bras cruels (naby)

03.09.2024, chez ollie et ruby.

@Ruby Mayfield -- impossible de rester là, sans rien faire. son nom revient trop souvent. quatre lettres s'ancrent dans trop de lignes. affaire médiatisée, son père jugé sur son procès. merdique, comme père, comme affaire. répercute sur sa famille. sur elle. t'es la, devant chez ollie. sonne à la porte, tu veux la voir. être là. porte qui s'ouvre, cheveux blonds. les yeux se perdent dans les siens.

@Naim Wolford -- début d'une nouvelle période cauchemardesque. deuxième procès. pire que le premier. chefs d'accusation immondes. que ça aux infos. son visage. votre nom. le tien qui revient trop souvent. les gens qui ne savent pas vous différencier lui et toi. agissent comme si t'étais un monstre, toi aussi. pire encore, rumeurs sur votre vie. envie de te cacher. creuser un trou et ne jamais sortir. prudence quand t'ouvre la porte. mais c'est face à lui que tu te retrouves. cœur qui s'arrête, loupe un battement. qu'est-ce que tu fais là ? petite voix.

@Ruby Mayfield -- sans savoir que faire, encore. corps inerte sous son regard. fragile. le lien entre vous. tu ne sais pas quoi faire, pour elle. pour vous. tu voulais juste être là. j'ai vu, les informations. joues qui se pincent entre les dents. je suis venu. impossible autrement.

@Naim Wolford -- il a vu. entendu. il sait les horreurs qui sont dîtes sur ce qui te sert de père. sur toi. le myocarde palpite douloureusement. tes doigts jouent nerveusement avec le bas du short en coton qui te sert de pyjama. la bouche s'ouvre, aucun son en sort. tu ne sais pas quoi dire. alors tu te pousse, le laisse entrer. referme la porte derrière lui. zoom s'approche, renifle. fête au papa humain qu'il n'a pas vu depuis deux mois. le seul qui sait comment réagir, visiblement.

@Ruby Mayfield -- tu rentres. le pas passe la porte, le corps s'engouffre. saucisson sur pieds vient t'accueillir. un coup de nez sur toi pour te reconnaître. teckel excité se secoue dans tous les sens. et tes mains pour le caresser, genoux pliés. visage se relève vers elle, retrouve la hauteur. regard désolé qui se pose sur elle. je crois pas ce qu'ils disent, sur toi.

@Naim Wolford --  t'observe le chien court sur pattes être heureux. heureux de retrouver celui qui l'a sortie de sa cage. celui qui partageait votre vie. avant. puis les azurs se posent sur lui. celui que t'as aimé. que t'aimes encore. qu'il faudrait que t'oublies. bras croisés sous ta poitrine. une partie est vraie, pourtant.

@Ruby Mayfield -- l'ambiance, tendue. les muscles se serrent comme la mâchoire, s'ancre dans l'inférieure. je m'en fou là. de ce qu'ils disent. sur elle, lui. n'importe qui. viens. bras s'ouvrent vers elle. le corps s'avance pour se rapprocher d'elle. l'envie de la prendre contre toi. d'être là.

@Naim Wolford -- ses bras s'ouvrent. refuge que tu pensais ne jamais pouvoir retrouver. l'envie de s'y perdre, de s'y mettre à l'abri. pourtant t'hésite de longues secondes. c'est pas une bonne idée. pour ton myocarde fragile et traitre qui peine déjà à passer à autre chose. pourtant tu fais deux pas en avant. corps chétif se blotti contre le sien, imposant. tes bras se nouent lentement autour de sa taille. l'un contre l'autre. palpitant affolé contre le sien.

@Ruby Mayfield -- pas une bonne idée, de vous retrouver. que vos corps retrouvent contact. que les âmes se réunissent. la peur de sombrer quand tu t'es promis, de ne pas le faire. pacte signé avec scott. no ex. c'est ça le deal. mais tu veux juste être là, pour elle. comme tu ne l'as pas été quand elle avait besoin. bras se resserrent autour d'elle, enveloppe le corps. un instant sort du temps, signe les astres de sa douceur. menton sur son crâne. ça finira par se tasser, personne va se souvenir de ton nom, c'est juste médiatique. éphémère.

@Naim Wolford -- sécurité retrouvée, dans ses bras. havre de paix. tu ne devrais pas t'y réhabituer. tu devrais le repousser. censée le détester. mais tu as besoin de ça, là, alors que ta vie est décortiquée dans les médias. non ils n'oublieront pas. c'est la première chose qu'on verra quand on cherchera mon nom sur le net. joue posée sur son torse. corps immobile contre le sien. je serai toujours sa fille. ils continueront de dire que je suis aussi horrible que lui. alors qu'ils ne savent pas ce que j'ai vécu. dernière phrase à voix basse. temps en suspend.