux ainsi. t'étais autant attirée par lui que tu pouvais le maudire. mais cette attraction pourrait être fatale car vos tempéraments ne collaient peut-être pas finalement. et cette idée de l'avoir déjà vu ne te semblait plus qu'une illusion. un rêve porté par un esprit cherchant une nouvelle obsession. mais tu ne voulais pas que ce soit lui. pourtant tu ne pouvais pas le quitter si tôt. le hasard l'ayant glissé sur ton chemin aujourd'hui. tu l'observas se lever, faisant de même en attrapant ton sac par la même occasion. "un burrito" que tu glisses "et il y en a un pas loin" en fait s'il n'en voulait pas tu irais quand même. ce qui ne vous empêchera pas de manger ensemble. commençant à avancer en direction du snack qui les propose, tu ne dis mot. le silence entre vous n'est coupé que par le brouhaha environnant. les vélos, les voitures, les piétons, le vent. "l'ambiance est presque aussi macabre qu'à ton prochain boulot" pour casser le froid. montant que tu te rappelles de ce qu'il t'a confié. comme pour essayer de renouer un quelconque lien.