(aurea) like children

Nuit passée chez Nour, p’tit déjeuner chez toi. Je n’fuis pas forcément l’appartement avec Ana, c’est elle dont j’ai l’impression qu’elle m’fuit depuis cet article sur veritas. Peinée cachée dans l’régale qu’tu nous a préparé. Main sur le ventre, ballonnée, prête à rouler mais surtout souriante et riante. Problème avec le paternel qui n’en est plus vraiment un qu’tu arrives à m’faire oublier. Tout en gardant tout d’même des réserves, sachant à quoi m’attendre maintenant. Y penser, sans y penser réellement. Assise, manette d’la Switch en main. J’le connais ce circuit. Essayant d’te déstabiliser. Yoshi au volant du kart. « tu t’es entraîné, tu triches ! » mauvaise perdante, quand une main lâche la manette, chatouillant tes côtes, impassibles. Ligne d’arrivée qu’tu passes, dos qui s’enfonce dans l’canapé. « Sans la carapace, je te battais. » boudeuse. C’est fou comme la complicité qu’on avait eu est revenue à la vitesse de l’éclair. Plus vite qu’mon kart en tout cas.

J’finis par découvrir quelque chose que j’connaissais pas chez toi : t’es chatouilleux. Arme que j’retiens, j’sais qu’ça m’sera forcément utile à un moment où un autre. Concentrée tout en étant morte de rire. Pouvoir qu’tu as de tout m’faire oublier. D’être bien. Oubliée que j’suis loin d’être parfaite, loin d’être quelqu’un d’bien, d’être celle qu’on n’choisis pas ou qu’on abandonne. Oubliant qu’Ana m’en veut et qu’ça m’peine encore plus que tout l’reste. Victoire pour toi, et tu t’retrouves en train d’danser dans ton salon. « T’as vraiment une voix d’crécelle. » que j’ris à moitié tout en faisant semblant d’bouder. « Ah ouai, le deal… » faisant mine de réfléchir. M’levant pour t’pousser dans le canapé, j’fini par grimper sur toi. « J’imagine que… » nez qui frôle la mâchoire « … tu mérites… » nez contre nez les lèvres à quelque millimètre des tiennes « … ta récompense… » léger souffle, mains qui passent l’long d’tes bras. Sauf que j’ai une autre idée en tête. J’avais bien dit qu’ça m’servirait à nouveau, alors mes doigts s’posent finalement sur tes côtes pour te chatouiller, morte de rire d’ma connerie.  

Boudeuse dans l’fond du canapé, mine que je n’tiens pas longtemps quand tu parles d’faire the voice rigolant, plus moqueuse qu’autre chose. « Si l’coach veut faire sa pire équipe, pourquoi pas. » tirage de langue offert, enfantine. Ame simplette retrouvé à tes côtés. Réalisant durant ces quelques fois où on s’est vu qu’tu m’as manqué quand même. C’était plus simple d’faire l’autruche, de t’en vouloir pour tout c’que t’avais pu me dire. Refusant d’avouer qu’à c’moment-là, ouai j’crushais un peu sur toi. Faire taire tout ça, pour jouer, assise sur toi, cherchant à attiser des flammes. Tout souffle que j’sens contre mes lèvres, tes mains sur mes cuisses. Proche d’obtenir c’que tu souhaites… c’que j’souhaite aussi. Sauf que comme deux gosses, on s’amuse, riant aux éclats. Bruits des manettes qui tombent au sol, mais on s’en fou, on rit encore et encore quand j’me retrouve coincée sous toi, mains prisonnières dans les tiennes. « J’savais bien qu’ce genre d’position t’plait. »  alors que tes doigts s’glissent pour chatouiller mes côtes. Beaucoup trop sensible, gesticulant comme j’peux pour échapper à la sentence. « Arrête, c’est bon… arrête. » riant encore. « j’risque de t’faire mal.. » peur d’un mauvais coup qui part en voulant m’débattre. « T’as gagné, c’est bon.. t’as gagné. » riant espérant mettre fin à cette torture.

Besoin d’ça en c’moment. Besoin d’penser à rien, d’être bien. Même si j’dois m’retrouver dans cette position pour l’être. Rire qui résonne chez toi, Berlioz qui a dû se planquer dans un coin en entendant tout l’bordel qu’on était en train d’mettre. Tension lourde, charnelle qui s’installe. Supplice qui s’arrête, à bout d’souffle tant j’ai ris. Les côtes douloureuses par les fous rires. Tête lourde dans le coussin, m’laissant faire. On sait toi et moi c’que ça signifie l’fait qu’tu es gagné. « T’as une récompense à récupérer alors. » Poignets libres, regard plongé dans l’tient. Tendresse dont tu fais preuve. Ton sourire ancré dans ma mémoire. Electrochoc, quand tu m’embrasses. Enfin. L’impression d’avoir attendu c’moment depuis qu’on s’est retrouvé. Main qui s’pose entre ta nuque et la naissance d’tes cheveux. Connexion que j’veux pas perdre. Cœur qui s’emballe, tapant si fort contre la cage thoracique. Jambes qui serrent tes hanches, éveil des plaisirs. Lèvres qui s’séparent quelques secondes. « Ta récompense t’plait ? » revenant chercher tes lèvres, caressant des doigts ta joue. L’autre qui s’faufile sous ton haut, retrouvant la chaleur de ta peau. Tendresse dont j’fais rarement preuve, c’est c’que tu m’inspires à cet instant, passion et douceur.

Dès l’instant où j’avais franchi cette porte la première fois, mon make-up avec les moustaches d’chat, dès l’instant où on avait retrouvé nos rires et notre complicité, j’avais envie d’cette instant. A bout d’souffle, contre tes lèvres, perdant pied avec la réalité. T’embrasser, sourire contre tes pulpeuses, les doigts qui jouent avec tes cheveux. Toi qui m’serre encore plus fort contre toi. Le temps qui s’arrête, juste pour nous, juste pour c’moment ensemble. Satisfaite en attendant ton beaucoup trop venant saisir encore une fois ta récompense. Mains qui veulent plus de contact, plus d’chaleur. Voulant rattraper les moments perdus. Poupée qui s’laisse faire, assise entre jambes, le haut volant dans la pièce. Sourire figée quand tu m’dis que je t’ai manqué, alors qu’un léger souffle s’échappe d’mes lippes à cette sensation des tiennes dans mon cou. L’un d’mes points sensibles qu’tu connais bien. « Toi aussi… » aveux dit, sans prononcé la phrase au complet, parce que c’est loin d’être facile pour moi d’dire ce qu’il s’passe dans ma tête. Suivant le mouvement, t’écartant un instant pour retirer ton haut qui m’gêne à mes caresses. Les doigts qui dessinent les silhouettes d’ton torse, admirant comme si c’était la première fois que j’le voyais. « Zayn.. » les pupilles remontant pour plonger dans les tiennes. « Tu m’laisses plus partir ? » Parce que cette distance, elle a fait mal tout d’même. Peu importe c’qui s’réserve pour toi, pour moi, dans l’avenir. Les bras qui s’enroulent autour d’tes épaules, poitrine contre ton torse, baiser l’long d’ta mâchoire, frôlant tes lèvres, tirant légèrement dessus avec mes dents. J’veux plus jamais avoir à m’passer d’tout ça.