dream wave ─ Pandaven #2

Plan étrange qu'il échafaudait là ; s'il en avait seulement un. Une main unique sur le volant de la voiture, l'autre posé nonchalamment sur la portière à la fenêtre ouverte, Raven finissait les quelques mètres qui le séparaient de la rue où il allait retrouver Pandora. Une rue calme, un peu tranquille, pas trop proche du campus d'Harvard, mais pas trop loin non plus. juste pour être un minimum discret ─ non pas que sa vieille voiture attirait beaucoup les regards, de toute façon. S'engageant dans la rue, Raven repéra sans mal la jeune femme qui attendait, sur le côté, seule. Il roula jusqu'à elle, s'arrêta à proximité, et la saluait avec un sourire chaleureux. « Helloooo~ ! » chantonna-t-il d'une voix guillerette. Puis il indiqua le coffre. « Tu peux mettre tes affaires dans le coffre. Il est vide, rassure-toi. » Parce que cette voiture, ce n'était pas son véhicule de travail. Tout ce qui était relatif à son travail n'était de toute façon pas chez lui.

tw : ràs.
Pandora attendait, les bras croisés, un léger vent frais soulevant ses cheveux, pourtant figée dans une tension sourde. Elle n’avait nulle part où aller. Pas vraiment de choix, pas d’issue. Alors quand elle vit la voiture familière de Raven s’engager dans la rue, une étrange sensation de soulagement mêlé d’appréhension l’envahit. Il était là, fidèle à lui-même, avec ce sourire chaleureux, presque jovial, en totale contradiction avec la noirceur qu’il dissimulait. Elle se força à sourire légèrement en retour, mais c’était creux, vide, automatique. — Salut, murmura-t-elle, la gorge un peu nouée. Elle se dirigea vers le coffre comme il l’avait indiqué, se rappelant ses mots rassurants d’une voix chantonnante. “Vide, rassure-toi.” Comme si cela pouvait effacer tout ce qu’elle savait de lui. Mais elle n’avait pas le choix. Ouvrant le coffre, elle y déposa son sac, léger mais chargé de toute la confusion et les doutes qui l’accompagnaient. Puis, refermant lentement, elle jeta un dernier regard à l’arrière de la voiture avant de rejoindre le côté passager. Elle montait à nouveau dans sa vie contrôlée, incertaine, sans destination claire. — Merci. qu’elle lâche pour être là, pour la protéger.

w/ @Raven Graves
27 Septembre.

Dans le rétroviseur, Raven gardait un oeil curieux sur elle. Il voulait voir ses réactions, deviner par le biais de sa gestuelle ce qui pouvait lui traverser l'esprit et si elle flippait de le suivre ─ mais si c'était le cas, pourquoi le faire ? Lui, il savait que la faire venir chez lui pouvait comporter des risques. Mais de l'autre, il resserrait aussi l'étau autour d'elle, et ce n'était pas comme si Colt était capable de dire ou faire quoique ce soit. Peut-être même que sa vision allait la piéger davantage, songeait-il. Le brune installée, il lui jetait un bref coup d'oeil avant de sourire. « Mais avec plaisir. » Un mensonge, car il y était tout au mieux indifférent. La voiture repartait avec eux, et seule une musique d'une radio un peu jazzy se faisait entendre. Calme, silencieux, à conduire tranquillement, Raven ne dégageait aucune inquiétude ou stresse face à la situation, si bien qu'il s'autorisait même à siffler sur l'air d'une chanson familière.
Et quand ils arrivèrent dans son quartier, la résidence qui se dévoilait à eux avait l'air bien... vieillotte. Ce n'était pas un taudis, ça ne respirait clairement pas le luxe. Voiture garée dans le parking, Raven fut le premier à sortir et se dirigea tout naturellement vers le coffre pour l'ouvrir et récupérer la valise. Il invita d'un mouvement de tête Pandora à le suivre, s'engageant dans un couloir du rez-de-chaussée pour rejoindre la porte de l'appartement le plus au fond. Et quand il ouvrit la porte, il balança un joyeux ; « Je suis rentré ! », mais il n'y eut aucun mouvement, aucune réponse. « Tu dormiras là-bas. » fit-il à Pandora alors qu'il avançait vers une porte. Il poussa cette dernière, et dévoila une sorte de buanderie avec un lit, où plusieurs cartons vides se trouvaient. Il déposa la valise et posa l'épaule contre l'encadrement de la porte, bras croisés, la laissant exploser. « C'était ici que dormait mon frère, mais maintenant cette pièce est trop petite. Il a du coup récupéré la plus grande. Tu peux fouiller si ça t'amuse, y'a rien d'intéressant sauf des fringues. Contente ? »

tw : ràs.
Pandora resta immobile un moment, le regard posé sur la pièce exiguë qui se présentait à elle. Une buanderie avec un lit. Voilà où elle allait dormir. L’idée qu’elle remplaçait son frère, qu’elle prenait cette place vacante dans une pièce oubliée, accentuait encore plus le sentiment de désorientation qui la hantait. Ce n’était pas tant la taille de la pièce qui la perturbait, mais la symbolique derrière. Elle était une ombre dans son univers. Elle entra finalement, jetant un coup d’œil rapide aux cartons empilés, aux vêtements qui traînaient ici et là, mais sans grande curiosité. Raven savait exactement ce qu’il faisait. Il la laissait s’installer, la laissait s’acclimater à cette nouvelle forme de prison, tout en prétendant qu’elle avait un choix, une certaine liberté de mouvement. Pourtant, elle sentait l’étau se resserrer, même dans cette pièce minuscule. Elle inspira profondément, tentant de dissimuler l’agitation qui commençait à monter en elle. Sa gorge était nouée, et chaque respiration semblait plus difficile que la précédente. Elle posa sa main sur le rebord du lit, essayant de trouver un semblant de stabilité. — C’est… parfait, murmura-t-elle finalement, sa voix à peine audible, presque mécanique. Elle savait qu’il l’observait, appuyé contre l’encadrement de la porte, les bras croisés, attendant une réaction, peut-être même une explosion. Mais elle ne pouvait pas lui offrir ça. Pas maintenant. Pas ici. Elle se contenta de hocher la tête, détournant son regard du sien pour fixer le sol. Elle refusait de rentrer chez elle. Brebis égarée, solitude qui l’enlace. — C’est suffisant,. ajouta-t-elle, plus pour elle-même que pour lui. C’était ça, désormais. Suffisant. Juste assez pour survivre, pour ne pas sombrer totalement.

w/ @Raven Graves
27 Septembre.

« Parfait ! » Il se décollait de l'encadrement, sourire sur le visage. Il était entièrement détendu, après tout, il était chez lui, dans son antre. Mais surtout, il n'y avait rien de bizarre. Ou peut-être un détail. « J'te montre un peu l'appart, viens. » Et Raven se retournait. Il revint vers l'entrée, désigna un raque à moitié vide. « T'auras qu'à mettre tes chaussures là. » Puis tira sur un rideau pour dévoiler un placard mural. « Et manteaux, vestes et tout le bordel ici. » Il ne lui laissa à peine le temps de bien voir que déjà il partait pour rejoindre ce qui était visiblement la cuisine. Il ouvrit des placards, montrant où se trouvaient poêles, casseroles, verres, l'invitant même à fouiller, montrant même les couteaux de cuisine, non sans un regard insistant qui soulignait bien qu'il savait ce qu'elle pourrait se risquer à faire. Tour de la petite cuisine effectué, il lui montra le salon, précisa que la télé était ailleurs, et que la majorité des choses étaient des affaires de ses grands-parents qui prenaient la poussière. « J'y suis jamais, mais si tu préfères t'installer ici, tu peux. Faudra juste faire le ménage. » Il la regarda un instant pour jauger sa réaction, vérifiant comment elle se sentait. Puis il continua ; toilettes ici, salle de bain unique là-bas. A chaque fois, il précisait qu'elle semblait pouvoir récupérer des choses ou des emplacements de son frère. Le frère encore bien caché, invisible, jusqu'à ce qu'il lui montre la dernière pièce, poussant une porte qui dévoila un agencement différent. « Ta-da ! On entre ! » Cette chambre était encombrée de matériel médical et le bip discret d'un moniteur cardiaque inondait la pièce calme. Et là, dans un lit tout blanc, un jeune homme. Le petit frère. Impossible de deviner son âge vu son état, et placé sous assistance respiratoire malgré le regard éveillait qui observait le duo qui faisait irruption dans sa chambre. Les nombreux câbles qui le liaient à diverses machines sous-entendait bien qu'il était particulièrement malade, et la maigreur de son corps renforçait le sentiment que cela faisait longtemps qu'il était immobilisé. « J'te présente Colt, mon petit frère. Tu l'excuseras, il est pas bavard pour un sou, mais j't'assure qu'il est adorable et très discret. » Sarcasme.

tw : maladie dégénérative, chambre médicale, relation toxique
Pandora sentit une vague d'émotion monter en elle en entrant dans la pièce où Colt reposait. Le contraste entre le sarcasme de Raven et la fragilité absolue de son frère la frappait de plein fouet. Raven, toujours maître de la situation, détendu, avec ce sourire permanent, et Colt, un spectre de vie, prisonnier de son propre corps. Tout dans cette scène était déroutant, mais profondément humain. Elle resta figée un instant, incapable de détourner le regard du jeune homme allongé là, si vulnérable. La maigreur de son corps, les câbles qui le maintenaient en vie, le bip constant des machines qui rythmaient l’air lourd de la pièce. Tout cela donnait l’impression d’un combat silencieux, une bataille menée contre la mort elle-même. Et Raven l’avait caché. Il l’avait caché jusqu’à maintenant, jusqu’à ce moment où il la laissait enfin entrer dans cette partie de sa vie qu’elle n’avait jamais soupçonnée. Pandora était touchée, profondément. Comment ne pas l’être ? Voir Colt ainsi, réduit à un corps inerte, maintenu en vie par des machines, faisait vaciller tout ce qu’elle croyait savoir sur Raven. Derrière ses sarcasmes, son contrôle absolu, il y avait cette réalité déchirante, cette responsabilité invisible qu’il portait sur ses épaules. Le rôle de protecteur. Elle s’avança lentement, ses pas presque hésitants, comme si elle ne voulait pas perturber l’équilibre fragile de la pièce. Le regard de Colt la suivait, éveillé malgré son état, et une pointe de tristesse traversa son cœur. Elle n’avait jamais imaginé Raven ainsi, entouré de machines médicales, veillant sur son frère. Cette vision changeait tout. Pandora tourna la tête vers Raven, croisant son regard. Quelque chose avait changé en elle. Le masque qu’elle lui avait attribué, celui du bourreau, de l’homme sans cœur, commençait à se fissurer. Il y avait autre chose en lui, quelque chose de plus profond, de plus complexe. Et bien qu’elle ne pouvait pas oublier tout ce qu’il lui avait fait subir, cette scène révélait une part de lui qu’elle n’aurait jamais soupçonnée. Que pouvait-elle dire face à ça ? Les sarcasmes de Raven résonnaient dans ses oreilles, mais elle ne pouvait s’empêcher de voir la vérité derrière : il aimait son frère. Il le gardait en vie, veillait sur lui, et c’était peut-être ça, la véritable raison de son contrôle, de sa cruauté envers elle et envers les autres. Elle baissa les yeux, la gorge nouée. — Salut, Colt, je suis Pandora. Ton frère craque pour moi. Elle lui offrir un léger sourire amusée, alors qu’elle posa à nouveau les yeux sur Raven. Taquine, elle voulait essayer de passer au dessus des émotions que ça lui procurait.

w/ @Raven Graves
27 Septembre.

Le changement d'attitude de Pandora n'échappe pas à l'oeil de Raven, qui la suit du regard avec curiosité. Il ne dit rien, bras croisés au bout du lit, et laisse la jeune femme contempler la chambre et tout son attirail, comprendre l'ampleur des besoins médicaux du jeune homme de vingt-cinq ans allongé dans le lit. Il a conscience de ce que cette image renvoie, du voile que ça lève, mais elle le sous-estime si elle pense qu'il suffit de ça pour pouvoir l'ébranler ; parce qu'il a déjà envisagé le scénario où elle menace la vie de Colt contre la sienne. Raven y a pensé. Il pense à ce qu'elle peut utiliser à son avantage et contre lui, et même cette attitude détendue face au malade ne change rien. A ses mots, il lance d'ailleurs un regard à son frère, dont les yeux ne quittent toujours pas Pandora ; il doit la trouver jolie, sans doute. Ça change d'Isia, Louis, ou du Dr. Foster. « Te fatigue pas. Colt sait ce que je fais et qui tu es. » Triste réalité : le confort d'un frère privé de parole et moyen de s'exprimer lui assure que ses secrets sont bien gardés. S'avançant du côté du lit à l'opposé de Pandora, il jette un coup d'oeil à son frère, puis à la jeune femme, les mains filant cette fois-ci dans les poches. « Il est atteint d'une ataxie spinocérébelleuse, et est épileptique également. En d'autres termes, une maladie dégénérative qui lui a fait progressivement perdre l'usage de son corps, puis de la parole, et ainsi de suite. Jusqu'à ce que mort s'en suive. Aucun remède, c'est juste une question de temps. Hein, Colt ? » Qu'il lance en souriant à son frère. Il débloque. Y'a un truc qui coince chez Raven ; il réalise pourtant bien que cette fin se rapproche irrémédiablement et peut survenir à n'importe quel moment, mais il ne semble pas en être attristé ou peiné. Et comme s'il n'y avait pas besoin de parler davantage du sujet, il pointe la télé, suspendue au mur face au lit de Colt. « La télé est là, d'ailleurs, si jamais tu la cherches. »

tw : maladie dégénérative, chambre médicale, relation toxique
Pandora garda le sourire, même si une certaine tristesse s'était installée au fond de ses yeux en entendant les détails de la maladie de Colt. Une vie réduite à l’immobilité, à l’attente de la fin, et pourtant, Raven semblait aborder le sujet avec une froideur presque clinique, un détachement qui la laissait perplexe. Il était tellement complexe. À chaque instant, il révélait une nouvelle facette de lui, comme s’il jouait constamment avec les limites de ce qu'elle pouvait comprendre ou supporter. Mais au lieu de se laisser submerger par cette gravité, elle choisit de maintenir cette légèreté qui flottait entre eux. Elle sentait que c’était aussi un jeu pour Raven, un moyen de se protéger, de garder les autres à distance. Alors, elle décida de jouer le jeu, mais à sa manière. — Eh bien, je suis contente de rencontrer ton frère, dit-elle doucement, en jetant un coup d’œil à Colt, dont le regard restait fixé sur elle. — Je suppose qu’il en sait beaucoup plus sur moi que je ne l’imaginais. Elle fit un pas en arrière, puis se tourna vers Raven avec un sourire espiègle, essayant de lire la moindre réaction dans ses yeux. Elle sentait cette tension subtile entre eux, cette danse où ils se testaient constamment, cherchant des failles l’un chez l’autre. Mais ce qu’elle voyait maintenant, c’était quelqu’un de bien plus nuancé, quelqu’un qui portait une responsabilité écrasante, et qui l’exprimait de manière si inhabituelle. — Tu sais, j’aurais presque cru que tu essayais de m’impressionner avec tout cet équipement. Mais maintenant que j’y pense… c’est peut-être ton excuse pour ne pas faire la poussière, pas vrai ? Elle laissa échapper un petit rire, léger, détendu. Taquiner Raven semblait risqué, mais elle avait l’intuition qu’il aimait ça, à sa manière. Il appréciait le fait qu’elle n’était pas totalement brisée, qu’elle ne se laissait pas écraser par l’atmosphère pesante de l’endroit ou par ses menaces constantes. Elle se dirigea ensuite lentement vers la porte, son regard toujours accroché à celui de Raven, comme pour lui lancer un défi silencieux. — Je suppose que je vais devoir m’habituer à ce nouveau cadre de vie, dit-elle, faussement désinvolte. — J’espère juste que tu n’attends pas de moi que je fasse le ménage dans toute la maison, en plus de supporter ton humeur changeante et lui, il sait de quoi je parle. Elle lui lança un regard en coin, à la fois taquin et provocateur, jouant avec cette dynamique étrange qu’ils avaient développée. Raven était une énigme, mais elle avait décidé qu’elle n’allait pas le laisser la submerger. Pas aujourd'hui. Au lieu de ça, elle jouerait avec ses règles, tout en les bousculant subtilement, prenant des risques mesurés, testant ses réactions, et peut-être découvrant un peu plus de ce qui se cachait derrière ce masque impénétrable qu’il portait si bien.

w/ @Raven Graves
27 Septembre.

Elle suppose juste ; Colt en sait plus sur elle qu'elle ne le sait. Tout comme Raven en sait certainement plus sur elle qu'elle n'en a la moindre idée. Néanmoins, le sourire espiègle qu'elle affiche le fait quand même arquer un sourcil. Il est curieux de comprendre pourquoi un tel sourire, pourquoi une telle image joyeuse alors qu'elle connait sa condition et sait qu'ici, c'est comme vivre avec un canon pointé sur l'arrière de la tête à longueur de temps. Qu'elle le teste, essaie de découvrir ses pensées ; il ne ment pas dans son attitude et le traitement qu'il lui donne. Enfin, tirer constamment Pandora vers le bas ne lui est pas nécessairement bénéfique non plus. Avoir quelqu'un qui broie du noir et menace d'exploser sous la pression sous son nez, ce n'est pas l'idéal, alors il laisse faire la taquinerie ; et après un dernier regard à son frère qui observe la scène dans son éternel silence, Raven suit Pandora jusqu'à la porte et l'invite à sortir, refermant derrière lui, laissant la télé occuper son cadet. « C'est pourtant exactement que tu vas faire. » Il croise les bras, le dos se posant contre la porte avec une nonchalance qui traduisait son confort ─ nullement stressé ou inquiet, lui. « Je te fais une fleur en te laissant la possibilité de dormir ici. En échange de ne pas payer de loyer il me semble normal d'exiger de toi que tu participes à l'entretient du lieu de vie. De toute façon, si ça ne te plait pas, la porte est grande ouverte et la rue t'accueillera avec ses propres règles. » Le sourire ponctue sa phrase et il se détache de la porte avant de s'avancer dans la cuisine, ouvrant un placard pour se sortir un verre qu'il remplit d'eau. « Mon appartement, mes règles. Et je n'suis pas locataire, je suis propriétaire. » Il se retourne après avoir précisé. « Mais rassure-toi, je ne suis pas le pire des tortionnaires. Je ne m'occupe ni de ta bouffe, ni de tes affaires. Ce sera ta responsabilité de t'occuper de toi, et tu ne te servira pas dans nos affaires non plus sans mon autorisation. » Il boit une gorgée, puis passe sa langue sur ses lèvres, une main appuyée sur le plan de travail où il repose son dos. « Et pour ta gouverne, il y a des caméras dans chaque pièce. Une... nécessité, tu devines, quand on vit avec mon frère. » Il ne la lâche pas du regard. Une précision, information définitivement importante, mais surtout une menace sous-entendue que rien de ce qu'elle fait ne lui échappera.

tw: relation toxique
Le sourire de Pandora s’effaça progressivement, chaque mot de Raven l’enfermant un peu plus dans la réalité qu’elle refusait de voir. Ses règles. Son appartement. Il contrôlait tout, et elle n’était qu’une présence tolérée, constamment surveillée. L’idée des caméras dans chaque pièce, un détail glissé sous forme de menace subtile, acheva de faire retomber la légère insouciance qu’elle avait tenté de maintenir. Elle avait voulu croire qu’il y avait autre chose derrière ce masque de froideur, que peut-être en le taquinant, en jouant avec lui, elle pourrait voir une autre facette. Mais il n’y avait rien de plus, seulement cette cage qu’il resserrait autour d’elle. Il resterait le bourreau, et elle, la captive. Les règles étaient simples, inébranlables, et elle n’avait aucun pouvoir ici. Pandora baissa les yeux, se refermant sur elle-même. À quoi bon essayer ? Elle ne pouvait plus se permettre de sourire ou de jouer avec lui, pas quand chaque mouvement était observé, chaque erreur potentiellement fatale. — Comme il te plaira.

w/ @Raven Graves
27 Septembre.