i would sell my soul for something pure and true, someone like you (Spencerwaal #7)

Le fait est que tu ne savais pas comment gérer ce genre de situation, où tes émotions prenaient le dessus. Tu n'avais pas l'habitude de tels débordements, toi qui d'ordinaire étais calme comme une mer d'huile, pas du genre à t'emporter, toi qui n'avais jamais un mot plus haut que l'autre. Alors forcément tu ne comprenais pas comment on pouvait se laisser aller à une impulsion aussi primitive que de se sentir attiré par quelqu'un pas plus que tu étais du genre à céder à tes bas instincts. Tu étais rationnel et réfléchi, et ça ne te ressemblait pas de prendre une décision sur un coup de tête, tout plaquer en claquant la porte. Elle comprenait tes doutes, tes réticences mais y avait-il seulement une réponse à apporter? Il n'y avait que le temps qui pourra te donner raison, te conforter dans ton choix de lui accorder une deuxième chance. Il semblerait que cela fasse partie de ta personnalité généreuse et magnanime, malgré le fait que tu pouvais te montrer impitoyable et cruel par moments. Pardonner n'était pas faire preuve de faiblesse, au contraire, cela demandait une force que les âmes vengeresses n'avait pas. "Alors je me battrai à tes côtés." Tu répondis d'un ton solennel, soulagé, dans le fond, d'avoir pris une décision. Tu n'étais pas du genre à faire des promesses en l'air, ni à te plaindre sans agir. Tu avais besoin de faire quelque chose de concret, de prendre des initiatives, parce que tu faisais partie de ceux qui trouvaient des solutions aux problèmes, qui avançaient, tout simplement. Tu pinças les lèvres quand elle te demanda ce que tu voulais qu'elle fasse. "J'attends juste de toi que tu restes honnête. Je ne veux plus de secrets ou de mensonges. Même si ce que j'ai entendu ne m'a pas plu..." Euphémisme. "Je comprends le sens de la démarche. Et je me dis que si tu as su me dire ce qui s'était passé avec lui, alors tu sauras le faire pour le reste." Le reste. Tout ce qu'elle ne te disait pas. En ton for intérieur tu savais pertinemment que si elle avait encore attendu pour te le dire, tu l'aurais encore plus mal pris, parce qu'en plus de cette trahison en elle-même, il y aurait eu le mensonge et la dissimulation, en plus du fait de te prendre pour un pigeon en partant du principe que tu n'en sauras jamais rien. Tu secouas la tête vivement lorsqu'elle suggéra de faire une pause. "Parce que tu crois que de faire un break est la solution?" Tu soufflas, peiné qu'elle l'ait seulement envisagé. "Notre problème principal est un manque de communication et la distance et il faudrait ajouter encore plus de distance?" En vérité tu ne comprenais pas la logique, d'autant plus que les breaks dans une relation ne se finissaient jamais bien. De plus, tu avais peur qu'elle court vers l'autre dès que l'occasion se présenterait. "Tu ne crois pas que la meilleure chose à faire soit de travailler activement sur nos problèmes plutôt que de se planquer la tête dans le sable en pensant que ça va passer?" Tu avais repris du poil de la bête, parce que désormais tu ne cherchais plus à fuir son regard mais à la regarder bien en face. "On doit faire ça ensemble, Cassie." Tu insistas sur le ensemble car il n'y a qu'en faisant front commun que vous arriverez à surmonter ce mois d'octobre merdique.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie sentit quelque chose en elle se relâcher alors que les mots de Landon prenaient forme. La force tranquille avec laquelle il lui parlait, le poids de chaque phrase, et ce regard, ce regard qu'il posait sur elle avec une intensité qu'elle n'avait pas vue depuis un moment, la faisaient vaciller entre culpabilité et espoir. Elle savait qu'il ne s'agissait plus seulement de mots. Ce qu'il lui disait, ce qu'il exigeait même, elle ne pouvait se permettre de l'ignorer. Elle inspira profondément, tâchant de garder son calme. Elle se sentait si vulnérable, comme si chaque mouvement, chaque respiration, risquait de briser l'équilibre précaire entre eux. Elle comprenait qu'il n'attendait rien de moins que la vérité, même si elle faisait mal, même si elle mettait en lumière ses erreurs. « Je… je comprends, » murmura-t-elle. Sa voix, bien que douce, se voulait assurée. Elle devait se montrer à la hauteur, prouver qu’elle n’était plus cette fille fuyante et évasive. Elle était prête à affronter ce qu’elle avait elle-même créé. Landon ne la lâchait pas du regard. Cette intensité dans ses yeux semblait sonder chaque recoin de son âme, cherchant la moindre faille, le moindre signe de recul. Cassie s’obligea à soutenir ce regard, aussi déstabilisant qu’il fût, car il représentait le pilier de leur relation. Une relation où le moindre faux-pas ou la plus petite omission pourrait rompre ce lien fragile. « Du coup, je suppose que je dois tout te dire … » Elle marqua une pause, pesant ses mots. « Je vais essayer, oui. » Elle hocha la tête, sentant la chaleur de la honte lui brûler les joues. Mais aussi, elle ressentait une étrange sécurité, comme si cette conversation ouvrait une porte vers un nouveau départ, une opportunité d’effacer la distance qui s’était insidieusement installée entre eux. Elle devait à Landon, mais aussi à elle-même, de ne plus jamais fuir. Lorsqu’elle lui parla de faire une pause, pensant peut-être à tort que l’éloignement pourrait apaiser les tensions, Landon secoua la tête vivement. « Je pensais que c’est ce que tu aurais voulu… » dit-elle avec un soupçon de douleur dans la voix. « Mais c’est pas ce que je veux. » Elle baissa les yeux, sentant son cœur se serrer. Elle n’avait jamais été douée pour parler de ses failles et de ses doutes. Pourtant, Landon avait raison : la distance n’était pas la solution. Elle devait lui faire face, non plus comme un adversaire, mais comme un partenaire. Il continua, d’une voix plus posée, mais tout aussi ferme. « T’as raison oui. » Ses mots l'atteignirent de plein fouet. Elle sentit une détermination naître en elle, presque contre sa volonté. Ce n'était plus seulement une promesse en l'air ; c'était un engagement, une responsabilité partagée. Elle leva les yeux vers lui, le regard déterminé, enfin prête à affronter la tempête ensemble. « Je t’aime. »



@Landon Fabre-Spencer

Bien sûr que tu étais sidéré qu'elle ait eu envie d'embrasser à deux reprises un autre que toi alors même que votre couple était récent. Entre hier et aujourd'hui tu avais remis beaucoup de choses en question, à commencer par tes qualités - et défauts - en tant que petit ami. Tu savais que les relations interpersonnelles n'étaient pas ton fort, tu étais mauvais pour comprendre les émotions des autres parce que ça ne faisait pas toujours sens dans ta tête. De plus, tu avais tendance à penser avec ta tête et non avec ton cœur et s'il y avait bien un domaine qui ne pouvait être régi par la logique, c'était bien les sentiments. Tu atteignais là les limites de ton raisonnement pour plonger en eaux troubles. Il y avait probablement encore trop de choses qui t'échappaient et auxquelles tu avais besoin de réfléchir à tête reposée, de façon à en comprendre les tenants et les aboutissants. Rien ne faisait sens pour toi en l'état et ton côté Intransigeant ne saurait se contenter de plates promesses. À ce stade tu avais besoin de certitudes, tu voulais à nouveau te sentir en sécurité et en confiance dans ta relation. "C'est préférable, oui." Tu confirmas en opinant du chef, en apparence calme et tranquille malgré la tempête qui faisait rage en ton for intérieur. Tu pinças les lèvres d'un air réprobateur lorsque Cassie te dit qu'elle pensait que c'était ce que tu voulais, une pause. "Hé bien, tu penses mal." Tes motivations et tes méthodes étaient parfois obscures, voire pas très orthodoxes mais ton objectif avait toujours été très clair. Tu gérais tes amours de la même façon que tu gérais tes affaires, avec rigueur, sérieux et dévotion et il ne pouvait en être autrement. "Depuis quand?" Tu interrogeas finalement, la curiosité reprenant le dessus. Tu n'avais pas besoin de préciser, parce qu'elle savait pertinemment de qui et de quoi tu parlais. "Est-ce que ça a commencé quand j'étais loin?" Et que Ace avait peut-être été là quand toi tu étais à plusieurs kilomètres d'elle, à t'occuper de ton père devenu infirme. "Qu'est-ce qu'il t'apporte que moi je ne peux pas t'offrir?" De l'empathie, du soutien, de la légèreté peut-être? Tu ne savais pas et tu voulais comprendre, t'accrochant bec et ongles à ta théorie selon laquelle on n'avait pas besoin d'aller voir ailleurs quand tout allait bien dans sa relation. Ce genre de situation arrivait toujours pour pallier un manque peu importe où il se trouve. qu'est-ce qu'il a de plus que moi, tu brûlais de demander mais la question resta muette, implicite. Tu la regardas longuement, quand elle te dit je t'aime. Celui-là était différent des autres, sans doute parce qu'il marquait un tournant dans votre histoire, il n'avait pas la même saveur que les autres, tu le ressentais au plus profond de ton être. "Moi aussi je t'aime et c'est précisément la raison pour laquelle je veux que ça marche." En soi tu aurais pu décider de tout arrêter plutôt que de te battre, même si tu n'étais pas du genre à laisser tomber, pouvant te montrer particulièrement têtu, mais tu avais choisi une toute autre direction, même si à présent c'était à toi de décider ce que tu étais prêt à tolérer ou non.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie reste silencieuse un moment, absorbée par le poids de ses propres erreurs et par l'immensité de la patience que Landon semble lui offrir, malgré la douleur évidente qui transpire de ses mots. Elle sait qu’elle l’a blessé, et plus elle l’écoute, plus elle se rend compte que ce qu’il attend, c’est un engagement franc, une transparence qui ne laisse pas place aux doutes. Elle hésite à parler, redoutant de dire quelque chose qui pourrait ajouter à la douleur, ou pire, remettre en question l’espoir qu’elle lit encore dans son regard. Elle prend une inspiration, cherchant ses mots. « Je… je sais que je t’ai déçu. Ce n’était pas ce que je voulais, et je n’ai jamais pensé que je te ferais du mal à ce point. Je ne me rends compte que maintenant de ce que j’ai mis en jeu, tout ça pour… » Elle s’interrompt. Pour rien. Elle sent les mots lui échapper. Ce qu’elle voulait dire ne pourrait jamais justifier ses actes, mais elle sent qu’elle doit lui offrir un début de réponse, de compréhension, même si tout est encore confus. Elle inspire doucement et relève les yeux vers lui. « Y a rien qui a commencé Landon … Y a rien, bon sang. Juste – quand je le vois, qu’on est trop proche, physiquement parlant, j’ai juste cette envie… primitive. Mais contrôlable. C’est pas comme si je faisais qu’y penser et que je le voulais au plus profond de moi. C’est juste sur l’instant T. Y a une sorte de connexion que je saurais pas expliquer. » Elle ressent l’absurdité de ses paroles, la faiblesse dans ses justifications. Landon a toujours été là, même s’il devait s’occuper de son père ou gérer des affaires qui n’étaient pas simples. « Ce qu’il a de plus que toi… rien, » murmure-t-elle finalement, consciente de la douleur que cette réponse sincère pourrait provoquer. « C’est seulement moi qui n’ai pas su apprécier ce que j’avais. Ce n’était pas à cause de toi, de ce que tu faisais ou ne faisais pas. C’est moi qui me suis trompée… qui me suis faite des idées… et j’en suis désolée. » Elle pose sa main sur la sienne, espérant qu’il sente la sincérité dans son geste, son regard ancré dans le sien, même si elle sait que les mots ne suffiront peut-être pas cette fois. Sa déclaration résonne encore dans sa tête, et elle sait qu'elle doit maintenant donner corps à ces mots, en faire quelque chose de concret. Elle le lui doit, plus que jamais.



@Landon Fabre-Spencer

Tu avais conscience que tu pouvais parfois te montrer dur et inflexible. Ton être tout entier était gouverné par tes propres règles et tes propres principes auxquels tu ne dérogeais que rarement. En contrepartie tu étais un monstre de droiture et d'intégrité, espérant ainsi devenir un roc, un pilier pour les personnes que tu aimais. Ça t'avait interrogé, de constater que cela n'avait pas été le cas pour Cassie, entraînant alors tout un processus de remise en question. Ça t'avait encore plus interrogé de savoir qu'elle partageait cela avec l'autre, beaucoup plus facilement et beaucoup plus naturellement sans vraiment comprendre qu'il y avait plus que ça, que derrière cette complicité se cachait une attirance qui aurait pu déraper. Alors tu avais des questions qui se bousculaient dans ta tête. Tu voulais comprendre, analyser la situation comme ton esprit rationnel savait si bien le faire mais force est de constater que tu ne comprenais toujours pas. "Pour rien?" Tu hasardas, comme pour compléter le propos de Cassie. Ça te tuait, de te dire qu'effectivement elle aurait pu sacrifier votre histoire pour on ne savait trop quoi. Pour rien. Tu avais par contre bien saisi qu'elle partageait bien des choses avec lui, et que c'était dans ces instants qu'elle avait développé cette connexion qui t'avait totalement éclipsé. "C'est qu'il doit être magnétique et charismatique alors." Plus que toi, en tout cas, qui avais toutes les peines du monde pour t'imposer, simplement briller. Tu faisais partie de ceux qui restaient dans l'ombre, tellement discret qu'on ne te remarquait pas, quand tu voulais juste exister. "J'aurais juste voulu...être suffisant." Parce qu'il était là le vrai problème dans le fond, tu avais l'impression d'avoir échoué quelque part, de ne pas avoir réussi à prouver que même si vous avez matché sur une application de rencontres, ce ne sera jamais aussi fort, aussi magique  qu'une vraie rencontre dans le monde réel.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie se mordit la lèvre, se retenant de lui dire tout ce qu’elle ressentait dans le tumulte de ce moment. Ce n'était pas de lui qu'elle doutait. Pourtant, elle comprenait à quel point il se sentait mis de côté, éclipsé par cette complicité impromptue qu'elle n'avait même pas vu venir. Elle inspira doucement, cherchant les mots pour apaiser cette tension, pour expliquer ce qui elle-même la dépassait parfois. « Ce n’est pas que tu n’étais pas suffisant, c'est... différent, » commença-t-elle d'une voix plus douce, comme pour éviter de raviver la douleur déjà palpable sur son visage. « Peut-être qu'on ne peut pas toujours tout trouver chez une seule personne, tu sais ? Et ça n'enlève rien à ce qu'on a, à ce que tu es pour moi. » Elle détourna le regard, observant un instant leurs mains qui reposaient côte à côte, proches sans se toucher. Ce n’était pas l'amour qu'elle remettait en question, mais la complexité de ce qu’elle ressentait, cette espèce de dualité entre un amour qu'elle voulait protéger et une connexion inexplicable qui la perturbait. « Mais je comprends pourquoi tu te sens comme ça, et c'est horrible de te voir douter de toi à cause de moi, » murmura-t-elle. Elle savait qu'elle l'avait blessé en laissant ce lien prendre trop d’importance, et elle s’en voulait de lui avoir fait sentir qu'il n’était pas assez. « Je te promets que ce n'est pas une question de manque de force ou de charisme, » ajouta-t-elle, avec une sincérité qui transparaissait dans chaque mot. « Je n’ai pas besoin que tu changes ou que tu sois quelqu'un d'autre pour moi. Parce que tu es celui que j’aime. » Elle sentait le poids de sa promesse, le fardeau qu'elle lui avait imposé en cherchant ailleurs des émotions qu'elle aurait dû confier uniquement à lui. « Tout ce que je veux, c'est qu’on parvienne à trouver cet équilibre, qu’on arrive à se comprendre sans que tu aies l’impression de devoir devenir quelqu'un d’autre juste pour me rendre heureuse. » Elle savait qu’il lui faudrait encore du temps, que cette trahison, même subtile, avait ébranlé les fondations de leur relation. Mais dans son cœur, elle savait qu'elle était prête à affronter cette tempête, à reconstruire avec lui, peu importe ce que cela coûterait.



@Landon Fabre-Spencer

Tu ne savais pas quoi dire ni que faire. Tu avais plus que jamais l'impression que plusieurs mondes te séparaient de Cassie et tu ne savais pas comment retrouver ton chemin, retrouver ce que vous aviez partagé au Japon ou même encore en Grèce, pas quand il y avait cet obstacle entre vous et qui avait pris une ampleur que tu n'avais pas su mesurer. À présent que c'était là, bien installé, tu ne semblais pas avoir d'autre choix que de faire avec. Tu regardais droit devant toi, aussi raide et immobile qu'une statue, hors d'atteinte. "C'est horrible pour toi ou pour moi?" Tu demandas, un peu plus sèchement que tu l'aurais voulu, parce que ça t'agaçait de l'entendre dire ô combien il était merveilleux et important à ses yeux quand toi tu te sentais aussi médiocre, aussi...Tu inspiras longuement, comme pour reprendre le contrôle de tes émotions que tu ne contentais pas à lâcher, même dans un moment comme celui là. "Comment est-on supposés retrouver cet équilibre quand c'est lui qui a la place que moi j'aurais dû avoir, parce que là, je ne vois pas." Quant à l'amour, tu savais pertinemment que ça ne suffisait pas toujours, qu'il fallait d'autres choses pour qu'une relation prospère et se solidifie. "Je pensais que tu avais juste besoin de temps." Elle-même te l'avait réclamé, Chelsea aussi t'avait dit d'être patient, que forcer ne servirait à rien si ce n'est que creuser le fossé qu'il y avait entre vous. "Je n'ai jamais posé de questions, Cassie. Je n'ai jamais insisté quand je devinais qu'il y avait un problème dont tu ne voulais pas me parler parce que je respectais ton silence!" Ta voix avait tremblé un peu sur la fin, parce que au delà du chagrin immense que cette situation suscitant, il y avait cette colère qui commençait à poindre, colère qui s'en retrouvait décuplée par le sentiment persistant d'être pris pour un con. "Ce n'est pas pour rien que je te disais que j'avais envie qu'on soit proches, qu'on fasse des trucs ensemble parce que j'aurais été vraiment heureux qu'on s'amuse aussi, que je puisse être cette épaule sur laquelle tu pouvais te reposer, que tu pouvais compter sur moi en toutes circonstances." La carapace se fissurait tandis que toute la frustration que tu avais accumulée ces dernières semaines était en train de remonter à la surface, à la manière d'un volcan prêt à entrer en éruption. "Je ne t'aurais jamais jugée, Cassie, peu importe les problèmes que tu pouvais traverser. Je n'aurais pas forcément trouvé les bons mots parce que je suis mauvais pour ça mais j'aurais fait tout ce qui est en mon pouvoir pour t'alléger de ton fardeau. " Les mots sortaient, alors que tu étais incapable de les retenir plus longtemps, sans doute parce qu'il fallait que ça sorte d'une manière ou bien d'une autre. "Je pensais bien faire en te laissant de l'espace et du temps, parce que je me disais que ne pas dépasser les limites suffirait à créer un climat de confiance mais ça n'est jamais arrivé." Ta voix se brisa alors que tu sentais les larmes qui te montaient aux yeux, larmes qui refusaient de couler parce que tu ne pleurais jamais. Tu n'avais même pas lâché une larme quand tu avais enterré Sarah, à croire que tu étais incapable d'exprimer le moindre sentiment. mais là, ça venait, parce que tu te sentais à bout, au pied du mur. "Mais juste, je ne veux pas avoir à forcer les choses, pas quand ça devrait juste aller de soi." Sur-ce, tu te levas du bord du lit sur lequel tu t'étais assis pour faire quelques pas en direction de la fenêtre. Tes mains tremblaient lorsque tu attrapas le paquet de cigarettes sur ton bureau. Tu essayais en vain de l'allumer mais c'était peine perdue, car tes mains étaient le reflet de ce qui se passait à l'intérieur de toi. Agitées.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie l’observa en silence, le cœur lourd, une vague de culpabilité l’engloutissant peu à peu. Elle avait sous-estimé l’impact de ses choix, de ses silences, et à quel point son comportement l’avait atteint. Elle l’avait toujours perçu comme une force tranquille, quelqu’un qui saurait encaisser, qui pouvait accepter qu’elle ne soit pas toujours en mesure de tout lui dire. Mais elle réalisait, en le voyant si vulnérable et brisé, à quel point elle s’était trompée. « Je... » Elle s’arrêta, les mots échappant à ses lèvres sans jamais s’articuler. Il lui avait toujours semblé impénétrable, comme si rien ne pouvait l’atteindre, et elle s’était reposée là-dessus, persuadée qu’il comprendrait qu’elle voulait juste éviter de le blesser. « Tu n’aurais pas eu à forcer quoi que ce soit, tu sais, » murmura-t-elle enfin, ses yeux posés sur lui, cherchant désespérément à combler l’espace qui s’était creusé entre eux. « Et je sais que ça sonne faux maintenant, mais c’est la vérité. J’ai tellement peur de tout gâcher, de dire les mauvaises choses… de ne pas être à la hauteur de ce que tu attends. » Elle s’approcha doucement, hésitant à tendre la main pour l’atteindre. Elle savait qu’il y avait ces mots qu’elle n’avait pas prononcés, ces doutes qu’elle n’avait pas partagés, et qu’ils les avaient emmenés dans ce mur contre lequel ils se heurtaient maintenant. Elle le voyait là, les mains tremblantes, luttant pour garder le contrôle. « Je pensais vraiment que tu n’avais pas besoin de tout ça, que tu pouvais être heureux sans toutes ces confessions, que tu étais tellement fort, tellement... solide. Je ne te l’ai jamais dit, mais parfois, je me sentais tellement chanceuse de t’avoir. Peut-être trop, au point de penser que tu n’avais jamais besoin de ce que moi, j’avais besoin, que toi, ça n’allait jamais te blesser... » Elle tendit la main, effleurant la sienne, cherchant à apaiser ses tremblements, mais hésitant encore à le prendre dans ses bras. Ses mots s’échappèrent dans un souffle, chargés de regrets : « Je suis désolée, tellement désolée que mes choix t’aient fait te sentir insuffisant. C’est moi qui me suis trompée. J’ai mal mesuré à quel point tu voulais être là, et j’ai pris ce que je ne savais même pas que tu étais prêt à offrir. » Elle le laissa reprendre son souffle, le laissant mesurer la sincérité de ses paroles. Elle savait que rien ne serait simple, que les blessures de cette conversation resteraient, mais elle sentait au plus profond d’elle-même qu’elle ne voulait pas le perdre. Et elle espérait qu’il pourrait un jour comprendre à quel point elle tenait à lui, même si ses maladresses et ses peurs les avaient conduits jusqu’à cet instant, rempli de doutes.



@Landon Fabre-Spencer

Dans le fond, tu avais juste voulu vivre une belle histoire, avoir ta fin heureuse malgré  ton passé difficile et tes traumatismes. Tu avais eu l'audace de croire que tu pouvais te sortir de ce cycle infernal et au final tes illusions s'étaient brisées une par une. Lorsque tu as rencontré Cassie, tu pensais vraiment que cette fois serait la bonne, que tu avais enfin trouvé ce que tu cherchais après tout ce temps, la deuxième chance tant espérée, un nouveau départ. Aujourd'hui que restait-il? Tu avais l'impression d'avoir une gueule de bois des enfers sans avoir bu la moindre goutte d'alcool - encore que. "Et qu'est-ce que j'attends, selon toi?" Ça t'agaçait, cette manie qu'avaient les autres de décider pour toi, de penser à ta place. Tu étais bien curieux de savoir ce dont il s'agissait réellement parce que des attentes, tu n'en avais jamais vraiment formulées. Tout ce que tu pouvais constater, c'est qu'elle ne t'avait pas fait assez confiance pour s'ouvrir, quand toi tu t'étais efforcé de le faire alors même que ce n'était pas dans ta nature. Tu esquissas un sourire froid, sans joie quand elle osa supposer que tu pouvais être heureux sans toutes ses confessions comme elle le disait si bien. "Un imbécile heureux, en somme." Tu ironisas, parce que tu te disais que ce que l'on ne savait pas ne pouvait pas faire de mal. Oui, tu donnais l'air d'être forgé dans l'acier, que rien ne t'atteignait quand à côté de ça, la moindre petite chose pouvait te trigger et prendre de ces proportions. Encore une fois, personne ne pouvait décider à ta place ou parler en ton nom sans savoir. "Mais tu crois quoi, Cassie?" Tu t'écrias,  sidéré par ce que tu entendais.  " Je suis loin d'être parfait, j'ai moi aussi des failles." Ton cœur tambourinait contre tes côtés tandis que tu luttais toujours contre tes émotions. "Tu parles au mec qui a fait une tentative de suicide il y a plusieurs mois de ça, qui voit des choses que le commun des mortels ne peut pas voir et qui a  vécu un certain nombre de traumatismes divers et variés." Dit comme ça le tableau ne semblait guère reluisant mais ce n'était que la stricte vérité. "Ça fait des mois que je suis suivi par un psy, parce que je suis complètement fucked up dans ma tête, tu penses sincèrement que je suis en position de juger qui que ce soit et de donner des leçons quand je ferais mieux de balayer devant ma porte d'abord?" Tu portas ta main à ton visage pour y chasser les premières larmes qui s'échappaient et que tu ne parvenais plus à retenir. Tu ne savais pas exactement pourquoi tu pleurais, sans doute avais-tu besoin de relâcher ce que tu gardais en toi depuis trop longtemps déjà. "Qu'il y ait des choses dont on n'a pas envie de parler à sa moitié c'est une chose, on a tous notre jardin secret. Mais ce que je n'apprécie pas, c'est le deux poids deux mesures. Parce que en attendant, peut-être que tu t'éclates avec lui, que  tu trouves en lui ton refuge, mais quand il te tape sur la gueule et que tu as des bleus au visage pendant plusieurs jours, c'est à moi que l'on vient demander des comptes, c'est moi que l'on accuse de cogner sur ma meuf." Tu savais qu'elle était désolée de ce que son père avait fait suite aux accusations de Veritas mais c'était la première fois depuis un mois que tu ressentais le besoin d'exprimer ta colère de cette façon. À quel moment tu pouvais être crédible en tant que brute épaisse quand tu étais en train de t'effondrer mentalement sous le coup des émotions trop fortes et que tu étais en train de trembler de tous tes membres, incapable d'allumer ne serait-ce qu'une foutue cigarette parce que ton corps n'obéissait plus aux ordres de ton cerveau.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie sentit son cœur se serrer en voyant son visage déformé par la douleur et l’épuisement. Elle le savait fort, mais elle comprenait à cet instant que sous cette force se cachaient des failles si profondes qu’elle n’avait jamais osé imaginer. Il avait toujours eu cette aura de solidité, de droiture, et elle avait cru que lui épargner ses doutes et ses hésitations le préserverait, qu’elle lui éviterait une part de ses propres tourments. Les mots qu’il venait de prononcer la frappaient comme autant de vérités qu’elle avait refusé de voir. Elle s’était accrochée à l’idée de son calme, de son contrôle, et n’avait jamais mesuré l’ampleur de ses combats intérieurs. Elle l’avait laissé porter seul un poids qu’elle n’avait jamais vu. Et voilà qu’il se tenait devant elle, en train de se déliter, incapable de retenir des larmes qu’elle n’avait jamais pensé qu’il verserait, encore moins pour elle, à cause d’elle. Elle se rapprocha lentement de lui, les mots peinant à venir tant la culpabilité l’envahissait. « Je… » Elle prit une inspiration tremblante, hésitant à poser une main sur la sienne, consciente qu’il avait besoin d’un contact, mais doutant qu’il la souhaite. « Tu n’es pas un imbécile heureux. Tu n’es pas… juste ça, ce gars invulnérable que je voulais imaginer, parce que c’était plus simple de me dire que je pouvais garder certaines choses pour moi, te préserver comme tu le faisais pour moi. Mais c’était faux, et… je m’en rends compte seulement maintenant. » Elle se sentait soudain si petite, si égoïste d’avoir cru qu’elle devait porter ses propres souffrances en silence, qu’elles auraient pu l’épargner. Elle l’avait sous-estimé, elle n’avait pas vu, et elle ne savait même pas comment le réparer. « Je  suis désolée. Tellement. J’ai toujours pensé que te protéger en gardant mes propres problèmes pour moi suffisait, mais je ne t’ai fait que du mal en pensant bien faire. » Elle vit ses mains trembler, son regard fuyant qu’il peinait à relever vers elle. Cette douleur sourde, amère, entre eux, s’épaississait encore, et elle comprit qu’il y avait des cicatrices qu’aucune excuse ne saurait apaiser, qu’aucun mot ne saurait guérir. Mais elle savait, plus que tout, qu’elle devait essayer. Elle prit une respiration, consciente que ses paroles étaient peut-être trop tardives. « Je ne sais pas comment réparer ce que j’ai cassé, mais je veux essayer, pour toi, pour nous. Parce que tu comptes plus que tout pour moi, et parce que si on en est là aujourd’hui… c’est que je n’ai pas su te montrer que tu pouvais compter sur moi, autant que moi sur toi. » Elle espérait que ces mots, aussi maladroits soient-ils, toucheraient quelque chose en lui, qu’ils lui donneraient au moins un peu d’espoir, que peut-être, ils pouvaient recoller les morceaux, même si rien ne serait plus pareil après ça.



@Landon Fabre-Spencer