Helpless encounter ft. Bastien

Penser à moi ? Ça fait bien longtemps que cette phrase rentre plus dans l’équation. J’crois même que cette conception est partie en fumée bien avant cet été d’merde. J’regarde Bastien en soupirant. Compliqué d’penser à soi, quand une personne que t’affectionne souffre à cause du mauvais timing. Mes mains triturent l’herbe sous mes jambes. Clairement, elle prend cher pour toute ma colère que je n’arrive pas à lâcher prise depuis toutes mes galères. J’me rend même compte que j’ai jamais rien verbalisé auprès de Bastien. Enfaite il sait pas grand chose de moi. Comment tu peux t’être attaché à un mec dont tu ne connais pas l’histoire Bastien ? Imagines je finis par te dégoûter ? Phrase lâchée une nouvelle fois à la volée. Faudrait que je songe à consulter, histoire d’apprendre à entretenir de vraies relations humaines, sans lâcher des bombes verbales toutes les quinze secondes.

Je ramène mes jambes contre moi, passant mes bras autour pour les serrer et j'appuie mon menton sur mes genoux. Je hausse les épaules en soupirant et ferme les yeux, comme si je rien voir pouvait me permettre d'aller mieux l'espace d'un instant. S'il savait à quel point je suis habitué à cette souffrance... Mais heureusement, il ne sait pas à quel point cette souffrance peut être intense. La joie de ma maladie, ce qui peut être une simple peine ou déception agit d'une intensité semblable à celle d'un deuil. Je maudit bien souvent mon cerveau de s'être développé ainsi, même si je sais que ce n'est pas ma faute. T'en fais pas pour moi Gab, ça ira. Vraiment, le plus important c'est de penser à toi, guérir de tes blessures pour aller mieux. Je vais gérer de mon côté. Je ne veux pas qu'il s'en fasse pour moi alors qu'il a déjà des démons à gérer. Je fini par réouvrir les yeux et tourner la tête vers lui pour le regarder. J'avoue que ses paroles me troublent un peu. Je ne vois pas comment il pourrait me dégoûter, mais il a raison. Je m'attache toujours trop facilement sans nécessairement assez bien connaître la personne. Je détourne le regard, le laissant se poser devant moi et encore une fois, je hausse les épaules. Sur le coup, je ne sais pas quoi dire, mais un sentiment de culpabilité m'envahit. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. Je me suis attaché à la personne que tu es avec moi, tout simplement... Je suis comme ça Gab', je m'attache facilement et souvent à quelqu'un qui ne veut pas de moi, j'y peux rien.. J'suis juste fait comme ça et je ne le contrôle pas.. Et je doute fortement que tu puisse me dégoûter tu sais..? Il y avait que moi-même qui pouvait me dégoûter au plus haut point. Les autres, comme lui, peut être vais-je trop tendance à les idéaliser, je sais pas. Je baisse les yeux vers le gazon en sentant mes épaules s'affaisser. J'peux comprendre que tu ne ressente pas la même chose à mon égard et puis... Je sais que tu ne me connais pas vraiment plus que moi j'te connais. Je sais pas quoi te dire Gabriel, mais dans tous les cas, j'comprendrais que tu veuille couper les ponts si c'est plus simple pour toi.. Mais ce ne serait pas sans me briser le cœur encore plus.