i would sell my soul for something pure and true, someone like you (Spencerwaal #7)

Une fois encore, tu cogitais. Tu étais extrêmement frustré par toute cette situation, depuis les les accusations mensongères de Veritas tu avais l'impression de naviguer en plein cauchemar, et tu avais espéré de toute ton âme que vous seriez assez forts pour surmonter tout cela. Tu n'avais pas oublié que c'était le propre père de Cassie qui avait fait du zèle en portant plainte contre toi, pour des faits que tu n'avais pas commis. Tu n'avais pas non plus oublié que tu l'avais appris par l'intermédiaire de Chelsea et de Malik, parce que cela faisait partie des - trop - nombreuses choses qu'elle ne te disait pas. Tu n'étais pas aveugle, pourtant, tu voyais bien qu'il y avait des choses qui n'allaient pas. On t'avait pourtant conseillé à plusieurs reprises d'être patient, que les choses finiront par se résoudre d'elles-mêmes. Tu avais pourtant demandé à Jinx, qui t'avait connu intimement, si tu avais laissé entendre quelque chose qui aurait pu les dissuader de te parler en cas de soucis mais il semblerait qu'il n'y avait rien de particulier. Ou peut-être que oui, finalement, et tu étais passé à côté. Elle t'avait parlé de la peur qu'elle avait eue de te faire fuir si tu connaissais la vérité, si tu voyais les failles. Pour vous deux, il était trop tard, mais à juste titre elle t'avait conseillé de te servir de ton expérience pour ta nouvelle relation. L'idée, depuis, avait fait un bout de chemin dans ta tête. Tu en avais parlé en long, en large et en travers avec Chelsea, que tu étais frustré de ne pas être capable de créer cette connexion que tu désirais tant, qui relevait presque de l'ordre du spirituel. Tu en étais venu à la conclusion que tu devais lui dire, parce que ce qui pouvait paraître évident pour toi ne l'était pas forcément pour quelqu'un d'autre. En vérité, tu n'étais pas doué pour les mots, encore moins pour exprimer tes sentiments. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir répété tant de fois ton discours dans ta tête, mais aucune des versions que tu avais imaginées, anticipées ne t'avait convaincu, ce n'était pas assez percutant, ce n'était pas assez parfait. Pourtant, tu avais invité Cassie à venir chez toi, pour simplement passer une soirée avec elle, simplement pour passer du temps. T'ouvrir un peu. Tu ne savais trop comment mais tu l'attendais. Tu avais envoyé un simple message pour lui dire que tu étais en haut et que c'était ouvert. Il n'y avait plus qu'à attendre, maintenant, même si tu sentais la nervosité monter de seconde en seconde.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie monta les escaliers en réfléchissant aux dernières semaines, se sentant à la fois impatiente et légèrement inquiète de ce qui l’attendait. Sa relation avec Landon était un peu compliquée en ce moment, depuis ce qui s’était dit dans Veritas. Le message, simple mais clair, l’avait intriguée et elle savait, à sa manière, qu’il y avait là une volonté de se livrer, de se rapprocher. Arrivée devant la porte, elle hésita une seconde, puis entra. Il était là, assis, un peu tendu, mais son regard semblait avoir retrouvé cette étincelle qu’elle connaissait bien. Elle sourit chaleureusement, espérant alléger un peu cette atmosphère chargée. Elle s’avança et prit place en face de lui, sentant qu’il essayait de trouver ses mots. Il n’avait jamais été du genre à s’ouvrir facilement, et elle respectait profondément cette réserve. Mais ce soir, quelque chose lui disait qu’il allait faire un effort pour briser cette barrière, et elle était prête à l’écouter, sans jugement, sans attendre une perfection quelconque. Juste pour ce qu'il avait à lui dire, ce qu'il voulait lui partager. « Je suis là, » murmura-t-elle finalement, en prenant sa main dans la sienne pour lui montrer qu’elle était prête à entendre tout ce qu'il aurait à lui dire, qu’il trouve les mots justes ou non. Elle n’était pas là pour qu’il se conforme à une quelconque perfection, mais pour être à ses côtés, telle qu’il était, sans artifices. Sans imaginer qu’il allait surement faire ce qu’elle devrait aussi faire : se confier.



@Landon Fabre-Spencer

Tu avais eu la haine par rapport à toute cette situation, parce que tu n'arrivais pas à passer outre le fait que ton intégrité avait été piétinée par ces calomnies. Tu n'avais pas non plus oublié le sentiment de trahison qui t'avait pris aux tripes quand tu avais su que c'était cet homme qui était supposé être ton beau-père qui t'avait envoyé à la potence alors qu'il ne connaissait rien de toi. Réflexion faite il avait sans doute dû envoyer ses sbires fouiller dans ton passé pour décréter que tu ne méritais pas sa fille. Pourtant, tu n'étais pas un mauvais bougre, c'était juste la malchance qui s'était acharnée sur toi. Prétendre que tu n'avais pas remis en cause l'avenir de ton couple avec Cassie serait mentir, en l'état tu ne savais pas comment tu pourrais te faire accepter en tant que gendre si toutefois ta relation avec Cassie devait durer dans le temps. Cela venait s'ajouter à la somme des irritants qui se cumulaient depuis quelques temps déjà. Tu prenais sur toi, pourtant, comme d'habitude, tâchant d'aborder les choses avec maturité et distance, mais tu restais humain et tu ne pouvais pas non plus ignorer ces émotions qui te bouffaient et que tu ne savais pas comment gérer même si tu consultais et que ça t'avait aidé à bien des égards. Au lieu de subir bêtement les événements, tu avais décidé d'être proactif et en tn for intérieur, tu espérais que cela serve d'exemple, qu'il y ait simplement de la réciprocité. Sans dire un mot, tu laissais Cassie venir à toi, tu ne bougeas pas d'un iota lorsqu'elle se posa dans le canapé à côté de toi. Tu ne réagis pas davantage lorsqu'elle te prit la main, t'invitant à la confession. Tu regardais vos mains enlacées, perdu dans tes réflexions, presque absent. "Est-ce qu'on va y arriver?" Tu demandas finalement, en relevant la tête vers elle. "Je veux dire...surmonter tout cela?" Elle l'avait dit plusieurs fois par messages, que vous étiez plus forts que ça  mais cette fois, tu avais besoin de l'entendre de sa bouche, tu avais besoin d'avoir foi en vous pour surmonter cette zone de turbulences et en sortir sain et sauf. Surtout tu avais besoin de savoir quels efforts elle était prête à faire pour que votre relation fonctionne, malgré son père, surtout, mais aussi malgré les autres qui semblaient avoir une place que tu n'avais pas. Dans ton raisonnement logique et cartésien, tu ne voyais pas quelle valeur ajoutée tu avais dans sa vie si elle avait déjà toutes ces personnes dont elle était proche et auxquelles elle se confiait, qu'elle avait déjà tout le soutien nécessaire. Tu chassas le nom de Ace dans ton esprit, et la sensation désagréable qu'il prenait la place que tu devrais avoir mais que tu ne savais pas comment prendre, parce que personne n'avait jamais dit comment faire. Plus encore, tu détestais la sensation d'être inutile, limite un étranger.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie sentit la question d’une manière presque physique, comme une lame qui fendait leurs certitudes et exposait leurs peurs. Son regard resta ancré dans le sien, cherchant les mots qu’il avait besoin d’entendre, ceux qui lui permettraient de poser les armes, ne serait-ce qu’un instant. Elle sentit sa main se resserrer autour de la sienne, légèrement, et elle inspira, comme pour se donner du courage. « Oui, on va y arriver, » répondit-elle avec une douceur qui masquait la détermination au fond de sa voix. « Peut-être qu’il y a des gens autour de moi, des amis, mais ils ne sont pas toi. Personne n’est toi. » Elle voulait qu’il comprenne cela, qu’il voie la place qu’il occupait, une place que personne d’autre n’avait, ni Ace, ni Orion, ni les autres amis, ni même sa famille. « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la même façon de fonctionner que tu comptes moins, au contraire. Mais je sais que c’est compliqué avec mon père, avec tout ce qu’il a dit et fait… et je veux que tu saches que ce n’est pas juste pour toi que je me bats. C’est pour nous deux. » Elle releva une main, hésitante, puis la posa contre sa joue, ses yeux plantés dans les siens avec une intensité nouvelle. « Je n’ai pas envie de te perdre. Et je sais que ce qu’il a fait est dur à encaisser. Tu n’as rien à prouver à qui que ce soit, encore moins à lui. Juste à moi. Et je te demande de me laisser prouver moi aussi que je suis prête à me battre pour toi. » Elle s’interrompit, laissant un sourire doux percer malgré la gravité de ses mots, tentant d’apaiser les doutes qu’elle devinait chez lui. « Dis-moi ce dont tu as besoin, ce que je peux faire pour toi. Je ne veux pas tu penses que je ne vois pas la place que tu occupes dans ma vie. Parce que je la vois, et elle est immense. »



@Landon Fabre-Spencer

Si seulement il n'y avait eu que le post de Veritas qui avait ébranlé tes certitudes, mais ce n'était que la partie émergée de l'iceberg. Entre temps, tu avais appris quelle était la nature exacte de la relation qui la liait à Ace et qui avait cristallisé tous tes doutes, toutes tes peurs aussi. Tu voyais sans cesse le même schéma se répéter, comme si tu ne pouvais te sortir de cette boucle qui t'emprisonnait. Était-ce donc à cela que devait ressembler ta vie amoureuse? Est-ce que tu étais supposé t'éprendre de celles qui finiront par se détourner de toi pour un autre? Tu avais posé la question, il est vrai, parce que tu n'étais pas du genre à te contenter de demi-vérités et la réponse t'avait frappé en plein cœur, achevant d'éparpiller les illusions et les espoirs que tu avais eus jusqu'alors. Ça t'avait démoli, de savoir que cette connexion que tu désirais tant, elle l'avait avec un autre et que dès lors, il n'était pas étonnant que tu n'y arrives pas, si la place était déjà prise. Il a besoin de quelqu'un pour veiller sur lui et qui croit en lui. Parce que ce n'est pas le cas pour toi, peut-être? Il est vrai que tu donnais l'impression que tu n'avais besoin de rien ni de personne, que tu te gérais tout seul mais tu avais aussi l'espoir que quelqu'un t'aide à porter ton fardeau. Tu avais compris qu'il y avait des batailles que tu ne pouvais pas mener tout seul et le temps que tu comprennes, que tu l'admettes, il était peut-être trop tard. Tu n'y croyais qu'à moitié, quand elle te disait que aucun d'entre eux n'était toi, tant tu avais le sentiment d'être interchangeable, que ta personnalité discrète, presque effacée, pouvait être effacée face à quelqu'un qui avait plus d'ascendant, plus de charisme. Tu écoutais Cassie toutefois sans l'interrompre, la laissant aller jusqu'au bout de son propos. Tu tressaillis au contact de sa main sur ta joue et tu avais bien des peines à soutenir son regard, ton premier réflexe étant de détourner les yeux pour te mettre à l'abri. Il faut dire que le contact visuel était toujours aussi pénible pour toi mais tu tenais bon. Je n'ai pas envie de te perdre. Alors pourquoi tu avais autant l'impression que tu avais en effet des choses à prouver? Preuve en est que tu avais l'impression de ne jamais être assez malgré tous les efforts que tu faisais pour lutter contre tes instincts qui t'incitaient à fuir les émotions trop fortes, les interactions sociales trop intenses. Je suis prête à me battre pour toi. "Vraiment?" Tu soufflas, un peu trop sceptique. "Parce que la vérité, Cassie, c'est que personne ne s'est jamais battu pour moi." Parce qu'elle était là, la cruelle vérité, absolument personne dans ta vie amoureuse s'était battu pour toi. Même pas Sarah. Encore moins Jinx. Elle, c'était pire, elle n'avait pas cherché à te retenir quand tu l'as quittée, elle n'avait pas cherché à te convaincre que tu faisais une énorme erreur, que tu allais finir par t'en mordre les doigts. Elle t'avait juste laissé partir, juste comme ça alors tu ne voyais pas en quoi cette fois ci ce serait différent. Tu n'y croyais plus, surtout au vu de ce qui s'était passé ces deux derniers jours. Ce qui avait précédé ce moment. "En l'état je ne saisis vraiment pas ce qui nous différencie lui et moi." Parce que tu n'en démordais pas, un couple ne se résumait pas au sexe et aux moments d'intimité, il y avait plein d'autres choses à prendre en considération mais peut-être que tu n'avais pas les outils qu'il fallait pour comprendre cette subtilité dans les relations, tant à tes yeux tout était blanc ou tout était noir et il n'y avait pas d'entre deux. "Tu crois que ça me fait quoi, de savoir qu'avec lui ça semble si naturel alors que moi je galère à construire un lien fort et solide avec toi, quand je réalise que tu partages avec lui cette complicité, cette proximité que tu devrais avoir avec moi? Et que dire du reste?" Tu en venais à te dire qu'elle avait choisi le mauvais gars, que c'était avec lui qu'elle aurait dû être et non avec toi et cette pensée te faisait un mal de chien. "Alors peut-être que tu ne veux pas que je pense que tu ne vois pas la place que je peux avoir dans ta vie parce que le mal est déjà fait." Parce qu'en l'état tu n'imaginais pas à quel point cette place était soi-disant immense mais le fait est que tu n'étais pas dans sa tête non plus et tu ne pouvais qu'avoir un point de vue extérieur.

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie sent le poids de ses propres mots flotter dans l’air lourd de cette discussion difficile, chargée de ce qu’elle n’a pas su dire à temps et de ce qu’il semble maintenant presque impossible de rattraper. Elle avait essayé de construire quelque chose de solide avec lui, quelque chose qu’elle pensait unique, à sa manière. Elle garde sa main sur sa joue, hésitante, avant de la retirer lentement, blessée mais sans le montrer, ou du moins elle essaie. Elle le regarde avec cette intensité désespérée qu’elle sait être un risque, mais elle refuse de laisser son manque de réponses le convaincre de son manque de valeur. Elle l'écoute, laissant sa peine, sa frustration, et même son scepticisme s'étaler devant elle comme un constat. C’est douloureux de l’entendre, parce qu’elle comprend la vérité dans ses mots, la faille qu’elle n’a pas su combler — et elle ne peut pas prétendre ne pas voir cette blessure, cette conviction qu’il n’est jamais celui pour qui on se bat. « Oui, vraiment. » Sa voix est douce, mais ferme, comme si elle s’accrochait à une bouée de sauvetage. Elle s'efforce de se faire comprendre, de lui transmettre ce qu'elle ressent vraiment, même si cela paraît si difficile. « Parce que tu comptes pour moi, et pas juste un peu. » Elle s'arrête, le scrute comme pour s'assurer qu'il est là, attentif, à elle, dans cet instant unique. « Et ce lien, cette complicité… avec toi, elle est différente, Landon. Et même si tu as du mal à le croire, c’est important. Tu n’es pas une option, tu n’es pas un substitut. » Elle essaie de trouver les mots justes, ceux qui perceront cette armure de doutes, qui le convaincront enfin qu’elle est prête à se battre. Elle tend la main pour toucher ses doigts, cherchant une connexion physique, quelque chose qui pourrait peut-être dissiper son scepticisme, au moins un peu. « Je sais que tu n’y crois pas maintenant. Que tout ce que je peux dire te semblera juste des mots, des promesses creuses. Mais si tu ne vois pas ce qui vous différencie, lui et toi, alors je veux te le montrer. Et je vais rester là, même si ça te prend du temps de me faire confiance. » Elle baisse les yeux, mordillant sa lèvre dans un geste nerveux. Elle comprend bien la douleur qui suinte de ses phrases, cette lutte pour se sentir accepté et suffisamment important. Mais elle espère qu’en persévérant, en restant, il finira par voir, peut-être, qu’elle ne l’abandonnera pas — qu’elle restera jusqu’à ce qu’il n’en doute plus.



@Landon Fabre-Spencer

Jamais tu n'avais pensé qu'elle pourrait te blesser à ce point, pas quand tu lui avais confié des bribes de ton passé, tu lui avais fait assez confiance pour se confier mais aujourd'hui cette confiance que tu avais tant de mal à accorder était brisée, tout comme ton cœur quand tu avais appris qu'à deux reprises elle avait eu envie de l'embrasser lui. Dans ces conditions, comment pouvais-tu ne pas penser que tu étais la cinquième roue du carrosse? Comment pouvais-tu seulement penser que tu étais important? L'entendre te dire que tu comptais te faisait mal, c'était comme si elle enfonçait des lames tranchantes dans ton cœur blessé. Tu avais l'impression que ça sonnait si faux, que ce n'était que du flan. "Alors pourquoi?" Tu interrogeas, les mains crispées sur tes genoux. "Pourquoi il a pris toute la place au point que tu as voulu l'embrasser à deux reprises? La moto, la boxe, et maintenant danser...tu ne fais rien de tout ça avec moi." Peut-être était-ce parce que tu n'étais pas particulièrement fun, comme gars, qu'elle te trouvait trop chiant, trop sérieux. "Si ça faisait dix ans qu'on était ensemble et que tu te faisais chier dans notre couple au point que tu aies envie d'autre chose ça aurait pu se comprendre mais là...ça ne faisait même pas trois mois." Ça aurait fait trois mois la semaine prochaine. tu corrigeas mentalement, un peu amer. Il te semblait que tes relations avaient du mal à franchir le cap fatidique des trois mois, jusqu'à te faire douter que tu étais fait pour être heureux en amour. Ça te semblait être un rêve impossible, une chimère derrière laquelle tu courais inlassablement. Tu secouas la tête. "Je ne sais pas si j'arriverai à comprendre la différence." Tu frottas tes mains moites sur ton pantalon. "Pour moi il n'y en a aucune. " Tu aimerais vraiment la croire pourtant, que c'était toi qu'elle aimait, toi qu'elle voulait.  "Est-ce que tu as regretté de l'avoir rencontré après moi?" Tu étais sans doute masochiste pour poser des questions dont tu n'aimerais pas forcément la réponse mais foutu pour foutu...

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie ressentit chaque mot de Landon comme un coup de poing en plein cœur, chacun frappant plus fort que le précédent. Elle ne l’avait jamais vu comme ça, aussi blessé, aussi enfoncé dans une amertume qu’elle ne savait pas comment guérir. Elle l'avait blessé d'une manière qu'elle n'avait pas anticipée, et maintenant, elle se retrouvait à essayer de ramasser les morceaux, mais chaque tentative semblait empirer les choses. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard trop longtemps. C’était comme s’il s’était enfermé derrière une muraille, et ses efforts pour l’atteindre semblaient inutiles. Il lui avait ouvert son cœur, lui avait fait confiance avec des parties de lui qu’il ne partageait avec personne. Elle savait à quel point cela avait été difficile pour lui, et maintenant, elle avait trahi cette confiance sans même s'en rendre compte. Elle sentait cette douleur, ce doute qui s'était insinué en lui, et elle savait qu'elle en était responsable. « Landon... » Sa voix trembla légèrement, cherchant les bons mots, sans savoir si ceux-ci suffiraient. Elle inspira profondément. « Je n’ai jamais voulu te blesser. Pas une seule seconde. » Elle leva les yeux, tentant de capter les siens, même s’il détournait le regard. Elle voulait qu’il voit, qu’il sente qu’elle était sincère. « Ce que tu dis… ça me fait mal aussi, parce que tu comptes pour moi, vraiment. Et je n’ai jamais regretté de t’avoir rencontré. Jamais. » Elle savait que les mots seuls ne suffiraient pas. Il lui fallait plus que des promesses, plus que des phrases réconfortantes. Il avait besoin d’actions, de preuves. Mais comment pouvait-elle prouver quelque chose d’aussi intangible que son amour ? Comment pouvait-elle lui faire comprendre que, même si ses erreurs étaient réelles, elles ne changeaient en rien ce qu’elle ressentait pour lui ? « La moto, la boxe, danser… Ce sont des trucs que j’ai partagés avec lui parce que … le moment est juste arrivé… rien n’était vraiment prévu… Mais ça ne veut pas dire que ce sont les choses qui comptent le plus pour moi. » Elle secoua légèrement la tête, comme pour chasser cette idée. « Avec toi, c’est différent. Ce que j’ai avec toi… c’est plus profond. Je sais que ça ne veut pas dire grand-chose pour toi maintenant, parce que tu te sens mis de côté… » Elle se pencha légèrement vers lui, posant une main hésitante sur son bras, comme pour essayer de briser cette barrière invisible qui s’était dressée entre eux. « Je sais que j’ai merdé. Et je comprends pourquoi tu as l’impression que je ne suis pas totalement avec toi, mais c’est toi que je veux. C’est toi que je choisis. » Elle s’arrêta un instant, cherchant à rassembler ses pensées. Sa question, « Est-ce que tu as regretté de l’avoir rencontré après moi ? », résonnait dans sa tête. Comment répondre sans l’enfoncer davantage dans ses doutes ? Elle savait que tout ce qu'elle dirait pourrait être mal interprété, mais elle devait être honnête, sans pour autant l’écraser sous le poids de ses propres erreurs. « Non, je ne regrette pas de l’avoir rencontré après toi. Mais ce que je regrette, c’est de t’avoir fait douter, de t’avoir laissé croire que tu étais moins important. » Elle s’approcha encore un peu plus, cherchant son regard, désespérée de lui faire comprendre qu’elle était prête à se battre pour lui, à réparer ce qu’elle avait brisé. « Landon, tu es irremplaçable pour moi. Et je suis prête à tout pour te le prouver. »



@Landon Fabre-Spencer

Tu ne savais pas si tu trouveras la force de pardonner cette double trahison. La plainte de son père était une chose, mais elle? Tu savais juste que tu ne voulais pas vivre dans la colère et la rancune, mais cela ne voulait pas dire pour autant que tu allais oublier. Tu n'étais pas idiot non plus même si leur comportement à tous envers toi le laissait penser. Qu'elle te dise qu'elle n'avait jamais voulu te blesser, ça te tendait. "Tu n'as pas voulu, mais le résultat est là." Pour le coup, ça te faisait une belle jambe de savoir qu'elle n'avait jamais voulu te blesser. Elle aurait tout aussi bien agi délibérément que le résultat aurait été le même, tu n'étais pas dans sa tête, tu ne pouvais pas vérifier ses allégations. Les intentions ne comptaient pas à tes yeux, ce qui comptait, c'était les actes. Après tout, ne disait-on pas que les routes pour l'enfer étaient pavées de bonnes intentions? Tu avais besoin d'éléments factuels, concrets, tangibles. Tu avais aussi besoin qu'elle prenne ses responsabilités par rapport à ses actions, comprendre que chacune d'entre elles avait des conséquences et une de ces conséquences était la fin hypothétique de votre couple. "J'aimerais pouvoir te pardonner et aller de l'avant. J'aimerais pouvoir le faire sans arrière pensée." Tu te mordis la lèvre, geste qui trahissait ta nervosité alors que tu mobilisais toutes tes ressources pour la maîtriser. "Mais qui me garantit que ça ne se reproduira pas? Est-ce que ça va être comme ça maintenant? Que je vais devoir vivre dans le doute en permanence, craindre que ça recommence parce que si ça a failli arriver par deux fois, ça arrivera encore?" Tu aurais voulu lui suffire, pourtant. Toi, tu n'avais eu d'yeux que pour elle, tu n'avais jamais rêvé d'une autre, eu envie d'une autre. "Je pars du principe que si on a tout ce qu'il faut dans une relation, on n'a pas besoin de regarder ailleurs." Ta vision de l'amour était encore une fois trop pure, trop candide, bien trop éloignée de la réalité et ça t'avait joué des tours. "J'étais prêt à t'attendre, moi. J'espérais être un soutien pour toi,  je me disais que tu finirais par t'ouvrir, par comprendre que j'étais là pour toi et que je ne m'en irai pas." On t'avait juste demandé du temps mais ça, c'était avant de savoir. Tu t'étais crispé à son contact, tandis que tu avais imaginé ses mains à elle sur son corps à lui pendant qu'ils dansaient ou pendant leur balade à moto. "Ce n'était pas pour rien que je voulais qu'on fasse plus de choses ensemble, qu'on partage un hobby ou que sais-je parce que c'est ce qui permet de créer un lien avec sa moitié." Mais ça, c'était quelqu'un d'autre qui en avait profité et ton problème, c'était que visiblement tu devais forcer pour faire des choses de ce genre avec elle, alors que ça semblait si naturel avec l'autre. Tu tournas finalement la tête vers elle. "Si on doit continuer ensemble, alors j'attends un changement significatif." Tu préférais être transparent avec elle quant â ce que tu attendais de sa part. "Je ne veux pas être le seul à m'investir dans cette relation, à faire des efforts pour que ça marche. On est deux dans cette relation, Cassie et je ne veux pas m'épuiser en vain." Tu voulais juste être son partenaire, la personne qu'elle appellerait en premier en cas de galère, être celui à qui elle pourrait parler de tout et de rien sans craindre le jugement mais même ça tu avais l'impression que c'était trop demander.  

i would sell my soul for something pure and true, someone like you, 10 octobre 2024
Boston, USA

Cassie était acculée. Les mots de Landon résonnaient en elle comme une mélodie douloureuse, une complainte qui ne cessait de la hanter. Elle avait pensé que l'amour pouvait surmonter les obstacles, que les promesses et les serments seraient des boucliers contre les blessures. Mais à cet instant, son cœur se sentait aussi vulnérable qu'une feuille battue par le vent d'automne. Elle baissa les yeux, observant le sol comme si la réponse se cachait sous la poussière. « Je ne voulais pas te blesser, » avait-elle dit, mais au fond, elle savait que ses paroles ne suffisaient pas à réparer les dommages causés. Le regard de Landon était chargé d'une déception qu'elle n’avait jamais voulu lui infliger, et pourtant, le poids de ses actions l'écrasait. Tout cela pesait lourd sur ses épaules. « Je comprends que tu aies des doutes, » lâcha-t-elle enfin, sa voix tremblante, presque inaudible. « Mais je… je suis ici. Je veux me battre pour nous. » Ses mots sonnaient creux même à ses propres oreilles. Elle avait besoin de quelque chose de plus, mais quoi ? Elle se pinça les lèvres, réprimant une envie de pleurer. Ses pensées se mêlaient, formant un tourbillon de confusion et de regret. La vérité était qu'elle avait peur de perdre tout ce qu'ils avaient construit ensemble. Elle avait l'impression de vivre un rêve dont elle ne pouvait se réveiller, de passer d'une illusion à une autre sans savoir où se trouvait la réalité. « Je sais pas … » finit-elle par murmurer, mais elle savait que cette excuse n'était qu'un bandage sur une plaie béante. « Je vais faire des efforts. Je te le promets. » Dans le fond, elle savait qu'il avait raison. Elle se sentait prise au piège dans ses propres incertitudes. « Que veux-tu que je fasse ? » lui demanda-t-elle, la gorge nouée. Elle ferma les yeux, sentant la chaleur des larmes percer son armure. Elle avait merdé, elle le savait. Elle avait voulu être présente pour un ami, et maintenant, elle se retrouvait ici, à jongler avec les conséquences de ses actes. « Je vais essayer. Je te le promets, » dit-elle, mais au fond, elle savait que ses promesses étaient des châteaux de sable, menacés par les vagues de la vérité. Landon hocha la tête, son regard s’adoucissant légèrement, mais elle pouvait sentir la méfiance toujours présente. L'air entre eux était lourd, chargé d'une tension palpable, et malgré ses efforts pour apaiser la tempête, Cassie savait que les vagues de la trahison ne se calmeraient pas si facilement. « Tu crois qu’on a besoin de temps, de distance, peut-être, pour comprendre ce que nous sommes vraiment l'un pour l'autre ? » demanda-t-elle finalement. Elle ne savait pas s’il trouverait la force de pardonner, mais elle savait qu'elle devait faire face à la réalité de ses sentiments, même si cela signifiait naviguer à travers des eaux troubles. Peut-être qu'avec le temps, les blessures pourraient cicatriser, mais pour l'heure, l'incertitude flottait autour d'eux comme un brouillard épais, obscurcissant le chemin qu'ils devaient emprunter.



@Landon Fabre-Spencer