Halloween est bourrée d’étrangetés, et elle ne ressent pas une grande passion pour le macabre et les frissons. Pourtant, elle a joué le jeu, chaque année, depuis qu’elle habite à Boston. Tantôt reine des vampires, tantôt esclave décapitée… Elle ignore encore sur quoi se portera, aujourd’hui, se portera son choix.
« Je sais. » Buvant une gorgée de son macchiato, elle décline son regard vers lui, oubliant l’oiseau,
« Y'a pas de romantisme dedans... » Un fin sourire étreint ses lèvres, il y en a peut-être un petit peu, lorsqu’on creuse plus loin que les morts-vivants et clown dangereux, ou bien quand elle se contente de penser que tout l’est, un tantinet, tant qu’ils le vivent à deux.
Cela dit, alors qu’elle hésitait encore à entrer, c’est un duo mère-fils qui leur barre le passage, leurs traits parés d’une satisfaction manifeste, Sheng attrape la porte et l’invite à pénétrer dans la boutique en première par ce geste. Non sans un soupir, elle passe donc l’embrasure tandis qu’il l’interroge.
« Et comment tu feras lorsqu’il faudra que t'accompagnes le tien ? » Elle éprouve une irritation furtive face à l’utilisation du singulier. Comme si cet enfant imaginaire, c’est sans lui qu’elle allait le faire. Ses doigts crispés instinctivement sur son gobelet. Le concept de futur commun n’est pas encore pour lui spontané.
« Le nôtre. » Malgré tout un peu touchée, par le fait qu’il prenne la peine de se corriger.
« C’est bien foutu. A ta porte, non ? » parce qu’il l’apostrophe au sujet d’un chaudron d’où s’échappe de la fumée, elle ne retient pas la réplique qu’elle avait sur la langue avant de se concentrer sur sa proposition.
« J’aviserai quand il sera là, cet enfant. » Et elle ira chercher des bonbons avec, évidemment.
Puis elle observe donc la marmite de sorcières un peu plu longuement, oui, c’est bien foutu, mais c’est plus fort qu’elle, elle ne voit pas bien l’intérêt. Encore, pour Noël, décorer, ça fait rêver… Elle s’arme d’un sourire, dès lors qu’elle lui répond ;
« Je croyais qu’on venait chercher des déguisements pour nous ? » Pas refaire la décoration de son perron. Mais parce qu’elle a conscience que ce n’est qu’à cause de ses ressentiments qu’elle lui a répondu comme ça, elle poursuit, caressant le bras de Sheng dans le but de s’adoucir,
« Je vais y réfléchir. » A l’idée de mettre sa maison aux couleurs d’Halloween, accepter l’ambiance qui a enveloppé tout son quartier. Toute la ville, à la vérité.
« T’as une idée de ce que tu veux être ? » Elle, elle n’a pas grand-chose en tête. Puis si elle comptait lui proposer que leurs costumes soient assortis, elle se dit qu’il n’en a peut-être pas envie.
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