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A night of terror
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -J'avais l'impression d'être l'un des acteurs principaux de ces films d'épouvante que j'appréciais tant regarder: ils me fascinaient autant qu'ils me filaient la chair de poule. Le plus inconcevable, c'est que si j'avais visionné un thriller qui m'avait terrorisé au point de troubler mon sommeil durant plusieurs nuits d'affilée, j'en tombais amoureux: à croire que je considérais la peur comme une drogue. Seulement là, j'avais dépassé le stade du simple cauchemar et je ne savais pas si l'issue de ce scénario nous serait favorable: quel final nous réservait le destin?
Pour autant, l'heure n'était pas à la réflexion car j'avais la sensation que Natalina jetait sans doute ses dernières forces dans la bataille et cela m’inquiétait profondément. La jeune femme était en totale perdition mais je refusais catégoriquement qu'elle abandonne le combat: ma crainte était en effet qu'elle tombe dans un trou noir émotionnel. Alors que je concentrais mon esprit sur ce qui pouvait se dérouler en dehors de ma demeure, je fus surpris de voir mon invitée me tirer par la main tant et si bien que je me laissai faire sans broncher. Comme je le redoutais, elle se laissa déborder par sa peur et son manque de lucidité la poussa à adopter une attitude à la limite de l'hystérie. Natalina était en train de disjoncter et cédait à la torture mentale que son agresseur lui imposait: je ne pouvais pas le lui reprocher mais il était de mon devoir de la raisonner car sinon, nous allions droit à notre perte. Immédiatement, je tentai donc de calmer la jeune femme mais malgré tous mes efforts, elle continua de s'agiter avec ardeur et sembla totalement déconnectée du monde réel. A contre-cœur, je dus alors me montrer plus ferme à son égard et n'hésitai pas à lui retirer le couteau des mains: dans l'état dans lequel elle se trouvait, elle était capable de tout et n'importe quoi et la dernière chose que je voulais, c'est que cette nuit se termine dans un bain de sang. Mon invitée ne se laissa pas faire et je fus contraint de hausser le ton pour qu'elle arrête de dérailler. D'abord énervée, elle frappa mon torse avec ses poings puis éclata en sanglots tout en s'agenouillant sur le sol. Dans le fond, pleurer était peut-être un mal pour un bien car il fallait qu'elle évacue toutes les émotions négatives qu'elle avait accumulé au fond de son cœur. Volontairement, j'évitais donc d'intervenir le temps qu'elle se calme un peu puis par la suite, je m'asseyais à ses côtés et je déposai mes mains contre ses joues mouillées de larmes afin qu'elle relève son regard encore humide vers moi.
- Je me doute que ta seule envie est de te jeter au fond d'un gouffre car tu as l'impression que les images de ton agression te hanteront pour le restant de tes jours. Tu aimerais tellement que tout ceci ne soit qu'un simple cauchemar car il suffirait alors que tu te réveilles pour reprendre le cours normal de ton existence mais tu as beau fermer les yeux, la réalité reste toujours aussi cruelle quand tu les rouvres. Je comprends que tu aies peur de vivre dans la terreur pour l'éternité car tu es persuadée que ce monstre te traquera jusqu’à ce que mort s’ensuive mais à défaut d'être un faiseur de miracles, je te promets une chose de mon côté: tant que cet enfoiré sera dans la nature, je veillerai sur toi. Je ne t'abandonnerai pas et même si cela doit bousculer mon quotidien, je me mettrai en quatre pour envoyer ce rustre derrière les barreaux. Quoi qu'il arrive, je t'interdis donc de baisser les bras, tu m'entends?
J'avais voulu la secouer quelque peu tout en évitant de la brusquer inutilement parce que je savais qu'en s'enfonçant dans le marasme le plus total, Natalina se condamnait à errer dans un cercle vicieux qui la consumerait à petit feu. Pour finir de la rassurer, je lui précisais qu'il fallait justement que l'on reste dans ma demeure pour être à l'abris car le système de sécurité dont la maison était équipée empêchait ce monstre de nous atteindre: si il cherchait à le forcer, une alarme allait se déclencher mettant la police en alerte. Il fallait donc profiter de cet avantage pour le tenir à distance et ne surtout pas mettre le nez dehors au risque de nous retrouver à sa merci.
Fiche by Lavender J. Trevena
Crédits gif : TUMBLR
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