all through the night ─ Ravisia

« Huuh... » Le nez sur le téléphone, côté passager, Raven lisait ses messages et semblait pensif un court instant. À côté de lui, Isia conduisait, les guidant vers un bar où ils pourraient se retrouver tranquillement et discuter. Le sourire amusé sur les lèvres, l'aîné s'était tourné vers son amie, la malice brillant dans le regard. « Louis qui m'envoie un message et me dit que depuis la rentrée, t'as un problème au cerveau. » Taquinerie volontaire, malgré les risques qu'il soit celui qui se prenne un coup en réponse ; il leva le bras par mesure de sécurité, et le rire lui échappait. Visiblement détendu et juste content d'être en présence de son amie, rien ne trahissait la sombre histoire qui se déroulait chez lui, où Pandora, captive, devait sûrement regarder un film avec Colt. Le téléphone rangé dans la poche, Raven jetait un coup d'oeil à la rue où ils se garaient, reconnaissant le chemin jusqu'au Donovan's. Ils n'y allaient pas souvent, mais ce bar était toujours apprécié. « Au Donovan's ? T'es sûre qu'on a rien à fêter ? » Toujours la taquinerie au bord des lèvres alors qu'il défaisait sa ceinture, et ouvrait la portière pour sortir. « Brr, ça s'est quand même bien rafraichit trop rapidement. Tu commences les cours tard, demain ? » Curiosité pour faire la discussion, et sûrement distraire encore la conversation sur les possibles embranchement qu'ils pouvaient avoir. Il lui fallait toujours avoir l'air le plus naturel possible ─ surtout avec Isia.

tw : mention de dépression en début de ce sujet

encore un lundi en vie. où tu te réveilles sans les rejoindre. ne serait-ce pas toi la dépressive de la famille finalement ? entraînement fini. une chose qui t’anime encore ici mais t’en veux encore de la dopamine. et y a raven, qui doit en avoir autant besoin que toi. sa vie est pire que la tienne tu le sais c’est pour ça qu’il n’est pas celui vers qui tu vas pleurer. enfin, normalement. t’es dans ta voiture séchant une larme que tu as laissé échappé alors que tu l’invites à descendre. puis son odeur prend place dans l’habitacle et tu retrouves ce sentiment de bonheur qui t’avais quitté le temps du trajet. lui déposant un baiser sur la joue pour le saluer, tu prends la direction du bar alors qu’un son quitte ses lippes. « quoi ? as qui tu parles ? » que tu balances avant qu’il me mentionne ton frère. tes sourcils se froncent « hein ? lui c’est depuis sa naissance » que tu lances pour te défendre comme une enfant moue en colère sur le visage. mais son rire vient libérer le tien avant que tu lui lèves ton majeur. finissant ta marche arrière pour te stationner, tu lèves les épaules à sa question. « boh pas une grossesse en tout cas » comme si c’était plus simple d’en rire. « sérieusement, je voulais juste passer du bon temps avec toi. » parce qu’au fond il fait parti de ces rares personnes qui te connaissent réellement. avec tes qualités et surtout tes défauts. veste sur les épaules vous quittâtes ta voiture alors que la musique venait frapper délicatement tes tympans. « je suis d’accord avec toi mais tu n’as pas mieux que le temps comme sujet de conversation ? » alors que tu viens lui donner un léger coup de coude. tu te sens en sécurité avec lui. pas comme avec tous les hommes. « pas vraiment et toi le travail ? » alors que tes pas te guidèrent à l’intérieur et tes yeux scrutant les visages visibles. « une pinte de blonde » alors que ton visage se tournait vers ton ami pour qu’il donne sa commande. « t’aurais pu répondre à mon dernier message quand même » alors qu’il l’avait forcément vu en étant sur son téléphone au début du trajet. ta compagnie n’était pas suffisante? lui manquait il quelqu’un pour qu’il soit heureux ce soir?

Haussement d'épaules ; bien sûr qu'il avait mieux que le temps, mais pourquoi ne pas saisir l'opportunité de se plaindre du froid quand il en avait l'occasion ? Leurs pas les dirigeaient à l'intérieur du bar, et par habitude, le regard de Raven scrutait chaque individu s'y trouvant, voulant s'assurer qu'aucune mauvaise fréquentation ne se trouvait là ; puis ses yeux revenaient sur la jeune femme à ses côtés. « Pas grand chose d'intéressant, y'a juste un bleu qui a rejoint l'équipe mais son premier jour... » Soupir alors qu'il s'installait au bar, et prenait une blonde également. « On va juste dire qu'il a son caractère, il m'a un peu agacé, mais ça s'est finalement bien passé. » Tournant légèrement sur le tabouret, le coude sur le bar, il posa la temps contre sa main et gardait un visage détendu face à Isia. « On va dire que chez moi, y'a quelqu'un en ce moment. Une fille que je connais, et elle a des soucis de famille et pas d'endroit ou dormir. Donc je la laisse squatter l'ancienne chambre de Colt en attendant... pas trop longtemps. » Pandora. Difficile de le cacher à Isia si jamais un jour elle décidait d'arriver à l'improviste chez lui et tombait nez à nez avec elle. « Elle est arrivée hier donc je suis encore un peu sur la réserve, j'attends de voir comme ça se passe. Et là... » Il sortit son téléphone, trifouilla les applications dessus rapidement, et lui montra la vidéo de la caméra de surveillance ─ après l'avoir vérifiée. « Elle va regarder un film avec lui, apparemment. » Puis le téléphone fut rangé, ne laissant guère le temps de vraiment observer Pandora elle-même. Si Raven avait des caméras chez lui, la raison était facile à expliquer ; avec un frère malade, le moindre souci pouvait avoir des répercussions dramatiques et il voulait garder un oeil constant sur son cadet. En tout temps, et à toute heure. « Et toi, les cours ? »

tw : ràs

après tes mots le trajet avait fait place à un silence bientôt coupé par le son de la musique s'échappant de la porte de la devanture du bar. vous ne vous fîtes pas désirer pour y rentrer. comme il l'avait parfaitement indiqué les températures avaient chuté. les petits hauts avaient fait place aux vestes sans crier gare et grand nombre de personne en amphithéâtre présentait les symptômes du rhume. déjà. écoutant ton ami parler d'un nouveau, le barman vous coupa pour prendre vos commandes. raven te suivait dans ton choix avant de reprendre son histoire. "comment ça ? il est bête ? têtu ?" au moins le garçon avait le courage de travailler. sans doute dans un domaine qu'il ne gérait pas, sans doute à un poste sous payé pour ses qualifications. enfin, ce n'était pas plus ton problème que ça. ce qui t'importait vraiment, c'était le sentiment dans lequel il mettait le brun. vos visages face l'un à l'autre, l'oreille tendue une nouvelle fois, tes sourcils marquèrent ton étonnement. tout allait trop rapidement. les bières posées dorénavant, raven sortant son téléphone pour te montrer la jeune fille à la caméra. "attends" tu pris une gorgée comme pour te ramener à la réalité. "tu la connais comment ? depuis combien de temps ?" les hommes ne craignaient-ils absolument pas les femmes pour les laisser pénétrer dans leur intimité ? et elle, n'était-elle pas inconsciente ? "elle ne pouvait pas aller à l'hôtel ? pourquoi tu lui fais l'aumône ?" tu t'inquiétais réellement pour ton ami et également pour son petit frère laissait là-bas avec ce qui était à tes yeux, une parfaite inconnue. peut-être était-elle dangereuse ou avec des tendances kleptomane. "elle sait qu'elle est filmée ?" pas que son droit à l'image t'importe réellement mais chaque personne pouvait cacher son jeu face aux autres. comme toi tu le faisais devant le plus grand nombre. "ça va, les entrainements sont plus fatiguants à cause de la fraicheur." que tu soufflas. "on a un tournoi dimanche, le coach commence déjà à nous mettre la pression." prenant une nouvelle gorgée "c'est lassant parfois" que tu rajoutes pour être transparente mais tes pensées restaient bloquées sur l'annonce de ton ami.

« Un peu tout ça. Et brute. » Réponse lâchée avec un haussement de sourcil pour souligner que rien ne va avec ce nouvel arrivant ─ mais il fera avec. Raven a l'habitude, il fait toujours avec, et trouve toujours le moyen de rebondir. Bières devant eux, Raven avait sort sont téléphone, montre la vidéo surveillance, explique un peu la venue de Pandora avec une telle désinvolture que c'est pas comme s'il ne réalisait pas l'improbabilité de la situation. Et c'est la réaction d'Isia qui le fait réaliser qu'il a sûrement commis un léger impair, pas grand chose ; juste un petit raté. « Ah... » qu'il lâche, avec un sourire légèrement crispé, conscient de sa bourde. Alors il en rit, pour dédramatiser la situation. « Ça fait quelques temps, mais je la côtoie plus régulièrement depuis quelques semaines. Et malheureusement, non, ses finances ne permettent pas l'hôtel. C'est que temporaire de toute façon. J'lui ai expliqué la situation avec Colt, alors... » Il inspire, profondément, réfléchit à quelque chose pour calmer un peu les inquiétudes en même temps qu'il attrape sa pinte. « Puis, en vrai, ça me rassure un peu de savoir qu'il y a quelqu'un avec lui... et ça lui fait un peu de compagnie. Autre que la télé, ou moi. » Compliqué, pour Colt, de créer des liens. Son état ne le permet pas. La bière portée un instant à ses lèvres, il boit quelques gorgées puis laisse entendre un bruit de satisfaction alors qu'il la repose. « Elle est bonne ! » Et le regard revient sur Isia. « Mais tu disais, vous avez un tournoi dimanche ? Déjà ? C'est pas un peu tôt en vrai ? J'pensais qu'ils auraient attendu genre... » Ses yeux regardent le plafond, le temps de la réflexion, puis se reposent sur elle avec une grimace d'incrédulité sur le visage. « Novembre ? Décembre, peut-être ? T'as eu le temps de t'habituer à ton rythme d'études de cette année, au moins ? »

tw : ràs

tu l'écoutes parler de ce nouveau, apprenant ses défauts alors même que tu ne le rencontreras jamais mais il le côtoie et ça te suffit pour être attentive. "peut-être qu'il ne restera pas longtemps" lances-tu dans l'espoir que cela arrange les journées de ton ami. à vrai dire, tu pourrais avoir de la compassion pour ce pauvre nouveau qui n'est peut-être qu'incompris au lieu d'incompétent mais ne le connaissant pas, tu t'en moques. tu sais que dans tous les cas le brun ne se laissera pas faire s'il vient à entacher un peu trop son espace vital. le sujet divaguant, devenant bien plus important. en effet, la vie d'une personne que tu aimes, Colt, en dépendant, tu ne fais peut-être pas assez preuve de discrétion quant à ton inquiétude. mais, en fait, tu trouves que raven est plutôt inconscient et ça te surprend de sa part. son frère étant toute sa vie et eu égard des sacrifices qu'il a fait pour lui, tu ne comprends pas trop. après, ta vision de la vie avait changé en perdant toi-même ton petit frère, plus un monde de bisounours. mais tu connaissais la douleur de cette perte et tu refusais qu'il la vive. roulant les yeux au ciel en entendant sa défense, tu soufflas un coup. "bon" que tu commenças " je trouve admirable ce que tu fais réellement et je n'ai jamais douté de ton grand cœur mais avoue qu'il vaut mieux la compagnie de sa télévision que celle d'une tueuse en série." sans vouloir lui manquer de respect.  "elle n'a pas d'ami ? autre que toi ?" tu t'acharnes, surement bêtement mais tu te sentirais coupable d'apprendre que cette fille n'a pas bon fond. malgré cela, les caméras de raven devraient te rassurer. au moindre pas de travers, il le verrait et agirait en conséquence. un sourire t'échappe en entendant le compliment qu'il lance à votre boisson puis tu vois son regard se poser sur toi. "c'est plus un tournoi amical mais il ne comprend pas trop le principe" enfin, toi non plus. toujours dans la compétition, toujours à vouloir exceller. "ça nous permet de montrer notre niveau aux nouveaux" et donc de les rassurer ou non quant à un match entre vous durant le championnat. "ce n'est pas la priorité du coach" il ne voyait que par le sport et c'était normal "je lui dois ma bourse même si mes résultats doivent suivre, je ne pourrai plus étudier sans lui alors je subis." et c'était plus qu'honnête. votre vie n'était plus la même depuis que ta mère avait perdu son emploi et malgré tout l'acharnement du monde, sans cette bourse, tu ne pourrais faire subir le coup de cette prestigieuse université à ton père. alors oui, tu t'entrainais, tu révisais, tu subissais depuis des années.

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Ce gars de toute façon, Raven le garde dans un coin de sa tête, parce que nettoyer après lui, c'est une chose, mais l'entendre faire ses réflexions, c'en est une autre... Raven préfère quand ses "collègues" disparaissent avant que lui n'arrive. C'est plus discret, plus agréable ─ plus prudent, aussi. Mais ça, il ne peut pas le dire à Isia, alors il hausse les épaules. « Peut-être bien ! » Et le sujet passera sous le tapis. Rien que se souvenir de sa tête à l'autre, ça le ferait presque rouler des yeux. C'est plutôt la suite de la conversation qui interpelle Raven. Le sourcil qui s'arque alors qu'elle émet l'idée que Pandora puisse être une tueuse en série, et Raven essaie d'imaginer la scène ─ en vrai, il l'a déjà fait. Il l'a rappelé lui-même à Pandora, qu'il y a déjà pensé, songé à ce qu'elle pourrait tenter de faire pour abuser de lui, ou tenter de ses libérer de sa prison. Mais il est vrai que le facteur Isia n'était pas entrée en compte, au moment où il l'avait invitée chez lui. Alors Raven soupire. « À t'écouter, t'es encore plus protectrice que moi envers Colt. Essaie de ne pas toujours imaginer le pire chez les gens, et fais confiance un peu à mon jugement, tu veux bien ? » Pas envie de se prendre la tête avec elle ce soir alors qu'ils se retrouvent et sont supposés passer un bon moment. Peut-être qu'il a sous-estimé l'impact que Pandora aurait en s'installant chez lui ─ et ça risque d'être un problème, en vrai, si Isia est trop sur ses gardes. Si une dispute vient à éclater. Mais le point positif, songe-t-il en buvant encore sa bière, c'est que la crédibilité de sa captive est de fait à néant. Quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse, Isia ne la croira pas. C'est donc avec un sourire plus détendu que Raven poursuit la conversation, ses doigts libres pianotant sur le bar. « C'est quand même assez violent pour un début d'année. Je comprends que ça soit important mais ça t'impose un emploi du temps pas mal chargé et si tu te surmènes trop, ça affectera tes résultats autant en volleyball qu'en cours... » Il penche la tête, cherchant son regard. « Tu me promets de pas te surmener, hein ? On a vu que ce ça donne, les burnout... » Ça donne lui, qui perd sa bourse, sa place à Harvard, et se retrouve dans la merde.

tw : ràs

t'essaies tant bien que mal de le rassurer quant à ce collègue. pas qu'il soit stressé ou apeuré mais avec un peu de chose il partira de lui-même. ou s'il est incompétent, il se fera virer. ça ne changera rien à vos vies. peut-être que pourtant, dans la sienne cela changera tout. il finira peut-être à la rue suite à des impayés de loyer, il se fera enfin saisir sa voiture ne pouvant rembourser son prêt. qu'importe. tu n'en dis pas plus sur ce sujet. pensant en être venu à son terme. pensant aussi que tu devras revenir dessus dans quelques semaines pour lui demander des nouvelles. puis en parlant de ce nouveau nuisible dans la vie du brun, il arque un sourcil. tu vois bien son visage malgré la lumière tamisée du bar. et tu sais bien qu'un corps peut en dire bien plus que des paroles. tu y étais allée sans doute un peu loin mais tu ne peux t'en empêcher. comme s'il fallait s'imaginer le pire, parce qu'avant tu ne le faisais pas avant de le côtoyer. de te le manger en pleine face le pire. "non" tu l'aimes mais tu sais que les hommes réfléchissent différemment. que leurs réflexions peuvent être biaisées. "je m'inquiéterai pas si je m'en foutais mais on ne va pas se battre." déjà car t'as pas la force, ni l'envie. "et je te dirai pas que je te l'avais dit si elle est mauvaise car je t'apprécie" mais tu sais que tu en aurais envie. tu pourrais même songer un instant à que quelque chose arrive pour te donner raison mais cette idée est vite baladée par ton esprit en repensant aux deux personnes que cela concerne. aux deux personnes auxquelles tu tiens. tu hoches les épaules face à son inquiétude. comme si la tienne au début était plus légitime que la sienne. et croisant son regard, entendant sa demande, t'aimerais dire que vous êtes différents mais tout peut arriver. "je ferai attention" car promettre c'est s'engager, et s'engager c'est rendre des comptes. t'aimes pas ça. "quand il y aura une affiche sympa, je te donnerai une place." parce qu'au fond ça te fait tenir ce soutien. t'en as besoin. "mais j'espère qu'un jour t'auras la chance de revenir sur les bancs de l'université." parce que lui aussi il aura toujours ton soutien. et il mérite de s'en sortir, pour sa gentillesse déjà et surtout pour ses sacrifices. "tu penses que sans Louis on serait amis ?" que tu finis par balancer comme ça car finalement rien ne vous aurez vraiment rapprochés. et dans cette dernière question, tu ne cherches qu'à te rassurer toi-même.  

A force de se côtoyer, Isia et lui savent quand il vaut mieux ne pas insister sur une discussion. Tous deux se sont suffisamment disputés et accrochés au cours des dernières années, non pas pour se repousser, mais bien pour se protéger l'un et l'autre. L'affection est réelle, sincère ; en tout cas, lui n'en doute jamais, si bien qu'il ne garde jamais de rancune contre sa cadette. Après les traumatismes qu'elle a vécu, il comprend facilement qu'elle puisse réagir au quart de tour. Alors il soupire à son "non" catégorique, mais il n'insiste pas davantage, la laissant le sermonner à sa guise ─ un luxe pour certains, d'ailleurs. Il boit juste sa bière, écoutant son amie lui assurer qu'elle lui donnera une place pour une affiche. Raven repose sa bière et hoche la tête. « Mh. J'espère bien que tu m'oublieras pas ouais. Et pour les bancs, faudra voir... je sais pas du tout où ça va là. Ni quel âge j'aurai. » Il peine, en vrai, à s'imaginer sans Colt. Le jour où il ne sera plus là arrivera, il le sait, mais c'est comme une lointaine rumeur irréaliste. La question suivante, en revanche, l'interpelle et il arque un sourcil, visiblement confus à la question d'Isia. Sans Louis, seraient-ils amis ? « Amis ? » Raven réfléchit un peu. Il se redresse sur son tabouret, songe, et lui répond en même temps qu'il regarde sa bière en se rappelant leur histoire. « Hé bien... faut dire que t'avais que quatorze ans à l'époque, ça remonte à y'a dix ans quand même... À l'époque je pense que ça aurait été très mal vu que je me lie d'amitié avec une fille de ton âge, non ? » Il en rit, parce que c'est évident. Quatorze et dix-huit ans, à ces âges, c'est une grosse différence. Il poursuit, en la regardant cette fois-ci. « On ne se serait jamais croisés à Harvard non plus. On a finalement pas tant de loisirs en commun non plus... et Colt étant malade, votre proximité d'âge n'aurait même pas aidé. Alors je crois bien que sans Louis, on ne se serait sûrement jamais croisés. » Une conclusion logique à ses yeux. Peu importent leurs sentiments et leur amitié actuelle, Raven est certain que sans Louis, ils ne se seraient pas croisés. Ou bien... « Ou bien on aurait pu se rencontrer des années après, genre, peut-être cette année, dans un bar, comme ça là, à boire un verre et faire connaissance. Non ? » Un sourire s'étire sur ses lèvres, un peu amusé à l'idée qu'ils auraient pu se rencontrer quand même, des années après, et dans un contexte différent.

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vous saviez quand vous taire, mais vous étiez les premiers à dire ce que vous pensiez. parce qu'il fallait bien que dans vos proches quelqu'un le fasse et vous aviez suffisamment confiance l'un en l'autre et dans votre relation pour le faire. les froids pouvaient durer, comme le jour où tu as appris son activité illégale mais vous reveniez toujours l'un vers l'autre. et c'était presque mignon si ce n'était pas purement platonique. le pinçant tu déclaras que tu ne l'oublierais pas avant de reprendre "l'âge n'est qu'une excuse" et tu le pensais. qui le voulait, le pouvait. enfin si la seule barrière était purement physique et non mentale ou matérielle. tu réalises enfin ce que sous entends ta phrase, son avenir sans son frère et tu ne laissais presque pas d'hypothèse sur le fait que cela arrivera. "mais t'as le temps" que t'essaies de te rattraper. changeant de sujet, tu écoutes son argumentaire et tu échappes un rire également en haussant des épaules quand il pose sa question de rhétorique. en fait, et t'en as la confirmation. même si tu le savais déjà, tu dois cette précieuse amitié à ton frère. pour autant tu ne le remercieras pas parce que ce serait avoué qu'il a fait quelque chose de bien et tu veux être l'unique à recevoir les remerciements. "possiblement, c'est dommage" que tu lances finalement alors que tu imagines une rencontre avec Raven autre que celle que vous avez connu. "tu m'aurais invité?" pleine d'espièglerie parce qu'encore une fois mais espérant l'affirmative car t'attends la validation de quelqu'un d'autre. t'en as besoin. pour vivre, pour t'accepter. même si pour rien au monde tu ne changerais l'histoire.