bras cruels (naby)

@Ruby Mayfield -- tu ricanes, trace la légèreté que t'essaies de placer. venu pour lui changer les idées, être présent, dans ce qu'elle peut traverser. tu cherches souvent le nom des gens sur internet toi ? toi non. et t'en as toujours eu rien à foutre, de qui elle était. phalanges caressent les cheveux. crinière d'ange glisse entre les doigts. battements du corps lents, contraste avec son myocarde prêt à exploser. moi je le sais pas. la voix calme.

@Naim Wolford -- il ricane, pour essayer de détendre l'atmosphère lourde. visage qui se lève vers le sien, menton sur son torse. moi non, mais les employeurs si. carrière mise à rude épreuve avant même de débuter. tu te détends peu à peu dans ses bras. ses doigts glissent dans tes longs cheveux dorés. tu veux savoir ? ce qu'elle ne lui a jamais dit avant.

@Ruby Mayfield -- visage se tord, vers elle. nuque tendue pour trouver ses yeux, plus bas. reste un instant à l'observer avant de retrouver l'angle initial. au moins tu feras le tri très vite des connards. et dans l'apesanteur, les perches tendues. dis moi. son histoire, avant. l'opportunité de tracer l'inconnu. savoir ce qu'elle a vécu, réellement. et t'es curieux. pas rassuré. tu sais que les entrailles vont bouillir. prête à exploser.

@Naim Wolford -- faire le tri des connards. comme si t'en étais capable, toi. on te l'impose, sans cesse sans que t'aies ton mot à dire. tu soupirs, préfère garder le silence. pas envie d'une joute verbale maintenant. visage levé vers le sien. lui dire. tout. viens. main glisse dans la sienne, l'attire dans le salon. corps s'installe dans le canapé. droit, posture impeccable. silence. ils ont raison, quand ils pensent que mon père était violent avec nous aussi. son frère. elle.

@Ruby Mayfield -- et tu suis le corps, fragile. pas plus que les autres mais, l'envie pourtant de le protéger de tout. trop sûrement. impossible de ne pas voir toute la fragilité qui peut s'en tirer. tes fesses trouvent le tissu du canapé. prêt à l'écouter. mais les muscles se tendent déjà. trop forts. cet à dire ? tu vas pas l'aimer cette conversation. tu vas aimer imaginer ce qu'elle a pu endurer.

tw : mention de violence conjugale et infantile

@Naim Wolford -- t'en as jamais parlé à qui que ce soit. de ce qui se passait derrière les murs lugubres du manoir Mayfield. loin des paillettes du casino où il fallait faire bonne figure malgré tout. secret de famille préservé. jusqu'à maintenant. presse qui s'empare de l'affaire, décortique ta vie. tu le laisse s'installer à côté de toi. regard rivé droit devant, point invisible au mur. il battait ma mère, au début. souvenir des scènes d'horreur desquelles tes yeux d'enfant ont été témoin. et quand elle est partie, c'est sur nous qu'il passait ses nerfs. doigts caressent instinctivement la longue et fine cicatrice qui longe ton bras.

@Ruby Mayfield -- sourire tente de s'étouffer entre tes lèvres. le corps se tend. les muscles se crispent. sa mère, elle. les images se dessinent sans les inviter à s'exprimer. tu ne veux pas imager qu'elle se fasse frapper. ruby, son corps, à tes yeux, si fragile. elle qui ne mérite rien d'autre que la tendresse. billes tombent plus bas sur sa cicatrice, ses mouvements. paume de main se pose sur elle, immense, entour du avant bras. les bras l'entourent une nouvelle fois. se détendent à son contact. quoi d'autre. parce que tu t'attends à toujours pire, maintenant.

tw : mention de violence conjugale et infantile

@Naim Wolford -- regard dans le vide. souvenirs ressassés. images tournent en boucle dans la tête. cauchemars de ton enfance. De ta vie d'adulte, un peu aussi. quoi d'autre, il demande alors que ses bras t'entourent. la cicatrice sur mon bras. c'est lui qui me l'a cassé. j'avais 7 ans. fenêtre sur le quotidien de l'enfant que tu as été. il a passé 18 ans à me répéter que je ne servais à rien. que je n'arriverai à rien. que je serai juste une salope comme ma mère. et t'as toujours tout fait pour le faire mentir.

@Ruby Mayfield -- bras qui l'entourent. cherche le contact. pour la rassurer. pour t'apaiser. besoin de sentir son odeur. de l'avoir contre toi. pour ne pas avoir envie de tout envoyer valser. pour ne pas débarquer au tribunal demain, tuer toi même le gars, qui lui a fait ça. phalanges s'engouffrent dans les cheveux, caresses délicates. c'est fini, maintenant. même si tu sais qu'elle est hantée ruby, par lui. son nom. toute sa vie.

@Naim Wolford -- et tu retrouves son étreinte. celle dont t'avais l'habitude il y a moins de deux mois. celle qui t'était réservée. bras entourent ton corps. l'impression d'être en sécurité, que rien ne peut t'arriver. sensation qu'il est le seul à pouvoir te donner. il réparait ce qui t'a brisée, avant. ta reconstruction était plus facile à ses côtés. je sais. mais parfois j'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. lui. les catastrophes. maudite.