Après quelques minutes, Cassie se lève et s’avance au milieu de l’obscurité, respirant l’air glacial de l’attraction où se mêlent feuilles mortes, bruits d'ombres, et les murmures presque funèbres des décors morbides. Elle voulait seulement s’échapper, retrouver son calme ailleurs, loin de tout. Mais en fuyant ainsi, elle n’a fait qu’entrer davantage dans cette atmosphère pesante, chargée d’une obscurité oppressante, semblable à un vieux cimetière abandonné. La tristesse s’accroche à elle comme un lierre, son cœur martelant avec une douleur sourde et lancinante. Elle réalise soudain qu’elle a laissé son téléphone. Et, bien qu’elle imagine qu’Ace l’a sûrement récupéré, elle ne peut s’empêcher de penser qu’il la méprise désormais, incapable de surmonter la déception. Un frisson la traverse à cette pensée, et elle resserre ses bras autour d’elle-même, s’efforçant de garder contenance. Elle repense à tous les moments partagés, comme des pages d’un grimoire personnel, un recueil de souvenirs précieux qui semblaient, jadis, gravés dans un marbre indestructible. Maintenant, pourtant, tout lui paraît aussi fragile que la cendre. À tâtons, elle sort enfin de l’attraction, évitant les silhouettes grotesques et les éclats de rire autour d’elle, ne se laissant pas distraire par le masque menaçant d'un épouvantail ou la lanterne suspendue qui projette des ombres de corbeaux sinistres au sol. Elle a juste besoin d’air, de sortir de cet endroit lugubre et de retrouver quelque chose de rassurant, de concret. Peut-être un peu de douceur ; l’idée d’un chai latte, tout simple, l'apaise un instant. Elle se dit qu’il serait bien de se poser, juste pour réfléchir, loin de ce chaos. Mais ses pensées retournent à Ace, à sa douleur, aux blessures profondes qu’elle sait bien avoir aggravées sans le vouloir. Une fatigue accablante s'empare d'elle, le poids des regrets la ralentissant. Ce soir, tout semble noir, mais une part d’elle espère, secrètement, qu’ils pourront se parler, pour tout mettre à plat, même si ce n’est pas pour réparer. Elle laisse échapper un soupir, son regard cherchant le chemin à travers les lumières dispersées.
(Cassie Vanderwaal)
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